Insee Flash Ile-de-France ·
Mai 2025 · n° 101
L’Essonne : un portrait de ses habitants
En 2022, le département de l’Essonne compte 1,3 million d'habitants. Sa population augmente chaque année grâce à l’excédent naturel des naissances sur les décès. L’Essonne gagne des habitants en provenance de Paris et sa petite couronne mais en perd vers la province. Le niveau de vie de ses habitants est relativement élevé, proche de celui des habitants de la région, et le taux de pauvreté est inférieur à ceux de la région et de la France métropolitaine. Ces deux indicateurs varient toutefois beaucoup au sein du territoire. Les Essonniens sont moins diplômés de l’enseignement supérieur que les Franciliens. Le taux de scolarisation des 18-24 ans diffère sensiblement selon les communes.
- L’Essonne, sixième département de l’Hexagone le plus densément peuplé
- L’Essonne gagne des habitants grâce à l’excédent naturel
- Six Essonniens sur dix sont propriétaires de leur logement d’habitation
- Des habitants avec un niveau de vie équivalent à celui de l’ensemble des Franciliens
- Les Essonniens sont moins diplômés de l’enseignement supérieur que les Franciliens
L’Essonne, sixième département de l’Hexagone le plus densément peuplé
D’une superficie de 1 804 km2 et avec 724 habitants au km2, l’Essonne est le sixième département le plus dense de France : il se situe immédiatement après Paris, les trois départements de petite couronne et le Val-d’Oise. Au 1er janvier 2022, 1 324 546 habitants y sont recensés, soit 10 % de la population de l’Île-de-France (figure 1). Entre 2016 et 2022, la population de l’Essonne augmente en moyenne de 6 200 habitants par an, soit une hausse annuelle de 0,5 %. C’est un rythme similaire à celui des Yvelines, mais inférieur à celui observé en Seine-et-Marne et dans le Val-d’Oise. En revanche, il est un peu plus élevé que celui mesuré à l’échelle de l’Île-de-France (+0,4 %), qui prend en compte la baisse de la population à Paris.
tableauFigure 1 – Évolution de la population de l’Essonne entre 2016 et 2022
Caractéristiques | Essonne | Île-de-France | France métropolitaine |
---|---|---|---|
Population municipale au 1er janvier 2016 | 1 287 330 | 12 117 132 | 64 468 792 |
Population municipale au 1er janvier 2022 | 1 324 546 | 12 380 964 | 65 846 255 |
Variation annuelle moyenne 2016-2022 (en %) | 0,48 | 0,36 | 0,35 |
Dont part due au solde naturel | 0,77 | 0,77 | 0,16 |
Dont part due au solde migratoire | -0,30 | -0,41 | 0,19 |
Variation annuelle moyenne 2011-2016 (en %) | 0,99 | 0,44 | 0,44 |
Dont part due au solde naturel | 0,90 | 0,91 | 0,35 |
Dont part due au solde migratoire | 0,10 | -0,47 | 0,09 |
- Note : Les taux de variation sont arrondis au plus près de leur valeur réelle. La somme des parts dues aux soldes naturel et migratoire peut être légèrement différente du taux de variation de la population.
- Lecture : La population essonnienne s’accroît de 0,48 % par an entre 2016 et 2022.
- Champ : Géographie administrative au 1er janvier 2024.
- Source : Insee, recensements de la population 2011, 2016 et 2022, état civil.
L’Essonne gagne des habitants grâce à l’excédent naturel
Comme en Île-de-France, cette croissance démographique s’explique uniquement par un fort surplus de naissances sur les décès. Cet excédent naturel contribue à faire augmenter la population de 0,8 % en moyenne chaque année, soit un rythme près de cinq fois plus soutenu qu’en France. Comme dans l’ensemble de la région, le solde migratoire, c’est-à-dire la différence entre les arrivées et les départs du département, est déficitaire. Il contribue, pour sa part, à une diminution de 0,3 % par an de la population entre 2016 et 2022.
Le tissu communal de ce département est très varié. En effet, 80 communes sur 194 sont rurales, soit 41 % des communes et près de la moitié (46 %) de la superficie. Cependant, ces communes rurales n’hébergent que 5,5 % de la population. À l’opposé, seules trois communes comptent plus de 50 000 habitants (Évry-Courcouronnes, Corbeil-Essonnes et Massy) et la moitié de la population du département se concentre dans vingt communes couvrant à peine plus d’un dixième (12 %) de sa superficie.
Selon des projections démographiques [Acs et al., 2023 ; pour en savoir plus (2)], la population pourrait croître d’une trentaine de milliers d’habitants en une dizaine d’années, portant la population essonnienne à environ 1,34 million d’habitants en 2030. En 2040, elle serait comprise entre 1,31 et 1,41 million d’habitants selon les différents scénarios démographiques.
Six Essonniens sur dix sont propriétaires de leur logement d’habitation
En 2021, le département compte 587 710 logements, dont 91,4 % de résidences principales, 1,9 % de résidences secondaires et 6,7 % de logements vacants. Près de 60 % des ménages sont propriétaires de leur résidence principale, une proportion similaire à celle observée dans les autres départements de grande couronne, mais supérieure à la moyenne régionale (47 %). À l’inverse, le parc locatif est moins développé dans l’Essonne que dans l’ensemble de la région : 21 % des Essonniens résident dans le parc locatif privé et 19 % sont locataires du parc locatif social, contre respectivement 28 % et 22 % en Île-de-France.
Par le passé, l’Essonne accueillait davantage de familles. Aujourd’hui, la taille moyenne des ménages est de 2,40 personnes, en décroissance importante depuis 1968, plus rapidement qu’au niveau régional. Ainsi, le nombre moyen d’occupants par résidence principale se rapproche du niveau francilien (2,27). Cette baisse plus vive s’explique principalement par une hausse plus forte de la part des ménages constitués d’une seule personne. Elle tient aussi à la baisse de la part des couples ayant des enfants, qui baisse de 3 points entre 2010 et 2020. En 2020, parmi les ménages essonniens, 32 % sont des personnes seules, 23 %, des couples sans enfant, 32 %, des couples avec enfant(s) et 12 %, des familles monoparentales.
Des habitants avec un niveau de vie équivalent à celui de l’ensemble des Franciliens
Le niveau de vie médian des habitants de l’Essonne est de 25 040 euros. Il est quasiment identique à celui calculé pour l’ensemble de la région (25 210 euros). L’Essonne se situe ainsi au quatrième rang des départements franciliens aux niveaux de vie médians les plus élevés, après Paris (29 730 euros), les Hauts-de-Seine (29 720 euros) et les Yvelines (28 130 euros) (figure 2). Hors Île-de-France, seuls les habitants de Haute-Savoie ont un niveau de vie médian (28 120 euros) supérieur à celui de l’Essonne.
Les écarts de revenus entre les habitants de l’Essonne sont moins importants que ceux de la plupart des autres départements franciliens : les 10 % des habitants les plus pauvres ont un niveau de vie maximum 3,5 fois moins élevé que le niveau de vie minimum des 10 % les plus riches. Par contraste, à Paris, ce rapport interdécile dépasse 6. La Seine-et-Marne est l’autre département francilien le plus égalitaire.
Néanmoins, les disparités territoriales restent importantes au sein du département. Dans la communauté d’agglomération Grand Paris Sud Seine Essonne Senart et l’établissement public territorial (EPT) Grand-Orly Seine Bièvre, incluant des communes essonniennes, le niveau de vie médian est inférieur à 22 000 euros, tandis qu’il dépasse 30 000 euros dans la communauté de communes du Pays de Limours.
En 2021, 13,9 % de la population essonnienne vit sous le seuil de pauvreté monétaire. Ce taux de pauvreté est inférieur à la fois à la moyenne régionale (16,1 %) et à la moyenne nationale (14,9 %). Par ailleurs, la moitié des personnes pauvres ont un niveau de vie inférieur à 10 830 euros par an, soit 21,8 % de moins que le seuil de pauvreté. L’intensité de la pauvreté ainsi mesurée est un peu moins prononcée qu’en Île-de-France (23,7 %), mais elle est élevée en comparaison de la France métropolitaine (20,2 %).
Là encore, ce constat d’ensemble masque des diversités de niveau de pauvreté au sein du département. Ainsi, des populations précaires sont présentes notamment autour d’Étampes et dans le nord-est du département. Dans ces territoires où sont situés des quartiers prioritaires de la politique de la ville, le taux de pauvreté est plus important qu’ailleurs, jusqu’à 19,3 % dans la communauté d’agglomération Grand Paris Sud Seine Essonne Sénart.
tableauFigure 2a – Niveau de vie médian des ménages dans l’Essonne, en Île-de-France et en France métropolitaine en 2021
Territoire | Niveau de vie médian |
---|---|
Essonne | 25 040 |
Île-de-France | 25 210 |
France métropolitaine | 23 080 |
- Lecture : En 2021, le niveau de vie médian des ménages dans l’Essonne est de 25 040 euros par an.
- Source : Insee, Fichier localisé social et fiscal (Filosofi).
graphiqueFigure 2a – Niveau de vie médian des ménages dans l’Essonne, en Île-de-France et en France métropolitaine en 2021

- Lecture : En 2021, le niveau de vie médian des ménages dans l’Essonne est de 25 040 euros par an.
- Source : Insee, Fichier localisé social et fiscal (Filosofi).
Les Essonniens sont moins diplômés de l’enseignement supérieur que les Franciliens
Plus de six Essonniens de 15 ans ou plus sur dix sont actifs, soit en emploi soit au chômage, tandis que 22 % sont retraités et 16 %, en études ou sans activité. Comparativement à l’Île-de-France, l’Essonne se caractérise par une proportion moins élevée de cadres et de professions intellectuelles supérieures au sein de la population alors que les ouvriers et les employés y sont proportionnellement plus présents.
Moins de quatre Essonniens sur dix (38 %) sont diplômés de l’enseignement supérieur. Cette proportion est nettement supérieure à celle observée parmi les habitants de France métropolitaine (33 %), mais elle est moindre que celle de l’Île-de-France (45 %) (figure 3). De plus, le taux de scolarisation des jeunes de 18 à 24 ans dans l’Essonne se situe à 56,1 % et dépasse, là aussi, le niveau métropolitain (52,5 %). Néanmoins, il varie fortement au sein du département : il est ainsi de 75,6 % à Palaiseau, mais de 47,9 % à Étampes.
tableauFigure 3 – Répartition de la population non scolarisée de 15 ans ou plus selon le diplôme obtenu le plus élevé, en 2021
Niveau de diplôme | Essonne | Île-de-France | France métropolitaine |
---|---|---|---|
Aucun diplôme ou certificat d'études primaires | 17,9 | 17,9 | 20,0 |
BEPC, brevet des collèges, DNB | 5,4 | 4,7 | 5,3 |
CAP, BEP ou équivalent | 19,9 | 15,8 | 24,2 |
Baccalauréat, brevet professionnel ou équivalent | 18,4 | 16,3 | 17,6 |
Diplôme de l’enseignement supérieur | 38,4 | 45,3 | 32,9 |
- Lecture : En 2021, 38,4 % des Essonniens non scolarisés âgés de 15 ans ou plus détiennent un diplôme de l’enseignement supérieur.
- Champ : Population non scolarisée de 15 ans ou plus.
- Source : Insee, recensement de la population 2021 exploitation principale, géographie au 01/01/2024.
graphiqueFigure 3 – Répartition de la population non scolarisée de 15 ans ou plus selon le diplôme obtenu le plus élevé, en 2021

- Lecture : En 2021, 38,4 % des Essonniens non scolarisés âgés de 15 ans ou plus détiennent un diplôme de l’enseignement supérieur.
- Champ : Population non scolarisée de 15 ans ou plus.
- Source : Insee, recensement de la population 2021 exploitation principale, géographie au 01/01/2024.
Définitions
Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d'une période. On parle d'accroissement naturel ou d'excédent naturel lorsque le nombre de naissances est supérieur à celui des décès.
Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de l'année. Ce concept est indépendant de la nationalité.
Le revenu disponible est le revenu à la disposition du ménage pour consommer et épargner. Il comprend les revenus d’activité nets des cotisations sociales, les indemnités de chômage, les retraites et pensions, les revenus du patrimoine (fonciers et financiers) et les autres prestations sociales perçues, nets des impôts directs. Le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d'unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d'un même ménage. Les unités de consommation sont généralement calculées selon l'échelle d'équivalence dite de l'OCDE modifiée qui attribue 1 UC au premier adulte du ménage, 0,5 UC aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans. Si on ordonne une distribution, la médiane partage cette distribution en deux parties d’effectifs égaux. Ainsi, pour une distribution de niveaux de vie, 50 % des ménages ont un niveau de vie inférieur à la médiane et 50 %, un niveau de vie supérieur.
Un individu (ou un ménage) est considéré comme pauvre lorsqu'il vit dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté monétaire. En France et en Europe, le seuil est le plus souvent fixé à 60 % du niveau de vie médian. En 2021, il est fixé à 1 158 euros par mois. Le taux de pauvreté monétaire correspond à la proportion d'individus (ou de ménages) étant en situation de pauvreté monétaire.
Pour en savoir plus
(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.
(2) Acs M., Serre Ph., « Projections démographiques de l’Essonne à l’horizon 2040 - Une croissance démographique comparable à la moyenne régionale », Insee Flash Île-de-France no 84, juillet 2023.
(3) Insee, Dossier complet – Département de l’Essonne, Chiffres détaillés.