Insee Flash Occitanie · Mai 2025 · n° 144

En 2022, la filière forêt-bois emploie 20 000 personnes en Occitanie, davantage qu’en 2019

En Occitanie, la filière forêt-bois emploie 20 300 personnes en 2022, dont 17 000 salariés. L’activité se déploie dans tous les départements de la région et couvre la totalité des métiers de la filière, depuis l’exploitation forestière et le travail du bois jusqu’à la construction, la confection de meubles ou la fabrication du papier et du carton (figure 1). Les activités amont regroupent 3 200 emplois dans la sylviculture et l’exploitation forestière. La filière emploie également 1 000 personnes pour le sciage du bois et 5 100 personnes dans le travail du bois, comme la fabrication de panneaux ou de charpentes en bois. Plus en aval, la construction en bois mobilise 5 800 personnes et constitue la première activité employeuse de la filière dans la région. Par ailleurs, l’industrie du papier et du carton regroupe 2 800 emplois et la fabrication de meubles et d’objets en bois en mobilise 1 200. En outre, la filière consacre 1 200 emplois à des activités de soutien, aussi bien dans l’ingénierie et l’architecture que dans le commerce et le transport intra-filière.

En 2022, la filière forêt-bois emploie 1 700 personnes de plus qu’avant la pandémie de Covid-19, dont 1 400 salariés (figure 1). Lors de la pandémie, la filière a plus fortement réduit l’activité de ses salariés que l’ensemble de l’économie régionale. La reprise a cependant été nettement plus dynamique dès 2021 avec une remobilisation rapide de la main d’œuvre salariée (+9,5 % en équivalent temps plein, contre +7,3 % en moyenne régionale). Toutefois, cette croissance fléchit nettement en 2022 (+2,5 % sur un an) (figure complémentaire 1, données).

Entre 2019 et 2022, la hausse de l’emploi dans la filière forêt-bois se concentre pour moitié dans les activités du travail du bois (+830 emplois). L’emploi progresse également dans la construction (+360 emplois) et la fabrication de meubles (+170 emplois) (figure 1). L’utilisation plus fréquente du bois bénéficie à ces trois segments depuis 2019, même si le segment de la construction commence à pâtir de la crise dans le bâtiment à partir de 2022.

Dans les autres segments, l’emploi évolue peu. Depuis 2021, la sylviculture et l’exploitation forestière subissent une réduction d’effectifs à l’Office National des Forêts, concernant en particulier les cadres et les professions intermédiaires. Les industries du papier et du carton gagnent 120 emplois entre 2019 et 2022 mais le volume de travail salarié stagne du fait d’un recours accru aux contrats courts (figure complémentaire 1, données).

Entre 2019 et 2022, le salaire horaire net moyen dans la filière forêt-bois en Occitanie augmente de 6,1 %. Cette hausse est inférieure à celle de l’ensemble du secteur privé régional (+7,9 %) ainsi qu’à l’inflation qui s’élève à +7,5 % sur cette période. Le salaire augmente dans tous les segments de la filière, sauf dans la sylviculture et l’exploitation forestière (figure complémentaire 2, données). Dans ce segment, le nombre de cadres et de professions intermédiaires diminue entre 2019 et 2022 et le nombre d’ouvriers non qualifiés augmente. Dans la filière, les salaires restent inférieurs en Occitanie à ceux de la plupart des autres régions même si cet écart se réduit entre 2019 et 2022.

En 2022, le chiffre d’affaires de la filière forêt-bois est nettement plus élevé qu’en 2019 (+29 %) (figure 2). Cette hausse marquée concerne l’ensemble des segments de la filière et s’explique essentiellement par la très forte hausse des prix des produits du bois (+45 % pour les bois sciés et rabotés, +16 % pour les meubles). Si le chiffre d’affaires de l’ensemble de la filière bénéficie de cette hausse des prix entre 2019 et 2022, l’activité évolue beaucoup moins fortement au cours de cette période et de manière très différente selon les segments.

Dans la construction en bois, le volume d’activité se rétracte de 10 % en 2020 et rebondit en 2021 (+14 %). En 2022, cette activité est en partie freinée par la crise du secteur du bâtiment. Elle reste cependant au-dessus de son niveau de 2019 (+6 %).

Le sciage et le travail du bois bénéficient de la hausse de la demande pour les produits en bois. Après avoir légèrement reculé lors de la pandémie de Covid-19 (-5 % en 2020), l’activité de ce segment progresse fortement en 2021 (+13 %). En 2022, l’activité stagne notamment en raison de la baisse de la demande dans la construction.

La fabrication de meubles bénéfice également du regain d’intérêt pour le bois. Après avoir été touchée par la crise Covid, l’activité rebondit en 2021 puis se maintient en 2022 à un niveau qui dépasse nettement celui de 2019 (+8 %).

Dans les industries du papier et du carton, les confinements de 2020 et de 2021 ont dopé le commerce à distance et, par conséquent, la demande en emballages, en papiers et en cartons. L’activité de ces industries s’accélère au cours de cette période (+6 % en 2020 et +8 % en 2021). En 2022, la demande se stabilise et les coûts augmentent fortement sous les effets conjugués de la flambée des prix de l’énergie et des difficultés d’approvisionnement en pâte à papier, souvent importée. L’activité reflue ainsi en 2022 par rapport à 2021 (-10 %) mais reste supérieure de +2 % à son niveau de 2019.

En 2022, les entreprises régionales de la filière consacrent en moyenne 17 % de leur valeur ajoutée à des investissements productifs, soit 2 points de plus qu’en 2019. La filière intensifie tout particulièrement ses efforts dans le sciage et le travail du bois. Avant la pandémie de Covid-19, ce segment avait la plus faible productivité de la filière [Hild, 2023 ; pour en savoir plus (2)]. Depuis, l’effort de modernisation entrepris se traduit par une proportion grandissante de la valeur ajoutée consacrée à l’investissement (de 14 % en 2019 à 20 % en 2022).

Dans la construction, les entreprises régionales de la filière augmentent également leurs investissements entre 2019 et 2022, même si ces derniers fléchissent en 2022, sans doute en raison du début de la crise dans le bâtiment.

Dans l’industrie du papier et du carton, le taux d’investissement, déjà élevé en 2019, continue de croître en 2020 avec la hausse de l’activité. En 2021, il diminue mais demeure relativement élevé. L’année 2022 marque en revanche la fin d’un cycle d’investissement et le taux d’investissement se replie nettement en dessous de son niveau de 2019.