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Insee Flash Ile-de-France · Mars 2025 · n° 99
Insee Flash Ile-de-FranceUne féminisation croissante des métiers en Île-de-France

Jennifer Bellière, Karl Pancarte (Insee)

En 2021, près d’un emploi sur deux est occupé par une femme, en Île-de-France comme au niveau national. Mais cette part fluctue fortement selon les métiers. Si un peu moins d’un quart des métiers sont mixtes, un quart sont principalement exercés par des femmes et plus de la moitié, par des hommes. La mixité des métiers est néanmoins plus forte en Île-de-France qu’elle ne l’est nationalement. Plus souvent occupés à temps partiel, les métiers à dominance féminine sont moins nombreux que sur l’ensemble du territoire national. En outre, la présence des Franciliennes dans des métiers traditionnellement masculins se développe depuis 2010. Les jeunes générations contribuent particulièrement à accroître la mixité des métiers.

Insee Flash Ile-de-France
No 99
Paru le :Paru le06/03/2025

En Île-de-France, près d’un emploi sur deux est occupé par une femme

En 2021, 4,1 millions de Franciliennes sont âgées de 15 à 64 ans et près des trois quarts sont actives, c’est-à-dire en emploi ou à la recherche d’un emploi. Parmi elles, 2,7 millions occupent un emploi, soit 88 % des femmes actives de la région. Elles sont presque aussi nombreuses que les hommes (2,8 millions). Aussi, près de la moitié des emplois (49,2 %) sont occupés par des femmes en Île-de-France (figure 1).

Cette quasi-parité au niveau global ne se retrouve pas dans chaque métier : certains restent fortement genrés. En Île-de-France comme au niveau national, cette répartition inégale des hommes et des femmes selon les métiers évolue dans le temps. L’analyse qui suit décrit le niveau et les évolutions de la mixité professionnelle. Elle porte sur l’ensemble des professions, regroupées en 87 métiers selon la nomenclature des qui synthétise les approches liées au secteur d’activité et à la catégorie socioprofessionnelle.

Figure 1Taux de féminisation et caractéristiques des métiers selon leur dominance, et évolutions entre 2010 et 2021, en Île-de-France

Taux de féminisation et caractéristiques des métiers selon leur dominance, et évolutions entre 2010 et 2021, en Île-de-France - Lecture : En 2021, en Île-de-France, 48,4 % des femmes en emploi exercent un métier à dominance féminine et 21,1 % des emplois des métiers à dominance masculine sont occupés par des femmes. Entre 2010 et 2021, la féminisation des métiers mixtes a progressé de 2,0 points.
Caractéristiques Métiers à dominance féminine Métiers à dominance masculine Métiers mixtes Ensemble des métiers
Nombre de métiers 20 46 21 87
Total des effectifs 1 744 900 1 812 400 1 954 400 5 511 700
Nombre de femmes 1 312 100 383 100 1 016 300 2 711 500
Nombre d'hommes 432 800 1 429 300 938 100 2 800 200
Taux de féminisation (en %) 75,2 21,1 52,0 49,2
Répartition des femmes par type de métiers (en %) 48,4 14,1 37,5 100,0
Part de temps partiel (en %) 17,5 7,6 13,5 12,8
Part des immigrés (en %) 24,1 30,9 17,9 24,1
Part des personnes sans diplôme ou diplôme inférieur au baccalauréat (en %) 29,2 35,9 14,2 26,1
Part des personnes diplômées du baccalauréat (en %) 19,8 17,6 14,5 17,2
Part des personnes diplômées du supérieur (en %) 51,0 46,5 71,3 56,8
Évolution entre 2010 et 2021 (en points)
Taux de féminisation -1,7 2,6 2,0 0,3
Répartition des femmes par type de métiers -4,9 1,8 3,1 0,0
  • Lecture : En 2021, en Île-de-France, 48,4 % des femmes en emploi exercent un métier à dominance féminine et 21,1 % des emplois des métiers à dominance masculine sont occupés par des femmes. Entre 2010 et 2021, la féminisation des métiers mixtes a progressé de 2,0 points.
  • Champ : Population en emploi, âgée de 15 à 64 ans, au lieu de résidence en 2010 et en 2021, en Île-de-France.
  • Source : Insee, recensements de la population 2010 et 2021, exploitation complémentaire au lieu de résidence.

Une répartition des métiers entre les femmes et les hommes très genrée

La plupart des 87 métiers ne sont pas mixtes et certains affichent des déséquilibres importants entre le nombre de femmes et celui d’hommes employés. Les écarts peuvent être majeurs : le des différents métiers en Île-de-France varie de 1 % pour les conducteurs d’engins du bâtiment et des travaux publics (BTP) à 98 % pour les assistantes maternelles (figure 2).

Dans la région francilienne, 20 métiers sur 87 sont nettement plus féminisés que les autres, soit près d’un métier sur quatre. Parmi ces métiers à , ressortent en premier lieu ceux d’assistantes maternelles (98 %), de secrétaires de direction (95 %), d’aides à domicile et d’aides ménagères (93 %), d’employées de maison et aides-soignantes (92 %). Les métiers fortement féminisés sont généralement les mêmes au niveau national. Cependant, deux métiers, ceux d’ouvriers qualifiés du textile et du cuir et de vendeurs, bien qu’à dominance féminine au niveau national, apparaissent comme mixtes en Île-de-France.

À l’inverse, 46 métiers sur 87 sont à en Île-de-France, contre 44 en France. Ce sont notamment les conducteurs d’engins du BTP (99 % d’hommes), les ouvriers qualifiés de la réparation automobile (97 %), les ouvriers qualifiés du second œuvre du bâtiment (97 %), les ouvriers qualifiés du gros œuvre du bâtiment (97 %) et les ouvriers qualifiés par formage de métal (97 %).

Les métiers à dominance féminine sont ainsi moins nombreux que les métiers à dominance masculine (encadré). Plus globalement, l’éventail des professions occupées principalement par les femmes est plus de deux fois moindre comparativement aux hommes.

Enfin, dans la région francilienne, 21 métiers sont . Il s’agit notamment des cadres de la banque et des assurances (48 % de femmes), du métier de maîtrise des magasins et intermédiaires du commerce (50 %), des employés et agents de maîtrise de l’hôtellerie et de la restauration (51 %), des ouvriers non qualifiés du textile et du cuir (52 %) et des cadres de la fonction publique (catégorie A et assimilés) (53 %). Au niveau national, on retrouve le même nombre de métiers mixtes, avec quelques différences.

Figure 2Taux de féminisation des métiers en 2021 et leur évolution entre 2010 et 2021, en Île-de-France

Taux de féminisation des métiers en 2021 et leur évolution entre 2010 et 2021, en Île-de-France - Lecture : En Île-de-France, 79 700 personnes sont agents de gardiennage et de sécurité en 2021. Le taux de féminisation est de 27,1 %, il s’agit d’un métier à dominance masculine. Ce taux a diminué de 8,3 points entre 2010 et 2021.
Famille professionnelle Type de métier Taux de féminisation en 2021 (en %) Évolution du taux de féminisation entre 2010 et 2021 (en points) Effectifs en 2021
Conducteurs d'engins du bâtiment et des travaux publics Métiers à dominance masculine 0,6 -0,8 5 000
Ouvriers qualifiés de la réparation automobile Métiers à dominance masculine 2,7 0,3 18 900
Ouvriers qualifiés du second œuvre du bâtiment Métiers à dominance masculine 2,7 0,3 66 100
Ouvriers qualifiés du gros œuvre du bâtiment Métiers à dominance masculine 3,1 0,8 35 000
Ouvriers qualifiés travaillant par formage de métal Métiers à dominance masculine 3,4 1,1 7 700
Ouvriers qualifiés des travaux publics, du béton et de l'extraction Métiers à dominance masculine 3,9 -0,4 11 600
Conducteurs de véhicules Métiers à dominance masculine 5,7 0,6 145 300
Ouvriers qualifiés travaillant par enlèvement de métal Métiers à dominance masculine 8,1 2,7 3 700
Ouvriers non qualifiés du gros œuvre du bâtiment, des travaux publics, du béton et de l'extraction Métiers à dominance masculine 9,3 0,8 41 500
Ouvriers non qualifiés de la mécanique Métiers à dominance masculine 9,5 0,6 18 300
Techniciens et agents de maîtrise de l'électricité et de l'électronique Métiers à dominance masculine 10,3 1,1 16 000
Maraîchers, jardiniers, viticulteurs Métiers à dominance masculine 10,6 2,2 16 100
Ouvriers non qualifiés du travail du bois et de l'ameublement Métiers à dominance masculine 10,7 0,0 1 800
Ouvriers qualifiés de la maintenance Métiers à dominance masculine 11,4 1,6 30 200
Techniciens et agents de maîtrise du bâtiment et des travaux publics Métiers à dominance masculine 11,5 -1,2 53 600
Ouvriers qualifiés de la mécanique Métiers à dominance masculine 12,8 0,1 6 000
Ouvriers non qualifiés travaillant par enlèvement ou formage de métal Métiers à dominance masculine 14,0 -4,0 2 300
Ouvriers non qualifiés de l'électricité et de l'électronique Métiers à dominance masculine 14,2 -9,0 3 600
Ouvriers non qualifiés du second œuvre du bâtiment Métiers à dominance masculine 16,3 9,3 35 100
Ouvriers qualifiés de la manutention Métiers à dominance masculine 18,1 1,7 56 400
Bouchers, charcutiers, boulangers Métiers à dominance masculine 18,8 3,8 27 800
Techniciens et agents de maîtrise des industries mécaniques Métiers à dominance masculine 20,0 5,2 28 500
Techniciens de l'informatique Métiers à dominance masculine 20,5 5,2 44 800
Techniciens et agents de maîtrise de la maintenance Métiers à dominance masculine 21,3 4,6 100 500
Ouvriers qualifiés de l'électricité et de l'électronique Métiers à dominance masculine 22,0 5,4 3 900
Ouvriers qualifiés du travail du bois et de l'ameublement Métiers à dominance masculine 22,5 10,7 5 000
Dirigeants d'entreprises Métiers à dominance masculine 23,1 2,3 49 000
Armée, police, pompiers Métiers à dominance masculine 23,3 2,7 68 500
Agents d'exploitation des transports Métiers à dominance masculine 24,2 1,9 21 100
Ouvriers non qualifiés de la manutention Métiers à dominance masculine 26,1 0,2 64 200
Marins, pêcheurs, aquaculteurs Métiers à dominance masculine 26,3 0,1 700
Ingénieurs de l'informatique Métiers à dominance masculine 26,4 4,0 212 600
Agents de gardiennage et de sécurité Métiers à dominance masculine 27,1 -8,3 79 700
Agriculteurs, éleveurs, sylviculteurs, bûcherons Métiers à dominance masculine 28,0 6,3 7 800
Ouvriers non qualifiés des industries de process Métiers à dominance masculine 28,0 -2,3 21 000
Cuisiniers Métiers à dominance masculine 30,2 2,7 85 800
Ingénieurs et cadres techniques de l'industrie Métiers à dominance masculine 30,3 6,5 113 000
Personnels d'études et de recherche Métiers à dominance masculine 30,4 2,3 124 000
Cadres du bâtiment et des travaux publics Métiers à dominance masculine 30,7 7,3 63 300
Professionnels de la politique et clergé Métiers à dominance masculine 31,5 6,6 4 400
Ouvriers qualifiés des industries de process Métiers à dominance masculine 31,8 0,5 22 900
Cadres des transports, de la logistique et navigants de l'aviation Métiers à dominance masculine 32,5 4,5 26 000
Techniciens et agents de maîtrise des industries de process Métiers à dominance masculine 32,5 -0,1 19 200
Patrons et cadres d'hôtels, cafés, restaurants Métiers à dominance masculine 33,4 1,4 31 300
Techniciens et cadres de l'agriculture Métiers à dominance masculine 33,6 4,8 5 800
Ouvriers des industries graphiques Métiers à dominance masculine 33,8 5,0 7 500
Techniciens et agents de maîtrise des matériaux souples, du bois et des industries graphiques Métiers mixtes 38,0 9,2 3 600
Employés et opérateurs de l'informatique Métiers mixtes 38,1 -20,4 9 100
Employés des services divers Métiers mixtes 38,3 9,2 46 900
Cadres commerciaux et technico-commerciaux Métiers mixtes 44,1 6,7 170 500
Attachés commerciaux et représentants Métiers mixtes 44,8 -0,8 121 200
Professionnels des arts et des spectacles Métiers mixtes 46,3 3,3 173 800
Artisans et ouvriers artisanaux Métiers mixtes 46,4 6,0 22 300
Cadres de la banque et des assurances Métiers mixtes 47,9 2,4 123 300
Maîtrise des magasins et intermédiaires du commerce Métiers mixtes 50,2 3,4 105 100
Employés et agents de maîtrise de l'hôtellerie et de la restauration Métiers mixtes 51,0 0,2 104 300
Ouvriers non qualifiés du textile et du cuir Métiers mixtes 52,2 -4,6 1 800
Cadres de la fonction publique (catégorie A et assimilés) Métiers mixtes 52,8 4,0 157 300
Cadres des services administratifs, comptables et financiers Métiers mixtes 53,6 3,5 380 200
Agents administratifs et commerciaux des transports et du tourisme Métiers mixtes 54,8 -2,7 55 100
Formateurs Métiers mixtes 56,1 -0,2 36 200
Professionnels de l'action culturelle, sportive et surveillants Métiers mixtes 57,4 -2,5 80 600
Médecins et assimilés Métiers mixtes 59,4 5,4 78 400
Professionnels du droit (hors juristes en entreprise) Métiers mixtes 59,7 5,3 40 400
Vendeurs Métiers mixtes 62,0 -4,3 143 500
Professionnels de la communication et de l'information Métiers mixtes 63,2 0,7 92 400
Ouvriers qualifiés du textile et du cuir Métiers mixtes 63,3 7,4 8 300
Techniciens de la banque et des assurances Métiers à dominance féminine 64,3 -2,6 51 700
Professions intermédiaires administratives de la fonction publique (catégorie B et assimilés) Métiers à dominance féminine 64,5 -0,8 100 400
Caissiers, employés de libre service Métiers à dominance féminine 65,4 -8,0 55 200
Agents d'entretien Métiers à dominance féminine 67,8 -1,5 193 600
Employés administratifs de la fonction publique (catégorie C et assimilés) Métiers à dominance féminine 68,1 -2,6 136 400
Enseignants Métiers à dominance féminine 68,3 0,6 208 300
Employés administratifs d'entreprise Métiers à dominance féminine 70,1 -1,9 136 400
Techniciens des services administratifs, comptables et financiers Métiers à dominance féminine 70,6 -0,6 146 700
Employés de la banque et des assurances Métiers à dominance féminine 71,2 -3,3 48 400
Professions para-médicales Métiers à dominance féminine 74,0 1,4 82 500
Employés de la comptabilité Métiers à dominance féminine 74,2 -4,7 49 100
Professionnels de l'action sociale et de l'orientation Métiers à dominance féminine 78,1 -0,1 61 300
Coiffeurs, esthéticiens Métiers à dominance féminine 83,5 -2,3 35 800
Secrétaires Métiers à dominance féminine 85,8 -9,6 52 900
Infirmiers, sages-femmes Métiers à dominance féminine 88,0 -0,5 93 600
Aides-soignants Métiers à dominance féminine 91,9 3,0 113 900
Employés de maison Métiers à dominance féminine 92,2 -2,0 22 400
Aides à domicile et aides ménagères Métiers à dominance féminine 93,3 -2,9 58 100
Secrétaires de direction Métiers à dominance féminine 94,9 -1,3 36 100
Assistantes maternelles Métiers à dominance féminine 98,2 -0,8 61 900
Ensemble 49,2 0,3 5 511 500
  • Lecture : En Île-de-France, 79 700 personnes sont agents de gardiennage et de sécurité en 2021. Le taux de féminisation est de 27,1 %, il s’agit d’un métier à dominance masculine. Ce taux a diminué de 8,3 points entre 2010 et 2021.
  • Champ : Population en emploi, âgée de 15 à 64 ans au lieu de résidence en 2010 et en 2021.
  • Source : Insee, recensements de la population 2010 et 2021, exploitation complémentaire.

Figure 2Taux de féminisation des métiers en 2021 et leur évolution entre 2010 et 2021, en Île-de-France

  • Lecture : En Île-de-France, 79 700 personnes sont agents de gardiennage et de sécurité en 2021. Le taux de féminisation est de 27,1 %, il s’agit d’un métier à dominance masculine. Ce taux a diminué de 8,3 points entre 2010 et 2021.
  • Champ : Population en emploi, âgée de 15 à 64 ans au lieu de résidence en 2010 et en 2021.
  • Source : Insee, recensements de la population 2010 et 2021, exploitation complémentaire.

Les métiers à dominance féminine sont plus souvent occupés à temps partiel

Dans les métiers à dominance féminine, près d’une personne sur cinq travaille à temps partiel (18 %) contre moins d’une sur dix (8 %) dans les métiers à dominance masculine. Deux métiers très fortement féminisés sont occupés par une forte proportion de personnes à temps partiel : les aides à domicile et ménagères (43 %) et les employés de maison (42 %). Ces résultats font écho à la surreprésentation des femmes (68 %) parmi les personnes en emploi à temps partiel en Île-de-France : ainsi, 18 % des Franciliennes en emploi sont à temps partiel contre 8 % des hommes.

La part des personnes immigrées est plus élevée dans les métiers avec une dominance marquée. Ainsi, dans les métiers à dominance masculine, près d’une personne sur trois est immigrée (31 %) contre une sur quatre (24 %) dans les métiers à dominance féminine. En revanche, dans les métiers mixtes, un peu moins d’une sur cinq est immigrée (18 %).

Un constat similaire peut être fait selon le niveau de diplôme. Les métiers à dominance masculine sont occupés à 36 % par des personnes sans diplôme ou ayant un diplôme inférieur au baccalauréat contre 29 % dans les métiers à dominance féminine. Cela ne concerne que 14 % des personnes exerçant dans les métiers mixtes.

À l’inverse, les métiers mixtes sont exercés majoritairement par des personnes diplômées du supérieur (71 %). Plus de quatre diplômés du supérieur sur dix (45 %) exercent un métier mixte. Dans ces métiers, quatre emplois sur dix (43 %) sont des emplois de cadres (commerciaux, de la banque, de la fonction publique, des services administratifs comptables et financiers), occupés à 88 % par des personnes ayant un diplôme d’études supérieures.

Les métiers à dominance masculine sont davantage féminisés en Île-de-France

En Île-de-France, le taux de féminisation dans l’emploi total est un peu plus élevé qu’en France (hors Mayotte) : 49,2 % des emplois dans la région sont occupés par des femmes, contre 48,5 % au niveau national. Cet écart s’explique, d’une part, par la féminisation plus importante de la population francilienne en âge de travailler (51,1 % de femmes de 15 à 64 ans au sein de la région contre 50,6 % en France) et, d’autre part, par le moindre écart entre le des hommes et celui des femmes en Île-de-France (écart de 5,2 points contre 5,6 points au niveau national).

De plus, les femmes occupent davantage les métiers à dominance masculine. Par exemple, 85 % des techniciens et agents de maîtrise des industries mécaniques sont des hommes au niveau national, mais 80 % au niveau francilien. Il en est de même pour le métier d’agent de gardiennage et de sécurité (respectivement 78 % et 73 %).

Cela explique aussi que les métiers à dominance féminine sont moins nombreux en Île-de-France. Moins d’une Francilienne sur deux (48 %) occupe un emploi relatif à un métier à dominance féminine, alors que cela concerne 57 % de l’ensemble des Françaises. Par ailleurs, en baisse entre 2010 et 2021 (-1,7 point en Île-de-France et -1,0 point en France), le taux de féminisation de ces métiers reste plus faible en Île-de-France (75 % contre 78 % en France).

Les écarts entre l’Île-de-France et la France s’expliquent par les caractéristiques des emplois dans la région, où se concentrent des emplois plus qualifiés et plus mixtes.

Près de quatre Franciliennes sur dix (37,5 %) exercent un métier mixte en 2021, contre moins de trois sur dix au niveau national (28,4 %). Par construction, la répartition femmes/hommes est équilibrée pour l’ensemble des métiers mixtes. Ainsi, 52 % des emplois dans ces métiers sont occupés par des femmes en Île-de-France, taux similaire à celui observé en France (52,5 %). Pour autant, la féminisation de ces métiers s’est accrue entre 2010 et 2021 de façon un peu plus marquée qu’au niveau national (+2,0 points contre +0,5 point en France).

Enfin, au sein des métiers à dominance masculine, la part des femmes est un peu plus élevée en Île-de-France (21 % contre 19 % en France) et augmente davantage dans la région durant la période (+2,6 points contre +2,0 points au niveau national).

Le taux de féminisation progresse en Île-de-France pour la majorité des métiers

Entre 2010 et 2021, 98 700 Franciliennes et 70 900 Franciliens supplémentaires exercent une activité professionnelle. La hausse plus importante de femmes actives conduit à augmenter légèrement la part des femmes sur le marché du travail (+0,3 point). Ainsi, le taux de féminisation de l’ensemble des métiers en Île-de-France passe de 48,9 % en 2010 à 49,2 % en 2021.

Parmi les 87 métiers, 54 se sont féminisés entre 2010 et 2021. La part des femmes s’est accrue principalement dans les métiers à dominance masculine (37 métiers), et dans une moindre mesure dans les métiers mixtes (14). Les évolutions les plus fortes concernent en particulier des métiers qualifiés tels que les cadres du BTP (+7,3 points), les cadres commerciaux et technico-commerciaux (+6,7 points), les ingénieurs et cadres techniques de l'industrie (+6,5 points), les professionnels du droit (+5,3 points), les médecins et assimilés (+5,4 points), les cadres de la fonction publique (+4,0 points) et les ingénieurs de l’informatique (+4,0 points). Le taux de féminisation augmente également fortement chez les ouvriers non qualifiés du second œuvre du bâtiment (+ 9,3 points), où le nombre de femmes a plus que doublé en 11 ans.

Les dynamiques à l’œuvre expliquant la féminisation des emplois sont diverses. La part croissante des femmes diplômées dans les domaines scientifiques, les politiques publiques en faveur de l’égalité professionnelle et les transformations structurelles de certains secteurs se conjuguent. La tertiarisation, le développement du télétravail et les besoins croissants dans certains domaines ont également favorisé une plus grande mixité professionnelle.

À l’exception de trois métiers, les enseignants, les aides-soignants et les professions paramédicales, pour lesquels la féminisation déjà très marquée s’est renforcée depuis 2010, la part des femmes diminue dans les métiers à dominance féminine. Les baisses les plus fortes s’observent dans les métiers très fortement féminisés ou dont le nombre d’emplois recule (aides à domicile, secrétaires, caissiers, employés de comptabilité ou de banque, catégories B et C de la fonction publique).

Enfin, la féminisation recule également pour des métiers aux conditions de travail physique difficiles (agents de gardiennage et de sécurité, ouvriers qualifiés du BTP, conducteurs d’engins) où la part des femmes était déjà réduite.

La féminisation d’un métier s’effectue aussi par le renouvellement des générations, les jeunes femmes investissant davantage des métiers jusqu’alors traditionnellement masculins. Ce phénomène est prégnant dans les métiers mixtes : le taux de féminisation des moins de 30 ans s’y élève à 55 % contre 49 % pour les personnes de 50 à 64 ans. C’est aussi le cas dans les métiers à dominance masculine (25 % contre 19 %). À l’inverse, pour les métiers à dominance féminine, le taux de féminisation est plus bas parmi les jeunes générations (72 % contre 77 %).

Encadré - Treize métiers regroupent la moitié des femmes en emploi

Bien que la nomenclature en 87 métiers distingue davantage les métiers masculins que les métiers féminins, en détaillant notamment les métiers industriels, la concentration d'emplois est plus marquée pour les femmes. Ainsi, la moitié des Franciliennes travaillent dans seulement 13 métiers (huit à dominance féminine et cinq mixtes) alors que la moitié des hommes travaillent dans 16 métiers (figure 3).

De plus, en Île-de-France, 80 % des emplois occupés par des femmes se répartissent seulement au sein de 29 des 87 familles de métiers, contre 36 pour les hommes. Cette plus forte concentration des emplois de femmes au sein d’un nombre limité de métiers se retrouve au niveau national, avec 13 métiers qui rassemblent la moitié de l’emploi féminin et 30 métiers, les quatre cinquièmes. La profession employant le plus de femmes en Île-de-France est celle des cadres des services administratifs, comptables et financiers, métier mixte occupé par 8 % des femmes en emploi. Au niveau national, il s’agit de la profession des agents d’entretien (6 % des femmes en emploi).

Figure 3Les treize principaux métiers des femmes en Île-de-France en 2021

Les treize principaux métiers des femmes en Île-de-France en 2021 - Lecture : En 2021, en Île-de-France, 203 900 femmes sont cadres de services administratifs, comptables et financiers. Elles représentent 54 % des personnes occupant ce métier et 7,5 % des femmes en emploi.
Métiers Nombre de femmes occupant ce métier Part du métier dans l’emploi des femmes (en %) Proportion de femmes dans le métier (en %) Type de métier
Cadres services administratifs, comptables et financiers 203 900 7,5 54 mixte
Enseignants 142 300 5,2 68 à dominance féminine
Agents d'entretien 131 300 4,8 68 à dominance féminine
Aides-soignants 104 700 3,9 92 à dominance féminine
Techniciens des services administratifs, comptables et financiers 103 600 3,8 71 à dominance féminine
Employés administratifs d'entreprise 95 700 3,5 70 à dominance féminine
Employés administratifs de la fonction publique (catégorie C et assimilés) 92 900 3,4 68 à dominance féminine
Vendeurs 88 900 3,3 62 mixte
Cadres de la fonction publique (catégorie A et assimilés) 83 100 3,1 53 mixte
Infirmiers, sages-femmes 82 400 3,0 88 à dominance féminine
Professionnels des arts et spectacles 80 500 3,0 46 mixte
Cadres commerciaux et technico-commerciaux 75 200 2,8 44 mixte
Professions intermédiaires administratives de la fonction publique (catégorie B et assimilés) 64 800 2,4 65 à dominance féminine
  • Lecture : En 2021, en Île-de-France, 203 900 femmes sont cadres de services administratifs, comptables et financiers. Elles représentent 54 % des personnes occupant ce métier et 7,5 % des femmes en emploi.
  • Champ : Population en emploi, âgée de 15 à 64 ans au lieu de résidence en 2021, en Île-de-France.
  • Source : Insee, recensement de la population 2021, exploitation complémentaire au lieu de résidence.
Publication rédigée par :Jennifer Bellière, Karl Pancarte (Insee)

Définitions

La nomenclature des familles professionnelles (FAP) est construite à partir d’un croisement du répertoire opérationnel des métiers et des emplois (Rome) et des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS). Chaque FAP regroupe des professions qui font appel à des compétences communes sur la base de « gestes professionnels » proches. La nomenclature des FAP utilisée se subdivise en 87 familles regroupées. Les termes de « métier » et de « profession » sont utilisés de façon équivalente et s’appuient sur cette nomenclature.

Le taux de féminisation est la part des femmes dans l’emploi ou le métier considéré.

Les métiers à dominance « féminine » sont les métiers dont le taux de féminisation est supérieur de plus de 15 points à celui de l’ensemble des métiers. Sachant que, pour tous métiers confondus, ce taux est de 49,2 % en Île-de-France en 2021. Tous les métiers dont le taux de féminisation est supérieur à 64,2 % seront considérés à dominance féminine en Île-de-France.

Les métiers à dominance « masculine » sont les métiers dont le taux de féminisation est inférieur d’au moins 15 points à celui de l’ensemble des métiers. Sachant que, pour tous métiers confondus, ce taux est de 49,2 % en Île-de-France en 2021. Tous les métiers dont le taux de féminisation est inférieur à 34,2 % seront considérés à dominance masculine en Île-de-France.

Les métiers « mixtes » sont les métiers qui ne sont ni à dominance féminine ni à dominance masculine.

Le taux d’emploi est part des personnes en emploi dans l’ensemble de la population des 15-64 ans.

Pour pouvoir comparer les situations en l’Île-de-France et en France, et également entre 2010 et 2021, la catégorie affectée à chaque métier (dominance féminine, masculine ou mixte) s’appuie sur les taux de féminisation des métiers en Île-de-France en 2021.

Pour en savoir plus

(1) « Ouvrir dans un nouvel ongletVers l’égalité femmes-hommes ? Chiffres clés 2024 », ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, SIES, mars 2024.

(2) « Égalité femmes-hommes en Île-de-France : chiffres clés de la région et de ses départements », Insee Dossier Île-de-France no 10, mars 2024.

(3) Briard K., « Ouvrir dans un nouvel ongletConditions de travail et mixité : quelles différences entre professions, et entre femmes et hommes ? » , Dares, Document d’études no 265, janvier 2023.

(4) « Femmes et hommes, l’égalité en question », coll. « Insee Références », édition 2022.

(5) Couleaud N., Jabot D., Breton Th., « Malgré de fortes disparités, la mixité des métiers progresse en Île-de-France », Insee Analyses Île-de-France no 56, mars 2017.