Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté · Février 2025 · n° 213

Familles recomposées : 2 enfants sur 3 sont issus d’une précédente union

En 2021, 555 000 enfants mineurs vivent dans 312 500 familles en Bourgogne-Franche-Comté. La vie en famille « traditionnelle » reste majoritaire. Elle concerne deux tiers des enfants mineurs. Par ailleurs, un enfant sur cinq vit en famille monoparentale. Enfin, 44 000 enfants vivent avec un seul de leur parent, au sein de familles recomposées (figure 1). Près de 30 % des enfants vivent donc avec un seul de leur parent. Cette situation est d’autant plus fréquente que l’enfant est âgé, cela concerne par exemple plus de 40 % des enfants de 17 ans.

Les enfants vivent un peu plus souvent en famille recomposée dans la région (11,8 %) qu’en France de province (11,0 %).

Après une séparation, les enfants habitent majoritairement chez leur mère. Seul un enfant sur cinq vit avec son père. Cette proportion concerne un enfant sur quatre lorsque le père est à nouveau en couple. La garde alternée est peu répandue parmi les enfants dont les parents sont séparés. Elle concerne un enfant mineur sur sept, qu’il vive en famille monoparentale ou recomposée.

Les familles recomposées comptent en moyenne 2,3 enfants, contre 1,9 enfant pour les familles « traditionnelles » et 1,7 enfant pour les familles monoparentales. Elles sont plus grandes, car aux enfants issus d’une précédente union peuvent s’ajouter les enfants du nouveau couple. Ces derniers représentent un tiers des enfants des familles recomposées. Ils vivent avec leurs deux parents et un ou plusieurs demi-frères ou demi-sœurs.

Parmi les familles recomposées, celles d’au moins trois enfants, dites nombreuses, sont plus fréquentes. Un enfant mineur sur quatre en famille recomposée vit dans une fratrie d’au moins quatre enfants, contre un enfant sur dix dans les autres types de familles (figure 2).

Les enfants vivant en famille recomposée sont plus souvent exposés à la précarité, notamment économique. Quel que soit le type de famille dans lequel ils vivent, la situation sociale des enfants mineurs dépend de celle des adultes composant la famille, et plus particulièrement de la personne de référence du ménage. Dans les familles recomposées, la personne de référence est quasiment toujours active, comme dans les familles « traditionnelles ». Néanmoins, elle est bien plus souvent au chômage. Cette situation concerne respectivement 10,5 % et 6,9 % des enfants mineurs de ces familles.

Cette plus forte exposition au chômage s’explique par un niveau de diplôme plus faible des personnes de référence dans le cas des familles recomposées. Or, l’exposition au chômage tend à être plus élevée lorsque le niveau de diplôme est faible. Ainsi, plus d’un enfant sur deux dans une famille recomposée vit avec un parent ou beau-parent ayant un diplôme inférieur au baccalauréat, voire sans diplôme. C’est 12 points de plus que dans le cas des familles « traditionnelles ».

En termes de conditions de logement, les familles recomposées sont plus touchées par les effets de la suroccupation des logements que les familles « traditionnelles ». Cette différence est liée à la fois à la taille des fratries, plus nombreuses dans les familles recomposées, mais aussi au niveau de vie qui est plus élevé dans les familles « traditionnelles ».

Les conditions de logement des familles recomposées sont toutefois plus favorables que celles des familles monoparentales. Trois quarts des enfants mineurs en famille recomposée vivent en maison, contre la moitié de ceux en famille monoparentale. Par ailleurs, 58 % ont des parents propriétaires de leur logement, contre 36 % au sein des familles monoparentales. De ce fait, les difficultés pour les enfants sont moindres. Au sein des familles recomposées, seul un enfant sur douze a des difficultés pour s’isoler, par exemple pour faire ses devoirs. Il y en a un sur sept dans les familles monoparentales.

Les enfants en famille recomposée sont davantage présents dans les territoires ruraux peu denses à faible revenu. C’est notamment le cas dans de nombreuses intercommunalités rurales de la Nièvre et de l’Yonne, de l’ouest de la Côte-d’Or et de la Haute-Saône (figure 3). Cet éloignement aux pôles d’emploi peut induire un renforcement de la fragilité économique de ces familles.