Insee Flash Guyane ·
Décembre 2024 · n° 198
288 382 habitants en Guyane au 1er janvier 2022
Au 1er janvier 2022, 288 382 personnes résident en Guyane. C’est la région de France (hors Mayotte) où la croissance démographique est la plus forte. La population s’accroît en moyenne de 1,1 % par an entre 2016 et 2022, soit 19 000 habitants de plus. Cette croissance démographique, portée par le solde naturel, est inégalement répartie sur le territoire. Elle profite principalement à deux intercommunalités, la communauté d’agglomération du Centre littoral et la communauté de communes de l’Ouest guyanais. La population de la communauté de communes des Savanes diminue.
En six ans, la Guyane gagne 19 000 habitants
La Guyane compte 288 382 habitants au 1er janvier 2022. Deuxième plus grande région de France en superficie après la Nouvelle-Aquitaine, elle est première en termes de dynamisme démographique hors Mayotte. La population de la Guyane croît de 1,1 % en moyenne chaque année entre 2016 et 2022 (figure 1), soit 19 000 résidents supplémentaires en six ans. Le rythme de croissance de la population guyanaise ralentit toutefois par rapport à la période précédente : entre 2011 et 2016, l’évolution annuelle moyenne de la population régionale s’élevait à 2,5 %.
tableauFigure 1 – Population de référence et taux d’accroissement annuel entre 2016 et 2022
Communes | Population 2022 | Taux d’accroissement annuel moyen 2016-2022 |
---|---|---|
Apatou | 10 059 | 2,2 |
Awala-Yalimapo | 1 549 | 1,8 |
Camopi | 2 168 | 3,3 |
Cayenne | 63 956 | 0,9 |
Grand-Santi | 9 390 | 4,0 |
Iracoubo | 1 685 | -1,3 |
Kourou | 24 470 | -1,3 |
Macouria | 18 807 | 6,6 |
Mana | 11 364 | 1,2 |
Maripasoula | 8 423 | -6,7 |
Matoury | 35 551 | 1,5 |
Montsinéry-Tonnegrande | 3 457 | 5,3 |
Ouanary | 200 | 1,6 |
Papaichton | 5 530 | -6,0 |
Régina | 1 657 | 10,5 |
Remire-Montjoly | 27 037 | 0,8 |
Roura | 3 382 | -2,3 |
Saint-Élie | 157 | 1,1 |
Saint-Georges | 4 710 | 2,4 |
Saint-Laurent-du-Maroni | 51 732 | 2,8 |
Saül | 297 | 11,9 |
Sinnamary | 2 801 | -0,8 |
- Sources : Insee, recensements de la population 2016 et 2022.
graphiqueFigure 1 – Population de référence et taux d’accroissement annuel entre 2016 et 2022

- Sources : Insee, recensements de la population 2016 et 2022.
La vigueur démographique en Guyane est entièrement portée par le solde naturel. Sa contribution à la croissance est en moyenne de +2,5 % par an entre 2016 et 2022. La jeunesse de la population et un taux de fécondité élevé se traduisent par un nombre important de naissances, nettement supérieur aux décès [Thioux, 2023 ; pour en savoir plus (1)]. L’excédent naturel annuel moyen est de 6 900. Le flux des nouveaux arrivants sur le territoire, en provenance de la France hexagonale ou de l’étranger, est inférieur à celui des départs. Ces derniers concernent principalement des jeunes s’orientant vers des études supérieures ou en quête d’opportunités professionnelles [Breton et al, 2023 ; pour en savoir plus (2)]. Ainsi ce dynamisme démographique repose exclusivement sur le solde naturel, le solde migratoire apparent étant négatif sur la période (figure 2).
tableauFigure 2 – Population de référence et taux d’accroissement annuel entre 2011, 2016 et 2022
EPCI | 2016-2022 | 2011-2016 | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
Ensemble | dû au solde naturel | dû au solde migratoire | Ensemble | dû au solde naturel | dû au solde migratoire | |
Guyane | 1,1 | 2,5 | -1,3 | 2,5 | 2,3 | 0,2 |
CC des Savanes | -1,3 | 2,1 | -3,4 | 0,4 | 2,2 | -1,7 |
CC de l'Ouest Guyanais | 0,9 | 3,2 | -2,3 | 3,4 | 3,0 | 0,4 |
CA du Centre Littoral | 1,6 | 2,1 | -0,5 | 2,6 | 1,9 | 0,7 |
CC de l'Est Guyanais | 3,9 | 2,5 | 1,4 | 1,0 | 2,7 | -1,6 |
- Note : Les taux de variation sont arrondis au plus près de leurs valeurs réelles. La somme des taux dus aux soldes naturel et migratoire peut être de fait légèrement différente du taux de variation de la population.
- Lecture : Entre 2016 et 2022, la population de la Guyane augmente de 1,1 % par an, dont +2,5 % dû au solde naturel et –1,3 % dû au solde migratoire apparent.
- Sources : Insee, recensements de la population 2011, 2016 et 2022.
Le Centre Littoral et l’Ouest sont moteurs du dynamisme démographique
Avec 152 190 résidents, la Communauté d’Agglomération du Centre Littoral (CACL) est la plus peuplée de la région (figure 3). Sa population croît de 1,6 % par an en moyenne entre 2016 et 2022, après 2,6 % entre 2011 et 2016. La commune de Macouria illustre cette dynamique, avec une croissance de sa population de 6,6 % par an entre 2016 et 2022, contre 5,1 % sur la période précédente. La commune de Montsinéry-Tonnegrande enregistre une augmentation annuelle moyenne de sa population de 5,3 % entre 2016 et 2022. La population de Cayenne croît de 0,9 % en moyenne par an entre 2016 et 2022, prolongeant la tendance de la période précédente (+1,1 % entre 2011 et 2016). La commune de Roura est la seule de la CACL dont la population diminue sur la période.
La Communauté de Communes de l’Ouest Guyanais (CCOG) compte 98 344 habitants au 1er janvier 2022, en hausse de 0,9 % par an en moyenne entre 2016 et 2022. Saint-Laurent-du-Maroni, commune principale de l’intercommunalité avec 51 732 habitants, connaît une croissance démographique dynamique de 2,8 % par an en moyenne. Cette progression dépasse celle de la période précédente (+1,6 %). Les évolutions de population sont les plus fortes dans les communes de Grand-Santi (+4,0 %) et Apatou (+2,2 %) entre 2016 et 2022. Les communes de Maripasoula et Papaichton sont les seules de la CCOG à perdre des habitants sur la période.
tableauFigure 3 – Population de référence et taux d’accroissement annuel entre 2011, 2016 et 2022
Par EPCI et par communes | Population de référence au 1er janvier 2022 | Évolution 2016-2022 | Taux d’évolution annuel moyen 2016-2022 (en %) | Taux d’évolution annuel moyen 2011-2016 (en %) |
---|---|---|---|---|
Guyane | 288 382 | 19 030 | 1,1 | 2,5 |
Communauté de communes des Savanes | 29 113 | -2 324 | -1,3 | 0,4 |
Iracoubo | 1 685 | -140 | -1,3 | -1,2 |
Kourou | 24 470 | -2 052 | -1,3 | 1,0 |
Sinnamary | 2 801 | -142 | -0,8 | -1,4 |
Saint-Élie | 157 | 10 | 1,1 | -18,9 |
Communauté de communes de l'Ouest Guyanais | 98 344 | 5 349 | 0,9 | 3,4 |
Mana | 11 364 | 798 | 1,2 | 3,1 |
Saint-Laurent-du-Maroni | 51 732 | 7 933 | 2,8 | 1,6 |
Saül | 297 | 146 | 11,9 | -0,3 |
Maripasoula | 8 423 | -4 375 | -6,7 | 6,2 |
Grand-Santi | 9 390 | 1 962 | 4,0 | 6,1 |
Apatou | 10 059 | 1 233 | 2,2 | 4,8 |
Awala-Yalimapo | 1 549 | 156 | 1,8 | 1,3 |
Papaichton | 5 530 | -2 504 | -6,0 | 6,5 |
Communauté d'agglomération du Centre Littoral | 152 190 | 14 226 | 1,6 | 2,6 |
Cayenne | 63 956 | 3 376 | 0,9 | 1,1 |
Macouria | 18 807 | 6 003 | 6,6 | 5,1 |
Matoury | 35 551 | 3 111 | 1,5 | 2,1 |
Remire-Montjoly | 27 037 | 1 326 | 0,8 | 5,3 |
Roura | 3 382 | -517 | -2,3 | 8,4 |
Montsinéry-Tonnegrande | 3 457 | 927 | 5,3 | 1,5 |
Communauté de communes de l'Est Guyanais | 8 735 | 1 779 | 3,9 | 1,0 |
Régina | 1 657 | 746 | 10,5 | 0,2 |
Saint-Georges | 4 710 | 634 | 2,4 | 0,7 |
Ouanary | 200 | 18 | 1,6 | 10,8 |
Camopi | 2 168 | 381 | 3,3 | 1,7 |
- Sources : Insee, recensements de la population 2011, 2016 et 2022.
Les Savanes poursuivent leur déclin démographique
La population de la Communauté de Communes des Savanes diminue. Après une hausse de 0,4 % par an en moyenne entre 2011 et 2016, le nombre d’habitants des Savanes baisse de 1,3 % en moyenne par an entre 2016 et 2022. Cette décroissance est principalement due à un déficit migratoire apparent (-3,4 % par an sur la période), non compensé par un excédent naturel pourtant élevé (+2,1 %).
La Communauté de Communes de l’Est Guyanais reste de loin la moins peuplée de la région, avec 8 735 résidents en 2022. Sa croissance démographique est de 3,9 % en moyenne par an entre 2016 et 2022, bien supérieure à celle de la période quinquennale précédente (+1,0 %). La population de la commune de Saint-Georges-de-l’Oyapock progresse en moyenne de 2,4 % par an.
Encadré – Comment lire les populations de référence ?
Le terme populations de référence se substitue à l’ancien terme de populations légales utilisé jusqu’aux populations 2021. Ce changement s’appuie sur une recommandation de l’autorité de la statistique publique
Le terme générique de populations de référence regroupe pour chaque commune sa population municipale, sa population comptée à part et sa population totale.
La population municipale est la seule qui évite qu’une même personne ne soit comptée deux fois. C’est pourquoi elle est privilégiée dans les descriptions statistiques. Les chiffres de cette publication ne portent que sur la population municipale.
Dans l’optique d’une amélioration continue de ses dispositifs, l’Insee a modifié à partir de 2019 la méthode de recensement dans les zones d’orpaillage illégal de Guyane. Ce changement permet de corriger des surestimations de population effectuées jusqu’alors. Les personnes vivant dans ces zones relèvent désormais de la collecte dite HMSA (Habitations mobiles et sans abri) : elles sont recensées une fois tous les 5 ans et le décompte de population est ensuite stable pendant 5 ans. Elles restent ainsi bien comptabilisées dans la population municipale. La méthode intervient dans toutes les communes de Guyane ayant des zones d’orpaillage illégal à partir des populations millésimées au 1er janvier 2017 et publiées fin 2019. Ce changement peut induire de fortes variations dans les populations des petites communes. En outre, depuis la dernière campagne annuelle de recensement, une méthode spécifique est adoptée pour les zones denses d’habitat informel des communes de plus de 10 000 habitants. Ces zones font l’objet d’une enquête exhaustive.
Définitions
Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d'une période.
On parle d'accroissement naturel ou d'excédent naturel lorsque le nombre de naissances est supérieur à celui des décès.
Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de l'année. Ce concept est indépendant de la nationalité.
Le taux de fécondité à un âge donné (ou pour une tranche d'âges) est le nombre d'enfants nés vivants des femmes de cet âge au cours de l'année, rapporté à la population moyenne de l'année des femmes de même âge.
Par extension, le taux de fécondité est le rapport du nombre de naissances vivantes de l'année à l'ensemble de la population féminine en âge de procréer (nombre moyen des femmes de 15 à 50 ans sur l'année). À la différence de l'indicateur conjoncturel de fécondité, son évolution dépend en partie de l'évolution de la structure par âge des femmes âgées de 15 à 50 ans.
Pour en savoir plus
(1) Thioux E., « En 2021, la population continue d’augmenter en Guyane avec plus de naissances et de décès », Insee Flash Guyane, janvier 2023.
(2) Breton D., Marie C.-V., Floury É., Crouzet M., Lottin A., Taupe G., Bilionière M., Salibekyan-Rosain Z. « Ouvrir dans un nouvel ongletEnquête migrations, famille, vieillissement », Synthèse des premiers résultats, Ined décembre 2023.