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Insee Flash Bretagne · Décembre 2024 · n° 106
Insee Flash BretagneSaison touristique d’été en Bretagne : en 2024, la tendance à la hausse est stoppée par le repli de la clientèle résidant en France

Gabrielle Gallic, Anne Mével (Insee)

Entre avril et septembre 2024 en Bretagne, la fréquentation des hébergements touristiques a diminué de 6,0 % par rapport à la saison estivale 2023, pour s’établir à 21,2 millions de nuitées. Par rapport aux saisons précédentes, hors période pandémique, la fréquentation reste à un niveau relativement élevé. Les touristes en provenance de l’étranger reviennent aussi nombreux qu’en 2023. Ceux résidant en France ont été moins présents dans la région, en particulier en juillet. La météo maussade de 2024 a très probablement contribué à la baisse du nombre de nuitées dans les campings, les hôtels et les autres hébergements collectifs de tourisme bretons.

Insee Flash Bretagne
No 106
Paru le :Paru le05/12/2024

La fréquentation touristique diminue de 6,0 % pour la saison 2024

Entre avril et septembre 2024 en Bretagne, la des hôtels, campings et est en baisse de 6,0 % par rapport à l’année dernière à la même période (source). Cette saison, les touristes ont en effet passé 21,2 millions de dans les établissements touristiques bretons, soit 1,3 million de moins qu’en 2023. Toutefois, ce repli succède à deux saisons records : dans la région, la fréquentation touristique au cours de la saison 2024 reste supérieure aux niveaux d’avant la crise sanitaire (+3,9 % par rapport à 2019).

En cette saison estivale marquée par les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, la fréquentation est en retrait par rapport à la saison 2023 dans la plupart des régions métropolitaines et notamment dans le quart nord-ouest de la France, ce qui se traduit par une baisse de 2,0 % au niveau national [Valaison, De Albuquerque, 2024, pour en savoir plus (1)]. Avec l’Île-de-France (-6,3 %) et le Centre-Val de Loire (-5,1 %), la Bretagne fait ainsi partie des régions les plus concernées par cette baisse de fréquentation touristique (figure 1). Si les quatre départements bretons ont accueilli moins de touristes qu’en 2023, le recul est particulièrement marqué dans le Morbihan : les 772 000 nuitées en moins contribuent pour plus de la moitié à la baisse régionale, soit une baisse de 10,4 % dans ce département.

Dans la région, les campings, hôtels et AHCT sont touchés dans des proportions équivalentes par la baisse de fréquentation (figure 2).

Figure 1Nombre de nuitées au cours de la saison 2024 et évolution entre 2023 et 2024 par région

(en milliers)
Nombre de nuitées au cours de la saison 2024 et évolution entre 2023 et 2024 par région ((en milliers))
Région 2023 2024 Évolution entre 2023 et 2024 (en %)
Île-de-France 46 570 43 650 -6,3
Centre-Val de Loire 7 650 7 258 -5,1
Bourgogne-Franche-Comté 8 406 8 207 -2,4
Normandie 12 657 12 231 -3,4
Hauts-de-France 10 371 10 265 -1,0
Grand Est 14 684 14 158 -3,6
Pays de la Loire 21 430 20 586 -3,9
Bretagne 22 519 21 172 -6,0
Nouvelle-Aquitaine 47 409 46 707 -1,5
Occitanie 46 401 46 100 -0,6
Auvergne-Rhône-Alpes 36 136 35 848 -0,8
Provence-Alpes-Côte d'Azur 41 426 42 281 2,1
Corse 9 316 9 941 6,7
France métropolitaine 324 976 318 404 -2,0
  • Note : En raison des arrondis, des totaux peuvent légèrement différer de la somme des éléments qui les composent.
  • Source : Insee, enquêtes de fréquentation touristique, résultats provisoires pour 2024.

Figure 1Nombre de nuitées au cours de la saison 2024 et évolution entre 2023 et 2024 par région

  • Source : Insee, enquêtes de fréquentation touristique, résultats provisoires pour 2024.

Figure 2Nuitées de la saison d’été 2024 et évolution entre 2023 et 2024 par département et type d’hébergement

Nuitées de la saison d’été 2024 et évolution entre 2023 et 2024 par département et type d’hébergement
Territoire Campings
avril-septembre 2024
Hôtels
avril-septembre 2024
Autres hébergements collectifs de tourisme
avril-septembre 2024
Total
avril-septembre 2024
Nuitées totales (en milliers) Évolution des nuitées 2024/2023 (en %) Nuitées totales (en milliers) Évolution des nuitées 2024/2023 (en %) Nuitées totales (en milliers) Évolution des nuitées 2024/2023 (en %) Nuitées totales (en milliers) Évolution des nuitées 2024/2023 (en %)
Côtes-d’Armor 2 434 -1,7 795 -3,8 343 -11,5 3 572 -3,2
Finistère 4 937 -5,0 1 200 -0,7 1 051 -4,8 7 187 -4,3
Ille-et-Vilaine 1 383 -1,8 1 742 -4,9 650 -3,2 3 775 -3,5
Morbihan 4 828 -9,7 1 101 -11,1 708 -14,3 6 637 -10,4
Bretagne 13 582 -5,9 4 838 -5,2 2 752 -7,9 21 172 -6,0
France métropolitaine 141 180 -0,3 121 602 -3,5 55 622 -2,8 318 404 -2,0
  • Note : En raison des arrondis, des totaux peuvent légèrement différer de la somme des éléments qui les composent.
  • Source : Insee, enquêtes de fréquentation touristique, résultats provisoires pour 2024.

Les touristes résidant en France sont un peu moins présents

Déjà ralentie la saison dernière en Bretagne, la fréquentation de la clientèle baisse en 2024 (-7,4 %), plus encore qu’au niveau métropolitain (-2,7 %). Dans la région, ce recul explique presque entièrement la baisse de la fréquentation touristique par rapport à la saison précédente. En Bretagne, la clientèle résidente représente 8 nuitées sur 10, une proportion parmi les plus élevées des régions métropolitaines.

La clientèle en provenance d’autres pays, dite , se maintient cette saison en Bretagne (-0,2 %, à peine plus qu’en France métropolitaine avec -0,6 %). Elle représente 4,3 millions de nuitées dans la région. Dans les campings et les hôtels bretons, la fréquentation provenant de la clientèle non résidente est composée à 96 % par des nuitées d’une clientèle européenne. Les touristes allemands (1,1 million de nuitées en 2024, soit +1,6 % par rapport à la saison précédente), britanniques (904 000, soit -2,4 %) et néerlandais (703 000, soit +1,1 %) conservent le podium de fréquentation des non-résidents et représentent 68 % de la clientèle étrangère. La fréquentation des touristes irlandais continue d’augmenter (+7,7 %) mais leur part reste faible (4 % des nuitées au camping ou à l’hôtel).

En avril et en juillet, la fréquentation fait grise mine

En avril, la fréquentation des hébergements bretons baisse nettement par rapport au même mois de l’an dernier (-18,1 %), sous les effets cumulés du calendrier (week-end de Pâques commençant en mars et vacances scolaires finissant en mai) et d’une météo qui ne compense pas un hiver pluvieux et terne (figure 3). Au contraire, le calendrier du mois de mai a contribué à la légère hausse de fréquentation (+3,3 %), notamment en raison d’un grand pont ensoleillé entre le 8 et le 12. L’avant-saison se conclut par un mois de juin en baisse en termes de nombre de nuitées (-7,6 %). Dans un contexte de déficit d’ensoleillement d’environ 20 % (Ouvrir dans un nouvel ongletBulletin Météo France ) et en l’absence de pont, le recul du nombre de touristes s’accentue en juillet (-9,9 %). Les 559 000 nuitées en moins ce mois-ci pèsent alors pour plus de 40 % de la baisse de l’ensemble de la saison. En août, la fréquentation retrouve son niveau de 2023 (-0,6 %), avant de repartir à la baisse en septembre (-9,2 %) en même temps que la température, en dessous des normales saisonnières.

Figure 3Nuitées dans l’ensemble des établissements touristiques en Bretagne

(en milliers)
Nuitées dans l’ensemble des établissements touristiques en Bretagne ((en milliers))
Mois 2023 2024
Résidents Non-résidents Ensemble Résidents Non-résidents Ensemble
avril 1 907 169 2 076 1 546 154 1 701
mai 2 202 341 2 543 2 247 379 2 626
juin 2 140 653 2 793 1 993 587 2 580
juillet 4 409 1 263 5 671 3 872 1 240 5 112
août 5 379 1 395 6 773 5 275 1 461 6 735
septembre 2 136 526 2 663 1 899 518 2 417
  • Note : En raison des arrondis, des totaux peuvent légèrement différer de la somme des éléments qui les composent.
  • Source : Insee, enquêtes de fréquentation touristique, résultats provisoires pour 2024.

Figure 3Nuitées dans l’ensemble des établissements touristiques en Bretagne

  • Source : Insee, enquêtes de fréquentation touristique, résultats provisoires pour 2024.

Après une année record en 2023, les campings retrouvent le niveau de fréquentation de 2022

Les 619 campings de la région ont enregistré une baisse moyenne de leur fréquentation de 5,9 % cette saison par rapport l’an dernier, retrouvant ainsi le niveau de la saison 2022 avec 13,6 millions de nuitées. Des quatre départements bretons, le Morbihan est celui où la baisse de fréquentation dans l’hôtellerie de plein air est la plus nette (-517 000 nuitées), en particulier en avril (-33,5 %). En France métropolitaine, la fréquentation moyenne des campings est restée stable cette saison (-0,3 %).

La moindre fréquentation des campings bretons est imputable à la clientèle résidente (-7,5 %), la fréquentation des touristes venant de l’étranger étant quant à elle restée stable (+0,5 %). Comme les années précédentes, les campeurs allemands sont majoritaires avec 907 000 nuitées, suivis des touristes britanniques (752 000) et néerlandais (667 000).

Les campeurs, qu’ils soient résidents ou non résidents, plébiscitent à 56 % les emplacements bretons équipés : la part de nuitées dans les mobil-homes, bungalows et chalets a ainsi encore progressé dans la région, de près de 3 points, suivant une offre qui a augmenté dans la même proportion.

Les hôtels d’entrée de gamme concentrent la baisse de la fréquentation hôtelière

L’hôtellerie bretonne totalise 4,8 millions de nuitées entre avril et septembre 2024. Déjà amorcée la saison précédente, la baisse de la fréquentation hôtelière se poursuit dans la région (-5,2 %, contre -3,5 % au niveau métropolitain). Le recul est plus prononcé dans le Morbihan (-11,1 %) que dans les autres départements bretons.

Avec 1,2 million de nuitées en 2024, les hôtels 4 et 5 étoiles de la région ont en moyenne maintenu leur niveau de fréquentation (+0,1 %). Les hôtels 3 étoiles ont accueilli 2,2 millions de nuitées ; leur fréquentation est en baisse de 3,1 % cette saison. Le recul est plus fort pour les hôtels 1 et 2 étoiles (-12,9 %) et les hôtels non classés (-9,1 %).

Les touristes résidant en France sont toujours largement majoritaires parmi la clientèle hôtelière bretonne (80,2 %). Ils sont un peu moins présents cette saison (-5,8 %), comme les touristes étrangers (-2,7 %).

Les autres hébergements collectifs de tourisme attirent moins de touristes résidents

Les autres hébergements collectifs de tourisme comptabilisent 2,8 millions de nuitées sur la saison 2024. Leur fréquentation continue de baisser (-7,9 % après -1,4 % la saison précédente), plus qu’au niveau métropolitain (-2,8 % en 2024). Les non-résidents y séjournent à peine plus qu’en 2023 (+0,9 %), tandis que la fréquentation des résidents diminue (-9,1 %).

Publication rédigée par :Gabrielle Gallic, Anne Mével (Insee)

Sources

L’enquête de fréquentation dans les hébergements touristiques, réalisée mensuellement par l’Insee, a pour objectif l’observation conjoncturelle de la fréquentation et l’étude de la structure de la clientèle, notamment de son origine géographique. Elle couvre trois types d’établissements : les hôtels, les campings et les AHCT. Elle n’inclut pas les hébergements proposés par des particuliers, notamment par l’intermédiaire des plateformes en ligne.

Définitions

La fréquentation en nuitées correspond au nombre total de nuits passées par les clients dans un établissement touristique. Un couple séjournant trois nuits dans un établissement compte pour six nuitées, de même que six personnes ne séjournant qu’une nuit.

Les autres hébergements collectifs touristiques (AHCT) sont les résidences hôtelières et de tourisme, les villages de vacances, les maisons familiales et les auberges de jeunesse.

Les résidents sont les personnes, quelle que soit leur nationalité, qui ont leur domicile principal en France.

Les non-résidents sont les personnes, quelle que soit leur nationalité, qui ont leur domicile principal à l’étranger.