Insee
Insee Analyses Hauts-de-France · Octobre 2024 · n° 177
Insee Analyses Hauts-de-FranceDe mauvaises performances énergétiques pour 4 logements sur 10

Sophie Éblé, Pierre-Emmanuel Planque, Marie-Laure Sénéchal (Insee)

Dans les Hauts-de-France, en 2022, un million de résidences principales ont un diagnostic de performance énergétique (DPE) classé E, F ou G, soit 42 % des résidences principales de la région. Il s’agit de la 3e part la plus élevée de France de province. En l’absence de rénovation, ces logements pourraient être soumis à des interdictions de mise en location prévues par la loi Climat et Résilience entre 2025 et 2034. Le parc privé, plus ancien que le parc social, est davantage concerné. Le plus faible niveau de vie des propriétaires de la région peut représenter un frein à la rénovation, malgré les aides. Au sein de la région, les territoires ruraux sont particulièrement concernés par les faibles performances énergétiques (nord de l’Aisne, est de la Somme). Bien que globalement plus épargnées, les zones urbaines (Lille, Amiens, agglomérations du littoral, bassin minier…) présentent un volume conséquent de logements à rénover.

Insee Analyses Hauts-de-France
No 177
Paru le :Paru le17/10/2024

Une part élevée de logements énergivores dans les Hauts-de-France

Afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), la loi Climat et Résilience (2021) incite à la rénovation des logements à faible performance énergétique. Les émissions de GES des logements sont en effet responsables de 12 % de l’ensemble des émissions au niveau national [juin 2019 ; pour en savoir plus (1)]. D’ici 2034, tout logement de classe E à G du (DPE), considéré comme , sera interdit à la location. L’interdiction se fera de façon progressive et interviendra dès 2025 pour les logements étiquetés G et en 2028 pour les étiquettes F. Une meilleure connaissance du parc de logements est nécessaire afin de mieux cerner les enjeux liés à la rénovation des logements énergivores.

En 2022, dans les Hauts-de-France, un million de résidences principales sont énergivores, soit 42 % du parc régional contre 35 % en France de province (sources). Cette surreprésentation est surtout liée à la plus grande part de logements étiquetés E dans la région (26 % des logements, soit 5 points de plus qu’en France de province). Les (étiquettes F et G) représentent quant à elles 16 % des logements (2 points de plus qu’en province).

Figure 1Part et nombre de logements énergivores par région en 2022

Part et nombre de logements énergivores par région en 2022 - Lecture : 42 % des logements des Hauts-de-France sont énergivores, soit 1 055 000 logements.
Code régions Libellé régions Nombre de logements énergivores Part de logements énergivores (en %)
27 Bourgogne-Franche-Comté 561 371 43,7
28 Normandie 643 592 43,1
11 Île-de-France 2 177 043 42,5
32 Hauts-de-France 1 054 549 41,5
24 Centre-Val de Loire 475 830 40,7
84 Auvergne-Rhône-Alpes 1 375 878 38,2
44 Grand Est 919 738 37,4
53 Bretagne 537 241 34,1
75 Nouvelle-Aquitaine 906 420 31,8
52 Pays de la Loire 546 720 31,6
93 Provence-Alpes-Côte d'Azur 585 063 24,9
76 Occitanie 647 730 23,3
94 Corse 19 273 14,8
  • Lecture : 42 % des logements des Hauts-de-France sont énergivores, soit 1 055 000 logements.
  • Champ : Ensemble des résidences principales au 1er janvier 2022, France métropolitaine.
  • Sources : Fidéli 2022 ; base des DPE juillet 2022 – juin 2023 de l’Ademe ; calculs Insee.

Figure 1Part et nombre de logements énergivores par région en 2022

  • Lecture : 42 % des logements des Hauts-de-France sont énergivores, soit 1 055 000 logements.
  • Champ : Ensemble des résidences principales au 1er janvier 2022, France métropolitaine.
  • Sources : Fidéli 2022 ; base des DPE juillet 2022 – juin 2023 de l’Ademe ; calculs Insee.

Au niveau national, seules les régions Bourgogne-Franche-Comté et Normandie dépassent les Hauts-de-France avec plus de 43 % de logements énergivores (figure 1). Les régions du littoral méditerranéen et la Corse affichent les parts les plus faibles (moins de 25 %). Ces écarts s’expliquent par la zone climatique à laquelle appartiennent les logements ainsi que par la structure du parc (ancienneté, mode de chauffage, type de logement…).

Les logements anciens, les maisons et les logements chauffés au fioul plus souvent énergivores

La performance énergétique d’un bâtiment est en partie liée aux méthodes de construction et d’isolation utilisées. Les bâtiments anciens n’ont pas ou peu bénéficié des techniques et matériaux imposés par les réglementations thermiques mises en places à partir de 1975 et font partie des logements les plus consommateurs d’énergie. Dans la région, 59 % des logements ont été construits avant 1975 (figure 2), soit 9 points de plus qu’en province. Parmi ces logements, plus d’un sur deux est énergivore (figure 3), contre seulement 9 % de ceux construits après 2000, année à partir de laquelle la réglementation thermique s’est régulièrement renforcée. De plus, les petites surfaces de moins de 40 m2, plus souvent étiquetées E, F ou G (54 %) que les plus grandes (33 % pour les 120 m2 ou plus), sont plus répandues dans le parc ancien. Ces moins bonnes performances s’expliquent également par les consommations de chauffage et d’eau chaude sanitaire, plus importantes ramenées au m2 de surface pour les petits logements. Un arrêté (juillet 2024), pris en compte dans cette étude, a modifié les seuils associés aux DPE des petits logements pour corriger en partie ces biais (encadré).

Figure 2Répartition des logements dans les Hauts-de-France et en France de province selon l’année de construction, le mode de chauffage principal et le type de logement en 2022

Répartition des logements dans les Hauts-de-France et en France de province selon l’année de construction, le mode de chauffage principal et le type de logement en 2022 - Lecture : 37 % des logements des Hauts-de-France ont été construits avant 1948 contre 28 % pour la France de province.
Caractéristiques des logements Hauts-de-France France de province
Part de logements (en %)
Année de construction
Avant 1948 37,2 28,3
De 1948 à 1974 21,9 21,6
De 1975 à 2000 24,1 27,5
De 2001 à 2011 10,0 12,8
Après 2012 6,8 9,8
Mode de chauffage
Fioul 9,5 11,5
Électricité 28,7 38,8
Énergies renouvelables 14,6 15,3
Gaz 47,2 34,4
Type de logement
Maison 72,8 61,8
Appartement 27,2 38,2
  • Lecture : 37 % des logements des Hauts-de-France ont été construits avant 1948 contre 28 % pour la France de province.
  • Champ : Ensemble des résidences principales au 1er janvier 2022.
  • Sources : Fidéli 2022 ; base des DPE juillet 2022 – juin 2023 de l’Ademe ; calculs Insee.

Figure 2Répartition des logements dans les Hauts-de-France et en France de province selon l’année de construction, le mode de chauffage principal et le type de logement en 2022

  • Lecture : 37 % des logements des Hauts-de-France ont été construits avant 1948 contre 28 % pour la France de province.
  • Champ : Ensemble des résidences principales au 1er janvier 2022.
  • Sources : Fidéli 2022 ; base des DPE juillet 2022 – juin 2023 de l’Ademe ; calculs Insee.

Le type de logement joue également sur les performances énergétiques. À taille donnée, les maisons sont toujours plus énergivores que les appartements. En effet, elles sont plus anciennes (64 % ont été construites avant 1975, contre 46 % des appartements) et elles regroupent la quasi-totalité des logements chauffés au fioul, énergie très émettrice de GES. Ce mode de chauffage reste cependant globalement minoritaire, puisqu’il n’est utilisé que dans 9 % des logements. Le gaz, moins énergivore, est au contraire plus répandu dans la région (47 % des logements) qu’ailleurs en province (34 %). De plus, la compacité des maisons, c’est-à-dire le rapport de la surface déperditive par rapport à la surface habitable est plus élevée que dans le collectif. Les maisons possèdent également des surfaces vitrées plus grandes et plus nombreuses que les appartements. Dans les Hauts-de-France, l’enjeu sur les maisons est d’autant plus important qu’elles représentent une part importante du parc (73 % contre 62 % en France de province), avec notamment des maisons de type « 1930 » construites à grande échelle durant la période d’entre-deux-guerres.

Figure 3Proportion de logements dont le DPE est classé E, F ou G selon l’année de construction, le mode de chauffage principal, le type de logement et la surface du logement dans les Hauts-de-France

Proportion de logements dont le DPE est classé E, F ou G selon l’année de construction, le mode de chauffage principal, le type de logement et la surface du logement dans les Hauts-de-France - Lecture : 53 % des logements construits avant 1948 dans les Hauts-de-France sont énergivores.
Caractéristiques des logements Part de logements énergivores (en %)
Année de construction
Avant 1948 53,0
De 1948 à 1974 56,5
De 1975 à 2000 32,8
De 2001 à 2011 11,1
Après 2012 6,5
Mode de chauffage
Fioul 72,6
Électricité 43,5
Gaz 36,2
Énergies renouvelables 34,6
Type de logement
Appartement 34,5
Maison 44,2
Surface du logement
Moins de 40 m2 54,1
De 40 à moins de 80 m2 43,9
De 80 à moins de 120 m2 41,5
120 m2 ou plus 33,1
  • Lecture : 53 % des logements construits avant 1948 dans les Hauts-de-France sont énergivores.
  • Champ : Ensemble des résidences principales au 1er janvier 2022, Hauts-de-France.
  • Sources : Fidéli 2022 ; base des DPE juillet 2022 – juin 2023 de l’Ademe ; calculs Insee.

Figure 3Proportion de logements dont le DPE est classé E, F ou G selon l’année de construction, le mode de chauffage principal, le type de logement et la surface du logement dans les Hauts-de-France

  • Lecture : 53 % des logements construits avant 1948 dans les Hauts-de-France sont énergivores.
  • Champ : Ensemble des résidences principales au 1er janvier 2022, Hauts-de-France.
  • Sources : Fidéli 2022 ; base des DPE juillet 2022 – juin 2023 de l’Ademe ; calculs Insee.

Près de 630 000 logements énergivores dans le parc occupé par leur propriétaire

Dans les Hauts-de-France, 1,45 million de logements sont occupés par leur propriétaire, soit près de 6 logements sur 10, une part similaire à la France de province. 43 % d’entre eux sont énergivores, soit 627 000 logements. Et parmi ces logements, 17 % sont étiquetés G (contre 14 % en moyenne régionale). La prépondérance de maisons, plus anciennes et plus souvent chauffées au fioul, explique cette part élevée.

Dans la région, les propriétaires qui occupent un logement énergivore ont un médian de 22 330 euros, soit près de 3 500 euros de moins que ceux habitant un logement avec une meilleure étiquette. Ce niveau de vie est également plus faible que celui des ménages propriétaires de logements énergivores en France de province (22 850 euros), ce qui peut freiner davantage la réalisation de travaux de rénovation. Pourtant, les propriétaires ont intérêt à entreprendre ces opérations de rénovation énergétique afin de réduire leurs factures d’énergie, d’améliorer le confort de leur logement mais aussi à terme de valoriser leur patrimoine.

Afin d’aider les ménages dans la rénovation de leur logement, différents dispositifs existent (MaPrimeRenov’, TVA à taux réduit ou encore l’éco-prêt à taux zéro). Parmi eux, MaPrimeRénov’ de l’Agence nationale de l’habitat (Anah) permet aux ménages de financer une partie de leurs travaux de rénovation. Le montant de l’aide dépend du niveau de vie et du type de travaux. Les ménages dont le niveau de vie mensuel est inférieur à 2 011 euros par mois sont considérés comme modestes selon l’Anah et perçoivent le montant le plus élevé de l’aide. Dans la région, ils représentent 49 % des ménages propriétaires (47 % en France de province). La moitié d’entre eux occupe un logement énergivore. Malgré les aides, le coût de la rénovation restant à charge pour ces ménages, souvent des personnes seules ou des familles monoparentales, peut être conséquent et dissuader de réaliser des travaux.

De moins bonnes performances énergétiques dans le parc locatif privé que dans le social

Le parc locatif représente plus d’un million de logements, soit 42 % de l’ensemble du parc (3 points de plus qu’en France de province). Les logements sociaux sont particulièrement répandus dans la région. Ils regroupent 20 % des logements, soit la part la plus importante de France de province (14 % en moyenne). Les besoins de rénovation sont plus prégnants dans le parc privé où près de la moitié des logements (265 000 logements) sont classés E, F ou G et pourraient donc être interdits à la location. Cette part n’atteint que 30 % dans le social (157 000 logements). Dans le privé, 14 % des logements énergivores seraient concernés par l’interdiction à la location dès 2025 (étiquette G), 23 % en 2028 (étiquette F) et 63 % en 2034 (étiquette E).

Plusieurs facteurs contribuent à expliquer les moins bonnes performances du parc privé. En premier lieu, l’ancienneté du parc : près d’une location privée sur deux a été construite avant 1948, contre seulement 16 % dans le social. Par ailleurs, les logements du privé sont plus souvent chauffés à l’électricité (49 %) et moins souvent au gaz (38 %) que ceux du social (respectivement 12 % et 72 %). Or, l’électricité s’avère plus énergivore que le gaz pour un même logement du fait du calcul du DPE, plus pénalisant pour ce mode de chauffage. Enfin, les rénovations sont plus fréquentes dans le parc social, car assurées par les bailleurs sociaux et soutenues par l’État et les collectivités. À l’inverse, dans le parc privé, les logements sont souvent des appartements en copropriété. La gouvernance de ces immeubles exige des décisions partagées, ce qui peut être un frein à la rénovation.

Une part importante de logements énergivores dans les territoires ruraux

Au sein de la région, la part de logements énergivores est très variable, allant de 30 % dans l’établissement public de coopération intercommunale (EPCI) de Pévèle-Carembault à 70 % dans celui des Villes Sœurs limitrophe à la Normandie (figure 4). Dans 19 EPCI sur 92, la part des habitations étiquetées E, F ou G dépasse 56 %, mais représente un volume faible de logements. Majoritairement situés dans des espaces ruraux, notamment dans l’Aisne et l’est de la Somme, ces EPCI se caractérisent par un parc immobilier plus ancien, plus souvent constitué de maisons et utilisant davantage le fioul. Les logements sont davantage occupés par leur propriétaire (jusqu’à 8 logements sur 10 dans l’EPCI du Pays du Coquelicot au nord-est de la Somme) mais, quel que soit le statut d’occupation, les ménages vivent plus souvent qu’en moyenne régionale dans des logements énergivores. Le besoin de rénovation est donc également important dans le parc locatif privé de ces zones rurales, bien que ce dernier représente un volume moindre de logements. Avec les interdictions progressives de mises en location, l’offre pourrait s’appauvrir encore davantage. Par exemple, dans le Pays du Coquelicot, 2 200 logements sont des locations privées, soit seulement 16 % des logements du territoire mais la moitié sont classés énergivores.

Figure 4Part et nombre de logements énergivores dans les EPCI des Hauts-de-France en 2022

Part et nombre de logements énergivores dans les EPCI des Hauts-de-France en 2022 - Lecture : 35 % des logements de la métropole européenne de Lille sont énergivores, soit 167 000 logements.
Code EPCI Libellé EPCI Nombre de logements énergivores Part de logements énergivores (en %)
200018083 CC de Desvres-Samer 3 883 46,5
200030633 CA du Caudrésis et du Catésis 15 679 55,6
200033579 CU d'Arras 20 324 37,4
200035442 CC du Sud-Artois 7 681 51,7
200037059 CC de la Haute-Somme 7 623 59,8
200040426 CC du Val de l'Oise 3 486 59,5
200040947 CC de Flandre Intérieure 17 048 38,1
200040954 CC des Hauts de Flandre 6 901 32,1
200041960 CC Pévèle-Carembault 13 308 30,2
200042190 CA de la Porte du Hainaut 25 241 38,1
200043263 CC Cœur de l'Avesnois 6 188 49,1
200043321 CC du Pays de Mormal 9 733 45,5
200043396 CA Maubeuge Val de Sambre 19 349 47,3
200043404 CC du Sud Avesnois 7 640 48,6
200043495 CA du Pays de Laon 7 843 55,2
200044030 CC des Sept Vallées 8 126 50,5
200044048 CC Osartis Marquion 8 159 40,9
200044618 CA Douaisis Agglo 26 468 32,4
200066975 CC Senlis Sud Oise 4 977 40,4
200067965 CA de la Région de Compiègne et de la Basse Automne 14 239 40,0
200067973 CC Thelloise 11 388 45,8
200067999 CA du Beauvaisis 19 167 40,9
200068005 CC de l'Oise Picarde 4 712 53,7
200068047 CA Creil Sud Oise 10 785 38,1
200068500 CA de Cambrai 19 443 52,4
200069029 CA des Deux Baies en Montreuillois 13 248 44,1
200069037 CA du Pays de Saint-Omer 15 558 40,1
200069235 CC du Haut Pays du Montreuillois 3 037 45,5
200069482 CC des Campagnes de l'Artois 7 388 49,2
200069672 CC du Ternois 10 376 55,5
200069722-32 CC Interrégionale Aumale - Blangy-sur-Bresle (partie Hauts-de-France) 879 54,9
200070928 CC Terre de Picardie 4 578 62,0
200070936 CC Ponthieu-Marquenterre 7 519 52,5
200070944 CC du Vimeu 4 313 57,3
200070951 CC du Territoire Nord Picardie 5 619 45,8
200070969 CC Avre Luce Noye 4 112 45,6
200070977 CC du Grand Roye 7 354 57,0
200070985 CC de l'Est de la Somme 4 031 54,0
200070993 CA de la Baie de Somme 10 095 48,4
200071181 CC Somme Sud-Ouest 7 771 55,7
200071223 CC Nièvre et Somme 5 348 46,9
200071769 CC Picardie des Châteaux 4 288 53,6
200071785 CA Chauny-Tergnier-La Fère 10 155 49,2
200071892 CA du Saint-Quentinois 14 493 52,2
200071983 CC Thiérache Sambre et Oise 4 313 63,4
200071991 CC Retz-en-Valois 8 588 44,6
200072031 CA de la Région de Château-Thierry 16 468 56,9
200072460 CA de Béthune-Bruay, Artois-Lys Romane 52 585 41,7
200072478 CC Pays d'Opale 3 794 42,8
200090751 CA Grand Calais Terres et Mers 12 662 36,8
200093201 Métropole Européenne de Lille 166 788 34,8
240200444 CC de la Thiérache du Centre 6 021 58,4
240200469 CC du Pays de la Serre 3 183 61,4
240200477 CA GrandSoissons Agglomération 12 748 54,0
240200493 CC du Pays du Vermandois 5 264 56,5
240200501 CC du Val de l'Aisne 6 381 58,3
240200519 CC du Canton d'Oulchy-le-Château 2 189 65,4
240200576 CC de la Champagne Picarde 5 002 53,2
240200584 CC du Canton de Charly-sur-Marne 5 501 54,2
240200592 CC du Chemin des Dames 1 432 58,4
240200600 CC des Trois Rivières 4 898 56,1
240200634 CC des Portes de la Thiérache 1 715 67,6
245900428 CU de Dunkerque 27 703 33,7
245900758 CC Flandre Lys 6 188 32,7
245901038 CC du Pays Solesmois 3 681 60,8
245901152 CC Cœur d'Ostrevent 11 952 34,7
245901160 CA Valenciennes Métropole 31 022 38,8
246000129 CC du Liancourtois 3 280 40,1
246000376 CC du Clermontois 6 098 44,2
246000566 CC du Plateau Picard 5 184 36,0
246000582 CC des Sablons 7 236 48,9
246000707 CC du Vexin-Thelle 4 970 51,3
246000749 CC des Lisières de l'Oise 4 114 53,8
246000756 CC du Pays Noyonnais 4 604 42,9
246000764 CC de l'Aire Cantilienne 9 394 46,4
246000772 CC des Deux Vallées 3 118 37,0
246000848 CC de la Picardie Verte 8 174 62,3
246000855 CC du Pays des Sources 4 134 44,9
246000871 CC du Pays de Valois 10 407 42,0
246000897 CC de la Plaine d'Estrées 2 752 40,2
246000913 CC du Pays de Bray 3 946 48,3
246000921 CC des Pays d'Oise et d'Halatte 3 821 33,8
246200299 CA d'Hénin-Carvin 18 406 34,7
246200364 CA de Lens - Liévin 41 981 44,4
246200380 CC de la Terre des Deux Caps 3 151 44,3
246200729 CA du Boulonnais 17 407 40,3
246200844 CC de la Région d'Audruicq 4 049 33,2
246201016 CC du Pays de Lumbres 3 230 34,4
247600588-32 CC des Villes Sœurs (partie Hauts-de-France) 4 834 70,3
248000499 CC du Val de Somme 4 988 39,9
248000531 CA Amiens Métropole 27 744 33,3
248000747 CC du Pays du Coquelicot 7 898 57,6
  • Lecture : 35 % des logements de la métropole européenne de Lille sont énergivores, soit 167 000 logements.
  • Champ : Ensemble des résidences principales au 1er janvier 2022, Hauts-de-France.
  • Sources : Fidéli 2022 ; base des DPE juillet 2022 – juin 2023 de l’Ademe ; calculs Insee.

Figure 4Part et nombre de logements énergivores dans les EPCI des Hauts-de-France en 2022

  • Lecture : 35 % des logements de la métropole européenne de Lille sont énergivores, soit 167 000 logements.
  • Champ : Ensemble des résidences principales au 1er janvier 2022, Hauts-de-France.
  • Sources : Fidéli 2022 ; base des DPE juillet 2022 – juin 2023 de l’Ademe ; calculs Insee.

Dans les EPCI des grandes agglomérations régionales (Lille, Amiens), sur le littoral (Dunkerque, Calais, Boulogne-sur-Mer), dans le bassin minier ou encore le sud de la région (Beauvais, Compiègne), la part de logements énergivores est plus faible qu’en moyenne régionale. Toutefois, le nombre de logements concernés est conséquent : par exemple, la MEL concentre à elle seule 167 000 logements énergivores. Les meilleures performances des logements s’expliquent notamment par un parc moins ancien et donc mieux isolé. Les logements construits avant 1948 sont par exemple près de 2 fois moins nombreux qu’en moyenne dans les EPCI de Dunkerque et de Creil. Dans certains EPCI, comme celui de Flandre Lys en périphérie de la MEL, la taille du logement joue également. Les grandes maisons, moins énergivores, y sont plus présentes : 37 % des maisons disposent de plus de 120 m2 contre 27 % en moyenne dans la région. Elles sont aussi plus récentes : 21 % datent d’après 2000 contre 14 % en moyenne régionale. Dans le bassin minier, l’importance du logement social, plus récent et plus souvent rénové, explique en partie les meilleures performances énergétiques. La part du logement social varie de 27 % à Valenciennes Métropole à 43 % dans la Communauté d’Agglomération du Douaisis (21 % dans la région).

Encadré - Une réforme récente du DPE pour les petits logements

Un arrêté entré en vigueur le 1er juillet 2024 et pris en compte dans cette étude a modifié les seuils DPE pour les petits logements de moins de 40 m2. Il repose sur le constat que les anciens seuils, qui s’appliquaient à tous les logements indépendamment de leur superficie, ne tenaient pas suffisamment compte des spécificités des petites surfaces. Avec la prise en compte de ces nouveaux seuils, depuis juillet 2024, 17 500 petits logements des Hauts-de-France ne sont plus considérés comme des logements énergivores (151 000 en France de province). Parmi eux, 8 200 sortent de la catégorie des passoires thermiques (71 000 au niveau national). Les petits logements restent cependant en moyenne plus énergivores (54 %) que les plus grands.

Publication rédigée par :Sophie Éblé, Pierre-Emmanuel Planque, Marie-Laure Sénéchal (Insee)

Sources

Cette étude repose sur les diagnostics de performance énergétique (DPE), du 1er juillet 2022 au 30 juin 2023, compilés par l’Ademe. Les modifications des DPE des petits logements prévues dans l’arrêté paru en juillet 2024 ont été prises en compte.

Un travail d’appariement avec les logements du FIchier DÉmographique sur les Logements et les Individus (Fidéli) 2022 a été effectué. Cette source de données géolocalisées, issue de divers fichiers fiscaux, fournit des informations sur le parc de logements et le profil de leurs occupants. Les données ainsi produites, qui couvrent une partie seulement de l’ensemble des résidences principales métropolitaines, ont été pondérées par calage, afin de retrouver les structures essentielles du parc immobilier au 1er janvier 2022. En effet, la base des DPE regroupe uniquement les logements ayant fait l’objet d’une mutation (vente ou changement de locataire), une étiquette a donc été estimée pour les logements sans mutation.

L’Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE) publie annuellement la répartition des étiquettes DPE au sein du parc des résidences principales. À partir d’une série de modélisations portant sur les principaux combustibles de chauffage et les caractéristiques du bâti, des probabilités d’étiquette énergétique sont imputées à l’ensemble des logements de la base Fidéli. L’ONRE évalue ainsi la part des logements énergivores (étiquettes E, F et G du DPE) à 42 % du parc de résidences principales des Hauts de France au 1er janvier 2023. Ce chiffre de référence est équivalent à celui estimé dans cette étude. Des écarts peuvent cependant exister entre les estimations régionales et découlent principalement de choix sur le champ et la période de référence. En particulier, l’ONRE exclut de son estimation les appartements non visités dans le cadre de l’évaluation des DPE immeubles. En outre, l’ONRE s’appuie sur des données DPE allant d’octobre 2022 à mars 2023, produites antérieurement à celles utilisées pour cette étude. Or, les données des diagnostiqueurs peuvent connaître des évolutions, généralement dans le sens d’une amélioration des étiquettes, plusieurs mois après le premier enregistrement d’un DPE. Cela empêche, en pratique, de comparer ces différents chiffrages. Les travaux présentés dans cette publication visent surtout à estimer localement la part de logements énergivores et à réaliser des comparaisons entre territoires.

Définitions

Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) renseigne sur la performance énergétique d’un logement en évaluant la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre conventionnelles au m2, pour un usage standard. L’étiquette A à G attribuée dépend ainsi des caractéristiques du bâti (dont les combustibles utilisés) et de l’ampleur des besoins du fait du climat local.

Un logement est qualifié de logement énergivore quand il obtient une étiquette E, F ou G lors de son DPE. Cela peut venir d’une consommation énergétique importante (plus de 250 kWh/m2/an) et/ou d’émissions de gaz à effet de serre conséquentes (plus de 50 kg d’équivalent CO2/m2/an).

Les passoires énergétiques correspondent aux logements étiquetés F ou G (consommation énergétique excessive (plus de 330 kWh/m2/an) et/ou émissions de gaz à effet de serre excessives (plus de 70 kg d’équivalent CO2/m2/an)).

Le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation (UC). Les unités de consommation sont fixées selon une échelle qui attribue 1 UC au premier adulte du ménage, 0,5 UC aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans.