Insee Flash Centre-Val de Loire ·
Septembre 2024 · n° 87
136 000 jeunes en âge de fréquenter les écoles et établissements scolaires dans l’Indre-et-Loire
à l’horizon 2040
En 2021, l’Indre-et-Loire compte 142 300 jeunes de moins de 20 ans, soit un peu moins d’un habitant sur quatre à un âge proche de fréquenter les écoles ou les établissements du second degré. Cette population se concentre dans et autour de la métropole de Tours. Elle diminue depuis la fin de la décennie 2010, notamment du fait du recul du nombre de naissances. Cette évolution concerne chacun des trois arrondissements de l’Indre-et-Loire. Dans l’hypothèse d’une poursuite des tendances actuelles, notamment en termes de solde migratoire et de natalité, la population des moins de 20 ans devrait rester stable à l’horizon 2040 dans l’arrondissement de Tours, et diminuer dans ceux de Chinon et de Loches. Entre 2021 et 2040, le nombre d’habitants de moins de 20 ans diminuerait de 6 000 dans le département. Le département rejoindrait le premier quart des départements les plus jeunes de France métropolitaine.
Cette étude fait partie d’une série de sept publications sur la population en âge de fréquenter les écoles et établissements scolaires en Centre-Val de Loire.
La population scolaire se concentre autour de la métropole de Tours
En 2021, près de 612 200 personnes résident dans l’Indre-et-Loire. Parmi elles, 60,8 % vivent dans une commune urbaine, 27,6 % dans une commune rurale périurbaine et 11,6 % dans une commune rurale non périurbaine. Les 142 300 jeunes âgés de moins de 20 ans du département résident quant à eux plus fréquemment dans les communes rurales périurbaines et moins dans les communes non périurbaines (29,7 % contre 9,9 %). Cette population comprend les différentes sous-populations en âge de fréquenter les écoles, les collèges et les lycées du département.
Cette population des moins de 20 ans est la plus dense autour de la métropole de Tours (figure 1), et dans une moindre mesure autour des villes de Chinon et de Château-Renault. La densité de jeunes est plus faible dans le reste du département, notamment aux limites avec l’Indre. La population des ménages du département habite en moyenne à 5 minutes en voiture d’un collège et 11 minutes d’un lycée d’enseignement général et/ou technologique, contre respectivement 6 et 12 minutes en moyenne dans la région.
Le nombre de naissances, resté relativement stable dans la décennie 2000, a régulièrement diminué au cours de la suivante. Les naissances sont ainsi passées de 6 800 en 2012 à 5 850 en 2022, soit une baisse de 13,9 %. Cette évolution est moins marquée dans l’arrondissement de Tours, qui compte 3 820 naissances en 2022 et connaît une diminution de 12,3 % sur la période. Les arrondissements de Loches et de Chinon (respectivement 1 040 et 990 naissances en 2022) ont connu un déclin plus important : -16,1 % pour le premier et -17,9 % pour le second.
graphiqueFigure 1 – Densité de la population âgée de moins de 20 ans dans l'Indre-et-Loire

- Compte tenu du niveau de détail, les données de cette carte ne sont pas disponibles.
- Champ : Personnes de moins de 20 ans.
- Sources : Insee, Recensement de la population 2021, Base permanente des équipements 2021.
Le nombre de jeunes continuerait de diminuer jusqu’en 2040
Cette tendance de fond contribue à la baisse continue de la population des moins de 20 ans. Entre 2015 et 2021, leur nombre a diminué de 3 400 (soit -0,4 % par an en moyenne). En 2021, les habitants de moins de 20 ans représentent moins d’un quart (23,3 %) de la population du département, ce qui le place au 38e rang des départements de France métropolitaine. Outre l’évolution de la fécondité, le nombre de femmes en âge de procréer (de 15 à 49 ans) est un facteur déterminant du nombre de naissances. Dans l’Indre-et-Loire, elles étaient 139 000 en 2000, 134 000 en 2010, puis 130 000 en 2020 selon les estimations de population (sources). Cette baisse a été plus marquée aux âges les plus féconds (de 25 à 34 ans) lors de la première décennie, où le nombre de femmes est passé de 38 000 en 2000 à 34 000 en 2010, soit une baisse de 12 %. Il est ensuite légèrement remonté dans les années 2010. Cependant, cela ne compense pas l’effet de la baisse de la fécondité sur la période, qui contribue au déclin des naissances et donc de la population en âge d’être scolarisée dans le département à l’horizon 2040.
D’après les projections de population (pour comprendre), cette évolution devrait se prolonger dans les prochaines années quel que soit le scénario envisagé. En effet, dans une hypothèse de poursuite des tendances actuelles en matière de fécondité, d’espérance de vie et de migrations avec l’étranger (scénario « central »), le nombre de jeunes diminuerait pour approcher 136 300 en 2040 (figure 2), soit une baisse annuelle moyenne de 0,2 % entre 2021 et 2040. Les moins de 20 ans représenteraient alors 22,6 % de la population, ce qui placerait l’Indre-et-Loire au 21e rang des départements de France métropolitaine.
Sous des hypothèses moins favorables notamment en matière de fécondité et de migrations avec l’étranger (scénario de « population basse »), l’Indre-et-Loire compterait 122 600 jeunes en 2040, soit une diminution annuelle moyenne de 0,8 %.
Enfin, sous des hypothèses plus favorables notamment en matière de fécondité et de migrations avec l’étranger (scénario de « population haute »), le nombre de jeunes progresserait de 0,3 % par an en moyenne d’ici 2040, pour se situer autour de 149 800.
tableauFigure 2 – Évolution et projections de la population âgée de moins de 20 ans dans l'Indre-et-Loire
Année | Population observée | Scénario central | Scénario population haute | Scénario population basse |
---|---|---|---|---|
1990 | 146 330 | /// | /// | /// |
1999 | 138 550 | /// | /// | /// |
2010 | 142 390 | /// | /// | /// |
2015 | 145 700 | /// | /// | /// |
2021 | 142 330 | /// | /// | /// |
2025 | /// | 142 000 | 142 610 | 141 180 |
2026 | /// | 141 660 | 142 640 | 140 440 |
2027 | /// | 141 040 | 142 480 | 139 310 |
2028 | /// | 140 600 | 142 620 | 138 270 |
2029 | /// | 139 930 | 142 630 | 136 890 |
2030 | /// | 139 380 | 142 880 | 135 530 |
2031 | /// | 138 630 | 143 030 | 133 870 |
2032 | /// | 138 010 | 143 330 | 132 310 |
2033 | /// | 137 400 | 143 680 | 130 740 |
2034 | /// | 136 960 | 144 220 | 129 340 |
2035 | /// | 136 430 | 144 680 | 127 810 |
2036 | /// | 136 150 | 145 420 | 126 530 |
2037 | /// | 136 020 | 146 320 | 125 390 |
2038 | /// | 136 010 | 147 370 | 124 380 |
2039 | /// | 136 120 | 148 550 | 123 470 |
2040 | /// | 136 280 | 149 780 | 122 590 |
- /// : Absence de données due à la nature des choses.
- Note : Les effectifs sont arrondis à la dizaine.
- Lecture : D’après le scénario central des projections Omphale, la population des moins de 20 ans de l'Indre-et-Loire serait de 136 280 individus en 2040.
- Champ : Indre-et-Loire, personnes de moins de 20 ans.
- Sources : Insee, Recensements de la population 1990, 1999, 2010, 2015 et 2021, Omphale 2022.
graphiqueFigure 2 – Évolution et projections de la population âgée de moins de 20 ans dans l'Indre-et-Loire

- Note : Les effectifs sont arrondis à la dizaine.
- Lecture : D’après le scénario central des projections Omphale, la population des moins de 20 ans de l'Indre-et-Loire serait de 136 280 individus en 2040.
- Champ : Indre-et-Loire, personnes de moins de 20 ans.
- Sources : Insee, Recensements de la population 1990, 1999, 2010, 2015 et 2021, Omphale 2022.
La population scolaire resterait stable dans l’arrondissement de Tours
Dans le scénario central de prolongement des tendances, le nombre de jeunes dans l’arrondissement de Tours augmenterait dans un premier temps entre 2020 et 2030, puis reviendrait à un niveau proche de celui de 2020 en 2040, autour de 93 600 personnes (figure 3). Leur part dans la population totale passerait de 23,9 % à 22,5 %. Les deux autres arrondissements du département connaîtraient quant à eux une baisse de leur population âgée de moins de 20 ans. L’arrondissement de Chinon compterait 22 500 habitants âgés de moins de 20 ans, dont la part dans la population reculerait de 23,3 % à 21,1 %. Enfin, dans l’arrondissement de Loches, la part des jeunes passerait de 22,3 % à 17,3 % pour s’établir à 20 200 individus.
Dans l’arrondissement de Tours, le nombre d’enfants de moins de 6 ans passerait de 24 500 à 27 200 entre 2020 et 2040. Dans l’arrondissement de Chinon, leur nombre passerait de 6 500 à 6 600. Dans celui de Loches, on en compterait 5 700 contre 6 900 en 2020.
Sur la même période, le nombre d’enfants de niveau élémentaire (de 6 à 10 ans), au nombre de 22 400 en 2020 dans l’arrondissement de Tours, resterait stable à l’horizon 2040. Dans celui de Chinon, ils ne seraient plus que 5 800 en 2040, contre 6 500 en 2020. Dans l’arrondissement de Loches, leur effectif s’établirait à 5 100 contre 6 800 en 2020.
Entre 2020 et 2040, la population en âge d’être au collège (de 11 à 14 ans) serait stable dans l’arrondissement de Tours, autour de 18 000. Elle passerait de 5 400 à 4 700 dans celui de Chinon et de 5 800 à 4 200 dans celui de Loches.
Enfin, la population en âge d’être au lycée ou dans les premières années d’études supérieures (de 15 à 19 ans) baisserait de 28 800 à 26 100 entre 2020 et 2040 dans l’arrondissement de Tours, de 5 800 à 5 300 dans celui de Chinon et de 6 500 à 5 200 dans celui de Loches.
tableauFigure 3 – Population par tranche d'âge dans les arrondissements de l'Indre-et-Loire en 2020, 2030 et 2040
Arrondissement | Année | Moins de 6 ans | de 6 à 10 ans | de 11 à 14 ans | de 15 à 19 ans |
---|---|---|---|---|---|
Chinon | 2020 | 6 490 | 6 530 | 5 360 | 5 770 |
2030 | 6 070 | 5 470 | 5 020 | 6 260 | |
2040 | 6 570 | 5 830 | 4 750 | 5 310 | |
Tours | 2020 | 24 480 | 22 400 | 18 050 | 28 830 |
2030 | 25 600 | 21 410 | 18 560 | 29 090 | |
2040 | 27 190 | 22 360 | 17 990 | 26 100 | |
Loches | 2020 | 6 880 | 6 840 | 5 830 | 6 470 |
2030 | 5 470 | 5 080 | 4 860 | 6 500 | |
2040 | 5 660 | 5 100 | 4 200 | 5 210 |
- Note : Les effectifs sont arrondis à la dizaine.
- Lecture : D’après le scénario central des projections Omphale, la population âgée de moins de 6 ans de l'arrondissement de Chinon serait de 6 570 en 2040.
- Champ : Indre-et-Loire, personnes de moins de 20 ans.
- Sources : Insee, Recensement de la population 2020, Omphale 2022.
graphiqueFigure 3 – Population par tranche d'âge dans les arrondissements de l'Indre-et-Loire en 2020, 2030 et 2040

- Note : Les effectifs sont arrondis à la dizaine.
- Lecture : D’après le scénario central des projections Omphale, la population âgée de moins de 6 ans de l'arrondissement de Chinon serait de 6 570 en 2040.
- Champ : Indre-et-Loire, personnes de moins de 20 ans.
- Sources : Insee, Recensement de la population 2020, Omphale 2022.
Encadré - Partenariat
Cette étude a été réalisée dans le cadre d’un partenariat entre la Direction régionale de l’Insee Centre-Val de Loire (Insee) et le Rectorat de l’académie d’Orléans-Tours.
Pour comprendre
Les projections infranationales à l’horizon 2040 de cette étude sont obtenues à partie du modèle Omphale, en projetant d’année en année les pyramides des âges des différents territoires. L’évolution de la population par sexe et âge repose sur des hypothèses d’évolution de trois composantes : la fécondité, la mortalité et les migrations (flux internes à la France et solde migratoire avec l’étranger). Ces hypothèses sont appliquées aux quotients observés initialement sur la zone d’intérêt. Le point de départ des projections est le recensement de la population 2018.
Les scénarios de projection utilisés dans cette étude déclinent localement les évolutions nationales basées sur l’observation du passé récent (hors pandémie de Covid-19). Les hypothèses du scénario « central » sont un solde migratoire avec l’étranger de +70 000 personnes par an à compter de 2021, une fécondité stable à partir de 2023 (indicateur conjoncturel de fécondité égal à 1,8) et des gains d’espérance de vie (femmes : 85,4 ans en 2018 et 90 ans en 2070, hommes : 79,5 en 2018 et 87,5 en 2070). Le scénario « population basse » repose sur les hypothèses d’un solde migratoire de +20 000 personnes par an jusqu’en 2070, d’une baisse progressive de la fécondité pour s’établir à 1,6 en 2030, et resté constant jusqu’en 2070, et sur une progression moins grande de l’espérance de vie (femmes : 85,4 ans en 2018 et 86,5 ans en 2070, hommes : 79,5 en 2018 et 84,0 en 2070). Le scénario « population haute » repose sur les hypothèses d’un solde migratoire de +120 000 personnes par an jusqu’en 2070, d’une hausse progressive de la fécondité pour atteindre 2,0 en 2030, et resté constant jusqu’en 2070, et sur une progression plus rapide de l’espérance de vie (femmes : 85,4 ans en 2018 et 93,5 ans en 2070, hommes : 79,5 en 2018 et 91,0 en 2070). Les populations locales projetées sont calées sur les projections départementales.
Sources
Le recensement de la population a pour objectifs le dénombrement des logements et de la population résidant en France et la connaissance de leurs principales caractéristiques : sexe, âge, activité, professions exercées, caractéristiques des ménages, taille et type de logement, modes de transport, déplacements quotidiens.
La base permanente des équipements (BPE) est une base à vocation statistique. Elle répertorie un large éventail d’équipements et de services, marchands ou non, accessibles au public sur l’ensemble de la France au 1er janvier de chaque année.
Les temps d’accès aux équipements sont calculés à partir de durées de transport par la route, en voiture, fournies par le distancier Metric-OSRM de l’Insee.
Les estimations de population permettent d’actualiser les résultats du recensement le plus récent pour des territoires de taille suffisante : la France, les régions et les départements. Elles sont utilisées exclusivement à des fins statistiques et n’ont pas de valeur juridique. Elles permettent de constituer des séries annuelles longues.
Définitions
La typologie urbain-rural s’appuie sur celle de la grille communale de densité. Une commune rurale est une commune peu dense au sens de la grille communale de densité à 3 niveaux. Les communes denses ou de densité intermédiaire sont dites urbaines.
Les communes rurales qui appartiennent à une aire d’attraction des villes de plus de 50 000 habitants sont qualifiées de communes rurales périurbaines, les autres communes rurales de communes rurales non périurbaines.
Pour en savoir plus
(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.
(2) Tillard T., « La population en âge de fréquenter les écoles et établissements scolaires en baisse en Centre-Val de Loire à l’horizon 2040 », Insee Flash Centre-Val de Loire, no 83, septembre 2024.
(3) Diel O., Formont C., « La fécondité du Centre-Val de Loire atteint son plus bas niveau depuis un quart de siècle - Bilan démographique 2023 du Centre-Val de Loire », Insee Analyses Centre-Val de Loire, no 115, septembre 2024.
(4) Fégar T., Missamou K., Simonovici M., « Vieillissement limité à proximité de l’Île-de-France et des métropoles - Dynamiques démographiques en Centre-Val de Loire, tendances récentes », Insee Flash Centre-Val de Loire, no 68, mai 2023.
(5) Tillard T., Verdu F., « 627 000 habitants dans l’Indre-et-Loire à l’horizon 2070 - Projections de la population en Centre-Val de Loire », Insee Flash Centre-Val de Loire, no 62, novembre 2022.