Insee Flash Centre-Val de Loire · Septembre 2024 · n° 88

Dans le Loir-et-Cher, la population en âge de fréquenter les écoles et établissements scolaires en baisse de 18 % à l’horizon 2040

En 2021, près de 328 500 personnes résident dans le Loir-et-Cher. Parmi elles, 39 % vivent dans une commune rurale non périurbaine, 34 % dans une commune urbaine et 27 % dans une commune rurale périurbaine. Les 72 900 jeunes âgés de moins de 20 ans du département résident quant à eux plus fréquemment dans les communes urbaines ou rurales périurbaines (37 % et 28 %) et moins dans les communes non périurbaines (36 %). Cette population comprend les différentes sous-populations en âge de fréquenter les écoles, les collèges et les lycées du département.

Cette population des moins de 20 ans est la plus dense autour de Blois, Vendôme et Romorantin-Lanthenay, et sur l’axe Blois-Orléans (figure 1). La densité de jeunes reste plus élevée que dans le reste du département au sud de Blois, ainsi qu’autour des communes de Lamotte-Beuvron et de Beauce-la-Romaine. La population des ménages du département habite en moyenne à 7 minutes en voiture d’un collège et 14 minutes d’un lycée d’enseignement général et/ou technologique, contre respectivement 6 et 12 minutes en moyenne dans la région.

Le nombre de naissances, après avoir augmenté dans la décennie 2000, a régulièrement diminué à partir de 2012. Les naissances sont ainsi passées de 3 700 en 2012 à 3 000 en 2022, soit une baisse de 18,8 %. La hausse des années 2000 a été principalement portée par l’arrondissement de Blois, qui contribue pour moitié au nombre de naissances (1 560 en 2022). De même, l’arrondissement a connu une diminution du même ordre entre 2012 et 2022. Les arrondissements de Romorantin-Lanthenay et de Vendôme (respectivement 920 et 530 naissances en 2022) ont également connu un déclin des naissances : -17,0 % pour le premier et -22,9 % pour le second.

Cette tendance de fond contribue à la baisse de la population des moins de 20 ans. Entre 2010 et 2021, leur nombre a diminué de 4 100 (soit -0,5 % par an en moyenne). En 2021, les habitants de moins de 20 ans représentent moins d’un quart (22,2 %) de la population du département, ce qui le place au 55^e rang des départements de France métropolitaine. Outre l’évolution de la fécondité, le nombre de femmes en âge de procréer (de 15 à 49 ans) est un facteur déterminant du nombre de naissances. Dans le Loir-et-Cher, elles étaient 71 000 en 2000, 67 000 en 2010, puis 61 000 en 2020 selon les estimations de population (sources). Cette chute est plus marquée encore aux âges les plus féconds pendant la décennie 2000-2010 (passage de 21 000 femmes de 15 à 34 ans à 17 000) avec une baisse moins marquée sur la décennie 2010-2020 (16 000 femmes de 15 à 24 ans). Cette évolution contribue au déclin des naissances et donc de la population en âge d’être scolarisée dans le département à l’horizon 2040.

D’après les projections de population (pour comprendre), cette évolution devrait se prolonger dans les prochaines années quel que soit le scénario envisagé. En effet, dans une hypothèse de poursuite des tendances actuelles en matière de fécondité, d’espérance de vie et de migrations avec l’étranger (scénario « central »), le nombre de jeunes diminuerait pour approcher 59 100 en 2040 (figure 2), soit une baisse annuelle moyenne de 1,1 % entre 2021 et 2040. Cette décrue serait plus forte entre 2021 et 2030 (-1,4 %), avant de ralentir au cours des 10 années suivantes (-0,8 %). Les moins de 20 ans représenteraient alors 19,3 % de la population, ce qui placerait le Loir-et-Cher au 52^e rang des départements de France métropolitaine.

Sous des hypothèses moins favorables notamment en matière de fécondité et de migrations avec l’étranger (scénario de « population basse »), le Loir-et-Cher compterait 54 000 jeunes en 2040, soit une diminution annuelle moyenne de 1,6 %.

Enfin, sous des hypothèses plus favorables notamment en matière de fécondité et de migrations avec l’étranger (scénario de « population haute »), le nombre de jeunes diminuerait tout de même de 0,6 % par an en moyenne d’ici 2040, pour se situer autour de 64 400.

Dans le scénario central de prolongement des tendances, le nombre de jeunes diminuerait en 2040 dans les trois arrondissements du Loir-et-Cher (figure 3). Dans l’arrondissement de Blois, la part de la population d’âge scolaire dans la population totale passerait de 24,3 % en 2020 à 21,1 % en 2040, soit 30 400 personnes. L’arrondissement de Romorantin-Lanthenay compterait 16 800 habitants âgés de moins de 20 ans, dont la part dans la population reculerait de 20,9 % à 16,7 %. Enfin, dans l’arrondissement de Vendôme, la part des jeunes passerait de 20,8 % à 18,6 % pour s’établir à 11 900 individus.

Dans l’arrondissement de Blois, le nombre d’enfants de moins de 6 ans passerait de 9 900 à 8 900 entre 2020 et 2040. Dans l’arrondissement de Romorantin-Lanthenay, leur nombre passerait de 6 000 à 5 000. Dans celui de Vendôme, on en compterait 3 300 contre 3 600 en 2020.

Sur la même période, les enfants de niveau élémentaire (de 6 à 10 ans), au nombre de 9 500 en 2020 dans l’arrondissement de Blois, ne seraient plus que 7 700 en 2040. Dans celui de Romorantin-Lanthenay, leur effectif serait de 4 300 en 2040, contre 6 100 en 2020. Dans l’arrondissement de Vendôme, il s’établirait à 3 100 contre 3 700 en 2020.

Entre 2020 et 2040, la population en âge d’être au collège (de 11 à 14 ans) passerait de 8 000 à 6 200 dans l’arrondissement de Blois, de 5 200 à 3 500 dans celui de Romorantin-Lanthenay et de 3 100 à 2 500 dans celui de Vendôme.

Enfin, la population en âge d’être au lycée ou dans les premières années d’études supérieures (de 15 à 19 ans) baisserait de 9 400 à 7 600 entre 2020 et 2040 dans l’arrondissement de Blois, de 5 800 à 4 100 dans celui de Romorantin-Lanthenay et de 3 600 à 3 100 dans celui de Vendôme.