Insee
Insee Première · Juin 2024 · n° 1999
Insee PremièreLe compte du commerce en 2023 L’activité recule dans le commerce hors automobile, l’emploi est quasi stable

Jacques Bonfils, Nila Ceci-Renaud, Jean Finot, Philippe Gallot, Ariel Gamrasni, Nathalie Lépine (Insee)

En 2023, en France, les ventes des secteurs commerciaux hors automobile fléchissent dans un contexte de ralentissement de l’économie. Les ventes se contractent dans le commerce de gros, notamment celles des grossistes en produits alimentaires. Le tassement des ventes du commerce de détail en magasin recouvre des disparités. Celles de l’alimentaire se contractent de façon notable, pénalisées par la forte hausse des prix, tandis que celles du non-alimentaire sont presque stables. Dans le commerce de détail hors magasin, les ventes poursuivent leur repli, pâtissant également de la forte hausse des prix alimentaires. À l’inverse, le chiffre d’affaires progresse vigoureusement dans le commerce et la réparation d’automobiles. L’emploi salarié du commerce dans son ensemble est quasi stable, alors qu’il augmente légèrement dans le tertiaire marchand. Enfin, la création d’entreprises dans le commerce et l’artisanat commercial est en léger recul et les défaillances poursuivent leur hausse.

Avertissement

En 2024, les comptes nationaux passent en base 2020. Une présentation détaillée des révisions des sources et méthodes d’élaboration des comptes et de leurs impacts est disponible sur le site insee.fr.

Les ventes des secteurs commerciaux hors automobile se tassent en 2023

En 2023, l’économie ralentit en France : le produit intérieur brut (PIB) en euros constants et en données brutes progresse de 0,9 %, après +2,6 % en 2022. Les dépenses de consommation des ménages augmentent moins qu’en 2022 en volume (+0,8 % en euros constants, après +3,1 % en 2022). L’inflation demeure à un niveau élevé (+4,9 %, après +5,2 % en moyenne annuelle en 2022), tirée notamment par les prix de l’alimentation (+11,8 %). Dans ce contexte, l’activité se détériore dans le commerce de gros et le commerce de détail. Les du commerce de gros se replient (-3,3 % en volume), comme les du commerce de détail (-2,1 % en volume) (figure 1). L’activité est toutefois en forte hausse dans le commerce et la réparation d’automobiles (augmentation de 8,5 % du chiffre d’affaires en volume). L’activité y est nettement plus forte en valeur qu’en volume du fait que les prix continuent d'augmenter fortement, alors qu’ils ralentissent nettement dans le commerce de gros. Au premier trimestre 2024, le chiffre d’affaires global du commerce augmenterait légèrement par rapport à 2023 (encadré).

Figure 1 – Activité en volume et en valeur dans le commerce en 2022 et 2023, évolutions

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Figure 1 – Activité en volume et en valeur dans le commerce en 2022 et 2023, évolutions (en %) - Lecture : En 2023, les ventes de marchandises du commerce de gros diminuent de 3,3 % en volume et augmentent de 0,1 % en valeur.
Activité Volume 2022sd Volume 2023p Valeur 2022sd Valeur 2023p
Commerce de gros 1,6 -3,3 15,9 0,1
Intermédiaires -7,1 -2,5 11,4 4,7
Commerce de gros hors intermédiaires 3,2 -3,4 16,7 -0,7
Commerce de détail et artisanat commercial 3,7 -2,1 8,9 4,7
Commerce à dominante non alimentaire en magasin 6,7 -0,3 11,6 2,3
Commerce à dominante alimentaire en magasin 2,1 -3,8 7,9 7,1
Commerce hors magasin -0,8 -1,5 3,2 3,4
Commerce et réparation d'automobiles -1,3 8,5 4,0 13,9
  • sd : compte semi-définitif ; p : compte provisoire.
  • Lecture : En 2023, les ventes de marchandises du commerce de gros diminuent de 3,3 % en volume et augmentent de 0,1 % en valeur.
  • Source : Insee, comptes du commerce, base 2020.

Figure 1 – Activité en volume et en valeur dans le commerce en 2022 et 2023, évolutions

  • sd : compte semi-définitif ; p : compte provisoire.
  • Lecture : En 2023, les ventes de marchandises du commerce de gros diminuent de 3,3 % en volume et augmentent de 0,1 % en valeur.
  • Source : Insee, comptes du commerce, base 2020.

Les ventes du commerce de gros se replient

Dans le commerce de gros, l’activité se tasse dans tous les secteurs, à l’exception de celui des grossistes de produits agricoles bruts et de celui des grossistes d’autres équipements industriels. Les ventes de marchandises en volume diminuent de 3,3 % en 2023, après +1,6 % sur l’année 2022 (figure 2). Les ventes en volume du commerce de gros de produits alimentaires diminuent nettement (-6,1 %). Les baisses concernent les produits frais (-4,5 %), les boissons (-7,8 %) et les autres produits alimentaires (-6,9 %). Le secteur pâtit des fortes hausses de prix. En particulier, les prix du commerce de gros de sucre, chocolats et confiseries bondissent du fait d’aléas climatiques touchant deux des plus gros producteurs mondiaux de sucre (Thaïlande et Inde), conjugués à une hausse des coûts de production nationaux. Les ventes en volume des autres commerces de gros spécialisés diminuent de façon marquée (-7,5 %). Les ventes de combustibles et produits annexes refluent notamment de 14,6 % en volume.

Figure 2 – Ventes de marchandises du commerce de gros, évolutions en volume

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Figure 2 – Ventes de marchandises du commerce de gros, évolutions en volume (en %) - Lecture : En 2023, les ventes de marchandises du commerce de gros de produits alimentaires, boissons et tabac diminuent de 6,1 %.
Secteur 2021 2022sd 2023p
Intermédiaires 6,5 -7,1 -2,5
Produits agricoles bruts et animaux vivants -13,6 -2,1 4,9
Produits alimentaires, boissons et tabac¹ 3,9 -0,3 -6,1
Biens domestiques 13,6 5,6 -1,2
Équipements de l'information et de la communication -4,4 7,1 -2,6
Autres équipements industriels 11,7 2,6 0,9
Autres commerces de gros spécialisés 13,0 5,1 -7,5
Commerce de gros 7,0 1,6 -3,3
  • sd : compte semi-définitif ; p : compte provisoire.
  • 1. Le commerce de gros non spécialisé a été inclus dans le commerce de gros de produits alimentaires, de boissons et de tabac.
  • Lecture : En 2023, les ventes de marchandises du commerce de gros de produits alimentaires, boissons et tabac diminuent de 6,1 %.
  • Source : Insee, comptes du commerce, base 2020.

Figure 2 – Ventes de marchandises du commerce de gros, évolutions en volume

  • sd : compte semi-définitif ; p : compte provisoire.
  • 1. Le commerce de gros non spécialisé a été inclus dans le commerce de gros de produits alimentaires, de boissons et de tabac.
  • Lecture : En 2023, les ventes de marchandises du commerce de gros de produits alimentaires, boissons et tabac diminuent de 6,1 %.
  • Source : Insee, comptes du commerce, base 2020.

En 2023, les ventes en volume des grossistes en équipements de l’information et de la communication fléchissent (-2,6 %). Le repli concerne tant les ventes d’ordinateurs et équipements périphériques que les ventes de composants et équipements électroniques. Dans ce dernier cas, la baisse pourrait être due à un recul des ventes de smartphones neufs. L’activité des grossistes en biens domestiques baisse légèrement (-1,2 %). Les ventes de produits pharmaceutiques ralentissent nettement (+0,4 % après +5,7 %), tandis que les ventes d’autres biens domestiques se replient (-2,6 % après +5,6 %). Dans le commerce de produits agricoles bruts, les ventes des grossistes en céréales, tabac non manufacturé, semences et aliments pour le bétail rebondissent en 2023 (+6,6 %) après une quasi-stabilité en 2022 (-0,2 %) et une forte baisse en 2021 (-14,6 %). Elles bénéficient d’un reflux des prix de gros des céréales (-20,2 %). L’activité des grossistes en autres équipements industriels augmente légèrement (+0,9 %).

Le commerce alimentaire en magasin se contracte

En 2023, les ventes au détail du commerce alimentaire en magasin se replient (-3,8 % en volume). Les ventes des grandes surfaces d’alimentation générale reculent (-4,8 %) dans un contexte de forte inflation (figure 3). L’évolution des pratiques des consommateurs a été plus défavorable aux hypermarchés (-5,6 % en volume, après +0,5 %) qu’aux supermarchés (-3,8 % après +2,2 %). En ce qui concerne les ventes de produits non alimentaires, les hypermarchés ont notamment souffert de la concurrence du secteur de la vente en ligne et du commerce non alimentaire spécialisé. Les ventes des petites surfaces d’alimentation générale et magasins de produits surgelés fléchissent également (-3,2 % en volume, après +2,6 %). Leur activité a été très dynamique en 2020 et 2021 grâce à un regain d’attrait pour la proximité de la part des consommateurs. Dans l’alimentation spécialisée et l’artisanat commercial, l’activité diminue également mais de façon moins marquée (-1,2 % après +4,4 %). Elle demeure en hausse dans les boulangeries-pâtisseries (+0,4 % après +2,6 %).

Figure 3 – Ventes au détail du commerce de détail et de l'artisanat commercial, évolutions en volume

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Figure 3 – Ventes au détail du commerce de détail et de l'artisanat commercial, évolutions en volume (en %) - Lecture : En 2023, les ventes au détail des grandes surfaces d'alimentation générale baissent de 4,8 %.
Secteur 2021 2022sd 2023p
Alimentation spécialisée et artisanat commercial 7,0 4,4 -1,2
Petites surfaces d'alimentation générale et magasins de produits surgelés 6,1 2,6 -3,2
Grandes surfaces d'alimentation générale 2,1 1,2 -4,8
Grands magasins et autres magasins non alimentaires non spécialisés 19,9 18,7 9,3
Magasins non alimentaires spécialisés (y c. pharmacie) 10,6 6,1 -0,9
Commerce hors magasin 11,7 -0,8 -1,5
Commerce de détail et artisanat commercial 7,3 3,7 -2,1
  • sd : compte semi-définitif ; p : compte provisoire.
  • Lecture : En 2023, les ventes au détail des grandes surfaces d'alimentation générale baissent de 4,8 %.
  • Source : Insee, comptes du commerce, base 2020.

Figure 3 – Ventes au détail du commerce de détail et de l'artisanat commercial, évolutions en volume

  • sd : compte semi-définitif ; p : compte provisoire.
  • Lecture : En 2023, les ventes au détail des grandes surfaces d'alimentation générale baissent de 4,8 %.
  • Source : Insee, comptes du commerce, base 2020.

Le commerce de détail non alimentaire en magasin est quasi stable

Les ventes au détail du commerce non alimentaire en magasin ne progressent plus en 2023 (-0,3 % en volume, après +6,7 %). Après avoir particulièrement souffert de la crise sanitaire et des mesures prises en 2020 pour lutter contre la propagation de l’épidémie de Covid (confinements successifs, fermeture des magasins non essentiels, etc.), elles avaient rebondi en 2021 et en 2022, grâce au relâchement progressif de ces mesures. En 2023, l’activité des grands magasins et autres magasins non alimentaires non spécialisés progresse encore fortement (+9,3 % après +18,7 %). Au sein des commerces non alimentaires spécialisés, les ventes au détail en volume ralentissent dans les technologies de l’information et de la communication (+4,3 % après +10,7 %), le secteur de la culture et des loisirs (+1,2 % après +8,4 %), les autres équipements de la personne (+3,7 % après +14,7 %) et les commerces de pharmacie, articles médicaux et orthopédiques (+3,2 % après +9,8 %). Les ventes sont en baisse dans les commerces de carburants (-6,4 % après +2,1 %), l’équipement du foyer (-6,5 % après -2,5 %) et les autres magasins spécialisés (-0,6 % après +1,9 %). Elles se stabilisent dans l’habillement-chaussure (-0,1 % après +12,9 %).

À l’inverse, dans le secteur du commerce et de la réparation d’automobiles et de motocycles, le chiffre d’affaires rebondit nettement en 2023 (hausse de 8,5 % en volume, après -1,3 %) (figure 4). Le commerce de véhicules automobiles se redresse très nettement (+11,7 % après -2,8 %). Les immatriculations de voitures particulières neuves augmentent de 15,2 % (1,817 million d’unités après 1,577 million). Elles ne retrouvent cependant pas leur niveau de 2019 (plus de 2 millions d’unités). La hausse en 2023 est probablement liée à un phénomène de « rattrapage », après deux années difficiles en raison notamment de problèmes de remise en route des chaînes de production et d’un allongement des délais de livraison aux clients. À l’opposé, les immatriculations de voitures particulières d’occasion baissent de 0,2 %. Elles s’établissent ainsi à un niveau historiquement bas, jamais atteint depuis plus de vingt ans (5,3 millions d’immatriculations). L’activité augmente légèrement dans l’entretien et la réparation de véhicules automobiles (+1,3 %), le commerce de gros d’équipements automobiles (+1,1 %) et le commerce de détail d’équipements automobiles (+0,3 %). À l’inverse, elle poursuit son repli dans le commerce et la réparation de motocycles (-1,5 %).

Figure 4 – Chiffre d'affaires du commerce et réparation d'automobiles, évolutions en volume

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Figure 4 – Chiffre d'affaires du commerce et réparation d'automobiles, évolutions en volume (en %) - Lecture : En 2023, le chiffre d'affaires du commerce de véhicules automobiles augmente de 11,7 %.
Secteur 2021 2022sd 2023p
Commerce de véhicules automobiles 13,5 -2,8 11,7
Entretien et réparation de véhicules automobiles 8,6 2,3 1,3
Commerce de gros d'équipements automobiles 16,4 4,6 1,1
Commerce de détail d'équipements automobiles 11,1 0,9 0,3
Commerce et réparation de motocycles 13,7 -1,8 -1,5
Commerce et réparation d'automobiles 13,2 -1,3 8,5
  • sd : compte semi-définitif ; p : compte provisoire.
  • Lecture : En 2023, le chiffre d'affaires du commerce de véhicules automobiles augmente de 11,7 %.
  • Source : Insee, comptes du commerce, base 2020.

Figure 4 – Chiffre d'affaires du commerce et réparation d'automobiles, évolutions en volume

  • sd : compte semi-définitif ; p : compte provisoire.
  • Lecture : En 2023, le chiffre d'affaires du commerce de véhicules automobiles augmente de 11,7 %.
  • Source : Insee, comptes du commerce, base 2020.

Le commerce hors magasin se tasse de nouveau

En 2023, les ventes au détail du continuent de baisser (-1,5 % en volume, après -0,8 %). Elles pâtissent de la forte hausse des prix des produits alimentaires, qui représentent un cinquième des ventes. La baisse est plus forte dans le commerce sur éventaires et marchés (-3,6 % en volume, après +0,5 %), où l’alimentation a une place prépondérante. Les ventes à distance des commerçants qui vendent essentiellement sur Internet diminuent de nouveau (-1,3 % après -0,9 %).

En 2023, l'emploi salarié commercial est presque stable

En 2023, l’emploi salarié total (y compris intérim) est quasi stable dans le secteur du commerce (+0,1 %, soit +3 900 salariés). Hors intérim, l’emploi salarié du commerce augmente légèrement (+0,4 %) ; le secteur gagne 12 700 emplois salariés sur l’année, après en avoir gagné 26 500 en 2022 (figure 5). L’emploi salarié commercial augmente moins que celui de l’ensemble du tertiaire marchand (hors intérim ; +0,8 % en 2023). L’emploi salarié progresse principalement dans le commerce et la réparation d’automobiles et de motocycles (+2,2 %). Au sein de celui-ci, il augmente surtout dans le commerce de véhicules automobiles et l’entretien et réparation de véhicules automobiles. L’emploi salarié augmente également dans le commerce de gros mais de façon moins marquée (+1,0 %). Il augmente en particulier de façon notable chez les intermédiaires du commerce de gros. À l’opposé, les effectifs salariés du commerce de détail diminuent :    -0,4 % en 2023. Ils reculent principalement dans le commerce de détail d’habillement en magasin spécialisé, les supermarchés et le commerce de détail de meubles.

Figure 5 – Effectifs salariés au 31 décembre dans le commerce

indice base 100 en 1998
Figure 5 – Effectifs salariés au 31 décembre dans le commerce (indice base 100 en 1998) - Lecture : Dans le commerce, le nombre de salariés a augmenté de 22,4 % entre 1998 et 2023 (indice 122,4, base 100 en 1998).
Année Commerce et réparation d'automobiles et de motocycles Commerce de gros Commerce de détail Ensemble du commerce Tertiaire marchand
1998 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
1999 102,4 101,8 103,4 102,7 103,7
2000 105,1 103,9 107,1 105,7 108,1
2001 107,7 105,5 111,1 108,7 111,4
2002 109,7 105,4 112,6 109,7 112,7
2003 109,7 105,2 114,1 110,4 112,9
2004 108,7 104,6 115,1 110,6 113,9
2005 108,3 105,4 115,6 111,0 115,3
2006 108,3 105,0 117,2 111,7 117,2
2007 108,2 105,9 119,5 113,2 119,8
2008 106,5 105,4 119,0 112,5 119,9
2009 105,0 102,2 119,1 111,2 119,4
2010 104,8 101,8 119,8 111,4 120,0
2011 104,7 102,4 121,1 112,3 120,9
2012 102,3 101,8 121,0 111,7 121,1
2013 100,2 101,0 121,6 111,4 121,2
2014 99,1 100,6 121,9 111,3 121,6
2015 100,1 100,4 123,3 112,1 122,7
2016 101,4 99,7 124,7 112,7 124,0
2017 103,7 100,2 125,9 113,9 126,1
2018 106,6 100,8 125,9 114,5 127,7
2019 109,6 101,7 127,6 116,1 130,3
2020 111,2 101,9 128,1 116,6 128,9
2021 114,0 105,3 133,7 121,0 135,3
2022 114,9 107,5 133,8 122,0 138,7
2023 117,5 108,5 133,3 122,4 139,9
  • Lecture : Dans le commerce, le nombre de salariés a augmenté de 22,4 % entre 1998 et 2023 (indice 122,4, base 100 en 1998).
  • Champ : France hors Mayotte, hors intérim.
  • Source : Insee, estimations trimestrielles d'emploi.

Figure 5 – Effectifs salariés au 31 décembre dans le commerce

  • Lecture : Dans le commerce, le nombre de salariés a augmenté de 22,4 % entre 1998 et 2023 (indice 122,4, base 100 en 1998).
  • Champ : France hors Mayotte, hors intérim.
  • Source : Insee, estimations trimestrielles d'emploi.

L’emploi intérimaire commercial se contracte fortement par rapport à 2022 (-11,2 %). L’emploi intérimaire diminue très nettement dans le commerce de détail (-18,4 %) et dans le commerce de gros (-6,9 %). Seul le secteur du commerce et réparation d’automobiles et de motocycles augmente le recours à l’intérim au cours de l’année 2023 (+2,0 %).

Léger recul des créations d'entreprises

En 2023, les créations d’entreprises baissent légèrement dans le commerce et l’artisanat commercial (-1,0 %), après une forte baisse en 2022 (-14,6 %). Au niveau de l’ensemble de l’économie, elles diminuent également de 1,0 % en 2023. Ce repli fait suite à plusieurs hausses consécutives. En 2023, le nombre de créations d’entreprises s’établit à 149 300 dans le commerce et l’artisanat commercial, soit 14,2 % de l’ensemble des créations d’entreprises.

La légère baisse globale des créations d’entreprises dans le commerce et l’artisanat commercial en 2023 recouvre une forte baisse des créations d’entreprises hors micro-entrepreneurs et hors entreprises individuelles de la vente à domicile (-7,5 %), qui n’est que partiellement compensée par une hausse des immatriculations de micro-entrepreneurs et d’entreprises individuelles de la vente à domicile (+2,6 %). Hors micro-entrepreneurs et entreprises individuelles de la vente à domicile, les entreprises individuelles sont plus touchées par la baisse que les entreprises d’autres formes juridiques (-26,8 %, contre -6,1 % pour les SAS et -1,1 % pour les SARL).

Hors micro-entrepreneurs et entreprises individuelles de la vente à domicile, le nombre de créations d’entreprises baisse plus fortement dans le commerce de gros (-17,0 %, après -8,0 % en 2022). Le recul est marqué également dans le commerce et réparation d’automobiles (-8,6 % après -5,1 %), tandis que les créations dans le commerce de détail évoluent moins défavorablement qu’en 2022 (-1,4 % après -11,3 %).

Poursuite de la hausse des défaillances

Les défaillances d’entreprises augmentent fortement en 2023 dans le commerce (+11,8 %), comme en 2022 (+11,1 %). Le nombre de défaillances dans le secteur s’élève ainsi à 7 350 en 2023. Cette hausse et celle intervenue en 2022 font suite à près de neuf années consécutives de baisse, notamment les baisses intervenues en 2020 (-39,0 %) et 2021 (-12,9 %).

Dans le commerce comme dans l’ensemble de l’économie, les défaillances d'entreprises ont fortement reculé durant la crise sanitaire en raison des aides aux entreprises mises en place par le gouvernement. L’année 2022 correspondrait à un mouvement de rattrapage. Les défaillances en 2022 et en 2023 restent néanmoins à un niveau très inférieur à celui enregistré en 2019 (de -41 % en 2022 et de -34 % en 2023). Les défaillances d’entreprises augmentent plus dans le commerce de détail (+15,8 %) que dans le commerce de gros (+7,0 %) et que dans le commerce et la réparation d’automobiles et de motocycles (+6,7 %).

Encadré – Début 2024, le chiffre d’affaires du commerce augmenterait légèrement par rapport à 2023

Au premier trimestre 2024, hors effet des variations saisonnières et des jours ouvrables, le chiffre d’affaires augmenterait en volume de 0,5 % par rapport à la moyenne de l’année 2023 dans le commerce. Il serait en hausse dans le commerce de détail (+1,1 %) et dans le commerce de gros (+0,7 %), mais se replierait dans le commerce et la réparation d’automobiles (-1,2 %).

Par rapport au quatrième trimestre 2023, le chiffre d’affaires mensuel moyen du commerce augmenterait de 0,6 % au premier trimestre 2024. Cette hausse recouvrirait également des évolutions contrastées. Le chiffre d’affaires mensuel moyen du commerce de gros augmenterait de 1,4 % et celui du commerce de détail de 0,9 %, tandis que celui du commerce et de la réparation d’automobiles se replierait de 3,2 %. La baisse serait particulièrement marquée dans le commerce d’automobiles (-4,3 %).

Figure de l'encadré – Volume de ventes dans le commerce en 2023 et début 2024

indice base 100 au T1 2023
Figure de l'encadré – Volume de ventes dans le commerce en 2023 et début 2024 (indice base 100 au T1 2023) - Lecture : Au premier trimestre 2024, le chiffre d'affaires de l'ensemble du commerce augmenterait en volume de 0,7 % par rapport au premier trimestre 2023 (indice 100,7, base 100 au T1 2023).
Activité 2023T1 2023T2 2023T3 2023T4 2024T1
Commerce et réparation d'automobiles et de motocycles 100,0 102,1 104,1 104,8 101,5
Commerce de gros 100,0 99,5 100,4 99,0 100,4
Commerce de détail 100,0 99,3 99,4 99,8 100,8
Ensemble du commerce 100,0 99,8 100,7 100,1 100,7
  • Lecture : Au premier trimestre 2024, le chiffre d'affaires de l'ensemble du commerce augmenterait en volume de 0,7 % par rapport au premier trimestre 2023 (indice 100,7, base 100 au T1 2023).
  • Sources : DGFiP, Insee

Figure de l'encadré – Volume de ventes dans le commerce en 2023 et début 2024

  • Lecture : Au premier trimestre 2024, le chiffre d'affaires de l'ensemble du commerce augmenterait en volume de 0,7 % par rapport au premier trimestre 2023 (indice 100,7, base 100 au T1 2023).
  • Sources : DGFiP, Insee
Publication rédigée par :Jacques Bonfils, Nila Ceci-Renaud, Jean Finot, Philippe Gallot, Ariel Gamrasni, Nathalie Lépine (Insee)

Sources

Les données utilisées dans cette publication sont principalement issues des comptes annuels du commerce.

L’encadré sur le début d’année 2024 mobilise les indices de volume des ventes dans le commerce.

Publication rédigée par :Jacques Bonfils, Nila Ceci-Renaud, Jean Finot, Philippe Gallot, Ariel Gamrasni, Nathalie Lépine (Insee)

Définitions

À la différence du chiffre d’affaires, les ventes de marchandises ne comprennent pas les ventes de services, ni celles des biens produits par les commerçants. Le chiffre d’affaires est l’indicateur d’activité retenu pour le commerce et la réparation d’automobiles et de motocycles car les services représentent une part non négligeable de ce secteur.

Les ventes au détail comptabilisent les ventes de marchandises réalisées par des canaux non réservés aux professionnels, les produits commissionnés (tabac, journaux, carburants, etc.) étant considérés au prix de vente et non seulement au montant de la commission.

Le commerce hors magasin rassemble la vente à distance, la vente à domicile, la vente par automates et le commerce de détail sur éventaires et marchés. Il correspond ici au rassemblement des groupes 47.8 et 47.9 de la nomenclature d’activité française.

Pour en savoir plus

Insee, Notes et points de conjoncture.

Insee, « La situation du commerce en 2023, tendances 2024 », Documents de travail n° 2024-13, juin 2024.

Héam J.-C., Meinzel P., Morvan F., « Les comptes de la Nation en 2023 », Insee Première n° 1997, mai 2024.