Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté · Avril 2024 · n° 192

Les services dans l’artisanat : des établissements bien implantés

Fin 2019, le secteur des services de l’artisanat regroupe, en plus des 5 800 micro-entreprises, 10 600 établissements liés à des entreprises de moins de 20 salariés, soit 33 % des établissements artisanaux (figure 1). Ceux-ci concentrent 30 % des emplois et seulement 25 % de la richesse dégagée par l’artisanat régional.

Composés de quatre principales activités, ces services répondent majoritairement aux besoins de la population locale ou touristique, mais il existe quelques activités à destination des entreprises comme l’installation de machines et d’équipements industriels. La réparation automobile représente près de 30 % des emplois et un tiers de la richesse dégagée des services. Les soins à la personne, coiffure principalement, représentent 24 % des emplois. Les transports, avec les taxis, représentent 11 % des emplois. Enfin, les autres services regorgent d’activités diverses telles que fleuristes, photographes ou encore les services funéraires.

Le secteur des services compte davantage d’entreprises sans salarié ou employant moins de 5 salariés que dans l’ensemble de l’artisanat (figure 2). La proportion d’entreprises non employeuses est particulièrement importante dans les transports et les autres services. Les petites structures employeuses sont davantage présentes dans la blanchisserie et les soins à la personne.

La réparation automobile emploie plus d’hommes principalement à temps complet alors qu’il y a davantage de femmes souvent à temps partiel dans les soins à la personne. Dans les services, il y a une proportion plus importante d’employés que dans l’ensemble de l’artisanat. Cette proportion est encore plus importante dans les soins à la personne. La part d’ouvriers qualifiés est plus élevée dans la réparation automobile et les ouvriers non qualifiés sont plus présents dans les autres services.

Le secteur des services est propice aux emplois à temps partiel (21 % contre 15 % pour l’ensemble de l’artisanat). Cette structure d’emploi peut expliquer la faible richesse dégagée par emploi comparée à celle de l’ensemble de l’artisanat (34 900 € par emploi contre 41 500 €). Elle est la plus élevée dans la réparation automobile avec plus de 40 000 € par emploi alors qu’elle est plus faible dans les soins à la personne (25 000 € par emploi).

Les richesses dégagées par les services sont plus élevées dans les zones d’emploi les plus peuplées de Dijon et Besançon (figure 3). Néanmoins, dans les zones rurales, l’implantation de ces services de l’artisanat évite aux populations locales de devoir se déplacer pour obtenir des services de la vie courante. La richesse dégagée par emploi est plus élevée dans les zones d’emploi telles que Pontarlier et Beaune qui cumulent un niveau de vie de leurs habitants au-dessus de la moyenne régionale et une attraction touristique. Ces deux critères ne suffisent toutefois pas toujours à expliquer complètement l’implantation d’artisans des services dans certains territoires. Dans la zone d’emploi du Creusot-Montceau, par exemple, près d’un tiers de la richesse de l’artisanat est dégagée par les services contre un quart au niveau régional. Les activités d’ambulance y sont surreprésentées. Dans le Charolais, la réparation de machines (agricoles ou autres) et d’équipement est plus présente qu’ailleurs.

La médiane du chiffre d’affaires par entreprise du secteur des services est nettement inférieure à celle de l’ensemble de l’artisanat (128 000 € contre 167 000 €). Ce chiffre d’affaires permet de payer les consommations intermédiaires et les charges de personnel. Mais elle doit aussi permettre à l’entreprise de se dégager une marge pour rémunérer le chef d’entreprise mais aussi pour investir. Avec des charges de personnel moins importantes que dans l’ensemble de l’artisanat, le taux de marge brute est plus élevé dans les services. Le secteur de la réparation a un chiffre d’affaires médian par entreprise plus important que l’ensemble des services et que celui notamment des soins à la personne mais les charges de personnel et les consommations intermédiaires y sont plus élevées. Ainsi, le taux de marge brute est plus faible dans la réparation. Dans les transports, ce taux de marge est nettement plus élevé et sert principalement à rémunérer le chef d’entreprise, majoritairement seul dans ces activités. Dans les services, seuls 57 % des entreprises ont investi en 2019 contre 65 % pour l’ensemble des entreprises artisanales. Par ailleurs les montants médian et moyen des investissements pour celles qui investissent sont plus faibles que pour l’ensemble de l’artisanat.