Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté · Avril 2024 · n° 190

Le bâtiment dans l’artisanat : un tiers de la richesse dégagée

Fin 2019, le secteur du bâtiment de l’artisanat regroupe, en plus des 5 300 micro-entreprises, 12 200 établissements liés à des entreprises de moins de 20 salariés, soit 38 % des établissements artisanaux (figure 1). Ceux-ci concentrent 35 % des emplois et 39 % de la richesse dégagée par l’artisanat régional.

Parmi les six activités de l’artisanat du bâtiment, les établissements de maçonnerie, plomberie et menuiserie concentrent à eux trois 60 % de la richesse dégagée. Malgré tout, les établissements du bâtiment sont répartis entre les différents travaux de gros œuvre, d’installations ou de finitions. Ainsi, le poids des activités va de 20 % des établissements, de l’emploi et de la richesse dégagée pour celle de la maçonnerie à environ 10 % des établissements, de l’emploi et de la richesse dégagée pour l’installation électrique.

La répartition des entreprises par taille est proche de celle de l’ensemble de l’artisanat. 55 % des entreprises ont de 1 à 4 salariés (figure 2). La maçonnerie nécessitant plus de main-d’œuvre, la proportion d’entreprises sans salarié y est plus faible. À l’inverse, 37 % des entreprises d’installation électrique n’ont pas de salariés.

En moyenne, la productivité apparente du travail s’élève à 46 400 € par emploi dans le bâtiment contre 41 500 € dans l’ensemble de l’artisanat régional. Seul le secteur de la production de biens bénéficie d’une productivité plus importante. En général, la richesse dégagée par emploi est très liée au niveau de qualification des emplois et à l’organisation du travail. Dans le secteur du bâtiment, la proportion d’ouvriers qualifiés est importante (55 % contre 40 % en moyenne dans l’artisanat) et on dénombre davantage de travailleurs à temps plein que dans l’ensemble de l’artisanat.

La richesse dégagée par le bâtiment est plus importante dans les zones d’emploi situées le long de l’axe Rhin-Rhône et de l’est de la région (figure 3). Les établissements évoluent ainsi dans des territoires plus dynamiques économiquement et où le niveau de vie des habitants est relativement plus élevé.

Le lieu d’implantation des établissements du bâtiment est un arbitrage entre la proximité des chantiers et les coûts de stockage de matériel, pour le gros œuvre notamment. Les établissements s’implantent donc principalement autour des grandes agglomérations sans en être trop éloignées. Ainsi, les zones d’emploi de Dijon et Besançon concentrent un quart des établissements régionaux du bâtiment. Celles de Mâcon et Lons-le-Saunier bénéficient de la proximité, par la route, de l’agglomération lyonnaise. Beaune et Pontarlier sont favorisées par des revenus élevés sur leurs territoires et des situations géographiques avantageuses, au cœur de la vallée du Rhône pour l’une, et à proximité de la Suisse pour l’autre.

Le chiffre d’affaires médian est légèrement plus élevé dans le bâtiment que dans l’ensemble de l’artisanat (185 000 € contre 167 000 €). Il l'est encore davantage dans les activités de couverture-plomberie et de menuiserie.

Une fois les consommations intermédiaires payées et les salariés rémunérés, la marge brute permet de rémunérer le chef d’entreprise et d’investir. Rapportée à la valeur ajoutée, le taux de marge brute est un indicateur de la rentabilité d’une entreprise. La médiane du taux de marge brute est plus faible dans le bâtiment (26 %) qu’en moyenne dans le secteur artisanal (29 %). Seule l’activité du terrassement et travaux divers a un taux de marge (35 %) supérieur à la moyenne de l’artisanat. Bien qu’étant une activité parmi les plus employeuses du bâtiment, la part d’ouvriers non qualifiés y est plus importante et réduit donc le poids des charges de personnels. Les artisans de l’activité d’installation d’électricité bénéficient également d’un taux de marge médian supérieur aux autres activités du bâtiment. Il peut s’expliquer par la plus forte présence d'établissements sans salarié. Dans le secteur du bâtiment, 69 % des entreprises ont investi en 2019. Elles investissent davantage que l’ensemble des entreprises artisanales mais pour des montants plutôt dans la moyenne.