Insee Flash Occitanie · Février 2024 · n° 131

Un enfant sur quatre confronté à la pauvreté en Occitanie en 2020

En 2020, 24 % des enfants âgés de moins de 11 ans vivent dans un ménage pauvre en Occitanie, soit 160 000 enfants. Les enfants vivent plus souvent dans une famille pauvre dans la région qu’au niveau national (21 %). L’Occitanie est la 3ᵉ région pour la proportion d’enfants pauvres, après les Hauts-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur (25 %).

Les enfants sont plus fréquemment pauvres que l’ensemble de la population (17 %). Cela s’explique en partie par le coût financier lié à la charge d’un enfant qui ne contribue pas directement aux ressources de sa famille. Les familles avec enfant ont ainsi un niveau de vie plus faible que celles sans enfant, même si les transferts sociaux et fiscaux atténuent les différences de revenus. La moitié des enfants a un niveau de vie inférieur à 1 590 euros mensuels, contre 1 785 euros pour l’ensemble de la population.

Les configurations familiales les plus exposées à la pauvreté sont les familles monoparentales et les familles nombreuses ainsi que les familles où les parents sont au chômage ou en difficulté d’insertion sur le marché du travail. Ces situations sont plus fréquentes en Occitanie que dans les autres régions de France métropolitaine [Andrieux et al., 2024 ; pour en savoir plus (1)].

Le risque de pauvreté est deux fois plus élevé pour les enfants des familles monoparentales que pour ceux qui vivent avec des parents en couple (44 % contre 19 %) (figure 1). Dans la plupart des cas, les parents isolés ne disposent que d’un seul revenu d’activité pour faire vivre le ménage. De plus, leur insertion sur le marché du travail est plus compliquée. En particulier, les femmes sont plus fréquemment au chômage, en emploi précaire ou occupent plus souvent des postes peu qualifiés que les mères en couple. Pour les familles monoparentales, les revenus d’activité constituent une part plus faible du revenu disponible que pour les parents en couple (figure 2).

Le taux de pauvreté augmente également avec le nombre d’enfants. Ainsi, 39 % des enfants vivant dans une famille avec trois enfants ou plus sont en situation de pauvreté soit plus de deux fois plus que pour les enfants vivant dans une famille avec un ou deux enfants (17 %). Les parents de familles nombreuses sont en effet plus souvent à temps partiel ou sans emploi [Insee, 2020 ; pour en savoir plus (4)]. Les difficultés se cumulent pour les enfants vivant dans une famille à la fois monoparentale et nombreuse, le taux de pauvreté atteignant 62 %.

La pauvreté des enfants est particulièrement importante dans les communes urbaines denses où un enfant de moins de 11 ans sur trois vit dans un ménage pauvre (figure 3). Ces territoires, comprenant notamment les plus grandes communes de la région, abritent 55 000 enfants pauvres. Les situations familiales les plus exposées à la pauvreté (parents isolés, familles nombreuses, parents rencontrant des difficultés d’insertion sur le marché du travail) sont particulièrement présentes dans ces communes [Flachère, Rodes, 2022 ; pour en savoir plus (2)].

Le taux de pauvreté des enfants de moins de 11 ans atteint 52 % à Béziers et 50 % à Perpignan. Il est également élevé à Nîmes (45 %), à Montpellier (37 %) ainsi qu’à Toulouse (29 %). Toutefois, la situation au sein de ces grands centres urbains varie fortement selon les quartiers (encadré).

Dans les communes urbaines de densité intermédiaire, le taux de pauvreté des enfants est moins élevé (24 %), proche de la moyenne de la région. Dans l’ensemble de ces villes, principalement des chefs-lieux de département (Montauban, Carcassonne, Cahors, Rodez, etc.) ou des communes situées à la périphérie des grands centres urbains (Lunel et Mauguio à la périphérie de Montpellier par exemple), 57 000 enfants sont en situation de pauvreté.

Dans les territoires ruraux périurbains, la pauvreté des enfants est nettement moins importante (15 %, soit 25 000 enfants). Les enfants y vivent plus souvent avec des parents en couple et dans des familles plus aisées sur le plan économique.

Dans les communes rurales non périurbaines, les plus éloignées des pôles d’emploi, la pauvreté est dans la moyenne régionale (24 %) et concerne 21 000 enfants de moins de 11 ans.

La grille communale de densité permet de classer les communes en fonction du nombre d’habitants et de la répartition de ces habitants sur leur territoire. Dans sa version à 3 niveaux, elle définit trois types de communes : les communes urbaines denses, les communes urbaines de densité intermédiaire et les communes rurales. Au sein du rural, le croisement avec la proximité d’un pôle d’emploi permet de distinguer les communes rurales périurbaines, situées dans une aire d’attraction des villes de plus de 50 000 habitants, des communes rurales non périurbaines, situées hors d’une aire d’attraction des villes ou dans une aire de moins de 50 000 habitants.