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Insee Analyses Grand Est · Décembre 2023 · n° 171
Insee Analyses Grand EstDans le Grand Est en 2021, la perte d’autonomie concerne 7 % des seniors à domicile

Geneviève Frey, Brigitte Martin, Sophie Villaume (Insee)

Dans le Grand Est, comme à l’échelle métropolitaine, 7 % des seniors vivant à leur domicile déclarent éprouver d’importantes difficultés dans les actes de la vie quotidienne. Près d’un senior sur quatre souffre d’une limitation fonctionnelle (motrice, sensorielle ou cognitive). Les femmes, qui ont une espérance de vie plus élevée, sont plus concernées que les hommes.

La part de seniors en perte d’autonomie à domicile est moindre dans les Vosges, où l’offre de places d’hébergement pour personnes âgées dépendantes est relativement élevée, tandis que c’est l’inverse dans les Ardennes.

Qu’ils soient ou non en situation de perte d’autonomie, un quart des seniors bénéficient d’une aide, qu’il s’agisse d’une aide de leur entourage, d’une aide professionnelle (infirmier, aide ménagère), d’un appui technique ou d’un aménagement de leur logement.

Insee Analyses Grand Est
No 171
Paru le :Paru le12/12/2023
Perte d'autonomie des seniors vivant à domicile dans le Grand Est
Publication rédigée par :Geneviève Frey, Brigitte Martin, Sophie Villaume (Insee)

La part de seniors en perte d’autonomie à domicile augmente rapidement avec l’âge

L’enquête Vie Quotidienne et Santé 2021, conçue par la Drees (source) permet de mesurer les difficultés des personnes âgées dans leur vie quotidienne et de déterminer leur degré d’autonomie en fonction de leur état de santé, de leurs limitations fonctionnelles et/ou leurs restrictions d’activité.

Dans le Grand Est en 2021, plus de 100 000 personnes âgées de 60 ans ou plus vivant à leur domicile sont considérées en situation de . Cela représente 7 % des , comme à l’échelle métropolitaine. Cette proportion augmente nettement avec l’âge : 3 % des seniors de la région sont concernés avant 75 ans, 10 % entre 75 et 84 ans et 28 % après 85 ans (figure 1).

Les femmes, qui ont une plus grande longévité que les hommes, sont surreprésentées aux âges élevés (encadré 1). Parmi les seniors résidant à domicile, les femmes sont ainsi plus souvent en situation de perte d’autonomie : plus de 8 % d’entre elles, contre moins de 6 % des hommes. Cette différence est d’autant plus marquée que l’âge augmente (1 point d’écart entre 75 et 84 ans, 6 points après 85 ans). Plus souvent touchées par le veuvage, elles vivent aussi plus souvent seules que les hommes. En 2020, dans le Grand Est, près d’une femme sur deux âgée de 75 à 84 ans vit seule, et sept sur dix après 85 ans, contre un homme sur trois après cet âge.

Figure 1Part de seniors en perte d’autonomie à domicile selon le sexe et la tranche d’âge

(en %)
Part de seniors en perte d’autonomie à domicile selon le sexe et la tranche d’âge ((en %))
Tranche d’âge Hommes Femmes Ensemble
60-74 ans 3 4 3
75-84 ans 10 11 10
85 ou plus 24 30 28
Ensemble 6 8 7
  • Champ : Grand Est, personnes de 60 ans ou plus vivant à domicile.
  • Source : Drees, enquête Vie quotidienne et santé 2021.

Figure 1Part de seniors en perte d’autonomie à domicile selon le sexe et la tranche d’âge

  • Champ : Grand Est, personnes de 60 ans ou plus vivant à domicile.
  • Source : Drees, enquête Vie quotidienne et santé 2021.

Près d’un senior sur quatre déclare souffrir d’une limitation fonctionnelle

Dans le Grand Est, 24 % des seniors éprouvent au moins une limitation fonctionnelle. Il s’agit de difficultés physiques ou motrices (monter un étage d’escalier, lever le bras, saisir des objets…), de difficultés sensorielles (notamment pour voir ou entendre malgré un appareillage) ou encore de difficultés cognitives (difficultés pour prendre des décisions, comprendre ou se faire comprendre...). Les femmes sont davantage concernées, en particulier par les limitations physiques.

Les limitations motrices sont plus fréquentes que les limitations sensorielles et cognitives : respectivement 18 %, 10 % et 6 % des seniors sont touchés par ces différents types de difficultés (figure 2), soit des proportions proches de celles observées au niveau national. Ces différents types de limitations peuvent parfois se cumuler et 8 % des seniors éprouvent au moins deux types de limitations.

Les limitations fonctionnelles s’accroissent fortement avec l’âge. Elles se ressentent nettement plus à partir de 75 ans. Parmi les personnes âgées de 60 à 74 ans vivant chez elles, 16 % déclarent rencontrer un ou plusieurs problèmes fonctionnels, quand elles sont 32 % chez les 75-84 ans et 58 % chez les 85 ans ou plus.

Les problèmes fonctionnels ont une incidence directe sur les restrictions d’activités quotidiennes. Ainsi, huit seniors sur dix présentant une difficulté fonctionnelle déclarent « être limités pour une raison de santé dans les activités que les gens font habituellement, depuis au moins six mois ». Néanmoins, la perception d’être restreint dans ses activités quotidiennes n’est pas nécessairement liée à l’existence de limitations fonctionnelles. Ainsi, 25 % des seniors n’ayant pas de problèmes fonctionnels ressentent pourtant une restriction dans les activités de tous les jours.

Figure 2Part de seniors présentant des limitations fonctionnelles, selon le sexe et le type de limitation, en fonction de la tranche d’âge

(en %)
Part de seniors présentant des limitations fonctionnelles, selon le sexe et le type de limitation, en fonction de la tranche d’âge ((en %)) - Lecture : parmi les personnes de 75 à 84 ans, 32 % ont au moins un problème fonctionnel, et 24 % ont au moins un problème moteur, qui peut éventuellement se cumuler avec un autre type de problème (cognitif ou sensoriel).
Caractéristiques 60-74 ans 75-84 ans 85 ans ou plus Ensemble
Au moins un problème fonctionnel 16 32 58 24
Problème moteur 11 24 48 18
Problème sensoriel 6 14 31 10
Problème cognitif 3 7 21 6
Hommes 16 28 55 21
Femmes 17 35 59 26
  • Lecture : parmi les personnes de 75 à 84 ans, 32 % ont au moins un problème fonctionnel, et 24 % ont au moins un problème moteur, qui peut éventuellement se cumuler avec un autre type de problème (cognitif ou sensoriel).
  • Champ : Grand Est, personnes de 60 ans ou plus vivant à domicile.
  • Source : Drees, enquête Vie quotidienne et santé 2021.

Plus d’un senior sur quatre bénéficie d’une aide professionnelle, technique ou de son entourage

Selon le degré de perte d’autonomie, différents types d’aides peuvent se cumuler et faciliter le maintien à domicile des personnes âgées. Ainsi, plus d’un senior sur quatre vivant à domicile (28 %) bénéficie d’un ou plusieurs types d’aide dans sa vie quotidienne : aide de son entourage (conjoint, enfant, ami…), aide d’un professionnel (aides ménagères, aides soignants ou infirmiers...), aide technique (canne, déambulateur, appareillage…) ou encore aménagement du logement (douche adaptée, barres d’appui, portes élargies…).

Dans le Grand Est, 18 % de l’ensemble des seniors reçoivent de l’aide de leur entourage, soit une proportion proche de celle observée pour l’ensemble des seniors de métropole (17 %). Hormis l’aide dispensée par l’entourage, 22 % bénéficient d’au moins une aide professionnelle, technique ou d’un aménagement du logement. Les seniors reconnus dépendants selon la grille AGGIR (Autonomie, gérontologie, groupes iso-ressources) peuvent percevoir l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) afin de financer ces dépenses (encadré 2).

Les aides reçues par les seniors tous types confondus s’intensifient avec l’avancée en âge : 72 % des personnes âgées de 85 ans ou plus déclarent en bénéficier, contre seulement 17 % avant 75 ans (figure 3). Les femmes, plus âgées que les hommes, disposent ainsi de davantage d’aides (31 % d’entre elles, contre 24 % des hommes).

La mixité des aides est aussi plus fréquente avec l’âge et varie selon le type de problème fonctionnel : les seniors souffrant de limitations cognitives reçoivent plus souvent deux types d’aides (aide de leurs proches et aide technique ou professionnelle) que ceux souffrant de problèmes sensoriels.

Parmi les seniors en perte d’autonomie à domicile, 93 % bénéficient de l’aide de leur entourage, et 86 % d’une aide professionnelle ou technique en plus de celle apportée par leurs proches. Parmi les personnes âgées plus autonomes, 12 % déclarent néanmoins être aidées par leur entourage.

Figure 3Aides reçues selon la tranche d’âge, le type de problème fonctionnel et la situation de perte d’autonomie

(en %)
Aides reçues selon la tranche d’âge, le type de problème fonctionnel et la situation de perte d’autonomie ((en %))
Caractéristiques des seniors Aide de l’entourage seulement Aide autre seulement (professionnelle, technique ou aménagement du logement) Les deux Aucune aide Total
Ensemble des seniors 6 10 12 72 100
60-74 ans 5 7 5 83 100
75-84 ans 8 15 19 58 100
85 ans ou plus 5 19 48 28 100
Sans problème fonctionnel 4 8 4 85 100
Problème sensoriel 9 16 41 34 100
Problème moteur 12 15 48 25 100
Problème cognitif 12 8 63 17 100
En perte d’autonomie 7 7 86 1 100
  • Note : en raison des arrondis, les sommes peuvent ne pas être égales à 100.
  • Champ : Grand Est, personnes de 60 ans ou plus vivant à domicile.
  • Source : Drees, enquête Vie quotidienne et santé 2021.

Figure 3Aides reçues selon la tranche d’âge, le type de problème fonctionnel et la situation de perte d’autonomie

  • Note : en raison des arrondis, les sommes peuvent ne pas être égales à 100.
  • Champ : Grand Est, personnes de 60 ans ou plus vivant à domicile.
  • Source : Drees, enquête Vie quotidienne et santé 2021.

Plus de seniors en perte d’autonomie à domicile lorsque l’offre de places en institution est réduite

Lorsque l’offre d’hébergement pour personnes âgées est restreinte, davantage de seniors sont maintenus à domicile, et une plus grande part d’entre eux vivent chez eux en situation de perte d’autonomie. Le Grand Est est globalement bien doté avec une capacité d’accueil en établissement de 123 places pour 1 000 personnes âgées de 75 ans ou plus, contre 116 en moyenne métropolitaine. Dans les Vosges, dont le niveau est à 146 places, les seniors sont proportionnellement moins souvent à domicile, et, de façon logique, une plus faible proportion des seniors à domicile sont en perte d’autonomie (5 %). À l’inverse, cette part est plus élevée dans les Ardennes (9 %), avec 108 places pour 1 000 personnes âgées de 75 ans ou plus (figure 4).

Le maintien des personnes âgées à domicile peut également être favorisé par la bonne accessibilité aux services d’aide à domicile, aux soins infirmiers et aux médecins généralistes. L’ aux infirmières et aux médecins généralistes est généralement meilleure en milieu urbain qu’en milieu rural, du fait d’une densité plus forte de services et de soignants. Dans le Grand Est, elle est élevée dans le Bas-Rhin, faible en Haute-Marne, dans les Vosges, la Meuse et l’Aube.

La répartition des seniors par âge et sexe explique globalement peu les écarts de taux de perte d’autonomie entre régions ou départements. En effet, elle est relativement homogène dans l’ensemble de la France métropolitaine. Ainsi, dans le Grand Est, si cette répartition était équivalente à celle de l’ensemble de la France, le taux de perte d’autonomie ne serait supérieur que de 0,2 point au taux observé.

Figure 4Part de seniors vivant à domicile en perte d’autonomie et offre de places en institution, par département

Part de seniors vivant à domicile en perte d’autonomie et offre de places en institution, par département
Département Nombre de places en établissement pour 1 000 personnes âgées de 75 ans ou plus Part de seniors en perte d'autonomie à domicile (en %)
Marne 149 De 6 à moins de 9 %
Vosges 146 Moins de 6 %
Meuse 135 De 6 à moins de 9 %
Meurthe-et-Moselle 134 De 6 à moins de 9 %
Aube 124 De 6 à moins de 9 %
Grand Est 123 De 6 à moins de 9 %
Haut-Rhin 123 De 6 à moins de 9 %
France métropolitaine 116 De 6 à moins de 9 %
Moselle 114 De 6 à moins de 9 %
Haute-Marne 113 De 6 à moins de 9 %
Ardennes 108 9 % ou plus
Bas-Rhin 105 De 6 à moins de 9 %
  • Note : en raison de l’échantillonnage de l’enquête, les parts de seniors à domicile en perte d’autonomie comprises entre 6 % et 9 % ne sont pas significativement différentes de la moyenne métropolitaine (7,2 %).
  • Champ : Grand Est, personnes de 60 ans ou plus vivant à domicile.
  • Source : Drees, enquête Vie quotidienne et santé 2021, indicateurs sociaux départementaux.

Figure 4Part de seniors vivant à domicile en perte d’autonomie et offre de places en institution, par département

  • Note : en raison de l’échantillonnage de l’enquête, les parts de seniors à domicile en perte d’autonomie comprises entre 6 % et 9 % ne sont pas significativement différentes de la moyenne métropolitaine (7,2 %).
  • Champ : Grand Est, personnes de 60 ans ou plus vivant à domicile.
  • Source : Drees, enquête Vie quotidienne et santé 2021, indicateurs sociaux départementaux.

La perte d’autonomie à domicile est plus fréquente dans les régions les plus pauvres

Les régions et départements où le est élevé présentent souvent une plus grande proportion de seniors en perte d’autonomie à domicile. En effet, les personnes pauvres ont des conditions de vie plus précaires et doivent parfois renoncer à des soins ou à des actions de prévention pour raisons financières. Les plus défavorisés sont ainsi davantage exposés aux difficultés matérielles et aux problèmes de santé tout au long de leur vie, ce qui influe sur leur état de santé une fois âgé. Leur situation financière peut également constituer un frein pour accéder aux hébergements pour personnes âgées.

Par exemple, le taux de pauvreté en Corse, Hauts-de-France, Occitanie et PACA est supérieur à la moyenne nationale et la part des seniors en perte d’autonomie à domicile est élevée. C’est l’inverse en Bretagne et dans les Pays de la Loire.

Dans le Grand Est, le département des Ardennes présente à la fois le taux de pauvreté le plus élevé (18,3 %) et la proportion de seniors en perte d’autonomie à domicile la plus importante. À l’opposé, le taux de pauvreté est le plus bas dans le Bas-Rhin (13,2 %), ce qui pourrait expliquer une part de seniors en perte d’autonomie à domicile plus faible qu’attendue compte tenu du nombre de places en institution pour personnes âgées.

Encadré 1 : Plus d’un habitant du Grand Est sur quatre est un senior en 2020

En 2020, le Grand Est compte 1,49 millions de seniors, soit près de 27 % de la population régionale. Un taux parmi les plus faibles après l’Île-de-France (20 %), les Hauts-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes (24 % et 26 %). Les seniors de la région sont relativement plus nombreux dans les départements ruraux de la Haute-Marne, des Vosges et de la Meuse, où ils représentent plus de 30 % de la population. À l’inverse, dans le Bas-Rhin, moins d’un habitant sur quatre est un senior. Si les tendances actuelles se poursuivaient, la population des seniors atteindrait 1,77 million dans le Grand Est en 2070, soit 37 % de la population régionale. Leur part serait comprise entre 33 % dans la Marne et 44 % dans les Vosges.

Dans le Grand Est comme en France métropolitaine, 56 % des seniors sont des femmes en 2020. La part des femmes augmente avec l’âge : elles représentent 69 % des plus de 85 ans. Les femmes vivent en effet plus longtemps que les hommes : dans la région, en 2022, l’espérance de vie à 60 ans s’élève à 26,6 ans pour les femmes et 22,4 ans pour les hommes, soit 4,2 ans de plus. Le Grand Est, après les Hauts-de-France et la Normandie, se classe au troisième rang des régions de métropole où l’espérance de vie à 60 ans est la plus faible, pour les hommes comme pour les femmes.

En 2020, 96 % des seniors de la région vivent dans un logement ordinaire (chez eux ou chez des proches). Cette part est la plus élevée dans les Ardennes (96,3 %) et la plus faible dans les Vosges (95,0 %), en partie en raison de l’offre d’hébergement pour personnes âgées. Avant 75 ans, la quasi-totalité des seniors résident à domicile, puis ils sont huit sur dix après 85 ans, la part des personnes en institution augmentant ;  les hommes de cette tranche d’âge vivent alors plus souvent à domicile que les femmes (88 % contre 77 %).

Encadré 2 : L’allocation personnalisée d’autonomie bénéficie à 105 000 seniors dans le Grand Est

L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) est une aide financière versée par les conseils départementaux aux personnes âgées de 60 ans ou plus, évaluées comme dépendantes d’après la grille AGGIR (Autonomie, gérontologie, groupes iso-ressources), qu’elles vivent à leur domicile ou qu’elles résident en établissement. Ces dernières sont plus souvent dépendantes et proportionnellement plus nombreuses à effectuer les démarches pour obtenir l’allocation.

En 2021, 6,8 % des seniors de plus de 60 ans bénéficient de l’APA dans le Grand Est, à domicile ou en établissement, soit 105 000 personnes. C’est même un senior sur cinq après 75 ans (proportions proches de celles observées à l’échelle de la France métropolitaine).

Cette prestation permet de financer en partie les différentes aides (humaines et techniques) auxquelles ces personnes ont recours pour compenser les difficultés qu’elles rencontrent dans la vie quotidienne. Dans la région, en 2021, les bénéficiaires perçoivent en moyenne 4 745 euros par an (un montant proche de la valeur nationale).

Un peu plus de la moitié des bénéficiaires de l’APA vivent à domicile (55 % soit 4 points de moins qu’au niveau métropolitain). Parmi elles, 22 % sont des personnes fortement dépendantes, ce qui place la région en quatrième position après l’Île-de-France, la Corse, et les Hauts-de-France.

Dans le Grand Est, la part des seniors bénéficiaires de l’APA varie du simple au double selon les départements (5,2 % dans la Marne, 6,0 % dans les Vosges et jusqu’à 10,5 % dans les Ardennes). Il en est de même pour la part des bénéficiaires de l’APA à domicile fortement dépendants, qui varie entre 15 % dans les Vosges et 32 % en Haute-Marne. Les bénéficiaires de l’APA fortement dépendants sont moins souvent maintenus à domicile dans la Marne et les Vosges contrairement aux Ardennes, en lien avec la capacité d’hébergement en institution pour personnes âgées.

Publication rédigée par :Geneviève Frey, Brigitte Martin, Sophie Villaume (Insee)
Publication rédigée par :Geneviève Frey, Brigitte Martin, Sophie Villaume (Insee)

Sources

L’enquête Vie quotidienne et santé (VQS), conçue par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) du ministère en charge des solidarités, a pour objectif d’établir des statistiques sur les conditions de vie des personnes vivant à domicile, leurs difficultés à réaliser les activités de la vie quotidienne et les aides qu’elles reçoivent. Elle a été réalisée en 2021 auprès de 334 000 personnes de tous âges vivant en France en domicile ordinaire. Les personnes ont pu répondre par Internet, par téléphone ou en renvoyant un questionnaire papier. Une personne du logement pouvait répondre pour l’ensemble des membres du logement.

Définitions

Les seniors désignent dans cette étude les personnes âgées de 60 ans ou plus.

La perte d’autonomie est mesurée par le « score VQS » qui synthétise les diverses difficultés rencontrées par les personnes âgées, à partir des questions de l’enquête Vie quotidienne et santé (VQS) portant sur leurs capacités fonctionnelles (« La personne a-t-elle des difficultés pour voir, même avec ses lunettes ou lentilles de contact si elle en porte ? »), leurs difficultés quotidiennes (« A-t-elle des difficultés pour sortir de son logement ? ») et leur état de santé général (« La personne a-t-elle une maladie ou un problème de santé qui soit chronique ou de caractère durable ? »). Plus la personne déclare de difficultés sévères, plus elle aura un score VQS élevé et sera donc considérée en situation de perte d’autonomie. Cette situation de perte d’autonomie est proche, mais pas complètement équivalente à la dépendance au sens de la grille AGGIR (Autonomie, gérontologie, groupes iso-ressources), utilisée pour accorder l’allocation personnalisée d’autonomie (APA).

Un individu (ou un ménage) est considéré en situation de pauvreté monétaire lorsqu’il vit dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. Ce seuil est le plus souvent fixé à 60 % du niveau de vie médian métropolitain. En 2020, cela correspond à un revenu disponible de 1 120 € par mois pour une personne seule d’après la source Filosofi. Le taux de pauvreté monétaire correspond à la proportion d’individus (ou de ménages) en situation de pauvreté monétaire.

L’accessibilité potentielle localisée est un indicateur d’adéquation territoriale entre l’offre et la demande de soins. Il permet de mesurer à la fois la proximité et la disponibilité des professionnels de santé.

Pour en savoir plus

Dehon M., « Davantage de personnes âgées en perte d’autonomie à domicile dans les départements les plus pauvres », Insee Focus no 314, décembre 2023.

Carrère A., Roy D., Toulemon L.,  « Ouvrir dans un nouvel ongletVieillir à domicile : disparités territoriales, enjeux et perspectives », Rapport no 41, Institut des Politiques Publiques, mars 2023.

Drees, « Ouvrir dans un nouvel ongletEnquête Vie quotidienne et santé 2021 - Données détaillées », Données nationales, régionales et départementales, février 2023.

« Perte d’autonomie des personnes âgées vivant à domicile : 80 000 personnes concernées dans le Grand Est », Insee Flash Grand Est no 18, juin 2018.