Insee Flash Pays de la Loire · Novembre 2023 · n° 141

Un Ligérien sur deux a un moindre accès aux infirmiers libéraux

Le dynamisme démographique et le vieillissement de la population renforcent les besoins de prise en charge en ville des soins de premiers recours, comme ceux dispensés par les infirmiers. Cette hausse des besoins de soins intervient dans un contexte de mutation du système de santé. Ainsi, les modes de prise en charge et l’organisation des soins se transforment : rajeunissement de certaines professions, essor de l’exercice coordonné pluriprofessionnel, organisation des parcours de soin, renforcement de la coopération ville-hôpital, développement de la prévention, émergence de nouveaux métiers et de nouvelles pratiques visant à libérer du temps médical, etc.

L’adéquation spatiale entre l’offre et la demande de soin de premier recours constitue un enjeu pour la garantie d’un égal accès aux soins dans les territoires.

Dans les Pays de la Loire, en 2022, près d’un habitant sur deux vit dans une commune sous-dense en infirmiers libéraux. Plus précisément, avec une accessibilité potentielle localisée (APL) de 86 équivalents temps plein (ETP) d’infirmiers pour 100 000 habitants en 2022, la région se classe en dernière position (figure 1). Les Ligériens ont ainsi le plus faible accès aux infirmiers libéraux de France métropolitaine (149 ETP).

Toutefois, l’accessibilité aux infirmiers s’améliore en 2022 : 50 % des habitants vivent dans une commune sous-dense en infirmiers libéraux contre 55 % en 2016.

En six ans, l’accessibilité augmente de 19 %, soit une augmentation de 14 points. Cette augmentation régionale est supérieure à l’augmentation nationale (12 %).

Dans la région, en 2022, aucun département n’a une accessibilité supérieure à la moyenne métropolitaine. En effet, l’accessibilité varie de 81 ETP pour 100 000 habitants dans le département de la Sarthe à 91 ETP pour 100 000 habitants dans le département du Maine-et-Loire. L’accessibilité aux infirmiers est inférieure de 39 à 46 % à la moyenne nationale selon les départements de la région.

Après le Maine-et-Loire, la Loire-Atlantique possède la deuxième meilleure accessibilité ligérienne aux infirmiers libéraux, avec 86 ETP accessibles pour 100 000 habitants. En 2016 comme en 2022, la Sarthe affiche la moins bonne accessibilité aux infirmiers, bien que son score ait connu la plus forte augmentation avec +35 % en six ans. Cette évolution est attribuable à un point de départ particulièrement bas en 2016 (60 ETP pour 100 000 habitants).

L’augmentation de l’APL dans la région s’accompagne d’une diminution des inégalités entre les départements. Si en 2016, la différence d’accessibilité était de 17 points entre les départements ligériens, en 2022, elle n’est que de 10 points.

L’accessibilité n’est pas la même selon les bassins de vie de la région. Toutefois, aucun n’atteint la moyenne nationale. Les bassins de vie les mieux lotis en matière d’accessibilité aux infirmiers libéraux sont Nort-sur-Erdre (122 ETP), Challans (113 ETP), Ancenis-Saint-Géréon et Guémené-Penfao (112 ETP) (figure 2). Les bassins de vie avec la plus faible accessibilité aux infirmiers sont Montrevault-sur-Èvre (45 ETP), Villaines-la-Juhel (54 ETP), Saint-Étienne-de-Montluc (54 ETP) et Mortagne-sur-Sèvre (55 ETP).

Les inégalités d’accessibilités aux infirmiers entre les bassins de vie se réduisent depuis six ans. Entre les 10 % des habitants les mieux dotés et les 10 % les moins bien dotés, l’écart diminue. Cette amélioration est liée à l’accessibilité des habitants les moins bien dotés : elle augmente de 53 ETP en 2016 à 68 ETP en 2022.

L’APL est aussi calculé pour d’autres professionnels de santé tels que les masseurs-kinésithérapeutes et les chirurgiens dentistes pour 100 000 habitants, mais également pour les sages-femmes cette fois‑ci pour 100 000 femmes. Avec 23 ETP accessibles pour 100 000 femmes en 2022, les Ligériennes ont un meilleur accès aux sages-femmes qu’en France métropolitaine (20 ETP). La région se classe au 4ᵉ rang derrière l’Occitanie, l’Auvergne-Rhône-Alpes et juste derrière la Bretagne. Toutefois, depuis 2016, l’accessibilité régionale évolue plus faiblement qu’au niveau national (+28 % contre +33 %).

Pour les masseurs-kinésithérapeutes, la région se situe au 9^e rang des régions métropolitaine avec 92 ETP accessibles pour 100 000 habitants, soit moins que la moyenne métropolitaine (114 ETP). Les Pays de la Loire ont une évolution légèrement plus faible que la moyenne nationale, seulement 13 % d’augmentation en six ans, contre 17 %. L’APL varie quasiment du simple au double selon les départements, allant de 61 ETP accessibles pour les habitants de la Mayenne à 114 ETP pour les habitants de la Loire-Atlantique.

Finalement pour les chirurgiens-dentistes, les Ligériens ont accès à 53 ETP pour 100 000 habitants en 2022, moins que la moyenne nationale qui est de 60 ETP. La région est ainsi au 9^e rang des régions métropolitaines.