Insee Analyses Guadeloupe ·
Mai 2023 · n° 67Moins de produits laitiers et de fruits, plus de légumes et de boissons sucrées dans
les habitudes alimentaires des Guadeloupéens en 2017
Les ménages guadeloupéens allouent en moyenne 22,4 % de leur budget pour l’alimentation en 2017, qui représente ainsi la première part des dépenses d’un ménage. Les habitudes alimentaires des Guadeloupéens diffèrent sur de nombreux points de celles des métropolitains. La consommation de fruits est moins fréquente en Guadeloupe qu’en France métropolitaine, en particulier pour les ménages les plus modestes. Les produits laitiers sont également moins consommés. À l’inverse, les légumes, l’huile et les produits sucrés sont plus consommés en Guadeloupe. La viande est également présente, la volaille étant privilégiée contrairement au bœuf. Par ailleurs, les produits ultra-transformés ont une part importante dans les habitudes alimentaires guadeloupéennes, mais inférieure à celle des métropolitains.
- L’alimentation est le premier poste de dépense des ménages
- Moins de fruits mais plus de légumes consommés en Guadeloupe qu’en France métropolitaine
- Disposer d’un jardin favorise l’autoconsommation
- Les produits laitiers sont moins présents dans les habitudes des Guadeloupéens
- Plus d’huile, de sucre brut et de boissons sucrées ; moins de beurre
- Forte consommation de riz
- Plus de poissons frais, de viande de volaille et de porc
- Davantage d’eaux en bouteille et d’alcools forts
- Encadré 1 - Les importations en Guadeloupe entre 2010 et 2021
- Encadré 2 - Chlordécone : un risque de contamination des aliments en circuit non contrôlé. Mais une concentration sanguine qui diminue rapidement dès que cesse l’exposition
- Encadré 3 - L’agriculture biologique en Guadeloupe progresse
- Encadré 4 - Les produits ultra-transformés représentent un quart du budget alimentaire des Guadeloupéens
L’alimentation est le premier poste de dépense des ménages
Atteignant 22,4 % du budget, les achats alimentaires sont, en 2017, le premier poste de dépense des ménages devant les transports (19,7 %). Cette part atteint 25,8 % du budget des ménages les plus modestes. Les Guadeloupéens dépensent en moyenne 70 % de ce budget pour l’achat de produits alimentaires pour le domicile, hors boissons alcoolisées (75 % en France métropolitaine). Le reste représente les dépenses alimentaires hors domicile (restaurants, cantines…). Pour les ménages guadeloupéens les plus modestes, les achats représentent 74 % du budget alimentaire.
Certaines habitudes alimentaires des Guadeloupéens sont en accord avec les recommandations nutritionnelles, d’autres non. Ainsi, les légumes, le poisson et la volaille sont très consommés en Guadeloupe. C’est également le cas pour le sucre, les boissons sucrées et l’huile. Par ailleurs, les produits ultra-transformés, que les recommandations visent à limiter, représentent 14 % des quantités consommées en 2017, soit 9 points de moins qu’en métropole.
Selon les travaux de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture dans les Caraïbes, la capacité d’avoir une alimentation plus diversifiée est limitée par l’accès physique et économique à des aliments riches en nutriments. En revanche, la disponibilité d’aliments transformés bon marché et pauvres en nutriments est élevée [FAO, 2021 ; pour en savoir plus (1)]. La Guadeloupe exporte principalement de la banane et importe des denrées alimentaires pour nourrir la population et servir de matière première à l’industrie agroalimentaire (encadré 1).
Moins de fruits mais plus de légumes consommés en Guadeloupe qu’en France métropolitaine
Les Guadeloupéens sont moins nombreux que les habitants de la France métropolitaine à consommer cinq fruits et légumes par jour [Glennisson, 2019 ; pour en savoir plus (2)]. En Guadeloupe, la quantité de fruits achetée par personne est inférieure de 28 % à la France métropolitaine. À l’inverse, les ménages guadeloupéens achètent 12 % de légumes de plus par rapport aux ménages métropolitains (figure 1).
Les fruits et les légumes achetés diffèrent d’un territoire à l’autre. Les Guadeloupéens achètent ainsi davantage de produits issus de la production locale comme les bananes fraîches (+60 %), au détriment des fruits frais à noyaux, baies et agrumes (-33 %). Les achats de fruits tropicaux sont plus fréquents en Guadeloupe qu’en France métropolitaine (29 % de plus).
Marqué par une forte précarité et des inégalités sociales importantes, le territoire fait face à un coût de la vie très élevé avec des prix de produits alimentaires plus élevés de 32,9 % qu’en France métropolitaine [Le Corre, 2016 ; pour en savoir plus (3)]. Cela provoque des différences dans les habitudes alimentaires des ménages selon leur niveau de vie. En effet, les ménages les plus modestes achètent 43 % de moins de légumes et 33 % de moins de fruits que le reste des ménages guadeloupéens.
Disposer d’un jardin favorise l’autoconsommation
En 2017, l’autoconsommation des fruits et légumes (par production issue du jardin ou cueillette dans la nature) est marginale en Guadeloupe. Elle représente respectivement 2 % et 1 % de la consommation totale en Guadeloupe (5 % en métropole). La faible autoconsommation en Guadeloupe s’explique par la plus faible proportion de ménages disposant d’un jardin avec un verger ou un potager (15 %) qu’en métropole (21 %) ainsi que par une probable défiance vis-à-vis de la qualité de la terre (encadré 2). L’utilisation massive de pesticides et autres produits phytosanitaires au cours de la deuxième moitié du 20e siècle dans l’agriculture, et particulièrement dans les bananeraies, a engendré une importante contamination des terres. En effet, plus de 25 % des terres agricoles de Guadeloupe et Martinique sont contaminés par le chlordécone, molécule classée comme cancérogène probable. Cela pourrait également avoir un impact sur les choix alimentaires des habitants.
Toutefois, 15 % des ménages guadeloupéens ont recours à cette pratique d’autoconsommation, soit 2,5 points de moins qu’en France métropolitaine. Les ménages composés de personnes seules et les familles monoparentales y ont moins recours (12 %). Les ménages avec une personne référente de plus de 40 ans sont plus enclins à l’autoconsommation des fruits et légumes : 17 % de ces ménages la pratique. Les ménages modestes consomment autant de fruits et légumes que les ménages les plus aisés. Les fruits et légumes sont également issus de l’importation. En effet, les fruits et légumes locaux ne couvrent que respectivement 30 % et 54 % des besoins hors conserves et surgelés.
Les produits laitiers sont moins présents dans les habitudes des Guadeloupéens
Les produits laitiers sont également moins consommés en Guadeloupe qu’en France métropolitaine (-35 %), en particulier le fromage (-54 %) ou les autres produits laitiers (-28 %). Ces aliments, aux prix particulièrement élevés en Guadeloupe, sont encore moins consommés par les ménages les plus modestes (60 % de moins que pour les autres ménages guadeloupéens).
tableauFigure 1 – Écart relatif des quantités de fruits et légumes consommées au domicile par personne en Guadeloupe par rapport à la France métropolitaine en 2017
Aliments | Consommation des Guadeloupéens par rapport aux Métropolitains |
---|---|
Fruits frais, surgelés, séchés | -28 |
Dont fruits à noyaux frais, baies fraîches et agrumes | -33 |
Dont bananes fraîches | 60 |
Dont autres fruits, fruits tropicaux frais | 29 |
Dont fruits surgelés ou séchés | -5 |
Dont fruits à coques | -40 |
Légumes | 12 |
Dont légumes frais | 20 |
Dont légumes non frais | -22 |
Produits laitiers | -35 |
Dont lait | -66 |
Dont fromage | -54 |
Dont autres produits laitiers* | -28 |
- * Yaourts, fromage blanc, desserts à base de lait, crème fraîche, lait aromatisé notamment.
- Lecture : en Guadeloupe, en 2017, hors autoconsommation, les ménages consomment moins de fruits frais, surgelés, séchés (-28 %) par personne à leur domicile qu’en France métropolitaine.
- Source : Insee, enquête Budget de famille, 2017.
graphiqueFigure 1 – Écart relatif des quantités de fruits et légumes consommées au domicile par personne en Guadeloupe par rapport à la France métropolitaine en 2017
Plus d’huile, de sucre brut et de boissons sucrées ; moins de beurre
Les achats de produits sucrés et de matières grasses diffèrent fortement entre la Guadeloupe et la France métropolitaine. Les Guadeloupéens consomment davantage d’huile (110 % de plus) mais moins d’autres matières grasses (tels que margarine et graisses animales) que les Métropolitains (-56 %). Ils achètent aussi davantage de sucre brut (+61 %) et de boissons sucrées (+28 %). Cependant, les ménages les plus modestes consomment moins de produits sucrés (-40 %).
Les matières grasses et les aliments sucrés à base de lait sont moins consommés en Guadeloupe. Ainsi, la consommation de beurre et de crème (-67 %) et de lait gélifié, crèmes dessert ou lait aromatisé (-54 %) est moins importante qu’en France métropolitaine (figure 2).
La loi Lurel, mise en place en 2016, a permis de réduire les teneurs en sucre ajouté dans les produits laitiers, les crèmes glacées et les boissons sucrées vendus dans les régions d’Outre-mer pour les aligner à celles de produits similaires en France métropolitaine, car elles étaient plus élevées dans ces aliments produits localement.
Forte consommation de riz
Les céréales, féculents et légumes secs sont un peu plus consommés en Guadeloupe qu’en France métropolitaine. Ils représentent un quart des quantités alimentaires achetées contre un cinquième en France métropolitaine. Les Guadeloupéens consomment plus de riz (+235 %) et de légumes secs (+61 %) mais moins de pâtes (-20 %) et de pain (-16 %) que les Métropolitains. Leurs repas sont par ailleurs davantage assaisonnés, avec des quantités de sel et d’épices sèches 2,4 fois supérieures à celles des Métropolitains.
tableauFigure 2 – Écart relatif des quantités de matières grasses, produits sucrés et féculents consommées au domicile par personne en Guadeloupe par rapport à la France métropolitaine en 2017
Aliments | Consommation des Guadeloupéens par rapport aux Métropolitains |
---|---|
Matières grasses | -3 |
Dont beurre et crème | -67 |
Dont huile | 110 |
Dont autres matières grasses* | -56 |
Produits sucrés | -39 |
Dont sucre brut | 61 |
Dont autres produits sucrés** | -49 |
Boissons sucrées | 28 |
Céréales, féculents, légumes secs | 7 |
Dont riz | 235 |
Dont pain | -16 |
Dont pâtes | -20 |
Dont légumes secs | 61 |
Dont autres céréales, féculents, légumes secs*** | 19 |
- * Margarine, graisses animales notamment.
- ** Confiture, compote, miel, chocolat, confiseries notamment.
- *** Plats préparés frais ou surgelés (quiches, sandwichs, croque-monsieur…), biscuits apéritifs, pâtes à cuisiner, farines, bananes légumes, semoule, couscous, taboulé, maïs) notamment.
- Lecture : en Guadeloupe, en 2017, les ménages consomment moins de matières grasses (-3 %) par personne à leur domicile qu’en France métropolitaine
- Source : Insee, enquête Budget de famille, 2017.
graphiqueFigure 2 – Écart relatif des quantités de matières grasses, produits sucrés et féculents consommées au domicile par personne en Guadeloupe par rapport à la France métropolitaine en 2017
Plus de poissons frais, de viande de volaille et de porc
Les Guadeloupéens consomment autant de viande que dans l’hexagone, mais la nature des viandes consommées diffèrent. Le poulet (+80 %) et le porc (+37 %) sont les deux produits phare des consommateurs guadeloupéens, avec une consommation plus importante que dans l’Hexagone. En revanche, la viande de bœuf (-20 %) et la charcuterie (-46 %) ont moins la faveur des Guadeloupéens (figure 3). Les viandes et abats comestibles représentent 7 % du volume total des importations. La production locale ne suffit pas à couvrir les besoins et les prix de la viande congelée importée sont plus attractifs.
Certaines habitudes alimentaires restent bien ancrées dans le modèle alimentaire traditionnel. Les Guadeloupéens mangent 2,5 fois plus de poissons que les métropolitains. Également porteurs de protéine, les œufs sont en revanche moins consommés en Guadeloupe qu’en France métropolitaine (-30 %).
Si les Guadeloupéens consomment autant ou davantage de viandes et de poissons que les Métropolitains, la fréquence de consommation varie en fonction du niveau de vie des ménages guadeloupéens : les ménages les plus modestes achètent moins de poissons et fruits de mer (-27 %) et de viandes (-48 %).
tableauFigure 3 – Écart relatif des quantités de viandes, poissons et œufs consommées au domicile par personne en Guadeloupe par rapport à la France métropolitaine en 2017
Aliments | Consommation des Guadeloupéens par rapport aux Métropolitains |
---|---|
Viande | 1 |
Dont viande de bœuf | -20 |
Dont viande de porc | 37 |
Dont volaille | 80 |
Dont charcuterie | -46 |
Poissons et fruits de mer | 61 |
Dont poisson frais, surgelé, séché ou en conserve | 154 |
Oeufs | -30 |
- Lecture : en Guadeloupe, en 2017, les ménages consomment plus de volaille (+80 %) par personne à leur domicile qu’en France métropolitaine.
- Source : Insee, enquête Budget de famille, 2017.
graphiqueFigure 3 – Écart relatif des quantités de viandes, poissons et œufs consommées au domicile par personne en Guadeloupe par rapport à la France métropolitaine en 2017
Davantage d’eaux en bouteille et d’alcools forts
La majorité des boissons (à l’exception notable du rhum et de certains jus de fruits) sont importées, en particulier l’eau en bouteille. Les Guadeloupéens consomment 27 % d’eaux en bouteille en plus que les Métropolitains, la défiance vis-à-vis de la chlordécone jouant vraisemblablement un rôle dans cette différence de consommation (figure 4).
L’alcool est moins consommé en Guadeloupe qu’en France métropolitaine (-37 %). Cependant, les spiritueux ont la faveur des Guadeloupéens, qui en consomment 28 % de plus. Cette consommation des spiritueux est liée à la production locale de rhum.
tableauFigure 4 – Écart relatif des quantités de boissons consommées au domicile par personne en Guadeloupe par rapport à la France métropolitaine en 2017
Boissons | Consommation des Guadeloupéens par rapport aux Métropolitains |
---|---|
Eaux | 27 |
Alcools | -37 |
Dont spiritueux | 28 |
- Lecture : en Guadeloupe, en 2017, les ménages achètent plus d’eau en bouteille (+27 %) par personne qu’en France métropolitaine
- Source : Insee, enquête Budget de famille, 2017.
graphiqueFigure 4 – Écart relatif des quantités de boissons consommées au domicile par personne en Guadeloupe par rapport à la France métropolitaine en 2017
Encadré 1 - Les importations en Guadeloupe entre 2010 et 2021
Le volume global des importations au cours des dix dernières années baisse de 5 %, au même rythme que la population. Cependant, les évolutions diffèrent selon la catégorie de produits importés.
Premier poste d’importation, les boissons (-8 % entre 2010 et 2021) fluctuent entre 57 et 66 000 tonnes selon les années, pour atteindre 61 000 tonnes en 2021. En volume, la part des sodas représente 40 %, les eaux, 25 % et celle des bières, 18 %.
Les importations de céréales sont stables depuis dix ans. En 2021, elles atteignent 60 000 tonnes dont 8 000 tonnes de riz. En 2021, le volume des importations de fruits et légumes, principalement en provenance de France Métropolitaine, atteint 41 000 tonnes, soit une progression de 18 % par rapport à 2010. Avec une hausse de 56 % en volume, ce sont les fruits qui contribuent le plus à cette évolution. Principalement à l’origine de cette hausse, les agrumes représentent 57 % des fruits importés en 2021 et leurs volumes ont plus que doublé (+107 %) en 10 ans. Pour les légumes, les catégories « oignons » et « pommes de terre » constituent plus de la moitié des volumes importés avec une hausse très significative : +41 % entre 2010 et 2021.
En 10 ans, le volume des viandes et abats comestibles importés est passé de 23 000 tonnes à 18 000 tonnes (-20 %). En baisse de 28 % depuis 2010, la viande de volaille représente 51 % de la viande importée en 2021. La part du bœuf est de 17 % (dont 13 % de viande congelée) et celle du porc de 13 %.
Encadré 2 - Chlordécone : un risque de contamination des aliments en circuit non contrôlé. Mais une concentration sanguine qui diminue rapidement dès que cesse l’exposition
Du fait de sa très forte rémanence, la chlordécone a durablement contaminé l’environnement et se retrouve dans une part de la chaîne alimentaire. Les sols les plus contaminés sont situés dans le sud de la Basse-Terre. La zone littorale d’interdiction ou de restriction de la pêche inclut le sud de la Basse-Terre et remonte jusqu’à Baie-Mahault.
Les produits les plus sensibles à la chlordécone sont les œufs issus des circuits informels, les poissons, les crustacés, la volaille non issue des circuits formels et les légumes racines issus des zones contaminées. La contamination de l’eau destinée à la consommation humaine est actuellement maîtrisée.
Les études réalisées en 2013 montrent que 95 % de la population serait imprégnée à des niveaux très variables. Ce perturbateur endocrinien classé cancérogène possible, augmente le risque de survenue et de récidive du cancer de la prostate. Chez la femme enceinte, l’exposition à la chlordécone augmente le risque de survenue de naissances prématurées. Enfin, chez l’enfant, cette exposition peut porter atteinte à la motricité fine et à la sensibilité aux contrastes visuels. En l’absence de nouvelles expositions, la concentration sanguine diminue de moitié en six mois environ.
Encadré 3 - L’agriculture biologique en Guadeloupe progresse
Depuis 2014, année où l’agriculture bio a vraiment émergé en Guadeloupe, le nombre des exploitations certifiées en agriculture biologique ou en conversion est en constante progression. En 2020, 858 hectares, soit 3 % de la SAU totale, sont certifiés AB ou en conversion, exploités par 181 producteurs. Ce sont essentiellement des exploitations orientées vers les productions végétales et plus particulièrement les fruits et légumes.
Les élevages sont très peu engagés. En aval, 37 entreprises sont enregistrées comme transformateurs de produits biologiques ou comme distributeurs.
Encadré 4 - Les produits ultra-transformés représentent un quart du budget alimentaire des Guadeloupéens
Depuis la seconde moitié du XXe siècle, les produits ultra-transformés se caractérisent souvent par une qualité nutritionnelle plus faible, mais aussi par la présence d’additifs alimentaires, matériaux de contact et d’emballage, et de composés néoformés. Ils deviennent rapidement un enjeu de santé publique, leur consommation étant associée à des risques plus élevés de cancers, de maladies cardiovasculaires, coronariennes et cérébro-vasculaires.
En Guadeloupe, 14 % de la consommation alimentaire est ultra-transformée, soit 9 points de moins qu’en France métropolitaine. Cependant, les aliments ultra-transformés sont plus chers à l’achat que les produits bruts et représentent ainsi un quart du budget alimentaire des ménages guadeloupéens.
Les jeunes adultes consomment davantage de produits ultra-transformés. Ils représentent en moyenne 22 % des quantités alimentaires consommées pour les ménages lorsque la personne de référence a moins de 35 ans. C’est bien plus que pour les ménages de 65 ans ou plus (10 %). En France métropolitaine, ces parts sont respectivement de 28 % et 18 %. Les ménages guadeloupéens ayant au moins un enfant consomment plus de produits ultra-transformés (16 %) que les ménages sans enfant (13 %).
tableauFigure 5 – Répartition des quantités consommées (hors boissons) et des dépenses alimentaires selon le degré de transformation des aliments
Zonage | Produits bruts | Ingrédients culinaires | Aliments transformés | Aliments ultra-transformés |
---|---|---|---|---|
Guadeloupe | 68,3 | 7,7 | 9,7 | 14,3 |
France métropolitaine | 54,8 | 7,5 | 14,3 | 23,4 |
- Lecture : en 2017, les aliments ultra-transformés représentent 14 % de la consommation alimentaire des ménages guadeloupéens.
- Sources : Insee, enquêtes Budget de famille 2017 ; classification NOVA.
graphiqueFigure 5 – Répartition des quantités consommées (hors boissons) et des dépenses alimentaires selon le degré de transformation des aliments
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Sources
L’enquête Budget de famille est réalisée régulièrement depuis 1979 en France métropolitaine et depuis 1995 dans les Drom. La dernière enquête s’est déroulée entre octobre 2017 et octobre 2018 à Mayotte et entre octobre 2016 et octobre 2017 en France métropolitaine et dans les quatre Drom historiques. En Guadeloupe, en Guyane et à Mayotte, l’enquête Budget de famille est actuellement la seule source permettant d’estimer l’ensemble des revenus des ménages.
Définitions
les ménages les plus modestes représentent les ménages ayant leur revenu sous le seuil de pauvreté local guadeloupéen (790 € par mois par unité de consommation) [Audoux, Mallemanche, Prévot, 2020 ; pour en savoir plus (4)].
la classification européenne des fonctions de consommation des ménages (European Classification of Individual Consumption by Purpose - ECOICOP) est une nomenclature permettant de décomposer la consommation des ménages par unités de besoin. Elle a fait l’objet d’un classement des produits alimentaires selon quatre catégories par l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) :
- Catégorie 1 : produits bruts qui sont des aliments frais ou peu transformés (fruits et légumes frais, secs ou surgelés, céréales, légumes secs, viande, poisson, lait, etc.) ;
- Catégorie 2 : ingrédients culinaires qui sont des substances extraites d’aliments frais (huile végétale, sel, sucre, etc.) ;
- Catégorie 3 : aliments transformés qui sont des produits simples fabriqués avec des aliments de catégorie 1 avec ajout de substances de catégorie 2 (conserves, pain, fromage, etc.) ;
- Catégorie 4 : aliments ultra-transformés, qui sont produits avec des formulations industrielles qui comportent plus de quatre ingrédients et incluent des substances non utilisées en cuisine comme des arômes, colorants, édulcorants, émulsifiants, etc. (pains emballés, biscuits, gâteaux, céréales petit déjeuner, desserts lactés, saucisses, plats préparés, etc.).
Pour en savoir plus
(1) Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) « Ouvrir dans un nouvel ongletLatin America and the Caribbean – Regional Overview of Food Security and Nutrition 2021. Statistics and trends », 2021.
(2) Glenisson J. (Insee) « Trois Guadeloupéens sur 10 ont renoncé ou retardé des soins en 2019 », Insee Analyses no 50, septembre 2021.
(3) Le Corre L. (Insee) « En Guadeloupe, les prix sont plus élevés de 12,5 % qu’en France métropolitaine », Insee Analyses no 10, avril 2016.
(4) Audoux L., Mallemanche C., Prévot P. (Insee) « Une pauvreté marquée dans les DOM, notamment en Guyane et à Mayotte », Insee Première no 1804, juillet 2020.
(5) Mejean C, Debussche X, Matin Prevel Y, Requillart V, Soler L, Tibere L. « Ouvrir dans un nouvel ongletAlimentation et nutrition dans les départements et régions d’Outre-mer - Food and nutrition in the French overseas departments and regions », 2020.