Insee Flash Provence-Alpes-Côte d'Azur · Mai 2023 · n° 90

Provence-Alpes-Côte d’Azur est la région de France de province la plus cambriolée

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, 23 400 cambriolages ou tentatives de cambriolages de logements ont été enregistrés en 2022 par les services de police et de gendarmerie nationales, soit un taux de 7,5 cambriolages pour 1 000 logements. Ce taux de cambriolages est nettement supérieur à la moyenne nationale (5,8 ‰ en France, 5,4 ‰ en France de province). Provence-Alpes-Côte d’Azur est la troisième région la plus cambriolée, après la Guyane (11,0 ‰) et l’Île-de-France (7,9 ‰), et avant Auvergne-Rhône-Alpes (6,8 ‰).

Les Bouches-du-Rhône sont le département le plus cambriolé de France : en 2022, 11,4 cambriolages y ont été enregistrés pour 1 000 logements. Le taux de cambriolages est élevé en Vaucluse, quatrième département le plus touché (9,6 ‰). Le Var se situe dans la moyenne française (5,9 ‰), alors que les départements alpins sont moins affectés : 4,5 ‰ pour les Alpes-Maritimes, 3,8 ‰ pour les Alpes-de-Haute-Provence et 2,1 ‰ pour les Hautes-Alpes, l’un des départements les moins cambriolés de France.

Les aires d’attraction des villes les plus concernées se situent, pour la plupart, à l’ouest de la région, entre le littoral et la vallée du Rhône (figure 1). Les aires d’Avignon et de Carpentras, côté Vaucluse, et les aires de Saint-Rémy-de-Provence, de Marseille - Aix-en-Provence et d’Arles, côté Bouches-du-Rhône, affichent des taux de cambriolages particulièrement élevés, supérieurs à 10 ‰. Dans le Var, la situation est plus hétérogène. L’aire d’attraction de Saint-Tropez, fortement concernée par les cambriolages (9,5 ‰), se situe à seulement quelques kilomètres de zones littorales moins touchées (Cavalaire-sur-Mer, Bormes-les-Mimosas). Dans les Alpes-Maritimes, les taux de cambriolages sont généralement plus élevés dans les aires du littoral. Dans les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes, seules les aires de Manosque et de Château-Arnoux-Saint-Auban, affichent des taux de cambriolages supérieurs à la moyenne nationale.

Sur le territoire français, les communes situées dans un territoire dense, avec de fortes inégalités de revenus et un niveau de vie médian élevé, seraient les plus exposées aux infractions [Milin, 2023 ; pour en savoir plus (3)].

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, les cambriolages sont effectivement plus fréquents dans les zones à forte densité de population. Le taux de cambriolages est près de deux fois supérieur dans les territoires urbains denses que dans les territoires ruraux autonomes (4,5 ‰). Dans les aires d’attraction de la région, le taux de cambriolages croît avec le nombre d’habitants. Il est en moyenne de 5,4 ‰ dans les aires de moins de 50 000 habitants, de 6,0 ‰ dans celles comprises entre 50 000 et 200 000 habitants, 6,3 ‰ dans les aires entre 200 000 et 700 000 habitants et de 11,0 ‰ dans l’aire d’attraction de Marseille-Aix-en-Provence, la plus peuplée.

Provence-Alpes-Côte d’Azur est la seule région de France dans laquelle les communes pauvres affichent en moyenne des taux de cambriolages supérieurs aux communes les plus riches : 10,5 ‰ pour les communes pauvres, contre 8,6 ‰ pour les communes les plus riches (pour comprendre). Cette spécificité régionale concerne plus précisément les communes de l’espace urbain, Marseille et Avignon étant des communes pauvres et plus souvent cambriolées. Dans le rural, les cambriolages sont plus fréquents dans les communes les plus riches. Tout niveau d’urbanisation confondu, les communes au niveau de vie intermédiaire comptent moins de cambriolages, environ 6 infractions pour 1 000 logements.

Comme au niveau national, le taux de cambriolages est plus élevé dans les environnements où les écarts de revenus sont importants (pour comprendre). Dans les territoires où les écarts de revenus sont les plus élevés, le taux de cambriolages est quatre fois supérieur à celui des communes situées dans les territoires aux plus faibles écarts de revenus (2 ‰).

Les caractéristiques des logements influent également sur le risque de cambriolage. Dans les communes les moins cambriolées, comme en France, la part de résidences secondaires est en moyenne plus élevée que dans les communes les plus cambriolées, avec des exceptions notables dans la région (Saint-Tropez par exemple).

Le nombre de cambriolages de logements enregistrés en Provence-Alpes-Côte d’Azur diminue de 9 % entre 2016 et 2022 (figure 2). Cette baisse est toutefois inférieure à celle observée au niveau national (15 %). Entre 2016 et 2019, le nombre de cambriolages est globalement stable. Il diminue nettement en 2020, année marquée par la crise sanitaire et le confinement des habitants à leur domicile. À cette date, la chute observée en Provence-Alpes-Côte d’Azur (24 %) est plus forte qu’en France (20 %). La région connaît toutefois une reprise plus rapide des infractions. En 2021, le nombre de cambriolages enregistrés en Provence-Alpes-Côte d’Azur repart fortement à la hausse (+16 % par rapport à 2020) alors qu’il continue de baisser légèrement dans la plupart des autres régions. En 2022, le nombre d’infractions ralentit dans la région (+3 % par rapport à 2022) alors que dans le même temps la France connaît un « effet rattrapage » avec une hausse de 11 % sur l’année. Malgré ce rebond, les cambriolages enregistrés sont moins nombreux en Provence-Alpes-Côte d'Azur qu’en 2019. En 2022, le nombre de cambriolages est de 9 % inférieur à son niveau d’avant crise sanitaire (11 % inférieur en France).

L’évolution du nombre de cambriolages enregistrés diffère considérablement selon les départements de la région. Entre 2016 et 2022, le nombre de cambriolages baisse fortement dans les Alpes-Maritimes (-43 %) et plus faiblement dans les Alpes-de-Haute-Provence (-18 %), les Hautes-Alpes (-16 %) et le Var (-14 %). Il augmente dans les deux départements les plus affectés par ces infractions ; de 17 % en Vaucluse et de 6 % dans les Bouches-du-Rhône.

Les communes sont classées en quatre groupes de niveaux de vie, selon trois seuils correspondant aux 1^er, 2^e et 3^e quartiles de niveaux de vie calculés sur la France entière hors Mayotte. Ainsi, les communes pauvres sont celles dont le niveau de vie est inférieur au 1^er quartile. Les communes riches sont celles dont le niveau de vie est supérieur au 3^e quartile. Les communes dites intermédiaires dans l’étude, sont celles dont le niveau de vie se situe entre le 1^er et 3^er quartile.

Les écarts de revenus sont calculés au sein des Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI). Ils sont considérés comme faibles lorsque le rapport entre le 9^e décile du niveau de vie et le 1^er décile est inférieur à 2,86 et élevés lorsque ce rapport est supérieur à 3,73.