Insee Focus · Avril 2023 · n° 297

Avec la crise sanitaire, la part du tourisme dans le PIB de la France tombe de 4,1 % en 2019 à 3,0 % en 2021

En 2021, le produit intérieur brut direct du tourisme (PIBDT) s’élève à 75,7 milliards d’euros et représente 3,0 % du PIB de la France) (figure 1). La valeur ajoutée brute directe du tourisme (VABDT) s’élève quant à elle à 67,0 milliards d’euros, soit 3,0 % de la valeur ajoutée brute totale dégagée par l’économie française (figure 2).

Les activités caractéristiques du tourisme ont dégagé en 2021 une valeur ajoutée brute totale de 265,2 milliards d’euros, dont 58,1 milliards (soit 21,9 %) sont directement imputables au tourisme. Le reste de la valeur ajoutée est imputable aux autres consommateurs, essentiellement issus de la population locale.

Parmi les activités emblématiques du tourisme, celles dédiées à l’hébergement génèrent le plus de valeur ajoutée : leur valeur ajoutée directe du tourisme atteint 30,0 milliards d’euros, soit 16,2 % de la richesse totale qu’elles génèrent. Les hébergements des visiteurs regroupent l’ensemble des activités d’hébergement de courte durée, ainsi que des activités liées à la location et à l’exploitation de biens immobiliers. Parmi eux, la part dédiée au tourisme comprend la valeur ajoutée dégagée par les hébergements collectifs de tourisme, mais également par les activités immobilières des résidences secondaires.

Les autres activités caractéristiques du tourisme ont une valeur ajoutée plus faible. C’est le cas des activités dédiées au transport de voyageurs, dont la part dédiée au tourisme est très forte. La production de richesse des différents modes de transport dégagée grâce au tourisme atteint, dans son ensemble, 9,4 milliards d’euros. Considérée comme totalement touristique, l’activité des agences de voyages et des services de réservation génère une valeur ajoutée brute totale de 0,9 milliard d’euros.

En 2021, les activités liées à la restauration et aux cafés ont produit 6,7 milliards d’euros, soit 20,4 % de l’ensemble de la valeur ajoutée brute de ce secteur. Ce secteur reste en effet majoritairement tourné vers la population résidente.

Les activités à caractère culturel et les activités sportives et de loisirs sont elles aussi tournées en partie vers les touristes. Elles ont dégagé une valeur ajoutée brute directe du tourisme de 11,1 milliards d’euros en 2021.

Certaines activités, considérées comme non touristiques car essentiellement tournées vers la demande locale, répondent par ailleurs également à des besoins des touristes. Par exemple, les activités du commerce de détail fournissent aux voyageurs des biens alimentaires, du carburant ou des activités de services à la personne, comme la coiffure ou les soins corporels. L’ensemble des activités considérées comme essentiellement non touristiques ont dégagé en 2021 une valeur ajoutée brute du tourisme qui pèse peu à l’échelle de ces activités (0,5 %), mais qui s’élève néanmoins à 8,9 milliards d’euros.

En 2021, le produit intérieur brut du tourisme progresse fortement par rapport à 2020 (+9,4 % en valeur), en partie du fait d’une hausse des prix (+2,0 %) mais surtout d’une hausse d’activité en volume (+7,4 %). Cette reprise fait suite à une baisse de 30,3 % en 2020 consécutive à l’arrêt d’une grande partie des activités touristiques. La baisse enregistrée en 2020 est plus forte que dans l’ensemble de l’économie (-5,2 % pour le PIB à prix courants). La hausse de 2021, légèrement supérieure à celle de l’ensemble de l’économie (+8,2 %), ne permet toutefois pas de rattraper le repli important enregistré en 2020. Le poids du tourisme reste en 2021 comme en 2020, 1,1 point en dessous de son niveau d’avant crise.

En 2019, avant la crise sanitaire, avec 99,4 milliards d’euros, le produit intérieur brut direct du tourisme représentait 4,1 % du PIB de l’ensemble de l’économie, un poids équivalent à celui du commerce de détail. Entre 2019 et 2021, toutes les activités caractéristiques du tourisme sont concernées par une forte baisse de la valeur ajoutée brute directe du tourisme (figure 3). Ensemble, ces activités caractéristiques dégageaient 77,4 milliards d’euros de valeur ajoutée grâce au tourisme en 2019. En 2020, le repli de la richesse dégagée est marqué (-29,1 % en valeur), elle ne se redresse que timidement ensuite. En 2021, la valeur ajoutée dégagée a diminué d’un quart par rapport à 2019 pour descendre à 58,1 milliards d’euros.

Les activités fortement liées aux voyages à destination ou en provenance de l’étranger sont les plus durement touchées. En 2021, la valeur ajoutée brute du tourisme reste très en repli dans le transport aérien (-71,0 %) et dans les agences de voyages (-64,0 %) par rapport à 2019 (figure 4).

Dans les activités de la restauration et des cafés, longtemps mises à l’arrêt, la valeur ajoutée brute directe du tourisme reste très en retrait de son niveau d’avant-crise (-40,7 %). Après l’hébergement, ces activités dégageaient pourtant la plus haute valeur ajoutée grâce au tourisme. Avec 6,7 milliards, elles génèrent une richesse inférieure à celle dégagée par les autres activités, qui sont moins directement en prise avec le tourisme.

La baisse est plus contenue dans les activités à caractère culturel et dans les activités sportives et de loisirs, mais reste significative (respectivement, -6,4 % et -13,0 %).