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Mars 2023 · n° 78En Île-de-France, les sexagénaires sont nettement plus souvent en emploi que leurs
homologues de province
En 2019, 47 % des Franciliens âgés de 60 à 64 ans sont actifs et, parmi eux, une grande majorité exercent un emploi. De telles situations d’activité et d’emploi sont nettement plus fréquentes que dans les autres régions de France métropolitaine. Cela s’explique notamment par la part plus importante, en Île-de-France, d’actifs exerçant une profession de cadre et pour lesquels la retraite intervient plus tardivement. Par ailleurs, les mobilités résidentielles des retraités au départ de l’Île-de-France sont nombreuses, ce qui contribue à réduire le nombre d’inactifs dans la région aux âges avancés.
Le taux d’activité des sexagénaires varie au sein des territoires de l’Île-de-France. Il est maximal à Paris (60 % des Parisiens âgés de 60 à 64 ans). Enfin, comme aux âges plus jeunes, les Franciliennes âgées de 60 à 64 ans sont moins souvent actives que leurs homologues masculins (44 % contre 51 %).
- En Île-de-France, plus de 76 % des personnes âgées de 15 à 64 ans sont actives
- Les sexagénaires franciliens sont plus souvent en emploi que leurs homologues de province
- Davantage de cadres en Île-de-France qu’en province
- Un solde migratoire nettement négatif pour les retraités
- Le taux d’activité des 60-64 ans varie de 36 % en Seine-et-Marne à plus de 60 % à Paris
En Île-de-France, plus de 76 % des personnes âgées de 15 à 64 ans sont actives
En 2019, parmi les Franciliens âgés de 15 à 64 ans, plus de 76 % sont actifs, c’est-à-dire qu’ils exercent une activité professionnelle ou qu’ils sont au chômage et recherchent un emploi d’après le recensement de la population. Les situations d’inactivité sont multiples : étudiants ou retraités principalement, mais aussi femmes ou hommes au foyer, ou personnes dans l’incapacité de travailler. De fait, les personnes inactives sont majoritaires parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans, ainsi que parmi les sexagénaires. En particulier, 53 % des Franciliens âgés de 60 à 64 ans sont inactifs, et 88 % de ceux âgés de 65 à 69 ans (figure 1).
tableauFigure 1 – Taux d’activité en Île-de-France et en province en 2019, par âge quinquennal
Tranche d’âges | Île-de-France | Province |
---|---|---|
15-19 | 12,9 | 17,6 |
20-24 | 60,6 | 67,9 |
25-29 | 88,4 | 89,4 |
30-34 | 90,6 | 91,1 |
35-39 | 91,1 | 91,7 |
40-44 | 92,1 | 92,0 |
45-49 | 91,9 | 91,3 |
50-54 | 90,4 | 88,5 |
55-59 | 84,6 | 78,8 |
60-64 | 46,9 | 29,8 |
65-69 | 12,0 | 5,8 |
- Lecture : en 2019, 12,9 % des personnes vivant en Île-de-France et âgées de 15 à 19 ans se déclarent actives, c’est-à-dire en emploi ou à la recherche d’un emploi.
- Champ : population âgée de 15 à 69 ans.
- Source : Insee, recensement de la population 2019.
graphiqueFigure 1 – Taux d’activité en Île-de-France et en province en 2019, par âge quinquennal
Les sexagénaires franciliens sont plus souvent en emploi que leurs homologues de province
De manière générale, en Île-de-France, le taux d’activité est plus élevé qu’en province (76,4 % contre 73,8 %), mais les écarts diffèrent selon l’âge. Pour les plus jeunes, du fait sans doute d’une offre importante en matière d’enseignement supérieur et d’études in fine plus longues, les situations d’activité sont moins fréquentes en Île-de-France qu’en province (61 % des jeunes Franciliens âgés de 20 à 24 ans sont actifs, contre 68 % en province). Pour les personnes nées avant 1979, le constat est inverse, et ce d’autant plus que l’on considère des âges avancés : ainsi, le taux d’activité des Franciliens âgés de 55 à 59 ans est de 85 %, soit six points de plus qu’en province. De même, 47 % des personnes résidant en Île-de-France et âgées de 60 à 64 ans sont actives, soit le taux le plus élevé de toutes les régions de France métropolitaine devant la Corse et Provence-Alpes-Côte d’Azur. À titre de comparaison, dans les Pays de la Loire, en Normandie, en Bretagne et dans les Hauts-de-France, seul un résident sur quatre, parmi ceux âgés de 60 à 64 ans, est actif (figure 2).
Plus souvent actifs que leurs homologues de province, les sexagénaires franciliens sont aussi plus souvent en emploi. Le taux d’emploi des personnes âgées de 60 à 64 ans est en effet de 41 % en Île-de-France contre moins de 26 % en province. La région Île-de-France se caractérise aussi par une surreprésentation très forte des actifs en emploi parmi les personnes âgées de 65 à 69 ans : à ces âges, les situations d’emploi sont en effet deux fois plus fréquentes pour les résidents franciliens que pour ceux vivant en province (11 % contre 5 %).
tableauFigure 2 – Taux d’activité des personnes âgées de 60 à 64 ans en France métropolitaine, par région en 2019
Région | Taux d’activité |
---|---|
Île-de-France | 46,9 |
Corse | 38,3 |
Provence-Alpes-Côte d’Azur | 37,1 |
Occitanie | 34,2 |
Auvergne-Rhône-Alpes | 32,6 |
Nouvelle-Aquitaine | 29,8 |
Grand Est | 28,9 |
Bourgogne-Franche-Comté | 27,9 |
Centre-Val de Loire | 27,6 |
Hauts-de-France | 25,8 |
Bretagne | 25,7 |
Normandie | 25,4 |
Pays de la Loire | 24,7 |
- Lecture : en 2019, le taux d’activité de la population âgée de 60 à 64 ans est de 46,9 % en Île-de-France alors qu’il est de 24,7 % dans les Pays de la Loire.
- Champ : population de France métropolitaine âgée de 60 à 64 ans.
- Source : Insee, recensement de la population 2019.
graphiqueFigure 2 – Taux d’activité des personnes âgées de 60 à 64 ans en France métropolitaine, par région en 2019
Davantage de cadres en Île-de-France qu’en province
Plusieurs raisons permettent d’expliquer que les sexagénaires vivant en Île-de-France sont plus souvent actifs et en emploi que leurs homologues de province. Tout d’abord, ils sont en moyenne plus diplômés et, ayant réalisé des études plus longues, sont entrés dans la vie professionnelle plus tard. En outre, en lien avec un niveau d’études globalement plus élevé, ils occupent plus souvent des emplois de cadres, lesquels sont associés à des départs en retraite en moyenne plus tardifs. Parmi les Franciliens âgés de 60 à 64 ans, 15 % sont des actifs appartenant à la catégorie des cadres et professions intellectuelles supérieures, alors que cette proportion est près de trois fois inférieure, à 6 %, en province. Dès les âges plus jeunes, la surreprésentation des cadres en Île-de-France est particulièrement visible : entre 40 et 44 ans par exemple, 29 % des Franciliens sont cadres contre 15 % des personnes résidant en province.
Un solde migratoire nettement négatif pour les retraités
Les migrations résidentielles observées chaque année entre l’Île-de-France et la province contribuent aux taux d’activité plus élevés pour les sexagénaires franciliens que pour les sexagénaires des autres régions françaises. En effet, le déficit migratoire, observé dans toutes les tranches d’âges sauf entre 15 et 29 ans, est nettement plus important pour les retraités. Chaque année, ce sont 37 000 retraités qui quittent la région pour seulement 7 000 arrivées, soit un déficit de 30 000 retraités environ (figure 3). Ce phénomène, qui se répète chaque année, conduit mécaniquement à diminuer le poids des inactifs parmi les sexagénaires franciliens. Les mobilités des retraités franciliens sont plus fréquentes que dans les autres régions et s’effectuent sur des distances relativement longues. Elles concernent des ménages plutôt aisés qui emménagent dans des logements plus grands, souvent des maisons dont ils sont ou deviennent propriétaires.
tableauFigure 3 – Migrations résidentielles depuis et vers l’Île-de-France, selon le profil des personnes, en 2019
Profils des personnes | Solde migratoire | Départs | Arrivées |
---|---|---|---|
Retraités | -29 800 | 36 600 | 6 800 |
Ouvriers | -8 300 | 15 500 | 7 200 |
Employés | -9 600 | 31 000 | 21 400 |
Professions intermédiaires | -11 300 | 36 200 | 24 900 |
Cadres et professions intellectuelles supérieures | -6 900 | 39 000 | 32 100 |
Artisans, commerçants, chefs d'entreprise | -3 700 | 5 700 | 2 000 |
- Note : les chômeurs sont classés selon la catégorie socioprofessionnelle qu’ils déclarent dans le recensement de la population.
- Lecture : en 2019, les migrations résidentielles des retraités représentent 6 800 arrivées pour 36 600 départs, soit un déficit migratoire de 29 800.
- Champ : en 2019, personnes arrivées en Île-de-France ou personnes ayant quitté la région (France hors Mayotte), hors étudiants, élèves, agriculteurs exploitants et « autres inactifs ».
- Source : Insee, recensement de la population 2019.
graphiqueFigure 3 – Migrations résidentielles depuis et vers l’Île-de-France, selon le profil des personnes, en 2019
Le taux d’activité des 60-64 ans varie de 36 % en Seine-et-Marne à plus de 60 % à Paris
En raison de la structure des emplois qu’elles occupent et de leur forte mobilité migratoire, les personnes âgées de 60 à 64 ans résidant à Paris et dans les Hauts-de-Seine sont, de loin, celles pour lesquelles le taux d’activité est le plus élevé (respectivement 60 % et 54 % d’actifs). Dans la capitale, plus de 20 % des sexagénaires âgés d’au moins 65 ans sont encore actifs. À l’inverse, les situations d’inactivité sont plus fréquentes en grande couronne, en particulier en Seine-et-Marne : entre 60 et 64 ans, 64 % des personnes sont inactives.
Le taux d’activité des femmes est à tous les âges moins élevé que celui des hommes. Les écarts sont plus prononcés en début et en fin de vie professionnelle. Ainsi, en Île-de-France, 44 % des femmes âgées de 60 à 64 ans sont actives, alors que la proportion est de 51 % parmi les hommes. En effet, les personnes nées entre 1955 et 1959 appartiennent à des générations pour lesquelles le travail des femmes était à tout âge moins répandu que parmi les générations postérieures.
Sources
Les résultats sont issus du recensement de la population de l’Insee de 2019, au lieu de résidence.
Définitions
La population active occupée (ou population active ayant un emploi) comprend, au sens du recensement de la population, les personnes qui déclarent être dans l’une des situations suivantes :
- exercer une profession (salariée ou non), même à temps partiel ;
- aider une personne dans son travail (même sans rémunération) ;
- être apprenti, stagiaire rémunéré ;
- être chômeur tout en exerçant une activité réduite ;
- être étudiant ou retraité mais occupant un emploi.
Le taux d’activité au sens du recensement de la population est le rapport entre le nombre d’actifs au sens du recensement (actifs occupés au sens du recensement et chômeurs au sens du recensement) et l’ensemble de la population correspondante.
Le taux d’emploi est le rapport entre le nombre de personnes en emploi et le nombre total de personnes du même âge.
Pour en savoir plus
(1) Makhzoum S., « Ouvrir dans un nouvel ongletLes seniors sur le marché du travail en 2021 – Un taux d’emploi toujours en progression », Dares Résultats no 2, janvier 2023.
(2) « Ouvrir dans un nouvel ongletLes retraités et les retraites – édition 2022 », Panoramas de la DREES, mai 2022.
(3) Dares, « Ouvrir dans un nouvel ongletTableau de bord seniors – Activité des seniors et politiques d’emploi – Données à fin décembre 2021 », avril 2022.
(4) Abbas H., de Lapasse B., Prevost É., « Un départ à la retraite sur huit se traduit par un changement de résidence », Insee Première no 1891, janvier 2022.