Insee Flash Provence-Alpes-Côte d'Azur · Janvier 2023 · n° 87

Les intercommunalités en Provence-Alpes-Côte d’Azur : plus d’une personne sur deux vit dans l’une des trois métropoles de la région

Les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre sont des groupements de communes ayant pour objet l'élaboration de « projets communs de développement au sein de périmètres de solidarité ». Ils exercent des compétences variables selon les transferts décidés par les communes membres.

Les 946 communes de Provence-Alpes-Côte d'Azur sont regroupées au sein de 52 EPCI dont font également partie 28 communes situées en dehors de la région (figure 1). Trois EPCI sont des métropoles (16 % de la superficie régionale), 16 des communautés d’agglomération (31 %) et 33 des communautés de communes (53 %). Plus de la moitié des EPCI sont à dominante urbaine, c’est à dire que plus de 50 % de leur population vit dans une commune urbaine (54 % contre 30 % en France métropolitaine). C’est le cas des métropoles, de toutes les communautés d’agglomération (CA) à l’exception des CA Terre de Provence et Provence Verte, et d’un tiers des communautés de communes. Signe du caractère urbain de la région, les EPCI urbains regroupent 90 % de la population. Parmi les régions métropolitaines, seule l’Île-de-France a une concentration de population plus forte dans les EPCI urbains (97 % contre 70 % au niveau de la France métropolitaine). Les communautés de communes, dont le nombre d’habitants est généralement faible, constituent l’essentiel des EPCI à dominante rurale. Ces derniers sont pour moitié autonomes et pour moitié périurbains.

Les métropoles d’Aix-Marseille-Provence (1 898 560 habitants en 2019, 2^e métropole la plus peuplée de France métropolitaine après celle du Grand Paris), de Nice Côte d’Azur (544 440 habitants, 8^e) et de Toulon-Provence-Méditerranée (444 3230 habitants, 14^e) regroupent 56 % de la population régionale (figure 2). La part des habitants vivant dans une métropole est comparable à celle de l’Île-de-France (58 %), mais nettement supérieure à celle de la France métropolitaine (30 %). Les autres habitants de la région se répartissent dans les communautés d’agglomération (30 %) et les communautés de communes (14 %).

En revanche, 54 % des communes appartiennent à une communauté de communes, 30 % à une communauté d’agglomération et seulement 16 % à une métropole. Les communes situées dans une communauté de communes ou d’agglomération comptent généralement moins d’habitants que celles des métropoles (respectivement 1 390 et 5 140 habitants en moyenne contre 18 860).

Le nombre d’habitants est le plus faible dans les communautés de communes (CC) mais présente de fortes disparités. S’il n’atteint pas 7 000 dans les CC rurales autonomes Jabron-Lure-Vançon-Durance et Pays des Ecrins, il dépasse 50 000 dans les CC urbaines des Sorgues du Comtat et du Golfe de Saint-Tropez. Dans les communautés d’agglomération, le nombre d’habitants est le plus faible dans la CA Provence-Alpes-Agglomération (47 460) et le plus élevé dans les CA Cannes Pays de Lérins (159 770), Sophia-Antipolis (178 920) et du Grand Avignon (193 290).

Entre 2013 et 2019, les EPCI ruraux de la région sont plus attractifs que les EPCI urbains et leur croissance démographique est légèrement supérieure. Ils gagnent respectivement 0,5 % et 0,4 % d’habitants par an en moyenne (figure 3).

Les EPCI ruraux périurbains sont les plus dynamiques (+ 0,7 % en moyenne par an). Leur croissance est portée par le solde migratoire apparent, différence entre les installations et les départs. Le solde naturel, différence entre les naissances et les décès, est quasiment à l’équilibre. Dans les EPCI ruraux autonomes la population progresse faiblement dans la région (+ 0,1 % en moyenne par an) tandis qu’elle est en déprise en France métropolitaine (- 0,1 %).

Parmi les EPCI à dominante urbaine, les communautés de communes, en moyenne moins peuplées, connaissent la plus forte croissance démographique (+ 0,6 % en moyenne par an contre + 0,5 % en France métropolitaine). Ce dynamisme est porté uniquement par l'excédent migratoire. Le solde naturel est quasi nul sur la période. Les territoires les plus dynamiques sont les communautés de communes Méditerranée Porte des Maures (+ 2,0 % en moyenne par an), Vallée du Gapeau (+ 0,9 %) et Pays Forcalquier et Montagne de Lure (+ 0,9 %). En raison de leur déficit migratoire, les communautés de communes du Briançonnais et de Rhône Lez Provence perdent respectivement 0,8 % et 0,3 % de population en moyenne annuelle.

La population des métropoles de la région croît de 0,4 % en moyenne par an (+ 0,6 % en France métropolitaine) soit un rythme d’évolution plus de deux fois plus faible que dans les métropoles de Rennes, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Montpellier (plus de 1 % par an). Le solde naturel contribue pour trois quarts à la hausse du fait d’une population relativement jeune dans les métropoles de la région et d’une attractivité limitée.

Comme au niveau national, les communautés d’agglomération à dominante urbaine ont le rythme d’évolution le plus faible parmi les EPCI urbains (+ 0,3 % en moyenne par an). La population s'accroît sous le seul effet des migrations dont l’excédent est deux fois plus faible que celui des communautés de communes.

La population des métropoles est globalement plus jeune que celle des autres EPCI, du fait notamment de la présence de grandes villes universitaires. Ainsi, 29 % des habitants des métropoles de la région ont moins de 25 ans (33 % dans l’ensemble des métropoles de France métropolitaine). Cette part est la plus faible dans les communautés de communes, en particulier dans le rural autonome (23 % de moins de 25 ans). Dans les EPCI ruraux autonomes, les personnes de 65 ans ou plus sont surreprésentées (28 % contre 22% dans les métropoles).

En lien avec la localisation des emplois, la part des cadres et professions intellectuelles supérieures ainsi que celle des diplômés de l’enseignement supérieur est plus importante dans les EPCI urbains. Ainsi, 16 % des actifs occupés des EPCI urbains sont cadres contre 11 % dans les EPCI ruraux. Cette part s’élève à 18 % dans les métropoles (26 % dans l’ensemble des métropoles de France métropolitaine). Par ailleurs, 30 % des personnes de 15 ans ou plus possèdent un diplôme de l’enseignement supérieur dans les EPCI urbains (25 % dans les EPCI ruraux). Cette part s’élève à 32 % dans les métropoles de la région et 40 % dans celles de France métropolitaine.

Les habitants des EPCI ruraux périurbains vivent plus souvent dans un ménage constitué d’un couple avec enfant (45 % contre 41 % pour l’ensemble des EPCI). L’installation en périphérie des grandes villes leur permet de bénéficier d’une proximité d’accès à l’emploi et aux services, ainsi que de logements plus grands. Les couples sans enfant sont nettement surreprésentés dans les communautés de communes du rural autonome. Dans les métropoles, les familles monoparentales sont plus présentes.

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, 13 % des résidences principales sont suroccupées, soit deux fois plus qu’en France de province (7 %), mais moins qu’en Île-de-France (21 %).

Dans la région comme ailleurs en France, la suroccupation des logements est un phénomène majoritairement urbain auxquel les métropoles sont particulièrement exposées. Dans les métropoles de Provence-Alpes-Côte d’Azur, 15 % des résidences principales sont sur-occupées (26 % en Île-de-France et 14% en France de province).

Dans l’ensemble des EPCI urbains de la région, 13 % des logements occupés comme résidences principales sont suroccupés (contre 9 % dans les EPCI urbains de France de province et 5 % dans les EPCI ruraux de la région). Les logements des EPCI urbains sont en effet plus petits : près d’une résidence principale sur quatre est composée de 1 ou 2 pièces (12 % en EPCI rural). Les appartements y sont aussi nettement plus fréquents : 60 % contre 23 % en EPCI rural.

En revanche, le parc de logements est potentiellement plus énergivore dans les EPCI ruraux en raison de la taille des logements et de leur ancienneté. Dans ces EPCI, les logements sont plus grands (37 % des résidences principales ont une surface supérieure à 100 m² contre 21 % dans les EPCI urbains). Il s’agit souvent de maisons de quatre pièces ou plus qui sont plus difficiles à chauffer.

Les logements des EPCI ruraux sont également plus anciens et donc potentiellement moins bien isolés : 22 % des résidences principales ont été construites avant 1946 (17 % dans les EPCI urbains). Par ailleurs, les résidences principales sont plus souvent chauffées au fioul et moins souvent au gaz de ville que dans les EPCI urbains (figure 4), ce qui rend leurs habitants plus sensibles à la hausse des prix de l’énergie tant que le prix du gaz est protégé. Les autres combustibles (bois, etc.) y sont également très utilisés.