Insee Flash Bretagne · Novembre 2022 · n° 88

En 2070, une population bretonne plus nombreuse et plus âgée

Si les tendances démographiques récentes se poursuivaient (pour comprendre), 3,6 millions d’habitants résideraient en Bretagne en 2070, soit 283 000 de plus qu’en 2018. Sur l’ensemble de cette période, la population aurait une croissance annuelle moyenne de 0,16 %, soit trois fois moins élevée qu’entre 2013 et 2018. Jusqu’en 2054, le taux de croissance ralentirait progressivement. Un palier serait alors atteint et le nombre d’habitants diminuerait ensuite légèrement jusqu’en 2070.

Selon ce scénario central, au niveau national, le nombre d’habitants commencerait à décroître à partir de 2044 et le rythme de croissance de la population entre 2018 et 2070 (0,01 %) serait plus faible que dans la région. Ainsi, sur l’ensemble de la période, la Bretagne se situerait au 4^e rang des régions de France métropolitaine en termes de taux de croissance de la population, derrière l’Occitanie, les Pays de la Loire et la Corse.

La croissance de la population bretonne reposerait uniquement sur le solde migratoire car le solde naturel contribuerait négativement à l’évolution de la population. Sur l’ensemble de la période, le déficit naturel se creuserait.

Plusieurs scénarios alternatifs au scénario central de projection sont envisagés : ils correspondent à une modification des hypothèses de fécondité, de mortalité ou de migration (figure 1). Selon le scénario dit de « population basse », si toutes les hypothèses défavorables à la croissance de la population se conjuguaient, la population de la Bretagne atteindrait 3,1 millions d’habitants en 2070. À l’inverse, selon le scénario dit de « population haute » qui combine des hypothèses favorables à la croissance démographique, 4,2 millions d’habitants résideraient dans la région à cet horizon.

Dans la région, comme en France métropolitaine, le vieillissement de la population s’amplifierait.

Le nombre de personnes âgées de 65 ans ou plus augmenterait de 476 000 à l’horizon 2070. À l’inverse, le nombre de jeunes de moins de 20 ans baisserait de 124 000, de même que le nombre d’habitants âgés de 20 à 64 ans (− 68 000). La population bretonne devrait donc vieillir sous l’effet conjugué de l’augmentation du nombre de personnes âgées et de la baisse de la population plus jeune. L’âge moyen des habitants passerait ainsi de 42,5 ans en 2018 à 49,0 ans en 2070.

Ces évolutions se traduisent par un profond changement de la structure de la population par âge (figure 2). Ainsi, selon le scénario central, un tiers des habitants seraient âgés de 65 ans ou plus en 2070, contre 22 % en 2018. La part des personnes âgées de 65 ans ou plus serait supérieure à celle du niveau national (29 %).

La croissance démographique de la région serait portée principalement par l’Ille-et-Vilaine (figure 3), qui gagnerait plus de 220 000 habitants entre 2018 et 2070. Sur l’ensemble de la période 2018-2070, l’Ille-et-Vilaine se positionnerait au 5^e rang des départements de France métropolitaine ayant la croissance la plus dynamique. Ce serait le seul département breton à garder un solde naturel positif jusqu’en 2050. Le solde migratoire resterait positif mais ralentirait jusqu’en 2070 ; les jeunes, dont les effectifs baisseraient, seraient en particulier moins nombreux à s’installer en Ille-et-Vilaine.

La population augmenterait légèrement dans le Morbihan, avec près de 70 000 habitants supplémentaires d’ici 2070. Elle resterait quasiment stable dans le Finistère (+ 1 000 habitants) et baisserait légèrement dans les Côtes-d’Armor (− 8 000 habitants). Dans ces trois départements, le solde migratoire serait plus élevé qu’en Ille-et-Vilaine. En revanche, le solde naturel se creuserait d’ici 2070, le nombre de décès dépassant toujours plus le nombre de naissances.

Le vieillissement de la population toucherait tous les départements bretons, mais à des degrés différents. En 2070, la part des personnes âgées de 65 ans ou plus atteindrait 39 % dans le Morbihan et 38 % dans les Côtes-d’Armor, contre 34 % dans le Finistère et 28 % en Ille-et-Vilaine.