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Insee Analyses Corse · Novembre 2022 · n° 43
Insee Analyses CorseProjections de population : 2070, un horizon vieillissant pour la Corse

Isabelle Tourtin-Battini, Antonin Bretel (Insee)

Si les tendances démographiques récentes se prolongeaient, la Corse compterait 371 000 habitants en 2070. En cinquante ans, l’évolution de la population ralentirait fortement et deviendrait même négative dès 2060, malgré un solde migratoire positif. En effet, le déficit naturel s’accroîtrait et freinerait l’essor démographique jusqu’à prendre le pas sur l’apport migratoire. Le vieillissement de la population insulaire s’accentuerait de façon plus marquée qu’en France métropolitaine. Ainsi, les seniors deviendraient deux fois plus nombreux que les jeunes sur l’île. Dans le même temps, seul un habitant sur deux serait en âge de travailler. Enfin, à l’horizon 2070, la pyramide des âges s’équilibrerait entre hommes et femmes du fait d’un allongement de l’espérance de vie plus important chez les hommes.

Anticiper les évolutions démographiques constitue un enjeu majeur pour les acteurs publics locaux afin notamment de planifier l’offre de services et l’adaptation des équipements aux besoins de la population.

Si les tendances démographiques récentes se prolongeaient et en l’absence de bouleversements majeurs (environnemental, sanitaire, institutionnel) 371 000 habitants peupleraient la Corse en 2070 (méthodologie).

Avec 32 400 personnes supplémentaires, la population insulaire augmenterait de 0,18 % en moyenne chaque année entre 2018 et 2070 tandis que la population métropolitaine serait stable.

Une croissance qui ralentit malgré l’attractivité du territoire

La Corse perdrait son leadership des régions les plus dynamiques démographiquement mais resterait tout de même sur le podium derrière l’Occitanie (+ 0,25 %) et les Pays de la Loire (+ 0,21 %) (figure 1).

Figure 1Évolution annuelle moyenne de la population entre 2018 et 2070

en %
Évolution annuelle moyenne de la population entre 2018 et 2070 (en %)
Code région Région Évolution annuelle moyenne entre 2018 et 2070
11 Île-de-France 0,01
24 Centre-Val de Loire -0,13
27 Bourgogne-Franche-Comté -0,29
28 Normandie -0,29
32 Hauts-de-France -0,2
44 Grand-Est -0,28
52 Pays de la Loire 0,21
53 Bretagne 0,16
75 Nouvelle-Aquitaine 0,13
76 Occitanie 0,25
84 Auvergne-Rhône-Alpes 0,15
93 Provence-Alpes-Côte d’Azur 0,05
94 Corse 0,18
  • Source : Insee, Omphale 2022, scénario central.

Figure 1Évolution annuelle moyenne de la population entre 2018 et 2070

  • Source : Insee, Omphale 2022, scénario central.

Entre 1998 et 2018, la population insulaire progressait de 1,3 % chaque année. À l’avenir, son évolution ralentirait fortement. La croissance s’établirait à 0,49 % en moyenne annuelle entre 2018 et 2030, puis à 0,18 % entre 2030 et 2050. Elle serait ensuite atone entre 2050 et 2060, puis négative pendant la décennie suivante. Cette inflexion concerne aussi d’autres régions métropolitaines. Seules la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie auraient une évolution positive sur les cinq décennies.

Au niveau national, la population baisserait légèrement dès 2050. Pourtant, si les tendances démographiques récentes se prolongeaient, la Corse resterait un territoire attractif. Dès lors, la croissance de la population continuerait d’être portée par l’arrivée de nouveaux habitants. Le contribuerait à + 0,72 % de l’évolution démographique entre 2018 et 2070, soit plus qu’en Nouvelle-Aquitaine (0,61 %), Bretagne et Occitanie (0,54 %) (figure 2).

Figure 2Contribution des soldes naturel et migratoire à la croissance de la population entre 2018 et 2070

(en %)
Contribution des soldes naturel et migratoire à la croissance de la population entre 2018 et 2070 ((en %))
Région Contribution du solde naturel Contribution du solde migratoire
Corse -0,54 0,72
Nouvelle-Aquitaine -0,48 0,61
Bretagne -0,38 0,54
Occitanie -0,29 0,54
Pays de la Loire -0,12 0,33
Provence-Alpes-Côte d’Azur -0,25 0,3
Auvergne-Rhône-Alpes -0,03 0,18
Centre-Val de Loire -0,28 0,15
Bourgogne-Franche-Comté -0,42 0,13
Normandie -0,35 0,06
Grand-Est -0,3 0,02
Hauts-de-France -0,03 -0,17
Île-de-France 0,49 -0,48
  • Source : Insee, Omphale 2022, scénario central.

Figure 2Contribution des soldes naturel et migratoire à la croissance de la population entre 2018 et 2070

  • Source : Insee, Omphale 2022, scénario central.

Le déficit naturel freinerait la croissance démographique

Avec les déplacements de population, les naissances et les décès constituent les trois composantes de l’évolution démographique du territoire. Depuis 2013, en Corse, le nombre de naissances est inférieur à celui des décès. Le a d’ores et déjà un impact négatif sur la variation de population. Cet effet continuerait de s’amplifier passant de – 0,25 % en moyenne annuelle entre 2018 et 2030 à – 0,74 % entre 2060 et 2070.

Sur cette dernière période, l’excédent des décès sur les naissances s’intensifierait et prendrait le pas sur l’apport migratoire (figure 3).

Figure 3Évolution des soldes naturel et migratoire Corse entre 2018 et 2070

Évolution des soldes naturel et migratoire Corse entre 2018 et 2070
Année Solde naturel Solde migratoire Naissances Décès
2018 -456 2 620 2 835 3 139
2019 -558 2 617 2 747 3 209
2020 -722 2 619 2 677 3 556
2021 -780 2 569 2 642 3 492
2022 -653 2 574 2 619 3 419
2023 -673 2 579 2 588 3 497
2024 -789 2 559 2 562 3 581
2025 -905 2 553 2 536 3 665
2026 -1 013 2 534 2 522 3 752
2027 -1 090 2 518 2 507 3 829
2028 -1 206 2 508 2 499 3 908
2029 -1 286 2 506 2 499 3 991
2030 -1 383 2 500 2 502 4 072
2031 -1 437 2 503 2 501 4 151
2032 -1 529 2 500 2 515 4 234
2033 -1 589 2 510 2 524 4 310
2034 -1 650 2 510 2 539 4 383
2035 -1 723 2 525 2 554 4 464
2036 -1 796 2 545 2 567 4 532
2037 -1 844 2 543 2 584 4 598
2038 -1 881 2 553 2 591 4 669
2039 -1 942 2 565 2 602 4 735
2040 -1 964 2 565 2 597 4 783
2041 -2 026 2 578 2 597 4 841
2042 -2 052 2 580 2 587 4 885
2043 -2 084 2 594 2 575 4 926
2044 -2 117 2 593 2 560 4 958
2045 -2 146 2 606 2 537 4 987
2046 -2 166 2 599 2 512 5 010
2047 -2 214 2 607 2 478 5 023
2048 -2 238 2 604 2 450 5 034
2049 -2 256 2 596 2 419 5 047
2050 -2 301 2 593 2 390 5 060
2051 -2 334 2 585 2 363 5 070
2052 -2 371 2 578 2 335 5 084
2053 -2 424 2 572 2 309 5 100
2054 -2 464 2 551 2 291 5 113
2055 -2 511 2 546 2 272 5 134
2056 -2 554 2 542 2 257 5 151
2057 -2 616 2 551 2 245 5 171
2058 -2 650 2 546 2 238 5 189
2059 -2 692 2 546 2 229 5 207
2060 -2 719 2 541 2 227 5 227
2061 -2 731 2 531 2 225 5 241
2062 -2 735 2 533 2 225 5 257
2063 -2 772 2 538 2 225 5 265
2064 -2 744 2 522 2 228 5 269
2065 -2 760 2 536 2 228 5 269
2066 -2 745 2 533 2 229 5 266
2067 -2 727 2 525 2 231 5 269
2068 -2 722 2 534 2 227 5 269
2069 -2 724 2 533 2 226 5 261
  • Source : Insee, Omphale 2022, scénario central.

Figure 3Évolution des soldes naturel et migratoire Corse entre 2018 et 2070

  • Source : Insee, Omphale 2022, scénario central.

La contribution négative du solde naturel à l’évolution de la population serait la plus forte en Corse (‑ 0,54 %) devant la Nouvelle-Aquitaine (‑ 0,48 %) et la Bourgogne-Franche-Comté (‑ 0,42 %).

L’Île-de-France, quant à elle, serait la seule région à enregistrer un solde naturel positif qui équilibrerait son déficit migratoire.

En effet, à l’horizon 2070, les décès liés aux âges avancés des générations du baby-boom, nées entre 1946 et 1974, augmenteraient fortement. En Corse, la mortalité passerait de 3 100 décès en 2018 à 5 300 en 2070.

Dans le même temps, la natalité continuerait de diminuer, de 2 800 à 2 200 naissances par an. Cette baisse découlerait de deux phénomènes. D’une part, les femmes en âge de procréer seraient moins nombreuses sur l’île. En 2070, elles représenteraient 33 % des femmes contre 42 % en 2018. D’autre part, l’ resterait en dessous de 1,5 enfant par femme et le renouvellement de la population ne serait toujours pas assuré.

Un vieillissement de la population très marqué

Le vieillissement de la population constitue une tendance lourde qui marquera les prochaines décennies. Cette situation, qui découle de l’arrivée aux grands âges de la génération du babyboom et de l’augmentation de l’espérance de vie, serait très marquée dans la région.

En 2018, 78 500 personnes de 65 ans ou plus résident sur l’île. Elles seraient 134 600 en 2070 et représenteraient alors 36 % de la population insulaire. À cette date, la Corse abriterait la population la plus âgée des régions métropolitaines devant la Nouvelle-Aquitaine (34 %) et la Bretagne (33 %).

En effet, cette proportion augmenterait bien plus en Corse (+ 13 points) qu’en moyenne nationale (+ 9 points) (figure 4). Ainsi, l’île sera rapidement confrontée à la nécessité de prendre en charge un nombre croissant de personnes âgées, notamment sur les problématiques de dépendance et de santé.

En outre, la population âgée de 75 ans et plus (quatrième âge), davantage concernée par des problèmes de perte d’autonomie et de santé, s’accroîtrait encore plus rapidement. En 2070, 87 000 personnes du quatrième âge habiteraient en Corse, soit 23 % de la population insulaire. Leur part augmenterait de 12 points en cinquante ans. L’île se positionnerait à nouveau en tête des régions devant Nouvelle-Aquitaine (21 %). Au niveau national, la proportion des 75 ans et plus doublerait, elle concernerait 18 % de l’ensemble de la population.

De même, le nombre de centenaires serait multiplié par 14 en Corse pour atteindre 2 000 personnes à l’horizon 2070. Bien que cette tranche d’âge ait la plus forte évolution, elle ne représenterait que 0,6 % de l’ensemble des habitants de l’île. Au niveau national, le nombre de centenaires serait multiplié par 10 (0,4 % de la population).

Figure 4Évolution des seniors dans les régions métropolitaines entre 2018 et 2070

Évolution des seniors dans les régions métropolitaines entre 2018 et 2070
Région Évolution 2018 à 2070 (%) Variation de la part des 65 ans et + (en points de %)
Auvergne-Rhône-Alpes 56,88 8,82
Bourgogne-Franche-Comté 23,21 9,82
Bretagne 64,88 11,43
Centre-Val de Loire 28,98 8,35
Corse 71,51 13,1
Grand-Est 33,60 10,8
Hauts-de-France 37,61 9,36
Île-de-France 50,54 7,34
Normandie 31,63 11,11
Nouvelle-Aquitaine 55,16 10,6
Occitanie 63,46 9,7
Pays de la Loire 67,12 10,12
Provence-Alpes-Côte d’Azur 40,35 8,44
  • Source : Insee, Omphale 2022, scénario central.

Figure 4Évolution des seniors dans les régions métropolitaines entre 2018 et 2070

  • Source : Insee, Omphale 2022, scénario central.

Deux fois plus de seniors que de jeunes

Avec le vieillissement de la population, le rapport entre le nombre de seniors (plus de 65 ans) et le nombre de jeunes (moins de 20 ans) s’accentuerait. En 2070, ils seraient 240 seniors pour 100 jeunes sur l’île, alors qu’ils étaient 110 pour 100 en 2018.

Au niveau national, ce ratio évoluerait encore plus fortement, mais resterait inférieur à celui de la région. En 2018 en France, les seniors sont moins nombreux que les jeunes (83 pour 100) mais la situation s’inverserait en 2070 avec 148 seniors pour 100 jeunes.

Le vieillissement de la population insulaire se traduit aussi sur l’âge moyen des habitants de l’île. Celui-ci passerait de 44 ans en 2018 à 52 ans en 2070 pour 41 ans à 47 ans au niveau national.

Au-delà de la hausse de la population âgée, l’augmentation du ratio seniors / jeunes et de l’âge moyen tient aussi à la baisse du nombre de jeunes.

Dans cinquante ans, la Corse compterait 56 900 jeunes de moins de 20 ans, soit 15 % de la population insulaire et la part la plus faible des régions. À l’inverse, les jeunes seraient les plus présents en Île-de-France (23 %).

Le recul de la part des jeunes concernerait l’ensemble des régions métropolitaines, mais c’est sur l’île qu’il serait le plus important (– 5 points), conséquence d’une natalité en berne. Dans ce mouvement, la région serait suivie de près par la Bretagne, la Normandie, les Hauts-de-France et les Pays-de-la-Loire, alors que la part des jeunes baisserait le moins en Île-de-France (– 3 points).

Moins d’un habitant sur deux en âge de travailler

En Corse, les personnes en âge de travailler (de 20 à 64 ans) seraient moins nombreuses en 2070, au nombre de 179 500 pour 190 150 en 2018 (figure 5). Elles représenteraient alors 48 % de la population, soit 8 points de moins qu’en 2018.

Dans l’Hexagone, seules quatre régions garderaient une part de la population active au-dessus des 50 % : le Grand-Est, l’Île-de-France, les Hauts-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes.

En Corse, la tendance baissière serait toutefois ralentie par les flux migratoires. Ces derniers compenseraient en partie le vieillissement de la population. En effet 63 % des arrivées auraient, comme en 2018, entre 20-64 ans, une part supérieure à leur proportion dans la population.

L’impact sur la population active est toutefois plus difficile à estimer. Il dépend notamment des taux d’activité et, en particulier, de celui des femmes en Corse qui pourrait continuer de progresser pour avoisiner le niveau national. Il est aussi lié au taux d’activité des 50-65 ans qui pourrait augmenter avec le relèvement des âges de départ à la retraite.

Figure 5Structure par âge de la population entre 2018 et 2070

Structure par âge de la population entre 2018 et 2070
Population totale 2018 Population totale 2070
Corse France métropolitaine Corse France métropolitaine
nombre % % nombre % %
Moins de 20 ans 69 929 21 24 56 856 15 20
De 20 à 64 ans 190 153 56 56 179 510 48 51
65 ans et plus 78 478 23 20 134 598 36 29
Dont 75 ans et plus 37 603 11 9 86 938 23 18
Ensemble 338 560 100 100 370 964 100 100
  • Source : Insee, Omphale 2022, scénario central.

Une pyramide des âges qui se transforme

Ces mouvements croisés du nombre de seniors, du nombre de jeunes et d’adultes en âge de travailler transformeraient la pyramide des âges. Celle-ci continuerait de se rétrécir à la base et de s’élargir au sommet (figure 6).

En 2070, elle serait plus équilibrée entre hommes et femmes. Dans cinquante ans, les femmes représenteraient 50,4 % de la population insulaire, soit un point de moins qu’en 2018.

Ce rééquilibrage découlerait surtout dela répartition de la population aux âges de forte mortalité. Sur l’ensemble de la population des seniors (65 ans et plus), les femmes resteraient majoritaires, mais les hommes gagneraient du terrain. En particulier, la part des femmes parmi les 85 ans ou plus diminuerait de 62 % à 54 % en 2070. De même, leur représentativité parmi les centenaires baisserait de 75 % à 58 %.

Au niveau national, la pyramide des âges tend aussi vers un équilibre entre les genres. En effet, l’écart des entre les hommes et les femmes continuerait de se réduire. En Corse, l’espérance de vie serait de 87,6 ans pour les hommes et de 89,2 pour les femmes en 2070. Les hommes gagneraient ainsi 7,5 ans d’espérance de vie contre 3,8 pour les femmes. On retrouve cette tendance au niveau national où la longévité serait respectivement de 86,7 ans pour les hommes et 88,8 ans pour les femmes.

Malgré une augmentation plus forte au niveau national, respectivement + 7,7 ans et + 4,1 ans par rapport à 2018, l’espérance de vie resterait plus élevée sur l’île.

Figure 6Pyramides des âges en 2018 et 2070

Pyramides des âges en 2018 et 2070
Âge Hommes 2018 Femmes 2018 Hommes 2070 Femmes 2070
0 1 476 1 555 1 281 1 216
1 1 737 1 631 1 315 1 233
2 1 665 1 642 1 325 1 241
3 1 758 1 683 1 331 1 257
4 1 803 1 672 1 339 1 272
5 1 879 1 696 1 357 1 289
6 1 906 1 752 1 388 1 298
7 1 976 1 844 1 404 1 325
8 1 925 1 761 1 415 1 349
9 1 996 1 834 1 441 1 387
10 1 892 1 677 1 469 1 403
11 1 903 1 780 1 486 1 418
12 1 673 1 635 1 528 1 447
13 1 818 1 730 1 563 1 480
14 1 859 1 746 1 575 1 503
15 1 764 1 703 1 602 1 524
16 1 910 1 649 1 627 1 537
17 1 874 1 664 1 665 1 531
18 1 697 1 476 1 620 1 401
19 1 708 1 580 1 615 1 399
20 1 539 1 411 1 626 1 410
21 1 596 1 467 1 616 1 387
22 1 540 1 480 1 601 1 412
23 1 587 1 548 1 624 1 469
24 1 529 1 581 1 627 1 500
25 1 684 1 763 1 643 1 535
26 1 715 1 701 1 658 1 554
27 1 810 1 867 1 669 1 573
28 1 815 1 907 1 693 1 601
29 1 927 1 961 1 724 1 629
30 1 900 2 094 1 734 1 651
31 1 938 2 091 1 744 1 683
32 1 884 2 235 1 769 1 703
33 1 925 2 238 1 766 1 744
34 1 970 2 251 1 780 1 745
35 2 224 2 301 1 813 1 767
36 2 205 2 353 1 836 1 777
37 2 166 2 300 1 874 1 812
38 2 066 2 312 1 900 1 828
39 2 085 2 197 1 915 1 836
40 2 037 2 170 1 926 1 856
41 2 024 2 172 1 941 1 875
42 2 066 2 154 1 935 1 902
43 2 310 2 284 1 963 1 919
44 2 374 2 478 1 999 1 937
45 2 430 2 520 2 018 1 959
46 2 395 2 405 2 049 1 986
47 2 354 2 426 2 060 2 022
48 2 456 2 435 2 079 2 056
49 2 396 2 405 2 141 2 136
50 2 229 2 345 2 207 2 205
51 2 451 2 411 2 238 2 238
52 2 402 2 541 2 287 2 313
53 2 241 2 444 2 367 2 372
54 2 367 2 420 2 397 2 391
55 2 212 2 383 2 450 2 445
56 2 223 2 268 2 471 2 446
57 2 136 2 204 2 508 2 448
58 2 151 2 302 2 481 2 468
59 2 186 2 102 2 559 2 529
60 2 019 2 123 2 503 2 474
61 2 170 2 270 2 534 2 504
62 2 106 2 189 2 477 2 436
63 2 151 2 305 2 504 2 498
64 2 105 2 243 2 363 2 410
65 2 230 2 234 2 406 2 446
66 2 117 2 356 2 396 2 439
67 2 384 2 284 2 377 2 429
68 2 247 2 394 2 448 2 437
69 2 124 2 248 2 479 2 477
70 2 090 2 238 2 354 2 399
71 1 968 2 160 2 331 2 431
72 1 436 1 749 2 227 2 321
73 1 514 1 821 2 268 2 386
74 1 540 1 741 2 233 2 376
75 1 610 1 746 2 195 2 342
76 1 309 1 527 2 165 2 337
77 1 316 1 507 2 243 2 483
78 1 390 1 583 2 267 2 446
79 1 247 1 496 2 312 2 529
80 1 162 1 338 2 267 2 518
81 1 026 1 354 2 273 2 520
82 965 1 177 2 206 2 530
83 884 1 277 2 182 2 476
84 813 1 147 2 076 2 475
85 732 1 138 2 008 2 366
86 631 995 1 905 2 290
87 602 956 1 959 2 266
88 460 820 1 808 2 183
89 361 702 1 648 2 021
90 315 634 1 414 1 793
91 235 565 1 268 1 561
92 185 412 1 107 1 386
93 131 408 927 1 188
94 102 320 806 1 031
95 86 234 691 908
96 68 220 574 823
97 50 151 463 669
98 18 54 352 512
  • Source : Insee, Omphale 2022, scénario central.

Figure 6Pyramides des âges en 2018 et 2070

  • Source : Insee, Omphale 2022, scénario central.

Encadré 1 – Le modèle Omphale et les scénarios démographiques

Les projections régionales 2018-2070 représentent une déclinaison locale des projections pour la France entière diffusée par l’Insee en novembre 2021 (Pour en savoir plus). Le modèle Omphale permet de réaliser des projections infranationales en projetant d’année en année les pyramides des âges des différents territoires. L’évolution de la population par sexe et âge repose sur des hypothèses d’évolution de trois composantes : la fécondité, la mortalité et les migrations (flux internes à la France et solde migratoire avec l’étranger) . Ces hypothèses sont appliquées aux quotients observés initialement sur la zone d’intérêt. Le point de départ des projections est le recensement de la population 2018 (figure 7).

Figure 7Valeur des différents scénarios pour la population en Corse en 2070

Valeur des différents scénarios pour la population en Corse en 2070
Situation au 1er janvier 2018 2070
Hypothèse centrale Hypothèse population haute Hypothèse population basse Hypothèse population jeune Hypothèse population âgée
Population 338 560 370 964 418 306 327 018 386 076 358 683
Indice conjoncturel de fécondité 1,5 1,4 1,6 1,3 1,6 1,3
Espérance de vie à la naissance des femmes 85,4 89,2 91,5 83,3 86,3 91,5
Espérance de vie à la naissance des hommes 80,1 87,6 90,2 84,5 84,5 90,2
Valeur du solde migratoire 2 620 2 533 2 995 2 116 2 881 2 222
  • Source : Insee, Omphale 2022, scénario central.

Le scénario central présenté dans cette étude décline localement les évolutions nationales basées sur l’observation du passé récent (hors pandémie de Covid-19) : un solde migratoire avec l’étranger de + 70 000 personnes par an à compter de 2021, une fécondité stable à partir de 2023 et des gains d’espérance de vie.

Les autres scénarios se conçoivent comme des modulations appliquées aux dernières tendances observées, en modifiant l’hypothèse d’évolution d’une ou de plusieurs composantes. Dans tous les scénarios, les quotients communaux d’émigration observés lors du recensement de la population 2018 sont supposés constant dans le temps pour estimer le solde migratoire interne. Les projections ne doivent pas âtre assimilées à des prévisions : s’il est impossible de prédire comment évolueront exactement les différentes composantes démographiques dans le futur, il est possible, en se fondant sur des hypothèses, d’en déduire comment la population évoluerait. Des projections locales complémentaires, comme des projections d’actifs, ou de ménages, sont actuellement en cours d’actualisation.

Le scénario « population basse » repose sur des hypothèses basses de fécondité et de migrations avec l’étranger (+ 20 000 par an) ainsi qu’un gain moins élevé d’espérance de vie.

Le scénario « population haute » combine des hypothèses hautes de fécondité et de migrations avec l’étranger (+ 120 000 par an) avec un gain d’espérance de vie élevé.

Le scénario « population jeune » combine les hypothèses hautes de fécondité et de migration avec l’étranger à l’hypothèse basse d’espérance de vie.

Le scénario « population âgée » combine les hypothèses basses de fécondité et de migrations avec l’étranger à l’hypothèse haute d’espérance de vie.

Les populations locales projetées sont calées sur les projections nationales.

Encadré 2 – La prise en compte de la crise sanitaire liée à la Covid-19

Le point de départ des projections est la population locale 2018 telle que mesurée par le recensement de la population. La crise sanitaire liée à la Covid-19 ayant fortement impacté les composantes démographiques en 2020 et 2021, divers aménagements et vérifications ont été pris pour s’assurer de la pertinence des projections dans ce contexte :

  • tous les indicateurs démographiques habituellement calculés sur 5 ans l’ont été sur une fenêtre plus réduite (2017-2019), pour éviter que la crise sanitaire ne viennent biaiser le niveau standard local de la mortalité ou de la fécondité ;
  • des contrôles ont été mis en place pour s’assurer que les écarts faibles entre la modélisation de la mortalité dans Omphale et la réalité locale n’impactait que marginalement les projections de population départementales à moyen-terme. À l’horizon 2050, les écarts de population générés étaient de l’ordre de 0,1 %, très largement inférieurs aux différences qui existent entre les scénarios standards. Ce faible impact est principalement dû au fait que les populations les plus touchées par la surmortalité étaient âgées, donc peu susceptibles d’avoir des enfants dans les prochaines années, peu mobiles géographiquement, et avec des probabilités élevées de décéder d’ici 2050.
Publication rédigée par :Isabelle Tourtin-Battini, Antonin Bretel (Insee)

Définitions

Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de l’année.

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès au cours de l’année.

L’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) mesure le nombre d’enfants qu’aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés l’année considérée à chaque âge demeuraient inchangés. C’est un indicateur synthétique de la fécondité d’une année.

L’espérance de vie à la naissance représente la durée de vie moyenne d’une génération fictive soumise aux conditions de mortalité par âge d’une année. C’est un indicateur synthétique de la mortalité d’une année considérée.

Pour en savoir plus

Cazaubiel A., Guendouz A. E., « D’ici 2070, un tiers des régions perdraient des habitants », Insee première n° 1930, novembre 2022.

Outils pédagogiques sur les projections de population.