Insee Analyses Grand Est · Novembre 2022 · n° 150

Le 3ᵉ régiment d’hélicoptères de combat d’Étain dans la Meuse a une influence économique sur près de 1 500 personnes

Deux bases aériennes et 24 régiments de l’armée de terre sont implantés dans le Grand Est. Parmi ces régiments, le 3^e régiment d’hélicoptères de combat ( 3^e RHC) est situé à Étain au cœur de la Meuse.

En 2021, le 3^e RHC emploie 774 personnes sur son site : 739 militaires et 35 civils. Par ailleurs, 165 réservistes sont présents ponctuellement pour des formations ou de courtes missions. Le personnel est très majoritairement masculin (86,8 %), aussi bien parmi les militaires que parmi les civils.

Les militaires sont nettement plus jeunes que les salariés civils puisque la moitié d’entre eux ont 30 ans ou moins, avec une moyenne d’âge de 31,5 ans alors que la moitié des civils ont 48 ans ou plus, avec une moyenne d’âge de 45,4 ans.

Ils sont également plus qualifiés et plus diplômés : 67,2 % des militaires ont au minimum le baccalauréat contre 40,0 % des civils. Ils occupent des emplois spécialisés et techniques. Près d’un militaire sur deux est sous-officier (catégorie B), un sur trois est militaire de rang (catégorie C) et un sur cinq est officier (catégorie A).

Le territoire d’inscription du régiment (Pour comprendre) regroupe 63 communes situées majoritairement dans la Meuse et dans une moindre mesure en Meurthe-et-Moselle (figure 1).

Parmi les 774 militaires et civils travaillant à la caserne, 536 résident dans ce territoire.

Les militaires, plus jeunes que les civils, sont plus souvent des personnes seules (54,4 %) et 36,0 % sont parents d’au moins un enfant. Ainsi, les conjoints et les enfants de ces salariés ne représentent que 567 personnes d’où, au total, 1 103 personnes sous l’influence du régiment au sein du territoire. C’est l’effet direct (figure 2).

Parmi ces personnes, 51,5 % résident à Étain, et 10,1 % à Verdun. Dans les petites communes environnantes, la part de la population sous influence directe du régiment peut être conséquente, en raison de leur taille. À Étain, la population sous influence directe du régiment correspond à 16,0 % de la population de la commune.

Dans les communes d’Eix, Warcq, Rouvres-en-Woëvre où résident moins de 600 habitants, cette population représente de 5 à 8 % de la population communale (figure 1).

Les commandes de l’armée étant essentiellement contractées sous forme de marchés publics nationaux, l’emploi indirect lié à la présence d’un site militaire est généralement faible. En moyenne, entre 2019 et 2021, le 3^e RHC a passé pour 1,2 million d’euros de commandes. Une partie de ces commandes passe par des centrales d’achat. L’Union de Groupement des Achats Publics par exemple centralise 15 % du montant. Le reste de cette somme est dépensé auprès d’établissements situés sur l’ensemble du territoire national.

Une centaine d’entre eux sont situés dans le Grand Est et répondent aux besoins du régiment à hauteur de 40 % du montant. Il s’agit essentiellement de travaux d’entretien des espaces verts, de blanchisserie, de nettoyage, et de recyclage des déchets.

Dans le territoire d’inscription, 10 % du montant global est dépensé auprès d’établissements localisés à Verdun. Ce sont essentiellement des enseignes de la grande distribution et des établissements spécialisés en informatique.

L’ensemble de ces commandes régionales sont à l’origine de l’équivalent de dix emplois dans la région et de deux emplois sur le territoire d’inscription. C’est l’effet indirect (figure 2).

La consommation quotidienne locale des personnes travaillant directement ou indirectement dans le régiment et celle de leurs familles génère à son tour des emplois. C’est l’effet induit.

Ainsi sur le territoire, l’équivalent de 140 emplois dans les commerces et services sont induits par la présence du 3^e RHC. Près de la moitié d’entre eux (47,2 %) se localisent sur trois communes : Étain, Verdun et Jarny.

En tenant compte des familles de ces salariés, ce sont 361 personnes dont des revenus proviennent de l’effet induit.

Le territoire d’inscription comprend 52 500 habitants. Il est à cheval sur la zone d’emploi de Verdun et celle de Metz.

Au total, l’influence économique du régiment sur son territoire est de 916 emplois et concerne une population de 1 468 personnes (figure 2). Au sein de ce territoire, 45,6 % de la population liée au régiment réside à Étain, 12,2 % dans la commune de Verdun (figure 3). Du fait de leur taille très différente, l’incidence n’est pas du tout la même sur ces deux communes : à Étain, les emplois liés au régiment représentent 53,0 % de l’emploi salarié, à Verdun 0,3 %. En dehors de Verdun, dans les communes où résident les salariés liés au régiment, ils représentent en moyenne 10,0 % de l’emploi salarié.

Le 3^e RHC est le deuxième employeur de la zone, après le Centre hospitalier Verdun Saint-Mihiel, et avant la communauté d’agglomération du Grand Verdun. Il est donc aussi le deuxième pourvoyeur d’emploi public.

Cette orientation de l’emploi du territoire vers le public, et plus généralement dans le domaine des services, est présente dès les années 1970. Dès 1975, les emplois sont largement majoritaires dans le secteur tertiaire alors que cette part est plus faible au niveau régional (65,7 % des emplois contre 47,3 %). Cette tendance n’a fait que s’accentuer au fil des années et de la désindustrialisation. En 2019, 83,1 % des emplois sont des emplois de services contre 75,2 % dans le Grand Est. Ainsi, la part des emplois d’employés de la fonction publique est plus élevée que la moyenne régionale (19,5 % contre 12,3 %).

Le territoire d’inscription compte 24 100 actifs soit 0,9 % de la population active régionale. 85,3 % d’entre eux sont en emploi, c’est 1,4 point de moins que dans la région. La part des jeunes de 15 à 24 ans parmi les salariés est supérieure de 2,9 points à celle de la région (12,6 % contre 9,7 %) et leur taux d’emploi est bien supérieur à celui du niveau régional (39,0 % contre 31,2 %). Le niveau de diplôme explique en partie cette particularité. Parmi les moins de 35 ans, 26,1 % ont au plus un CAP-BEP contre 21,3 % des jeunes actifs du Grand Est : des études plus courtes les amènent à occuper un emploi plus tôt.

Le niveau de qualification des jeunes militaires du 3^e RHC contraste avec celui des jeunes actifs du territoire d’inscription. En effet, 69,7 % des militaires de moins de 35 ans du 3^e RHC sont au minimum bacheliers contre 60,4 % des jeunes actifs du territoire d’inscription (figure 4).

De façon générale, les actifs du territoire d’inscription sont moins diplômés que ceux de la région : seuls 28,5 % des actifs du territoire d’inscription sont diplômés du supérieur contre 35,4 % dans la région.

Le territoire ou zone d’inscription comprend 63 communes (Étain et des communes dans ses alentours). Au sein de ce territoire, au moins 1 % de la population est sous l’influence économique du 3^e RHC (mis à part quelques communes enclavées dans la zone et qui permettent d’en assurer la continuité géographique).

L’influence du régiment ne se limite pas à cette zone. Au niveau de la région Grand Est, ce sont 2 197 personnes (salariés et familles) qui sont concernées par la présence du 3^e RHC. La zone d’inscription regroupe les deux tiers de la population totale concernée par le régiment.