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Insee Analyses Guyane · Novembre 2022 · n° 61
Insee Analyses GuyaneEn Guyane, six entreprises créées en 2014 sur dix sont pérennes

Ali Benhaddouche (Insee)

Six entreprises créées en 2014 sur dix sont encore actives cinq ans après leur naissance, soit un taux comparable à celui de la France métropolitaine. Le statut de l’entreprise et l’expérience du créateur sont des facteurs très importants pour la pérennité de l’entreprise. Celles qui se sont davantage développées que les autres, les entreprises « dynamiques », représentent une entreprise pérenne sur cinq. Bénéficier d’un appui à la création augmente les chances de faire prospérer son entreprise. La croissance des jeunes entreprises augmente avec les moyens financiers engagés à leur création, mais aussi avec ceux investis par la suite. Les secteurs des transports et des activités de services administratifs et de soutien sont les plus propices à leur essor. Le développement de ces entreprises dynamiques ont généré une croissance de l’emploi salarié de 34 %.

Insee Analyses Guyane
No 61
Paru le :Paru le15/11/2022

La pérennité à cinq ans des entreprises est comparable au niveau national

Cinq ans après leur création, 62,0 % des entreprises (hors auto-entreprises) créées en 2014 en Guyane sont toujours en activité. La pérennité des entreprises est relativement stable par rapport aux entreprises créées en 2010 (– 1,5 point), en lien avec un ralentissement de la croissance en volume sur la période 2014-2019 (+ 0,5 % en moyenne annuelle). La progression de l’emploi relativement atone n’amorce un redressement qu’à partir de 2018, à l’image des créations d’entreprises.

Les entreprises guyanaises créées en 2014 poursuivent leur activité cinq ans après leur création aussi souvent qu’au niveau national. L’écart est en faveur du niveau national pour la génération précédente (3,5 points). Sur les quatre premières années d’activité, les entreprises guyanaises connaissent une phase de fragilité plus importante que leurs homologues françaises (deux points), mais leur résistance s’accroît dans la durée (figure 1). Le taux de pérennité à cinq ans de la région figure dans la médiane des régions françaises. Pour autant, la Guyane fait preuve d’un fort dynamisme entreprenarial. Elle est classée seconde parmi les régions les plus créatrices d’entreprise (3,4 % du stock d’entreprises) (figure 2).

Figure 1Taux de pérennité des entreprises crées en 2010 et 2014

en %
Taux de pérennité des entreprises crées en 2010 et 2014 (en %) - Lecture : en Guyane, 62 % des entreprises créées en 2014 sont encore actives après cinq ans. Elles étaient 89,4 % encore actives après un an, 80,7 % après deux ans, 72,9 % après trois ans et 65,3 % après quatre ans.
France 2010 Guyane 2010 France 2014 Guyane 2014
1 an 91,1 91,2 91,5 89,4
2 ans 81,1 81,1 83,1 80,7
3 ans 71,8 73,9 75,2 72,9
4 ans 64,6 65,3 67,7 65,3
5 ans 60,4 63,5 62,5 62,0
  • Lecture : en Guyane, 62 % des entreprises créées en 2014 sont encore actives après cinq ans. Elles étaient 89,4 % encore actives après un an, 80,7 % après deux ans, 72,9 % après trois ans et 65,3 % après quatre ans.
  • Champ : entreprises du secteur marchand non agricole créées au premier semestre de l’année de référence, hors micro-entrepreneurs (auto-entrepreneurs avant déc. 2014).
  • Source : Insee, enquêtes Sine 2010 et 2014 – vague 3.

Figure 1Taux de pérennité des entreprises crées en 2010 et 2014

  • Lecture : en Guyane, 62 % des entreprises créées en 2014 sont encore actives après cinq ans. Elles étaient 89,4 % encore actives après un an, 80,7 % après deux ans, 72,9 % après trois ans et 65,3 % après quatre ans.
  • Champ : entreprises du secteur marchand non agricole créées au premier semestre de l’année de référence, hors micro-entrepreneurs (auto-entrepreneurs avant déc. 2014).
  • Source : Insee, enquêtes Sine 2010 et 2014 – vague 3.

Figure 2Taux de création et de pérennité dans les régions

en %
Taux de création et de pérennité dans les régions (en %)
Région Taux de création Taux de survie à 5 ans
France entière 2,8 62,5
Guadeloupe 2,5 64,5
Martinique 2,5 72,8
Guyane 3,8 62,0
Réunion 3,9 58,1
Île-de-France 3,0 60,5
Centre-Val de Loire 2,7 61,2
Bourgogne-Franche-Comté 2,2 69,3
Normandie 2,6 62,3
Hauts-de-France 3,0 59,0
Grand Est 2,7 61,4
Pays de la Loire 2,5 65,6
Bretagne 2,4 67,7
Nouvelle-Aquitaine 2,8 64,8
Occitanie 2,8 61,3
Auvergne-Rhône-Alpes 2,9 66,7
Provence-Alpes-Côte d'Azur 2,9 62,1
Corse 2,8 63,6
  • Champ : entreprises du secteur marchand non agricole créées au premier semestre de l’année de référence, hors micro-entrepreneurs (auto-entrepreneurs avant déc. 2014).
  • Source : Insee, Sine 2014 vague 3.

Figure 2Taux de création et de pérennité dans les régions

  • Champ : entreprises du secteur marchand non agricole créées au premier semestre de l’année de référence, hors micro-entrepreneurs (auto-entrepreneurs avant déc. 2014).
  • Source : Insee, Sine 2014 vague 3.

Le statut de l’entreprise et l’expérience du créateur sont facteurs de réussite

La pérennité d’une entreprise est largement influencée par les conditions de sa création et son statut juridique. Ainsi, 86 % des sociétés (qui représentent la moitié des créations) survivent après cinq ans, contre seulement 43 % des entreprises individuelles. Elles cumulent en effet plusieurs facteurs favorables à une meilleure pérennité : elles démarrent avec davantage de moyens financiers et humains et leur statut, jugé plus solide, leur facilite l’accès aux financements. Pour s’inscrire dans la durée, l’expérience du créateur est un facteur de réussite. Le taux de survie pour les entreprises créées par des entrepreneurs expérimentés (plus de trois ans) atteint ainsi 65 % contre 53 % pour les moins expérimentés (moins de trois ans). En revanche, l’âge du créateur ne semble pas être un gage de pérennité. L’ampleur du projet à son démarrage ne garantit pas non plus la poursuite de l’activité au-delà des 5 premières années sauf pour les très gros projets (au-delà de 160 000 euros) où le taux de pérennité atteint 86 %.

Près de quatre entreprises pérennes sur dix sont devenus dynamiques

Parmi les entreprises pérennes, celles qui se sont davantage développées que les autres au cours des premières années de leur existence, en matière de chiffre d’affaires ou d’emploi, sont considérées « dynamiques ». En Guyane, quatre entreprises pérennes sur dix peuvent être classées dans cette catégorie (méthodologie). Leur croissance dépend de l’objectif et du profil du créateur, et surtout des moyens financiers investis. Certains de ces facteurs agissent dès le montage du projet, d’autres interviennent plus tard.

Parmi les principales motivations évoquées par les porteurs de projets, assurer son propre emploi constitue l’objectif le plus fréquent pour six créateurs sur dix. Les autres créateurs visent davantage le développement d’un projet au travers d’emplois ou d’investissements et dans ce cas, leur entreprise a 1,4 fois plus de chances d’entrer dans la catégorie des dynamiques.

Le choix du secteur d’activité est capital dans la réussite d’un projet. Les secteurs où la part de dynamiques sont les plus élevées sont ceux où la concurrence entre les entreprises pérennes semble moins forte : les transports (69 %) et les activités de services administratifs et de soutien (55 %) (figure 3).

Si quatre entreprises pérennes sur dix ont trouvé les ressources nécessaires à leur développement, pour la grande majorité, les premières années d’activité ont surtout servi à installer l’activité pour assurer leur pérennité. Parmi les créateurs pérennes qui souhaitaient voir leur entreprise se développer, une large part n’a pas encore atteint cet objectif. Globalement, un peu plus de six entreprises pérennes sur 10 font état de difficultés pour développer leur entreprise. Les obstacles cités renvoient plus fréquemment à des problèmes financiers que des questions commerciales.

Figure 3Part des entreprises florissantes selon le secteur en Martinique

en %
Part des entreprises florissantes selon le secteur en Martinique (en %)
Secteur d’activité Part de florissantes Poids du secteur
Industrie 47,1 10,2
Construction 34,8 27,4
Commerce, réparation d’automobiles et de motocycles 43,5 13,8
Transports et entreposage 68,8 4,8
Hébergement et restauration 30,8 7,8
Information et communication 14,3 2,1
Banques et assurances 66,7 0,9
Immobilier ns 0,9
Activités spécialisées, scientifiques et techniques, administratives et de soutien 47,7 19,5
Administration, enseignement, santé et action sociale 17,4 6,9
Autres services 36,8 5,7
Ensemble 39,5 100,0
  • ns = non significatif.
  • Champ : entreprises du secteur marchand non agricole créées au premier semestre de l’année de référence, hors micro-entrepreneurs (auto-entrepreneurs avant déc. 2014).
  • Source : Insee, Sine 2014 vague 3.

Figure 3Part des entreprises florissantes selon le secteur en Martinique

  • ns = non significatif.
  • Champ : entreprises du secteur marchand non agricole créées au premier semestre de l’année de référence, hors micro-entrepreneurs (auto-entrepreneurs avant déc. 2014).
  • Source : Insee, Sine 2014 vague 3.

L’entourage influence la réussite d’un projet d’entreprise

Baigner dans un entourage entrepreneurial favorise à la fois la création, la pérennité et le développement de son entreprise. Trois-quart des entreprises dynamiques connaissent un entrepreneur contre deux tiers pour les entreprises pérennes qui ne bénéficient pas d’un tel entourage.

Les entreprises qui bénéficient d’un appui à la mise en place de leur projet amorcent mieux leur décollage. Les liens tissés avec d’autres entreprises permettent d’avoir un réseau de fournisseurs, un fond de clientèle et de bénéficier d’une notoriété rapidement. Près d’un tiers des entrepreneurs dynamiques ont bénéficié de l’aide d’une personne de l’entourage professionnel (clients, fournisseurs, ancien employeur), ou d’un spécialiste du domaine (avocat, conseil juridique, fiscal, expert-comptable…) alors qu’ils ne représentent que le quart des autres chefs d’entreprises pérennes.

Investir pour se développer

L’avenir de l’entreprise passe par son développement et dépend fortement des moyens engagés dans les trois premières années pour ajuster les capacités productives à la demande. Près de 60 % des « dynamiques » investissent en cinq ans au moins 15 000 €, contre 40 % des autres entreprises encore en activité en 2019. Ces capacités à investir et à embaucher sont fortement liées à la propension de l’entreprise à générer des bénéfices durant les premières années d’activité, pour en réinvestir une partie ou pour convaincre les créanciers de la rentabilité du projet. La capacité des entreprises « dynamiques » à investir se traduit également par une progression de leur chiffre d’affaires. Parmi elles, deux entreprises sur cinq réalisent un chiffre d’affaires de 150 000 € ou plus contre une sur quatre pour les autres (figure 4).

Figure 4Répartition des entreprises dynamiques selon leur développement et le montant de leurs investissements

en %
Répartition des entreprises dynamiques selon leur développement et le montant de leurs investissements (en %)
Part des dynamiques Autres
moins de 1 500 € 31,4 68,6
de 1 500 € à < 3 000 € 29,7 70,3
de 3 000 € à < 7 500 € 48,1 51,9
de 7 500 € à < 15 000 € 40,6 59,4
de 15 000 € à < 30 000 € 48,1 51,9
de 30 000 € à < 75 000 € 44,2 55,8
75 000 € et plus 41,7 58,3
  • Champ : entreprises dynamiques ayant réalisé des investissements.
  • Source : Insee, Sine 2014 vague 3.

Figure 4Répartition des entreprises dynamiques selon leur développement et le montant de leurs investissements

  • Champ : entreprises dynamiques ayant réalisé des investissements.
  • Source : Insee, Sine 2014 vague 3.

Après cinq ans, l’emploi salarié progresse de 34 %

Fin 2019, les entreprises créées au premier semestre 2014 rassemblent environ 1 % de l’emploi privé total régional. La pérennité des entreprises de la région a un effet direct sur le niveau de l’emploi. Au premier semestre 2014, au démarrage de leur activité, les entreprises emploient un peu plus de 400 salariés (et dirigeants salariés). Cinq ans plus tard, les entreprises toujours en activité comptent près de 560 salariés. La hausse de l’emploi salarié généré par les entreprises dynamiques l’emporte ainsi sur la baisse de l’emploi salarié induite par les cessations d’activité : les entreprises dynamiques ont créé près de 200 emplois; les cessations d’entreprises en ont détruit une cinquantaine (figure 5).

Sur leurs cinq premières années de vie de ces jeunes entreprises, l’emploi augmente significativement dans les secteurs où la pérennité des entreprises est la plus forte : construction de bâtiments non résidentiels, la construction d’autres ouvrage de génie civil et les travaux de finition, les autres transports routiers de voyageurs (excursions en autocars, circuits touristiques en car). Toutefois, c’est dans la construction, où le nombre d’entreprises créées est particulièrement élevé (plus d’une entreprise créée sur cinq), que les créations d’emplois salariés sont les plus nombreuses : ce secteur concentre près d’un tiers de l’emploi salarié créé dans l’ensemble des entreprises pérennes. Tous secteurs confondus, la totalité des embauches a été réalisée sur les trois premières années (55 %).

Figure 5Evolution de l'emploi salarié sur cinq ans des entreprises créées en 2014 en Martinique

Evolution de l'emploi salarié sur cinq ans des entreprises créées en 2014 en Martinique - Lecture : dans les entreprises nouvelles de 2014 encore active en 2019, 62 % de l'emploi est issu de l'emploi de 2014, 34 % provient de l'emploi créé par les dynamiques entre 2014 et 2019.
Nombre d'emplois Emploi salarié à la création Emploi créé par les non dynamiques en 2017 Emploi créé par les dynamiques en 2017 Emploi créé par les dynamiques en 2019
2019 347 23 185 6
2017 361 14 185 0
2014 401 0 0 0
  • Lecture : dans les entreprises nouvelles de 2014 encore active en 2019, 62 % de l'emploi est issu de l'emploi de 2014, 34 % provient de l'emploi créé par les dynamiques entre 2014 et 2019.
  • Source : Insee, Enquête Sine 2014 vague 3.

Figure 5Evolution de l'emploi salarié sur cinq ans des entreprises créées en 2014 en Martinique

  • Lecture : dans les entreprises nouvelles de 2014 encore active en 2019, 62 % de l'emploi est issu de l'emploi de 2014, 34 % provient de l'emploi créé par les dynamiques entre 2014 et 2019.
  • Source : Insee, Enquête Sine 2014 vague 3.

Encadré - Les entreprises aidées ne sont pas les plus pérennes

Pour encourager la prise de risque et développer l’entrepreneuriat, des aides financières publiques ont été accordées à une entreprise sur six créées en Guyane au 1er semestre 2014, soit trois fois moins qu’au niveau national (45 %). Pourtant, leur taux de survie est bien inférieur (53 %) que celui des autres projets. En effet, les aides publiques sont majoritairement dispensées selon une logique de retour à l’emploi ; dans près de 40 % des dossiers, le financement est accordé à une personne au chômage, l’entreprise servant de vecteur pour créer son propre travail. Près de 40 % des chômeurs aidés ont choisi de créer leur entreprise dans la construction et 30 % dans le commerce.

L’aide publique la plus répandue dans la région (87 % des aides), Accre (Aide au chômeur créant ou reprenant une entreprise), vise explicitement les demandeurs d’emploi (figure 6). Ces derniers réussissent moins facilement, avec un taux de pérennité de 53 %, inférieur de 5 points au taux régional. Beaucoup d’entre eux choisissent de créer leur entreprise dans un secteur très concurrentiel tel que la construction ou le commerce et sous la forme d’entreprise individuelle (70 %), ce qui explique en partie cette faible pérennité. Le règlement des formalités administratives, l’ouverture d’un compte professionnelle et l’autorisation de découvert constituent les principales préoccupations citées par la moitié des créateurs actifs au terme des cinq ans (40 % en France métropolitaine).

Figure 6Écart de la part de florissantes selon le profil du créateur par rapport à l'ensemble

Écart de la part de florissantes selon le profil du créateur par rapport à l'ensemble - Lecture : en Guyane, la part de florissantes est 1,27 fois plus élevée que dans l’ensemble des jeunes pousses lorsque le créateur est un ancien dirigeant salarié ; elle est 0,94 fois moins élevée lorsque le créateur avait pour objectif d’assurer son propre emploi.
Caractéristiques du créateur Ensemble (valeur moyenne de référence) Écart de la part de florissantes par rapport à l’ensemble
Activité avant la création : indépendant 1 0,87
Activité avant la création : dirigeant salarié 1 1,49
Activité avant la création : salarié hors dirigeant 1 1,04
Activité avant la création : chômeur 1 1,05
Activité avant la création : sans activité professionnelle 1 0,75
Ancien cadre, profession intellectuelle supérieure 1 0,91
Déjà créateur 1 1,20
Activité de l’entreprise=métier du créateur 1 1,10
Autre activité : de dirigeant 1 1,10
Autre activité : rémunérée 1 1,08
Objectif du créateur : développement de l’entreprise 1 1,26
Objectif du créateur : assurer son propre emploi 1 0,95
Situation familiale : en couple avec enfant(s) 1 0,99
Situation familiale : autre 1 1,17
  • Note : La part de florissantes est plus élevée que la moyenne lorsque la valeur est supérieure à 1 et inversement pour les valeurs inférieures à 1.
  • Lecture : en Guyane, la part de florissantes est 1,27 fois plus élevée que dans l’ensemble des jeunes pousses lorsque le créateur est un ancien dirigeant salarié ; elle est 0,94 fois moins élevée lorsque le créateur avait pour objectif d’assurer son propre emploi.
  • Source : Insee, Sine 2014 vague 3.

Figure 6Écart de la part de florissantes selon le profil du créateur par rapport à l'ensemble

  • Note : La part de florissantes est plus élevée que la moyenne lorsque la valeur est supérieure à 1 et inversement pour les valeurs inférieures à 1.
  • Lecture : en Guyane, la part de florissantes est 1,27 fois plus élevée que dans l’ensemble des jeunes pousses lorsque le créateur est un ancien dirigeant salarié ; elle est 0,94 fois moins élevée lorsque le créateur avait pour objectif d’assurer son propre emploi.
  • Source : Insee, Sine 2014 vague 3.
Publication rédigée par :Ali Benhaddouche (Insee)

Pour comprendre

Des créations aux « dynamiques » en passant par les « pérennes »

Parmi les 540 entreprises (hors auto-entreprises) créées au cours du premier semestre 2014 en Guyane, près de 330 sont encore actives fin 2019 et sont dénommées, dans cette étude, « les pérennes ». Pour repérer « les dynamiques » c’est-à-dire les pérennes qui se sont davantage développées que les autres, quatre critères sont retenus : l’évolution de leur chiffre d’affaires, l’évolution de leur effectif, la tranche de leur chiffre d’affaires et leur effectif. Sont sélectionnées celles dont : le chiffre d’affaires et le nombre d’emplois ont augmenté ; le chiffre d’affaires a augmenté et le nombre d’emplois est stable ; le chiffre d’affaires est stable et le nombre d’emplois a augmenté ; soit près de 170 entreprises. Parmi ces dernières, ne sont retenues que les entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur ou égal à 32 900 € au bout de cinq ans, soit 130 entreprises « dynamiques ».

Sources

Le système d’information sur les nouvelles entreprises (Sine) est un dispositif qui suit, tous les quatre ans, une génération de nouvelles entreprises (au sens unités légales), sur les cinq premières années de leur existence. Le champ de cette enquête couvre les créations d’entreprises du 1er semestre 2014, exerçant des activités économiques marchandes non agricoles, ayant vécu au moins un mois. Les entreprises sont enquêtées quelques mois après leur création (interrogation 1), puis 3 ans (interrogation 2) et 5 ans après (interrogation 3). Depuis l’entrée en vigueur du régime de l’autoentrepreneur en 2009 (remplacé en 2015 par le régime du microentrepreneur), le dispositif est composé de deux enquêtes : l’une auprès des autoentrepreneurs et l’autre auprès des autres entreprises, dites classiques. Le champ de cette étude porte sur la cohorte des entreprises « classiques » dont l’échantillon contient 45 000 entreprises en France dont 540 en Guyane.

Définitions

Une création d’entreprise correspond à la mise en œuvre de nouveaux moyens de production. Ce concept, harmonisé au niveau européen, inclut aussi la réactivation d’entreprise après une interruption de plus d’un an et la reprise d’entreprise s’il n’y a pas continuité entre la situation du cédant et celle du repreneur, en termes d’activité et de localisation. La notion de création d’entreprise dans les enquêtes Sine est un peu plus restrictive. En effet, sont exclues les entreprises ayant vécu moins d’un mois et les « activations économiques » correspondant à des immatriculations dans Sirene (système informatisé du répertoire national des entreprises et des établissements) avant le 1er janvier de l’année de la génération considérée.

Taux de création : dans cette étude, le taux de création est le rapport entre le nombre d’entreprises (hors auto-entrepreneurs) créées au premier semestre 2014 et le stock d’entreprises au 1er janvier 2015.

Une « personne morale » est un groupement doté de la personnalité juridique, dont la responsabilité principale incombe à l’entreprise et non au créateur. Les principales formes sont les sociétés anonymes (SA), les sociétés à responsabilité limitée (SARL), les sociétés civiles immobilières (SCI), les groupements d’intérêt économique (GIE), les entreprises unipersonnelles à responsabilité limitée (EURL).

Les entreprises « individuelles » n’ont pas de personnalité juridique propre et il n’y a pas de séparation entre le patrimoine de l’entreprise et celui de l’entrepreneur. L’entreprise « personne physique » regroupe les entreprises individuelles, dont les entreprises individuelles à responsabilité limitée (EIRL).

Le taux de pérennité à cinq ans est le rapport entre le nombre d’entreprises créées au cours du premier semestre 2014 ayant atteint leur cinquième anniversaire et l’ensemble des entreprises créées au premier semestre 2014. Les entreprises cessées puis reprises avec continuité d’activité et d’adresse sont considérées comme pérennes.