Insee Flash Normandie · Septembre 2022 · n° 121

En 2021, le nombre d’allocataires du RSA et de l’ASS recule nettement en Normandie

En décembre 2021, la Normandie compte 82 120 allocataires du revenu de solidarité active (figure 1). Avec les conjoints éventuels, les enfants et les autres personnes faisant partie du foyer de l’allocataire, 167 540 [corrigé le 19/09/23] personnes sont couvertes à la mi-2021 par le RSA, soit un peu plus de 5 % [corrigé le 19/09/23] de la population, comme au niveau national (respectivement 5,1 % [corrigé le 19/09/23] en Normandie et 5,2 % [corrigé le 19/09/23] en France métropolitaine).

En 2020, avec notamment la crise économique engendrée par la pandémie, le nombre d’allocataires du RSA avait fortement augmenté (+ 6,1 % en Normandie ; figure 1). Cependant, depuis le pic atteint en novembre 2020 lors du deuxième confinement, le nombre d’allocataires du RSA est en baisse quasi continue hormis un sursaut en juillet 2021 lié à la fin de la prolongation des allocations chômage des demandeurs d’emploi en fin de droit (figure 2). En effet, une partie d’entre eux a alors basculé vers le RSA et l’allocation de solidarité spécifique. La baisse a repris en août 2021 et, avec la poursuite de la reprise économique en 2021 ainsi que l’amélioration du marché du travail, le nombre d’allocataires devient même inférieur fin 2021 à celui d’avant le début de la crise sanitaire. Les évolutions en Normandie sont similaires à celles observées au niveau national avec cependant des amplitudes un peu moins marquées. Au final, en 2021, le nombre d’allocataires en Normandie baisse de 6,9 % (– 7,0 % au niveau national). Dans le Calvados, le recul du nombre d’allocataires (- 10,1 %) est nettement plus prononcé que dans les autres départements normands (entre - 5,6 % et - 6,7 %).

Les allocataires du RSA sont majoritairement des personnes seules, avec ou sans enfant. Ainsi les hommes seuls sans enfant représentent 38 % des allocataires en Normandie, devant les femmes seules avec enfants (30 %) et celles sans enfant (17 %).

Fin 2021, 230 830 foyers sont allocataires de la prime d’activité en Normandie (figure 1). Près de 18 % des actifs ayant un emploi perçoivent ce complément de revenus d’activité dans la région (17 % au niveau national). Avec les conjoints éventuels, les enfants et les autres personnes faisant partie du foyer de l’allocataire, 438 580 [corrigé le 19/09/23] personnes sont couvertes mi-2021 par la prime d’activité, soit 13,3 % [corrigé le 19/09/23] de la population régionale, un peu plus qu’au niveau national (12,5 %) [corrigé le 19/09/23].

Après le confinement de décembre 2020, le nombre d’allocataires de la prime d’activité a légèrement baissé au cours des premiers mois de l’année 2021 puis a quasiment stagné jusqu’en juillet 2021 (figure 2). Grâce à un moindre recours au chômage partiel après les périodes de confinement, les travailleurs ont pu retrouver un niveau de revenu ne nécessitant plus le versement de la prime d’activité. À partir d’août 2021, le nombre d’allocataires repart à la hausse. Avec la reprise de l’activité économique (mesuré par les heures rémunérées) et de l’emploi, une partie des emplois créés se trouvent à des niveaux de salaire modestes ouvrant droit à la prime d’activité.

Au cours de l’année 2021, le nombre d’allocataires de la prime d’activité a augmenté de 1,1 % en Normandie (0,8 % au niveau national). Il augmente très légèrement dans tous les départements normands sauf dans l’Orne où il est quasi stable (- 0,1 %).

Parmi les allocataires de la prime d’activité, 7,5 % perçoivent également le RSA dans la région en juin 2021 (7,7 % au niveau national ; figure 1). En un an, cette proportion a légèrement baissé (7,9 % en juin 2020). La part des moins de 25 ans parmi les allocataires de la prime d’activité est importante : 17,2 % en Normandie (figure 3) et 16,8 % au niveau national. Dans cette tranche d’âge, les premiers emplois, souvent à un niveau de rémunération bas donnant droit à cette allocation, sont fréquents. Ainsi, plus du tiers (34 %) des jeunes actifs en emploi ayant entre 18 et 24 ans perçoivent cette allocation dans la région. À l’autre extrémité de la pyramide des âges, la part des 60 ans ou plus percevant la prime d’activité est faible (2,6 %), comparativement à la part de ceux percevant le RSA (6,7 %). Cette différence peut s’expliquer par la baisse d’activité après 60 ans et par des niveaux de rémunérations plus élevés en fin de carrière.

En décembre 2021, 15 000 demandeurs d’emploi perçoivent l’allocation de solidarité spécifique (ASS) dans la région (figure 1). Cela représente moins de 1 % des 20-64 ans (0,8 % exactement, comme au niveau national).

En 2021, la baisse amorcée en octobre 2020 du nombre d’allocataires se prolonge jusqu’au mois de juin 2021 (figure 2). En effet, avec la reprise économique au 4^e trimestre 2020 et la prolongation du versement des allocations chômage pour les demandeurs d’emploi en fin de droit jusqu’en juin 2021, les entrées dans le dispositif sont moins nombreuses. Le nombre d’allocataires rebondit en juillet 2021 avec la fin de cette mesure puis diminue à nouveau avec la poursuite de la reprise de l’activité économique. En un an, le nombre d’allocataires de l’ASS chute de près de 13 % en Normandie, un peu plus fortement qu’au niveau national (10 %). Il baisse nettement dans tous les départements normands : de - 8 % dans le Calvados jusqu’à – 15 % dans l’Eure.