Revenu et pouvoir d'achat des ménages en 2021 Comptes nationaux annuels - base 2014

Chiffres détaillés
Insee Résultats
Paru le :Paru le31/05/2022
Insee Résultats- Mai 2022

Le revenu disponible brut est le revenu à la disposition des ménages pour consommer et épargner. Il comprend l'ensemble des revenus d'activité, des revenus du patrimoine et les prestations sociales, auxquels sont soustraits les impôts directs et les cotisations sociales. C'est une grandeur macro-économique.

L'évolution du pouvoir d'achat du revenu disponible brut rapporte l'évolution du revenu disponible brut à celle du prix de la dépense de consommation finale des ménages. Pour approcher une notion plus individuelle du pouvoir d'achat, sa progression est rapportée à des unités démographiques (personne, ménage, unité de consommation).

Un revenu disponible « arbitrable » plus proche du ressenti des ménages, est aussi calculé. Il est obtenu en retranchant du revenu disponible brut la dépense de consommation finale « pré-engagée ».

2.101 – Revenu disponible brut des ménages et évolution du pouvoir d'achat par personne, par ménage et par unité de consommation (En milliards d'euros et %)
(xlsx, 219 Ko)
2.102 – Revenu « arbitrable » des ménages et évolution du pouvoir d'achat « arbitrable » par personne, par ménage et par unité de consommation (En milliards d'euros et %)
(xlsx, 237 Ko)
2.103 – Dépense de consommation finale pré-engagée des ménages à prix courants (En milliards d'euros et %)
(xlsx, 203 Ko)
2.104 – Compte des ménages simplifié et ratios d'épargne (En milliards d'euros et %)
(xlsx, 225 Ko)
2.104p – Compte des ménages simplifié et ratios d'épargne (Évolution en %)
(xlsx, 231 Ko)

Pour comprendre

Le revenu disponible brut des ménages

Le revenu disponible brut (B6g) est le revenu à la disposition des ménages pour la consommation et l'épargne une fois déduits du revenu primaire les prélèvements sociaux et fiscaux et ajoutées certaines prestations sociales. Le revenu disponible brut comprend :

  • les revenus d'activités (rémunération des salariés augmentée des revenus d'entreprise des entrepreneurs individuels),
  • les revenus de la propriété, hors plus values latentes ou réalisées (dividendes, intérêts et loyers),
  • les prestations sociales autres que des transferts sociaux en nature (pensions de retraite, indemnités de chômage, allocations familiales, minima sociaux...),
  • les autres transferts courants (notamment les indemnités d'assurance nettes des primes), diminués
    • des impôts versés par les ménages,
    • des cotisations sociales versées par les ménages.

Les quatre principaux impôts directs pris en compte sont : l'impôt sur le revenu, la taxe d'habitation, la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution à la réduction de la dette sociale (CRDS). En revanche, les droits de succession, considérés comme des transferts en capital, ne figurent pas dans ce décompte.

L'évolution du pouvoir d'achat des ménages

L'évolution du pouvoir d'achat du revenu disponible brut rapporte l'évolution du revenu disponible brut à celle du prix de la dépense de consommation finale des ménages. Cette mesure macroéconomique peut différer de la perception qu'ont les ménages de l'évolution de leur niveau de vie. De nombreux facteurs sont susceptibles d'expliquer un tel décalage, en particulier l'accroissement de la population (le dynamisme des naissances, les flux migratoires, l'augmentation de l'espérance de vie).

Pour tenir compte des facteurs démographiques, le revenu disponible brut peut être rapporté à l'ensemble de la population française. La croissance du pouvoir d'achat par tête est alors amortie, compte tenu de la croissance de la population. Le revenu disponible brut peut également être rapporté au nombre de ménages. La progression du nombre de ménages étant plus rapide que celle de la population (du fait du vieillissement de la population et, en second lieu, de la tendance à la décohabitation), la croissance du pouvoir d'achat par ménage est ralentie d'autant. Enfin, afin de tenir compte de l'évolution de la composition des ménages et du fait que les dépenses d'un ménage ne sont pas strictement proportionnelles au nombre de personnes qui le compose, il est possible de raisonner en termes de pouvoir d'achat par unité de consommation.

La taille de chaque ménage en nombre d'unités de consommation est calculée de la façon suivante : le premier adulte compte pour 1 unité de consommation (UC), chaque personne supplémentaire de 14 ans et plus compte pour 0,5 UC et chaque enfant de moins de 14 ans compte pour 0,3 UC. Le pouvoir d'achat par unité de consommation permet ainsi de prendre en considération non seulement le nombre de ménages, mais aussi l'évolution de la structure des ménages. C'est pourquoi il constitue l'indicateur qui est le plus pertinent pour mesurer l'évolution du niveau de vie en moyenne sur l'ensemble des ménages.

La dépense de consommation finale des ménages « pré-engagée », le revenu disponible « arbitrable » et l'évolution du pouvoir d'achat « arbitrable »

La dépense de consommation finale « pré-engagée » correspond aux dépenses qui sont réalisées dans le cadre d'un contrat difficilement renégociable à court terme.

Elle comprend :

  • les dépenses liées au logement (y compris les loyers imputés aux propriétaires occupant leur logement), ainsi que les dépenses relatives à l'eau, au gaz, à l'électricité et aux autres combustibles utilisés dans les habitations,
  • les services de télécommunications,
  • les frais de cantines,
  • les services de télévision (redevance télévisuelle, abonnements à des chaînes payantes),
  • les assurances (hors assurance-vie),
  • les services financiers (y compris les services d'intermédiation financière indirectement mesurés).

Le revenu disponible « arbitrable » est défini comme le revenu disponible une fois déduit la dépense de consommation finale « pré-engagée ».

L'évolution du pouvoir d'achat « arbitrable » rapporte l'évolution du revenu disponible « arbitrable » à celle du prix de la dépense de consommation finale « non pré-engagée ». L'évolution du pouvoir d'achat des ménages est ainsi appréhendée sur un champ plus étroit, en se focalisant sur les marges de manœuvre que les ménages estiment conserver pour effectuer librement des choix de consommation et d'épargne.

Les ratios d'épargne des ménages

Le taux d'épargne est le rapport entre l'épargne brute (B8g) et le revenu disponible brut (B6g) des ménages.

Le taux d'épargne financière est le rapport entre la capacité de financement (B9NF) et le revenu disponible brut (B6g) des ménages.

Les ménages (S14)

Le secteur des ménages est constitué des personnes physiques composant la population totale résidente. Elles sont, pour la plupart, regroupées dans des « ménages ordinaires » - au sens du recensement de la population - constitués de l'ensemble des occupants d'une même résidence principale. Les membres d'un même « ménage ordinaire » partagent un logement, mettent en commun une partie ou la totalité de leurs revenus et de leur patrimoine et consomment collectivement certains biens et services. Un « ménage ordinaire » peut ne compter qu'une seule personne. En comptabilité nationale, le secteur des ménages inclut aussi les personnes vivant en collectivité (maisons de retraite, cités universitaires, foyers d'étudiants ou de travailleurs, casernes, internats d'établissements scolaires, prisons, etc.).

Les individus, ou groupes d'individus, appartenant au secteur des ménages ont pour fonction principale de consommer, mais ils peuvent aussi produire des biens ou des services. Dans leur fonction de producteurs marchands, et lorsqu'ils produisent régulièrement pour des tiers, ils constituent les « entreprises individuelles » (exploitants agricoles, professions libérales, artisans, etc.). Dans certaines situations particulières, les ménages produisent des biens ou des services destinés à leur usage final propre :

  • les ménages employant du personnel rémunéré sont producteurs de services domestiques et d'action sociale,
  • les ménages peuvent produire eux-mêmes des denrées alimentaires et les consommer,
  • les ménages propriétaires de leur résidence principale sont producteurs pour emploi final propre du service de logement lié à l'occupation de leur logement.

En outre, les ménages produisent un service de logement marchand (pour compte d'autrui) lorsqu'ils louent une habitation à des tiers.

Les ressources des ménages sont principalement constituées de la rémunération des salariés, de revenus de la propriété (intérêts, dividendes, revenus fonciers,...), de recettes provenant de leur production marchande et de prestations sociales.

Le solde du compte d'exploitation des ménages propriétaires d'entreprises individuelles est dénommé « revenu mixte » : ce revenu est qualifié de « mixte » parce qu'il correspond indistinctement à la rémunération du travail de l'entrepreneur individuel et à la rémunération de son capital productif. De la même façon, lorsque les ménages sont producteurs de biens et services pour leur usage final propre (hors service de logement), ils en retirent « un revenu mixte » rémunérant travail et capital immobilisé. Le solde du compte d'exploitation des ménages producteurs de service de logement est l'excédent brut d'exploitation qui correspond à la seule rémunération du capital immobilier.

La formation du revenu des ménages

La formation du revenu des ménages fait l'objet d'une analyse en trois temps : affectation des revenus primaires, distribution secondaire des revenus et redistribution du revenu en nature.

Les revenus primaires des ménages

Ils comprennent les revenus directement liés à une participation des ménages au processus de production. La majeure partie des revenus primaires des ménages est constituée de la rémunération des salariés, laquelle comprend les salaires et traitements bruts ainsi que les cotisations sociales à la charge des employeurs. Pour faciliter les comparaisons internationales sur le coût du travail, on retrace dans ces dernières non seulement les cotisations effective à la charge des employeurs (versements aux organismes de sécurité sociale et aux autres régimes d'assurance sociale liés à l'emploi), mais aussi les cotisations dites « imputées » (qui sont la contrepartie d'autres prestations d'assurance sociale fournies directement par les employeurs à leurs salariés, ex-salariés et autres ayants droit). S'ajoutent à la rémunération des salariés, le revenu mixte des ménages et des entrepreneurs individuels et l'excédent d'exploitation des ménages producteurs de service de logement. Les loyers - nets de charges - perçus par les propriétaires sont considérés comme la rémunération du capital immobilier productif des ménages et enregistrés en tant que tels dans l'excédent d'exploitation. Pour faciliter les comparaisons internationales et homogénéiser l'évaluation des niveaux de vie des ménages locataires avec celui des ménages propriétaires, l'excédent d'exploitation enregistre également les loyers imputés - nets de charges - perçus par les propriétaires occupants, ces loyers imputés rémunérant le capital immobilier des propriétaires occupants. Enfin, le revenu mixte des ménages (hors entrepreneurs individuels) retrace les revenus issus des activités agricoles et de construction pour compte propre. Les revenus primaires des ménages comprennent aussi des revenus de la propriété résultant du prêt ou de la location d'actifs financiers ou de terrains (intérêts, dividendes, revenus fonciers...).

Le compte de distribution secondaire du revenu des ménages

Ce compte montre comment le solde des revenus primaires est modifié par les opérations de redistribution : impôts courants sur le revenu et le patrimoine, cotisations et prestations sociales (hors transferts sociaux en nature), autres transferts courants. Les cotisations sociales, qui font partie de la rémunération des salariés, sont enregistrées en emplois du compte de distribution secondaire du revenu des ménages et en ressources du compte de distribution secondaire des secteurs qui versent les prestations sociales (les administrations publiques principalement). Le solde du compte de distribution secondaire du revenu est le revenu disponible.

Le compte de redistribution du revenu en nature des ménages

Ce compte présente une mesure plus large du revenu des ménages intégrant des prestations sociales en nature (remboursements médicaux, etc.) et des services collectifs individualisables (enseignement, santé, etc.). Cette mesure facilite les comparaisons dans le temps, et entre pays, lorsque les conditions économiques et sociales diffèrent. Les transferts sociaux en nature sont enregistrés en emplois du compte de redistribution du revenu en nature des administrations publiques (ils correspondent à leurs dépenses individualisables) ou des institutions sans but lucratif au service des ménages. Le solde du compte de distribution du revenu en nature est le revenu disponible ajusté.

La notion de revenu disponible ajusté a été introduite par le SEC 1995. Elle joue, dans l'évaluation des revenus, un rôle symétrique de celui de la consommation effective dans la mesure de la consommation finale. Un transfert social en nature est une forme de revenu qui trouve sa contrepartie en consommation finale, sans qu'il y ait pour autant une dépense de la part du ménage bénéficiaire.

L'épargne des ménages

La part du revenu disponible (ou du revenu disponible ajusté) des ménages qui n'est pas utilisée en dépense de consommation finale (ou en consommation finale effective) constitue leur épargne. La différence entre revenu disponible et revenu disponible ajusté, qui correspond aux transferts sociaux en nature, est aussi celle qui sépare la dépense de consommation finale de la consommation finale effective. Il n'y a donc qu'une seule notion d'épargne.

Le taux d'épargne

C'est le rapport entre l'épargne des ménages et le revenu disponible brut (non ajusté).

Le taux d'épargne financière

C'est le rapport entre la capacité de financement des ménages et le revenu disponible brut (non ajusté).