Insee Analyses Martinique ·
Mars 2022 · n° 52En Martinique, stagnation du PIB dans un contexte démographique en baisse Comptes définitifs 2018
En 2018, la croissance martiniquaise est modérée : le produit intérieur brut (PIB) croît de 1,3 % en valeur. Cependant, du fait de l’accélération de la hausse des prix , la croissance économique en volume stagne.
La croissance est soutenue d’une part par la diminution du déficit commercial et d’autre part par une hausse de la consommation des administrations publiques. Elle est freinée par la baisse continue des investissements depuis 2016. De plus, certaines filières agricoles rencontrent encore des difficultés après le passage de l’ouragan Maria en 2017. Cependant, en tenant compte de l’évolution à la baisse de la population, le PIB par habitant, en valeur comme en volume, augmente en 2018.
Le produit intérieur brut (PIB) de la Martinique croît en valeur de 1,3 % en 2018 après une hausse de 1,6 % en 2017. Il s’élève ainsi à 8 896 millions d’euros, soit 24 267 € par habitant. Ces deux années de croissance en valeur font suite à une année 2016 où l’économie martiniquaise s’était légèrement contractée (– 0,3 %). Du point de vue de la croissance en volume, en prenant en compte la hausse des prix, l’économie de la Martinique semble plus touchée. Elle affiche une croissance en volume nulle en 2018 après un rebond de + 1 % en 2017 et une chute de (– 1,5 %) en 2016 (figure 1).
La production a augmenté de 1,3 % en 2018 après une hausse de + 0,4 % en 2017. La production martiniquaise retrouve ainsi son niveau de 2015.
En 2017, suite au passage de l’ouragan Maria, la production agricole martiniquaise en valeur avait chuté (- 11,6 %) : la baisse avait affecté la branche bananière (- 17 %), celle de la canne à sucre (- 8 %) mais également les autres produits agricoles (- 6 %). La production de la pêche a aussi diminué de 9 %. En 2018, les branches canne à sucre et pêche sont reparties à la hausse (respectivement + 8 % et + 23 %) comme, dans une moindre mesure, celles de la banane et du reste de l’agriculture (respectivement + 3 % et + 1 %).
Les branches d’activité de la construction et de l’agro-alimentaire repartent également à la hausse en 2018. La production augmente respectivement de + 3,6 % et + 3,9 % après une baisse de − 1,3 % et − 3,7 % en 2017. L’activité Hébergement – Restauration a cru deux années de suite (+ 4,6 % après + 1,2 %). À l’inverse de ces tendances, la production dans le commerce et la filière sucre et rhum chutent en 2018 respectivement de – 4,5 % et – 6,5 %, après avoir connu une hausse en 2017 de + 2,1 % et + 11,3 %.
tableauFigure 1 – Les principaux agrégats en Martinique
2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | Évolution 2018/2017 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Produit Intérieur Brut | 7 626 | 7 959 | 7 656 | 7 947 | 8 143 | 8 247 | 8 275 | 8 506 | 8 673 | 8 650 | 8 650 | 8 896 | 2,8 |
Consommation finale | 7 636 | 8 241 | 7 983 | 8 578 | 8 790 | 8 726 | 8 721 | 8 705 | 8 743 | 8 837 | 8 983 | 9 076 | 1,0 |
- dont ménages | 4 424 | 4 886 | 4 572 | 5 032 | 5 206 | 5 058 | 5 045 | 4 912 | 4 915 | 4 940 | 5 054 | 5 057 | 0,1 |
- dont APU* | 3 212 | 3 355 | 3 411 | 3 546 | 3 584 | 3 668 | 3 676 | 3 793 | 3 827 | 3 897 | 3 929 | 4 019 | 2,3 |
Investissements** | 2 038 | 2 127 | 1 519 | 1 576 | 1 713 | 1 687 | 1 648 | 1 796 | 1 821 | 1 765 | 1 726 | 1 696 | -1,7 |
Variations de stocks | 36 | -123 | 4 | -66 | -37 | 21 | -26 | -38 | 35 | -1 | 34 | 16 | |
Importations | 2 845 | 3 004 | 2 503 | 2 852 | 3 099 | 3 075 | 2 997 | 3 006 | 2 936 | 2 865 | 2 952 | 2 957 | 0,2 |
Exportations | 761 | 717 | 654 | 711 | 775 | 888 | 929 | 1 050 | 1 009 | 913 | 995 | 1 064 | 6,9 |
- * Administrations publiques.
- ** inclus Formation Brute de Capital Fixe et Acquisition d'Objets de Valeur.
- Source : Insee, comptes régionaux définitifs de la Martinique, base 2014.
L’exportation martiniquaise porte la croissance en 2018
En 2018, le solde commercial de la Martinique, c’est-à-dire la différence en niveau entre les exportations et les importations, diminue de 3,3 % après avoir stagné en 2017 (figure 2). Ce solde peut être excédentaire, lorsque la somme des exportations est supérieure à celle des importations, ou déficitaire dans le cas contraire. Dans le cas de la Martinique le solde est structurellement déficitaire. Ce déficit commercial se réduit grâce à l’augmentation des exportations de 7,0 % combinée au maintien des importations (+ 0,2 %) en 2018. En 10 ans, ce déficit est d’ailleurs passé de 2,3 milliards d’euros en 2008 à 1,9 milliards d’euros environ aujourd’hui grâce aux bonnes performances des exportations (+ 49 % entre 2008 et 2018 en valeur et en volume), tandis que les importations ont légèrement diminué (– 1,5 %).
Les exportations bénéficient des bonnes performances du secteur du transport aérien et de l’aéroport de Martinique-Aimé-Césaire grâce à l’attractivité touristique du territoire. En 2018, bien que la croissance du nombre de passagers ayant fréquenté l’aéroport ralentit légèrement (+ 2,4 % contre 3,7 % en 2017), les exportations de services de transport contribuent pour 3,6 points (après + 2 points en 2017) à la hausse des exportations. Les dépenses des touristes sur le territoire contribuent elles aussi pour 2,7 points (après 10,4 points en 2017) à cette hausse, en lien étroit avec la progression du nombre de nuitées dans les hôtels martiniquais (+ 3,6 %) et celle du trafic global de passagers des transports maritimes (+ 1,6 %) en plus de l’aérien.
Les exportations de bananes augmentent de 10,5 % en 2018, néanmoins cela ne compense pas la diminution de 43,7 % survenue en 2017. A l’inverse, les exports de rhum n’ont pas été touchés par les aléas climatiques de 2017, ils augmentent de 4,2 % en 2017 et 8,4 % en 2018.
Dans leur ensemble, les importations ralentissent (+ 0,2 % après + 3 % en 2017). Les produits manufacturés qui représentent la plus grande part des importations (57 %), diminuent en effet de – 0,4 % en 2017 et 2018. Par ailleurs, les importations de produits pétroliers augmentent de 6,7 % en 2018 après une hausse de 14,7 % en 2017, alors que leurs exportations sont en baisse depuis deux ans (– 0,3 % après – 4,3 %). Cette hausse s’explique par le renchérissement du prix du carburant (+ 7,8 % en 2018 après + 10,6 %), suite aux réductions de production à l’initiative de l’alliance OPEP+ en novembre 2016 pour contrer la baisse continue des prix du baril depuis 2012. Le prix spot (instantané) du Brent est ainsi passé de 110 $USD à moins de 40 $USD en 2016 pour finir à 60 $USD le baril en fin 2018.
Le revenu des ménages en hausse
Le revenu disponible brut (RDB) des ménages martiniquais augmente en 2018 et 2017 de respectivement 2,1 % et 1,7 %. Cette hausse en valeur résulte principalement de hausses des rémunérations ces mêmes années (respectivement de 2,2 % après 3,7 %).
Le niveau des prestations et des cotisations sociales se rapprochent. Les cotisations s’établissent à 1,6 milliards d’euros suite à des augmentations successives de 4 % en 2017 et de 5,4 % en 2018. Les prestations quant à elles baissent légèrement de – 0,1 % en 2017, puis sont en hausse de 4,1 % à l’instar des cotisations pour s’établir à 1,8 milliards d’euros en 2018.
Néanmoins, en tenant compte de la hausse généralisée des prix, + 0,5 % en 2017 puis + 1,3 % en 2018, le revenu disponible brut des ménages corrigé de l’inflation, augmente faiblement (+ 0,9 % en 2018 après + 1 %). Par habitant, celui-ci augmente quant à lui de + 2,0 % (comme en 2017) compte tenu de la baisse de la population. Pourtant, malgré ce supplément de richesses, tant en valeur qu’en volume, les ménages ne consomment pas davantage mais épargnent. Le taux d’épargne passe de 24,7 % à 26,3 % après avoir baissé de 0,5 point en 2017.
tableauFigure 2 – Le Produit Intérieur Brut et ses composantes
Consommation finale | Investissements | Solde du commerce extérieur | Variations de stock | PIB Martinique | PIB France entière | |
---|---|---|---|---|---|---|
2014 | -0,6 | 1,7 | 1,3 | -0,2 | 2,2 | 1,0 |
2015 | 0,5 | 0,4 | -0,9 | 0,8 | 0,8 | 1,1 |
2016 | 1,1 | -0,7 | -1,6 | -0,4 | -1,5 | 1,1 |
2017 | 0,8 | -0,5 | 0,3 | 0,4 | 1,0 | 2,3 |
2018 | -0,1 | -0,6 | 0,9 | -0,1 | 0,0 | 1,9 |
- Source : Insee, comptes régionaux définitifs de la Martinique, base 2014.
graphiqueFigure 2 – Le Produit Intérieur Brut et ses composantes
Une hausse de la consommation plus faible que l’inflation
La consommation finale en Martinique augmente de 1,0 % en 2018, après une hausse de 1,6 % en valeur en 2017.
La consommation des ménages se stabilise (+ 0,1 % après + 2,3 %). Cette stabilité en valeur est le résultat de deux phénomènes qui se compensent. D’une part une hausse des prix de + 1,3 % sur la période, d’autre part la consommation en volume baisse (- 1,2 % après + 1,6 % en 2017). En effet, la population martiniquaise continue de diminuer : – 1,1 % en 2018. En 10 ans elle a perdu près de 29 000 habitants.
La consommation des administrations, qui correspond à leurs dépenses hors investissement (définition), représente 44 % de la consommation finale totale. Elle rebondit de + 2,3 % en 2018 après avoir ralenti en 2017 (+ 0,8 %) après + 1,8 % en 2016. Elle freine la baisse de la consommation finale en contribuant de + 0,6 point à la croissance en volume du PIB au moment où la consommation des ménages tire le PIB vers le bas (– 0,7 point).
Investissement en baisse, principalement dans la sphère publique
La Formation Brute de Capitale Fixe (FBCF) est en baisse en Martinique depuis 3 ans. Elle diminue de 1,8 % en 2018 après – 2,2 % en 2017. Cette baisse est principalement due à l’investissement public qui, bien que le rythme soit moindre que les années précédentes, continue à diminuer en 2018 (– 3,9 % après – 9,5 % en 2017 et – 20,2 % en 2016) (figure 3). En 2018, ce sont principalement les administrations publiques centrales qui diminuent leurs efforts d’investissements, tandis que les collectivités locales limitent la baisse. Leurs investissements diminuent de 16,1 % pour les premières et de – 1,1 % pour les secondes (après – 9,0 % et – 12,5 % en 2017).
L’investissement des sociétés non-financières diminue lui aussi en 2018 (– 2,5 % après + 5,7 % en 2017), il reste néanmoins plus élevé que son niveau de 2016. À l’inverse, l’investissement des ménages augmente de 6,9 % en 2018 après une baisse de 12,7 % en 2017.
Ainsi contrairement aux deux années précédentes où la baisse de l’investissement en valeur était imputable à la construction, en 2018 l’activité de ce secteur progresse de + 3,9 % (après – 3,7 % en 2017 et – 11,4 % en 2016). En 2018 ce sont les services marchands (– 9,9 %) telles la recherche et le développement et la production de biens manufacturés (- 5,7 %), notamment ceux d’équipements qui tirent l’investissement vers le bas.
tableauFigure 3 – Consommation, revenu et épargne des ménages en Martinique
Consommation des ménages | Revenu Disponible Brut | Taux d'épargne | |
---|---|---|---|
2012 | 5 058 | 6 354 | 0,20 |
2013 | 5 045 | 6 190 | 0,19 |
2014 | 4 912 | 6 437 | 0,24 |
2015 | 4 915 | 6 580 | 0,25 |
2016 | 4 940 | 6 604 | 0,25 |
2017 | 5 054 | 6 716 | 0,25 |
2018 | 5 057 | 6 860 | 0,26 |
- Note de lecture : en 2018, le revenu disponible brut est de 6 860 millions d’euro, pour une consommation de 5 057 millions d’euro de consommation, soit un taux d’épargne de 26 %.
- Source : Insee, comptes régionaux définitifs de la Martinique, base 2014.
graphiqueFigure 3 – Consommation, revenu et épargne des ménages en Martinique
Ainsi avec une consommation finale qui stagne, notamment celle des ménages, et des investissements qui baissent, les sources de débouchés pour les entreprises ainsi réduites sont les principales raisons pour lesquelles l’année 2018 leur a été moins favorable.
Une année moins favorable pour la rentabilité des entreprises
Malgré la faiblesse de la demande, les entreprises non financières ont renoué avec la croissance (+ 2,1 % de richesse générée en 2018 après – 0,1 % en 2017 et – 3,0 % en 2016). Il s’ensuit une augmentation des rémunérations (+ 3,6 % après + 2,0 % en 2017 et + 2,2 % en 2016). Elle est cependant supérieure au surplus de valeur ajoutée ce qui impacte négativement la rentabilité des sociétés non financières : tant et si bien que l’excédent brut d’exploitation (EBE) baisse de 2,3 %. Le taux de marge des entreprises non financières poursuit ainsi sa chute amorcée en 2015 passant de 33,7 % cette année-là à 28,7 % en 2018, soit le taux le plus bas depuis 2012. Cette diminution de la rentabilité des entreprises se fait surtout ressentir dans les branches d’activité canne à sucre, banane et transport. La première subissant l’arrêt des quotas sur le sucre, la seconde les intempéries dues à l’ouragan Maria, et la dernière le renchérissement du prix du pétrole.
La baisse du taux de marge, soulignant les difficultés rencontrées par les entreprises non financières, impacte légèrement à la baisse taux (figure 4) et niveau (figure 5) d’investissement des entreprises non financières.
tableauFigure 4 – L'investissement et ses composantes
Investissement en niveau (millions d'€) | Investissement base 100 en 2011 | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Sociétés financières et non financières | Ménages yc Entrepreneurs Individuels | Administrations yc Instituts sans but lucratif au service des ménages | Total investissement | Sociétés financières et non financières | Ménages yc Entrepreneurs Individuels | Administrations yc Instituts sans but lucratif au service des ménages | Total Investissement | |
1996 | 828 | 155 | 111 | 1 094 | 85 | 38 | 33 | 64 |
1997 | 846 | 142 | 115 | 1 103 | 87 | 35 | 34 | 64 |
1998 | 795 | 210 | 148 | 1 153 | 82 | 52 | 44 | 67 |
1999 | 796 | 200 | 199 | 1 195 | 82 | 49 | 59 | 70 |
2000 | 721 | 239 | 221 | 1 181 | 74 | 59 | 66 | 69 |
2001 | 811 | 302 | 205 | 1 318 | 83 | 74 | 61 | 77 |
2002 | 665 | 347 | 227 | 1 240 | 68 | 86 | 68 | 72 |
2003 | 721 | 371 | 244 | 1 336 | 74 | 92 | 73 | 78 |
2004 | 842 | 382 | 266 | 1 490 | 87 | 94 | 79 | 87 |
2005 | 1 048 | 328 | 280 | 1 656 | 108 | 81 | 83 | 97 |
2006 | 1 177 | 448 | 258 | 1 884 | 121 | 111 | 77 | 110 |
2007 | 1 303 | 421 | 314 | 2 038 | 134 | 104 | 94 | 119 |
2008 | 1 354 | 452 | 321 | 2 127 | 139 | 111 | 96 | 124 |
2009 | 841 | 388 | 291 | 1 519 | 86 | 96 | 87 | 89 |
2010 | 872 | 421 | 283 | 1 576 | 90 | 104 | 84 | 92 |
2011 | 972 | 406 | 335 | 1 713 | 100 | 100 | 100 | 100 |
2012 | 912 | 380 | 395 | 1 687 | 94 | 94 | 118 | 98 |
2013 | 819 | 388 | 428 | 1 635 | 84 | 96 | 127 | 95 |
2014 | 918 | 388 | 481 | 1 787 | 94 | 96 | 143 | 104 |
2015 | 926 | 397 | 494 | 1 817 | 95 | 98 | 147 | 106 |
2016 | 970 | 396 | 394 | 1 761 | 100 | 98 | 118 | 103 |
2017 | 1 019 | 345 | 357 | 1 722 | 105 | 85 | 106 | 100 |
2018 | 979 | 369 | 343 | 1 691 | 101 | 91 | 102 | 99 |
- Note de lecture : les sociétés ont investi 979 millions d’euro en 2018. En 2018, les ménages ont investi 91 % de la valeur qu’ils ont investie en 2011.
- Source : Insee, comptes régionaux définitifs de la Martinique, base 2014.
graphiqueFigure 4 – L'investissement et ses composantes
tableauFigure 5 – Taux de marge et taux d’investissement en Martinique, en valeur
Taux de marge | Taux d’investissement | Valeur ajoutée | |
---|---|---|---|
2012 | 28,0 | 28,0 | 3 429 |
2013 | 33,2 | 23,7 | 3 446 |
2014 | 31,6 | 26,5 | 3 479 |
2015 | 33,7 | 25,6 | 3 590 |
2016 | 31,4 | 27,2 | 3 481 |
2017 | 30,0 | 28,8 | 3 478 |
2018 | 28,7 | 27,5 | 3 550 |
- Note de lecture : en 2018, les entreprises ont généré 3 550 millions d’euro de valeur ajouté, elles ont eu un taux de marge de 28,7 % et un taux d’investissement de 27,5 %.
- Source : Insee, comptes régionaux définitifs de la Martinique, base 2014.
graphiqueFigure 5 – Taux de marge et taux d’investissement en Martinique, en valeur
Pour comprendre
La comptabilité nationale est le domaine de la statistique publique qui cherche à mesurer l’activité économique d’un territoire sur une période donnée en mobilisant toutes informations disponibles (enquêtes, données administratives, etc.) et en s’appuyant sur des concepts et méthodes recommandés au niveau international dans des manuels tels que le « Système européen des comptes » (SEC) dans leur plus récente version.
L’existence de statistiques spécifiques, notamment sur le commerce extérieur, permet d’élaborer les comptes régionaux de Guadeloupe, Guyane et Martinique de A à Z selon les concepts et méthodes susmentionnés et non via la régionalisation des comptes France entière à l’instar des comptes des régions métropolitaines. Les comptes annuels Antilles-Guyane donnent une description globale et détaillée de l’économie de chacune des 3 régions une fois par an. Cette description porte sur les ressources et emplois de biens et de services, l’activité des branches et des secteurs institutionnels. En sont extraits divers indicateurs tels le Produit Intérieur Brut (PIB) et deux tableaux importants : le tableau entrées-sorties (TES) et le tableau économique d’ensemble (TEE).
Définitions
Consommation des administrations publiques : celle-ci est conceptuellement égale à la production desdites administrations. Cette production étant évaluée aux coûts des facteurs, soit l’ensemble de leurs dépenses hors investissement utilisées pour remplir sa mission de service public à la nation ; la consommation des administrations correspond à leurs dépenses de fonctionnement (consommations intermédiaires) et rémunérations dans les secteurs de l’éducation, la santé, l’administration générale et la sécurité.
Consommation intermédiaire : valeur des biens et services utilisés pour assurer la production.
Excédent brut d’exploitation (EBE) : solde du compte d’exploitation pour les sociétés. Il est égal à la valeur ajoutée, diminuée de la rémunération des salariés et des impôts nets des subventions sur la production et augmentée des subventions d’exploitation.
Hébergement-restauration : La consommation dans le secteur de l’hébergement-restauration diminue malgré la hausse du nombre de touristes. En effet, certains modes d’hébergement des touristes comme les plateformes communautaires payantes de location et de réservation de logements de particuliers comme Airbnb ne sont pas comptabilisés ici.
Produit intérieur brut (PIB) : mesure de la richesse produite sur un territoire donné, grâce à la somme des valeurs ajoutées des biens et services produits sur le territoire. Les PIB mentionnés dans cette publication sont mesurés en valeur (ou à prix courants).
Revenu disponible brut des ménages (RDB) : revenu dont disposent les ménages pour consommer ou investir, après opérations de redistribution. Il comprend l’ensemble des revenus d’activité (rémunérations salariales y compris cotisations légalement à la charge des employeurs, revenu mixte des non-salariés), des revenus de la propriété (intérêts, dividendes, revenus d’assurance-vie…) et des revenus fonciers (y compris les revenus locatifs imputés aux ménages propriétaires du logement qu’ils occupent). On y ajoute principalement les prestations sociales en espèces reçues par les ménages et on en retranche les cotisations sociales et les impôts versés.
Solde des échanges extérieurs : différence entre exportations et importations.
Taux d’emploi : le taux d’emploi d’une classe d’individus est calculé en rapportant le nombre d’individus de la classe ayant un emploi au nombre total d’individus dans la classe.
Taux d’épargne : ratio qui rapporte l’épargne des ménages au revenu disponible brut.
Valeur ajoutée (VA) : solde du compte de production. La valeur ajoutée est égale à la valeur de la production diminuée de la consommation intermédiaire.
Taux d’investissement : ratio qui rapporte l’investissement corporel brut hors apport à la valeur ajoutée (VA).
Taux de marge (EBE/VA) : ratio qui rapporte l’excédent brut d’exploitation ou le revenu mixte à la valeur ajoutée.
Pour en savoir plus
Ouvrir dans un nouvel ongletRapport annuel 2018 de l’IEDOM – Martinique – juin 2019
« Martinique - Bilan économique 2018 - Légère amélioration de l’économie martiniquaise en 2018 », Insee Conjoncture Martinique n° 5, juin 2019
« Les comptes économiques des DOM », consultables sur Ouvrir dans un nouvel ongletwww.cerom-outremer.fr/martinique et sur www.insee.fr
Louis J., « La croissance freinée par la crise sanitaire. Comptes économiques rapides de la Martinique en 2020 », Insee Analyses Martinique n° 49, octobre 2021