Insee Analyses Bretagne · Mars 2022 · n° 108

Mobilités résidentielles dans le Pays de Brest : d’abord à Brest et dans le parc locatif privé

Au 1ᵉʳ janvier 2017, le Pays de Brest (figure 1) compte près de 419 700 habitants. Parmi eux, 371 700 résident dans le même logement qu’au 1ᵉʳ janvier 2016, soit près de 89 % de la population. Les autres ont intégré un nouveau logement dans le courant de l’année 2016. Les personnes nouvellement arrivées dans le Pays de Brest représentent ainsi 3 % de la population, alors que 8 % des habitants ont déménagé à l’intérieur du pays (figure 2). Ces parts sont légèrement plus faibles que celles observées dans le Pays de Rennes.

Les personnes en mobilité résidentielle sont plutôt jeunes. Près d’un tiers d’entre elles a entre 20 et 29 ans alors que cette tranche d’âge ne représente que 12 % de la population totale du territoire.

Plus de la moitié des personnes entrant dans le Pays de Brest arrivent de Bretagne, le département du Finistère représentant à lui seul 24 % des origines. Les régions Île-de-France et Pays de la Loire arrivent respectivement aux deuxième et troisième rangs des régions de provenance. Le département du Var représente quant à lui 4 % des origines des mobilités, en raison des mouvements de militaires de la Marine Nationale entre la base de Toulon et celle de Brest.

Au total, ces 48 000 individus ayant déménagé représentent un peu plus de 31 000 mobilités. Parmi celles-ci, 2 100 concernent des jeunes de retour chez leurs parents qui résident dans le Pays de Brest. Ces mobilités ne faisant pas l’objet d’un choix de logement, elles seront par la suite exclues de l’analyse.

Le Pays de Brest compte 231 000 logements au 1ᵉʳ janvier 2017. Ceux-ci sont répartis à parts égales entre Brest Métropole (principalement dans la commune de Brest) et le reste du territoire. Pour 45 % d’entre eux, ils ont été construits avant 1970.

Les logements du Pays de Brest présentent une superficie moyenne de 88 m², et 92 % d’entre eux sont constitués d’au moins quatre pièces. Ces caractéristiques sont liées au fait que près de deux logements sur trois sont des maisons.

Parmi les logements du Pays de Brest, 83 % sont occupés comme résidence principale. Près de deux tiers d’entre eux le sont par des propriétaires. Les résidences secondaires représentent quant à elles 8 % du parc (encadré 1).

Globalement, les caractéristiques du parc de logements diffèrent selon les parties du territoire. Ainsi, les maisons représentent 87 % des logements dans le Pays de Brest hors Brest Métropole. À l’opposé, ces dernières ne représentent que 24 % des logements dans la commune de Brest.

De même, les occupants des logements ne sont propriétaires de leur résidence principale que dans 40 % des cas à Brest, alors que cette part atteint 73 % en dehors de Brest Métropole.

Dans l’ensemble, les logements rejoints par les personnes qui ont déménagé en 2016 diffèrent assez nettement des logements du parc dans sa globalité. Ainsi, les emménagements se font dans des logements relativement petits. La superficie moyenne des logements rejoints est de 73 m², soit 15 m² de moins que celle de l’ensemble du parc.

Ils sont également plus souvent anciens : 52 % des logements rejoints datent d’avant 1970, soit 7 points de plus que pour l’ensemble des logements du territoire. Toutefois, la part des logements neufs est par définition plus élevée parmi les logements rejoints que parmi l’ensemble des logements (5 % contre 2 %).

La majorité des mobilités se traduit par une installation dans un appartement. C’est particulièrement le cas dans la commune de Brest, où 87 % des emménagements ont lieu en appartement.

Les installations en tant que locataires sont majoritaires parmi l’ensemble des mobilités. Ainsi, 52 % des emménagements ont lieu dans la location privée, le plus souvent dans des appartements. Les emménagements dans le parc social représentent 13 % des installations, un tiers d’entre eux se faisant en provenance d’un autre logement du parc social. Les ménages s’installant avec le statut de propriétaires (28 % des mobilités) emménagent quant à eux le plus souvent dans des maisons. La majorité d’entre eux n’avaient pas le statut de propriétaires avant la mobilité. Enfin, 7 % des installations se font en communautés (maisons de retraites, résidences étudiantes, etc.).

Ces différences entre les caractéristiques des logements rejoints lors d’une mobilité et celles de l’ensemble du parc sont notamment liées à une mobilité plus ou moins importante selon les territoires. Ainsi, la commune de Brest regroupe à elle seule 50 % des emménagements alors qu’elle rassemble 36 % des logements du Pays de Brest (figure 3). Le Pays de Brest hors métropole, qui compte la moitié des logements (50 %), cumule 37 % des installations. Enfin, 13 % des mobilités s’effectuent à destination de Brest Métropole hors Brest.

Environ 15 300 mobilités se font à destination du parc locatif privé. 58 % d’entre elles se font en provenance d’un autre logement du Pays de Brest, tandis que 19 % ont une origine extérieure à la Bretagne. En particulier, parmi les ménages qui étaient propriétaires avant la mobilité et qui emménagent dans le Pays de Brest en tant que locataires du privé, 18 % arrivent de l’extérieur de la région.

Près de 60 % des emménagements dans le parc locatif privé se concentrent dans la commune de Brest (figure 4), en lien avec une plus grande proportion de logements collectifs, plus souvent occupés par des locataires. 37 % de ces emménagements à Brest se font en provenance d’un autre logement de la commune, alors que 48 % proviennent de l’extérieur du Pays de Brest. À Brest, les mobilités dans la location privée sont d’abord celles de personnes seules et de ménages plutôt jeunes : 3 400 mobilités concernent ainsi des ménages dont le référent fiscal est âgé de moins de 25 ans.

Dans le Pays de Brest hors Brest Métropole, les nouveaux locataires sont plus âgés et la proportion de couples est plus élevée (43 %, contre 29 % à Brest). Dans cette partie du territoire, les emménagements concernent avant tout des ménages qui y habitaient déjà en 2016 (42 % des mobilités) et d’autres en provenance de la commune de Brest (33 %).

Dans plus de 70 % des cas, le bien loué est un appartement. Dans cette situation, les personnes qui emménagent sont le plus souvent issues d’un ménage ayant le statut de propriétaire avant le déménagement. Parmi ces mobilités, presque deux sur trois concernent des jeunes quittant le domicile parental et près d’une sur dix des couples qui se séparent. À l’inverse, dans plus de 40 % des cas, les emménagements dans les appartements concernent des ménages qui étaient déjà locataires du parc privé avant la mobilité. Cette situation concerne des personnes seules dans deux cas sur trois. L’installation en location dans un appartement se traduit par une perte d’espace dans la quasi-totalité des cas (95 %).

L’emménagement dans une maison représente 28 % des mobilités vers le parc locatif privé. Les ménages qui étaient déjà locataires du privé avant la mobilité sont les plus nombreux à s’y installer (55 % des cas), alors que 38 % de ces déménagements concernent des ménages quittant le statut de propriétaires. Lorsque le logement précédent était un appartement, l’installation se fait avec une hausse de la surface du logement dans 80 % des cas.

Les habitants ayant emménagé dans le Pays de Brest en tant que locataires du privé durant l’année 2016 ont un niveau de vie proche de celui des locataires n’ayant pas déménagé. Leur niveau de vie médian est de 17 800 euros. Il est bien inférieur à celui de l’ensemble des habitants du Pays de Brest (20 600 euros).

Durant l’année 2016, 4 900 emménagements dans le Pays de Brest se font en accès à la propriété, c’est-à-dire par l’acquisition du nouveau logement par un ménage qui n’était pas propriétaire avant son déménagement. La moitié de ces mobilités est à destination du Pays de Brest hors Brest Métropole, et le plus souvent en provenance de ce même territoire.

Les accessions à la propriété se font en maison dans plus des trois quarts des mobilités. Dans ce cas, la moitié des ménages concernés louaient un appartement en 2016. Les emménagements en appartement, qui représentent 23 % des accès à la propriété, se font dans la commune de Brest dans 90 % des cas.

Les accédants sont plus jeunes que l’ensemble des habitants du Pays de Brest mais moins que les ménages qui s’installent comme locataires du privé : 43 % des mobilités concernent un ménage dont le référent fiscal est âgé de 25 à 39 ans, alors que cette tranche d’âge ne représente que 15 % de l’ensemble des propriétaires (figure 5). L’accession à la propriété est également fréquente chez les ménages dont le référent a entre 50 et 64 ans (27 % de l’ensemble des accessions). Ces classes d’âge bénéficient en moyenne de revenus et de patrimoines plus importants que les plus jeunes, permettant plus facilement l’acquisition d’un bien immobilier.

Les familles avec enfants sont les plus nombreuses parmi les accédants à la propriété. Elles représentent 49 % de l’ensemble des accédants. Elles arrivent principalement du Pays de Brest hors Brest Métropole (37 % des cas) et de la commune de Brest (30 %).

Avec un niveau de vie médian de 23 200 euros, les accédants à la propriété dans le Pays de Brest disposent d’un niveau de vie supérieur à l’ensemble des ménages (figure 6), en lien avec les ressources nécessaires pour acheter un logement.

3 000 mobilités concernent des ménages qui étaient propriétaires au 1ᵉʳ janvier 2016 et le sont toujours au 1ᵉʳ janvier 2017, après leur déménagement. Dans la majorité des cas, ces ménages sont des couples avec ou sans enfants. Les jeunes quittant le domicile parental représentent quant à eux 21 % de ces mobilités.

Ces emménagements ont lieu le plus souvent dans le Pays de Brest hors Brest Métropole, et se font principalement en maison. Ainsi, quel que soit le type de logement occupé avant la mobilité, plus de trois quarts des installations ont lieu dans une maison.

Au cours de l’année 2016, près de 3 700 mobilités correspondent à une installation dans le parc social. Parmi elles, 57 % ont lieu à Brest. Dans un cas sur trois, ces mobilités consistent en un passage d’un logement social à un autre.

Les personnes seules et les familles monoparentales sont les plus représentées parmi ces mobilités. Plus de 12 % des cas correspondent à des jeunes quittant le domicile parental et plus de 10 % à des installations suite à la séparation d’un couple.