Insee Flash Hauts-de-France ·
Novembre 2021 · n° 131
Le Pôle métropolitain de la Côte d’Opale : un vaste territoire en recul démographique
et soumis à des fragilités socio-économiques Territoires des Hauts-de-France
Au 1er janvier 2018, 760 400 personnes habitent le Pôle métropolitain de la Côte d’Opale, soit 13 % de la population des Hauts-de-France. Peu attractif, le territoire est en repli démographique suite à un affaiblissement de l’excédent des naissances sur les décès depuis 2013. Orienté vers le tertiaire et l’industrie, le marché de l’emploi peut aussi miser sur ses trois grands ports et l’attrait touristique du territoire. Ce dernier présente cependant des fragilités socio-économiques, avec notamment un taux de chômage plus élevé qu’en moyenne régionale.
Cette étude fait partie d'une série de publications sur les territoires des Hauts-de-France.
760 400 habitants dans le Pôle métropolitain de la Côte d’Opale
Au 1er janvier 2018, le Pôle métropolitain de la Côte d’Opale (PMCO) compte 760 400 habitants, soit 13 % de la population régionale. Formant une large bande littorale, de la frontière belge à l’ancienne frontière régionale, et jusqu’aux pieds des collines de l’Artois, le territoire s’étend sur 3 205 km² et occupe 10 % de la surface des Hauts-de-France. La densité de population y est supérieure à celle de la région (237 habitants/km² contre 188). Le PMCO est composé de 318 communes dont 13 dépassent le seuil des 10 000 habitants, celles-ci regroupant 45 % de la population du territoire (figure 1). Les communes les plus peuplées sont Dunkerque (86 900 habitants), Calais (72 900 habitants) et Boulogne-sur-Mer (40 700 habitants). Un peu plus des trois quarts du territoire (77 %) est dédié à l’agriculture (60 % de terres arables), une part supérieure de 2 points à la moyenne régionale.
tableauFigure 1 – Population en 2018 par EPCI et évolution entre 2013 et 2018
Code de l’EPCI | Libellé de l’EPCI | Population en 2018 | Taux de variation annuel moyen de la population 2013/2018 (en %) |
---|---|---|---|
200018083 | CC de Desvres-Samer | 23 225 | 0,76 |
200040947 | CC de Flandre Intérieure | 102 391 | 0,26 |
200040954 | CC des Hauts de Flandre | 53 584 | 0,18 |
200044030 | CC des Sept Vallées | 29 653 | -0,01 |
200069029 | CA des Deux Baies en Montreuillois | 66 119 | -0,33 |
200069037 | CA du Pays de Saint-Omer | 105 169 | 0,18 |
200069235 | CC du Haut Pays du Montreuillois | 15 747 | -0,08 |
200069482 | CC des Campagnes de l'Artois | 33 193 | -0,10 |
200069672 | CC du Ternois | 38 158 | -0,15 |
200072460 | CA de Béthune-Bruay, Artois-Lys Romane | 276 759 | -0,08 |
200072478 | CC Pays d'Opale | 25 188 | 0,20 |
200090751 | CA Grand Calais Terres et Mers | 104 367 | 0,20 |
245900428 | CU de Dunkerque | 195 917 | -0,39 |
245900758 | CC Flandre Lys | 39 349 | 0,12 |
246200364 | CA de Lens - Liévin | 241 703 | 0,00 |
246200380 | CC de la Terre des Deux Caps | 22 197 | 0,13 |
246200729 | CA du Boulonnais | 112 836 | -0,76 |
246200844 | CC de la Région d'Audruicq | 27 630 | 0,58 |
246201016 | CC du Pays de Lumbres | 24 170 | 0,22 |
- Source : Insee, recensements de la population 2013 et 2018.
graphiqueFigure 1 – Population en 2018 par EPCI et évolution entre 2013 et 2018

- Source : Insee, recensements de la population 2013 et 2018.
Une baisse récente de la population
Après des décennies de dynamisme démographique, le territoire du PMCO perd, en moyenne par an, 0,1 % de sa population entre 2013 et 2018, soit – 910 habitants par an. Le solde naturel (+ 0,2 % par an), réduit de moitié en 10 ans, ne parvient désormais plus à compenser le déficit migratoire (– 0,3 %). Aussi, la population vieillit et 19 % des habitants ont plus de 65 ans, soit 3 points de plus qu’en 2013 et 1 point de plus qu’en moyenne régionale. Un quart de la population a moins de 20 ans, ce qui représente 0,7 point de moins par rapport à 2013 et 0,5 point de moins qu’en Hauts-de-France.
Une présence encore marquée de l’industrie
En 2018, le PMCO abrite 274 500 emplois (13 % des emplois régionaux), soit une part équivalente au poids de la population du territoire dans la région. En cinq ans, les emplois ont chuté de 1,4 % (4 700 emplois) contre – 1,7 % en Hauts-de-France. Le territoire présente une économie diversifiée et bénéficie de la présence de trois ports de 1er plan au niveau national : Boulogne-sur-Mer, Calais et Dunkerque. L’industrie résiste bien et couvre 16 % des emplois (contre 12 % en moyenne dans la région), principalement dans la fabrication de produits minéraux et la métallurgie. Arc (4 700 postes à Arques) et Arcelormittal (4 000 postes à Grande-Synthe) constituent les sites industriels les plus importants. Par conséquent, les emplois d’ouvriers (26 %) et d’ouvriers qualifiés (16 %) sont plus représentés qu’en moyenne régionale (+ 2 points).
Les activités tertiaires représentent 76 % des emplois en 2018, contre 78 % en moyenne dans la région. Les centres hospitaliers de Boulogne-sur-Mer, Calais et Dunkerque, ainsi que la mairie de Dunkerque et l’établissement d’hébergement social (service des assistants familiaux) de Boulogne-sur-Mer, sont les principaux employeurs du secteur (près de 11 000 emplois).
La présence d’importants sites d’emploi favorisent le travail sur place : près de 9 actifs occupés sur 10 travaillent et résident dans le périmètre du PMCO (contre 8 sur 10 en Hauts-de-France). Seuls 26 100 actifs quittent le territoire pour travailler et 22 400 font le chemin inverse (8,2 % des emplois).
Des indicateurs socio-économiques peu favorables
Le PMCO présente en 2018 un niveau de chômage plus élevé qu’en moyenne régionale (17 % contre 16 %) et un niveau de vie médian annuel plus faible (19 570 € contre 20 110 €) (figure 2). Les jeunes sont particulièrement touchés par la précarité : 34 % des 18-24 ans ne sont ni en emploi ni en étude (27 % en moyenne dans la région) et le taux de chômage des 15-24 ans atteint 36 %, soit 2 points de plus qu’en Hauts-de-France. Si le taux de pauvreté est similaire à celui de la région (18 %), les ménages dont le référent a moins de 30 ans sont particulièrement touchés. 29,2 % vit sous le seuil de pauvreté contre 28,7 % en Hauts-de-France. Par ailleurs, la population du PMCO demeure moins diplômée qu’en moyenne régionale : 22 % des 15 ans ou plus sont diplômés de l’enseignement supérieur contre 25 % en région.
tableauFigure 2 – Principaux indicateurs démographiques et économiques en 2018
Pôle métropolitain Côte d’Opale | Hauts-de-France | |
---|---|---|
Population au 1ᵉʳ janvier 2018 | 760 402 | 6 004 108 |
Taux de croissance annuel moyen entre 2013 et 2018 (%) | -0,1 | 0,1 |
Part des moins de 20 ans (%) | 25,5 | 26,0 |
Part des 65 ans ou plus (%) | 18,9 | 17,8 |
Nombre d’actifs occupés au lieu de résidence | 278 173 | 2 277 523 |
Nombre d’emplois au lieu de travail | 274 493 | 2 121 296 |
Taux d’activité des 15 à 64 ans (%) | 70,1 | 71,4 |
Taux d’emploi des 15 à 64 ans (%) | 58,1 | 59,7 |
Taux de chômage au sens du recensement de la population (%) | 17,1 | 16,4 |
Taux de pauvreté (%) | 18,0 | 18,0 |
Niveau de vie médian (euros) | 19 574 | 20 110 |
Part des diplômés de l’enseignement supérieur (%) | 22,1 | 25,1 |
- Sources : Insee, recensements de la population 2013 et 2018, Fichier localisé social et fiscal (FiLoSoFi) 2018.
Encadré - Le tourisme, un atout pour le PMCO
Le littoral rend le territoire propice au développement des activités touristiques qui représentent 4 % de son économie. La densité y est importante (124 logements/km² contre 90 en région) et les résidences secondaires représentent 11 % des habitations (3 % en région). Près de la moitié des lits touristiques des Hauts-de-France sont implantés au sein du PMCO, soit plus de 300 000 lits. Ils se partagent principalement entre résidences secondaires (71 %) et campings (25 %). Le secteur offre en moyenne mensuelle par an 10 000 emplois touristiques, soit 3,9 % de l’emploi total du territoire contre 2,4 % en Hauts-de-France. Ces emplois sont majoritairement proposés dans l’hébergement (28 %) et la restauration (29 %).
Définitions
Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période.
Le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation.
Le taux de chômage au sens du recensement de la population est la proportion du nombre de chômeurs au sens du recensement dans la population active au sens du recensement.
Le taux de pauvreté correspond à la proportion d’individus dont le niveau de vie est inférieur à 60 % du niveau de vie médian de la population française.
Le pôle métropolitain a été créé par la loi du 16 décembre 2010 afin de renforcer des territoires urbains qui ne peuvent prétendre à devenir des métropoles. Il permet de regrouper plusieurs EPCI au sein de zones géographiques étendues.
Le territoire du PMCO, créé en 2013, se compose d’un ensemble géographique continu de 11 établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) partagés entre les départements du Nord et du Pas-de-Calais. Il compte 6 communautés de communes, 4 communautés d’agglomération et 1 communauté urbaine.
Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire donné et le nombre de personnes qui en sont sorties, au cours de la période considérée.
Le taux d’activité est le rapport entre le nombre d’actifs (actifs occupés et chômeurs) et l’ensemble de la population correspondante.
Pour en savoir plus
Sur le site Insee.fr : Rubrique Dossier complet, comparateur de territoire, statistiques-locales.insee.fr
« Le Pôle métropolitain de la Côte d’Opale face à son défi démographique », Insee Dossier Hauts-de-France n° 9, avril 2018
« Le Pôle métropolitain de la Côte d’Opale face à son défi démographique », Insee Analyses Hauts-de-France n° 68, janvier 2018