Et pour quelques appartements de plus : Étude de la propriété immobilière des ménages et du profil redistributif de la taxe foncière
Pour étudier finement la distribution de la propriété immobilière et sa fiscalité,
il est nécessaire de disposer d’une base de données rassemblant les caractéristiques
des ménages et la description détaillée de leur patrimoine immobilier. La première
contribution de cette étude est de construire une telle base exhaustive à partir de
différentes sources administratives telles que le cadastre, le fichier Fidéli, les
revenus fiscaux et sociaux, les transactions immobilières et des données sur les sociétés
civiles immobilières.
Deuxièmement, cette étude analyse finement la concentration de la propriété immobilière
et la multipropriété. Ainsi, le nombre de logements possédés augmente avec le niveau
de vie, de moins de 1 logement par ménage au sein des 50 % les plus modestes à 2,4
logements dans le dernier dixième et 4 logements dans le dernier centième. Tandis
que les deux premiers logements possédés sont quasi systématiquement utilisés comme
résidences principales ou secondaires, les logements suivants sont le plus souvent
consacrés à la location. La propriété de ces logements en location, qui passe davantage
par l’intermédiaire de sociétés civiles immobilières, est par ailleurs très concentrée
: les ménages propriétaires d’au moins cinq logements représentent 3,5 % des ménages,
mais détiennent 50 % des logements en location possédés par des particuliers.
Troisièmement, cette étude décrit les caractéristiques de la taxe foncière sur
les propriétés bâties à usage d’habitation et possédées par les particuliers. La part
de cet impôt dans le revenu disponible augmente avec le niveau de vie moyen, sauf
pour les niveaux de vie les plus faibles et les plus élevés. Ce résultat reflète notamment
le fait que la propriété immobilière croît avec le niveau de vie. Ainsi, si on se
restreint aux seuls ménages propriétaires, la part de la taxe foncière dans le revenu
disponible diminue avec le niveau de vie des ménages sur le premier tiers de la distribution,
reste plate jusqu’au top 5 % et diminue à nouveau au-delà. Enfin, d’un point de vue
géographique, la part de la taxe foncière dans le revenu disponible varie entre les
régions – plutôt faible dans l’est et l’ouest de la France, et forte sur le pourtour
méditerranéen – et plus nettement encore au sein des régions : en Île-de-France, elle
est ainsi bien plus faible à Paris qu’en Seine-Saint-Denis.