Insee Conjoncture Guadeloupe · Octobre 2021 · n° 16

L’emploi salarié et la création d’entreprises toujours dynamiques Note de conjoncture régionale - 2ᵉ trimestre 2021

De nouvelles mesures de restrictions ont été prises pour lutter contre la propagation du virus en Guadeloupe dans ce deuxième trimestre. Un confinement partiel, la fermeture des magasins considérés non essentiels, l’attestation de déplacement obligatoire, ont perturbé les secteurs d’activité de manière différenciée.

En Guadeloupe, le nombre d’emplois salariés s’établit à 117 820 au deuxième trimestre 2021. Les effectifs salariés augmentent ainsi de 1,2 % par rapport au trimestre précédent (figure 1), ce qui représente 1 380 emplois supplémentaires. Malgré les restrictions, l’emploi résiste soutenu par les mesures de chômage partiel. Cette hausse confirme la bonne orientation du premier trimestre (+ 0,6 %).

Le nombre d’emplois salariés dans le secteur privé augmente de 2,3 % par rapport au premier trimestre, soit 1 750 salariés supplémentaires. Le secteur public, qui perd 360 emplois ce trimestre, (- 0,9 %), freine la hausse globale des effectifs salariés.

Le niveau de l’emploi salarié est supérieur de 4,6 % à celui du deuxième trimestre 2020, ce qui représente 5 200 créations d’emplois en un an.

En France (hors Mayotte), l’emploi salarié progresse également au deuxième trimestre 2021 (+ 1,1 %). Sur un an, les effectifs augmentent de 3,4 %.

Le secteur tertiaire marchand (hors intérim) est le principal moteur de la bonne orientation de l’emploi salarié ce trimestre. Les effectifs du secteur augmentent de 1,6 % au deuxième trimestre (figure 2). Le nombre de personnes employées par le secteur s’élève à 47 840, soit 740 nouveaux emplois salariés. Les secteurs qui contribuent le plus à la hausse sont ceux du commerce et de la réparation d’automobile (+ 301), ainsi que l’hébergement et la restauration (+ 286).

Le nombre de salariés dans le secteur de l’industrie augmente de 3,1 % au deuxième trimestre. Cette hausse contribue à la bonne dynamique de l’emploi salarié en Guadeloupe. Le secteur emploie désormais 8 500 salariés, soit 260 de plus qu’au trimestre précédent.

Les effectifs salariés dans le secteur de la construction augmentent de 2,1 % au deuxième trimestre. Le secteur emploie désormais 6 140 salariés, soit 120 de plus qu’au trimestre précédent.

L’emploi salarié dans le secteur tertiaire non marchand baisse de 0,2 % au deuxième trimestre. Ce recul limite les effets de la bonne orientation de l’emploi dans les autres secteurs. Le secteur emploie désormais 51 430 salariés, soit 120 de moins qu’au trimestre précédent.

Le nombre d’emplois intérimaires augmente de 17 % au deuxième trimestre 2021 (figure 3). Le secteur de l’intérim emploie désormais 2 420 personnes, un niveau historique en Guadeloupe, soit 350 de plus qu’au trimestre précédent.

Le niveau de l’emploi intérimaire est ainsi en hausse par rapport au deuxième trimestre de l’année précédente. Il progresse de 48 % sur un an, ce qui représente 780 emplois supplémentaires.

En France (hors Mayotte), le nombre d’emplois intérimaires augmente de 2,4 % par rapport au premier trimestre 2021. En un an, il progresse de 33 %.

En Martinique l’emploi salarié progresse de 1,9 % au deuxième trimestre 2021 et dans tous les grands secteurs d’activité (figure 4). Le nombre de salariés augmente de 3,2 %, soit 1 610 emplois supplémentaires dans le tertiaire marchand et de 1,1 % soit 550 emplois dans le tertiaire non marchand. Dans la construction, l’emploi salarié gagne 80 emplois (+ 1,3 %) et dans l’industrie 40 emplois (+ 0,5 %). Enfin les emplois intérimaires progressent de 2,4 %, soit 50 emplois supplémentaires.

En Guyane l’emploi salarié est quasiment stable au deuxième trimestre 2021 (+ 0,1 %). Le secteur tertiaire non marchand gagne 140 emplois (+ 0,5 %), comme celui de l’industrie avec 70 emplois supplémentaires (+ 1,5 %). À l’inverse, le nombre d’emplois intérimaires recule de 3,6 %, soit 80 emplois en moins. Dans le secteur tertiaire marchand et la construction, le nombre de salariés recule respectivement de 0,3 %, soit 60 emplois perdus et de 0,8 %, soit 20 emplois.

Le taux de chômage au sens du Bureau International du Travail (BIT) s’établit à 19,3 % de la population active en Guadeloupe ce trimestre. Il est en hausse de 1,7 point par rapport au trimestre précédent (figure 5). En France (hors Mayotte), le taux de chômage au deuxième trimestre baisse de 0,1 point et s’établit à 8,0 % de la population active.

Sur un an, le taux de chômage en Guadeloupe augmente de 8,4 points et retrouve son niveau d’avant crise. En France (hors Mayotte), il progresse de 0,8 point par rapport au deuxième trimestre 2020.

Au deuxième trimestre 2021, 60 900 demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) tenus d’effectuer des recherches d’emploi (catégories A, B, C) sont comptabilisés en Guadeloupe. Ce nombre augmente de 0,6 % par rapport au trimestre précédent (figure 6). Cette hausse ne concerne pas les demandeurs d’emploi âgés de 25 à 49 ans (- 0,3 %). Le nombre d’inscrits à la recherche d’un emploi depuis au moins un an baisse de 1,6 %.

Le nombre d’inscrits à Pôle Emploi n’ayant exercé aucune activité (catégorie A) progresse de 0,5 % et s’établit à 50 700. Ceux ayant pratiqué une activité réduite (catégorie B et C) sont plus nombreux de 1 %, soit 10 200. Au niveau national, la demande d’emploi recule de 0,5 %.

Par rapport au deuxième trimestre 2020, les demandeurs d’emploi sont moins nombreux en Guadeloupe (- 1,7 %), tout comme en France entière (- 2,1 %).

Au 2ᵉ trimestre 2021, en Guadeloupe, les hôtels totalisent 85 100 nuitées, soit - 67 % par rapport au 2ᵉ trimestre 2019 (figure 7 et figure 1). En effet, un motif impérieux est toujours nécessaire pour entrer sur l’île au mois d’avril et mai 2021. La fréquentation touristique chute en avril (- 85 % par rapport à avril 2019) et en mai (- 70 %). Les motifs impérieux sont levés le 9 juin. Ainsi, la baisse est moins marquée au mois de juin (- 27 %) pour un taux d’occupation de 33 % (contre 22 % en avril et mai 2021). De fait, les hôteliers sont frappés par une forte baisse de leur chiffre d’affaires (- 72 % en avril et - 59 % en mai et encore - 49 % en juin par rapport aux mêmes mois de 2019). Par ailleurs, les restaurants sont fermés en avril et mai sauf pour la vente à emporter en journée et pour la livraison. Cette forte baisse d’activité se répercute sur leur chiffre d’affaires (- 30 % en avril et - 43 % en mai). Suite à une réouverture partielle, une légère reprise est mesurée en juin, la perte du chiffre d’affaires se limite à - 10 %.

En Guadeloupe, 1 550 entreprises sont créées au deuxième trimestre 2021. Les créations baissent de 7,6 % par rapport au trimestre précédent (figure 8). Malgré cette baisse, le deuxième trimestre 2021 fait partie des quatre trimestres avec le plus grand nombre d’immatriculations sur les vingt dernières années. La dynamique amorcée après le confinement sanitaire du deuxième trimestre 2020, se maintient. Les micro-entrepreneurs sont à l’origine d’une nouvelle entreprise sur deux. Les secteurs des services et du commerce, transport, hébergement, restauration concentrent respectivement 58 % et 30 % des créations sous ce régime.

Seules les créations dans le secteur des services ne ralentissent pas au deuxième trimestre (+ 9,4 %). Les services figurent au premier rang avec 55 % des nouvelles immatriculations. Vient ensuite le secteur du commerce, transport, hébergement et restauration avec 30 % des nouvelles entreprises, malgré un ralentissement de la création (- 27 % ce trimestre). La création d’entreprises dans la construction représente une nouvelle entreprise sur dix, elle baisse de 15 %. La part de l’industrie est de 6 % et les immatriculations baissent de 8,1 %.

Par rapport au deuxième trimestre 2019, les créations d’entreprises guadeloupéennes progressent de 19 %. Sur la même période, les créations d’entreprises progressent de 54 % en Guyane, de 47 % en Martinique et de 26 % au niveau national.

Au deuxième trimestre 2021, le nombre de logements autorisés à la construction sur un an s’élève à 2 100 en Guadeloupe. Par rapport au trimestre précédent, ce nombre est quasi stable (figure 9), alors qu’il augmente de 12 % en France (hors Mayotte). Sur un an, le nombre d’autorisations baisse de 14 % au niveau régional et augmente de 5,9 % au niveau national.

Le nombre de logements commencés sur un an augmente dans la région de 4,9 % par rapport au trimestre précédent mais décroît de 9,7 % par rapport à l’année précédente.

Ce trimestre, les autorisations de surfaces de plancher des locaux d’activité cumulées sur un an atteignent 101 000 m² (+ 6,7 %). Sur un an, elles progressent de 106 %.