Distinguer les effets des polluants dans l’air à l’aide de nombreux instruments

Alexandre Godzinski (Ministère de la Transition Ecologique – CGDD ; et CREST), Milena Suarez Castillo (Insee-SSP Lab – Département de la Méthodologie et de la Coordination Statistique et Internationale ; CREST et PSE)

Documents de travail
No G2021-04
Paru le :Paru le27/07/2021
Alexandre Godzinski (Ministère de la Transition Ecologique – CGDD ; et CREST), Milena Suarez Castillo (Insee-SSP Lab – Département de la Méthodologie et de la Coordination Statistique et Internationale ; CREST et PSE)
Documents de travail No G2021-04- Juillet 2021

La pollution atmosphérique constitue une menace majeure pour la santé humaine. Loin d'être unidimensionnelle, la pollution de l'air est multiforme, ce qui complique l’étude des conséquences de polluants multiples dans des études quasi expérimentales. En sélectionnant les instruments optimaux à partir d'un large ensemble de variables instrumentales de météorologie d’altitude, nous démêlons l'impact de cinq polluants atmosphériques dans une évaluation complète de leur impact sanitaire à court terme dans les plus grandes zones urbaines de France sur 2010-2015. Nous constatons que des niveaux journaliers plus élevés d'au moins deux polluants atmosphériques, l'ozone et le dioxyde de soufre, conduisent le jour même à davantage d'admissions aux urgences liées aux maladies des voies respiratoires. Les enfants et les personnes âgées sont les plus touchés. Un niveau plus élevé de monoxyde de carbone conduit à davantage d’admissions aux urgences pour les maladies cardiovasculaires, tandis que des niveaux plus importants en particules fines (PM2.5) et en dioxyde de soufre conduisent à une augmentation du taux de mortalité journalier. En supposant un contexte de cinq polluants atmosphériques, nous montrons qu'un analyste qui aurait ignoré dans son modèle la présence de l’ensemble des polluants atmosphériques aurait tiré des conclusions partiellement fausses.