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Insee Conjoncture Ile-de-France · Juillet 2021 · n° 35
Insee Conjoncture Ile-de-FranceUn premier trimestre 2021 en demi-teinte pour l’économie francilienne Note de conjoncture régionale - 1ᵉʳ trimestre 2021

Joseph Chevrot, Sylvie Druelle, Jean-Philippe Martin (Insee), Benoît Trinquier (Direction régionale et interdépartementale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités d’Île-de-France)

En début d’année 2021, malgré le maintien puis le renforcement de la plupart des restrictions sanitaires, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi s’infléchit légèrement (- 0,6 %) et le taux de chômage est stable, se maintenant à 7,7 %. Le nombre de logements mis en chantier sur douze mois repart à la hausse (+ 2,9 %) et les créations d’entreprises demeurent dynamiques, avec un niveau supérieur à celui observé avant la crise sanitaire.

Toutefois, alors que l’emploi salarié amorce une légère reprise en France métropolitaine (+ 0,3 %), l’emploi salarié francilien stagne, marqué par les pertes observées dans les secteurs liés aux loisirs, au commerce et au tourisme. En effet, l’Île-de-France reste pénalisée par sa forte ouverture à l’international, qui se traduit notamment par une fréquentation hôtelière beaucoup plus impactée que dans le reste du pays.

Insee Conjoncture Ile-de-France
No 35
Paru le :Paru le12/07/2021

L’emploi francilien est stable au premier trimestre

L’emploi francilien s’est maintenu à 5,86 millions de salariés ce trimestre (+ 1 100 emplois, soit + 0,0 % par rapport au quatrième trimestre 2020) (figure 1). Comme pour les trois trimestres précédents, la croissance de l’emploi salarié en Île-de-France est inférieure à celle du reste du pays (86 000 emplois créés sur l’ensemble de la France, soit + 0,3 %).

L’emploi dans la construction continue à augmenter (+ 3 600 salariés, soit + 1,2 % par rapport au quatrième trimestre 2020), tandis que l’industrie continue de perdre des emplois (- 1 600, soit - 0,4 %). L’intérim repart à la baisse (- 2,1 %), mais conserve quasiment son niveau grâce aux acquis des deux trimestres antérieurs (figure 2). En France entière, à l’inverse, l’intérim continue à progresser (+ 0,3 %).

Le tertiaire marchand hors intérim se maintient (- 1 300 salariés, - 0,0 %) après une baisse de près de 36 000 salariés au quatrième trimestre 2020. Cependant, la situation au sein de ce secteur est assez variable. Si l’emploi du secteur « information et communication » repart à la hausse (+ 1,8 %) et dépasse désormais son niveau de fin 2019, les « autres activités de services », qui comprennent entre autres des activités culturelles et récréatives mais aussi les particuliers employeurs, ont une orientation nettement moins favorable ce trimestre (- 1,7 %), atteignant leur niveau le plus bas depuis le début de la crise sanitaire. C’est le cas également pour le secteur de l’hébergement et restauration (- 0,9 %). Le maintien des restrictions sanitaires tout au long de l’hiver n’a pas favorisé, en effet, le redémarrage de ces activités. Sur l’ensemble de la France, le tertiaire marchand (hors intérim) progresse légèrement (+ 0,4 %). En particulier, les « autres activités de services » ont gagné de l’emploi (+ 0,5 %). C’est le cas également du secteur du commerce qui progresse en France entière (+ 0,3 %) alors qu’il diminue en Île-de-France (- 0,2 %).

Au sein de la région, l’emploi progresse dans l’est : + 0,4 % dans le Val-de-Marne, + 0,3 % en Seine-Saint-Denis et + 0,2 % en Seine-et-Marne. Dans le Val-de-Marne, l’emploi progresse grâce aux « activités spécialisées, scientifiques et techniques » et aux « activités de services administratifs et de soutien » (+ 1,7 %). En Seine-Saint-Denis, il progresse grâce aux « activités financières et d’assurance » (+ 1,8 %) et aux « activités immobilières » (+ 2,2 %). En Seine-et-Marne, contrairement à ce qui se passe dans l’ensemble de la région, les « autres activités de service » (activités récréatives et culturelles, services aux particuliers…) (+ 1,9 %) soutiennent la progression de l’emploi.

A contrario, l’emploi recule à Paris (- 0,2 %, soit 4 200 emplois détruits), particulièrement en raison de la baisse de l’intérim (- 4,4 %) et des « autres activités de service » (- 4,0 %).

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Emploi salarié total - Île-de-France Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Île-de-France Emploi salarié privé - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2010 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2011 100,3 100,2 100,4 100,3
2ᵉ trim. 2011 100,5 100,3 100,6 100,4
3ᵉ trim. 2011 100,5 100,2 100,7 100,4
4ᵉ trim. 2011 100,6 100,3 100,8 100,4
1ᵉ trim. 2012 100,7 100,3 100,8 100,4
2ᵉ trim. 2012 100,9 100,3 101,1 100,3
3ᵉ trim. 2012 100,7 100,1 100,8 100,1
4ᵉ trim. 2012 100,7 100,0 100,8 99,9
1ᵉ trim. 2013 100,7 100,0 100,8 99,9
2ᵉ trim. 2013 100,8 99,9 100,9 99,7
3ᵉ trim. 2013 100,8 100,1 100,9 99,8
4ᵉ trim. 2013 101,2 100,4 101,2 99,9
1ᵉ trim. 2014 101,3 100,4 101,2 99,9
2ᵉ trim. 2014 101,3 100,4 101,3 99,9
3ᵉ trim. 2014 101,3 100,3 101,3 99,8
4ᵉ trim. 2014 101,4 100,4 101,4 99,8
1ᵉ trim. 2015 101,4 100,4 101,5 99,8
2ᵉ trim. 2015 101,7 100,6 101,8 100,0
3ᵉ trim. 2015 101,8 100,7 101,9 100,1
4ᵉ trim. 2015 101,9 100,9 102,1 100,3
1ᵉ trim. 2016 102,1 101,1 102,3 100,5
2ᵉ trim. 2016 102,3 101,3 102,5 100,8
3ᵉ trim. 2016 102,5 101,6 102,8 101,1
4ᵉ trim. 2016 102,6 101,7 102,9 101,3
1ᵉ trim. 2017 103,0 102,1 103,5 101,8
2ᵉ trim. 2017 103,3 102,4 103,8 102,2
3ᵉ trim. 2017 103,5 102,7 104,1 102,6
4ᵉ trim. 2017 103,9 103,1 104,7 103,2
1ᵉ trim. 2018 104,1 103,2 104,9 103,3
2ᵉ trim. 2018 104,3 103,3 105,2 103,5
3ᵉ trim. 2018 104,7 103,4 105,6 103,7
4ᵉ trim. 2018 105,1 103,7 106,2 104,1
1ᵉ trim. 2019 105,6 104,1 106,8 104,6
2ᵉ trim. 2019 105,9 104,3 107,2 104,8
3ᵉ trim. 2019 106,3 104,5 107,6 105,1
4ᵉ trim. 2019 106,7 104,9 108,1 105,5
1ᵉ trim. 2020 105,0 102,9 106,0 102,9
2ᵉ trim. 2020 103,6 102,0 104,7 102,2
3ᵉ trim. 2020 105,1 103,8 106,1 103,9
4ᵉ trim. 2020 104,7 103,7 105,5 103,7
1ᵉ trim. 2021 104,7 104,0 105,5 104,2
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié par secteur - Île-de-France

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié par secteur - Île-de-France (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
4ᵉ trim. 2010 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2011 100,1 99,8 100,4 100,2
2ᵉ trim. 2011 100,2 99,4 100,8 100,2
3ᵉ trim. 2011 100,1 98,6 100,9 100,3
4ᵉ trim. 2011 100,8 98,2 101,2 100,1
1ᵉ trim. 2012 101,9 98,3 101,3 100,4
2ᵉ trim. 2012 102,2 98,3 101,6 100,3
3ᵉ trim. 2012 102,5 98,2 101,3 100,6
4ᵉ trim. 2012 102,9 98,3 101,3 100,4
1ᵉ trim. 2013 102,4 98,2 101,3 100,6
2ᵉ trim. 2013 102,9 97,8 101,2 101,1
3ᵉ trim. 2013 103,0 97,0 101,5 100,8
4ᵉ trim. 2013 103,8 96,9 101,7 101,7
1ᵉ trim. 2014 103,7 96,8 101,7 102,0
2ᵉ trim. 2014 103,3 96,2 102,0 101,8
3ᵉ trim. 2014 102,8 95,9 102,2 101,9
4ᵉ trim. 2014 101,7 95,5 102,3 102,2
1ᵉ trim. 2015 101,1 95,2 102,5 101,9
2ᵉ trim. 2015 100,7 95,0 102,9 102,3
3ᵉ trim. 2015 99,4 94,4 103,1 102,2
4ᵉ trim. 2015 99,5 94,0 103,3 102,2
1ᵉ trim. 2016 99,1 93,5 103,6 102,6
2ᵉ trim. 2016 98,9 93,2 103,8 102,7
3ᵉ trim. 2016 99,1 93,0 104,1 102,7
4ᵉ trim. 2016 99,2 92,5 104,1 102,8
1ᵉ trim. 2017 99,4 92,4 104,5 102,9
2ᵉ trim. 2017 99,7 92,2 104,8 103,1
3ᵉ trim. 2017 100,4 91,9 105,0 102,9
4ᵉ trim. 2017 101,7 92,0 105,6 102,9
1ᵉ trim. 2018 102,8 91,7 105,8 103,0
2ᵉ trim. 2018 104,4 91,5 106,1 102,8
3ᵉ trim. 2018 105,5 91,2 106,5 102,9
4ᵉ trim. 2018 107,3 91,5 107,1 102,9
1ᵉ trim. 2019 109,5 91,7 107,7 102,9
2ᵉ trim. 2019 111,2 91,7 108,1 103,0
3ᵉ trim. 2019 113,1 92,0 108,5 103,0
4ᵉ trim. 2019 114,7 92,0 109,1 103,2
1ᵉ trim. 2020 114,0 91,8 107,8 103,2
2ᵉ trim. 2020 114,7 90,8 105,9 101,7
3ᵉ trim. 2020 117,1 90,5 106,8 103,7
4ᵉ trim. 2020 117,8 89,9 105,7 104,0
1ᵉ trim. 2021 119,1 89,6 105,6 104,2
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié par secteur - Île-de-France

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Le taux de chômage est stable

Après un fort recul au trimestre précédent dû notamment aux restrictions de déplacement qui ont empêché certains chômeurs d’effectuer des démarches actives de recherche d’emploi, le taux de chômage francilien est stable au premier trimestre 2021. Il se maintient à 7,7 % de la population active (figure 3). La tendance nationale est quasi identique (8,1 % en France hors Mayotte, soit + 0,1 point).

Par rapport au quatrième trimestre 2019, le taux de chômage a augmenté de 0,5 point en Île-de-France, alors qu’il est stable pour l’ensemble du pays.

Sur les treize régions de France métropolitaine, l’Île-de-France passe de la 5e à la 9e place, désormais devancée par les régions de Nouvelle-Aquitaine, Centre-Val de Loire ou la Corse.

Figure 3Taux de chômage

en %
Taux de chômage (en %)
Île-de-France France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2010 7,9 9,2
1ᵉ trim. 2011 7,9 9,2
2ᵉ trim. 2011 7,8 9,1
3ᵉ trim. 2011 7,9 9,2
4ᵉ trim. 2011 8,0 9,3
1ᵉ trim. 2012 8,1 9,5
2ᵉ trim. 2012 8,3 9,7
3ᵉ trim. 2012 8,3 9,8
4ᵉ trim. 2012 8,5 10,2
1ᵉ trim. 2013 8,7 10,3
2ᵉ trim. 2013 8,8 10,5
3ᵉ trim. 2013 8,7 10,3
4ᵉ trim. 2013 8,7 10,1
1ᵉ trim. 2014 8,7 10,1
2ᵉ trim. 2014 8,8 10,2
3ᵉ trim. 2014 8,9 10,3
4ᵉ trim. 2014 9,0 10,5
1ᵉ trim. 2015 8,8 10,3
2ᵉ trim. 2015 9,1 10,5
3ᵉ trim. 2015 8,9 10,3
4ᵉ trim. 2015 8,8 10,2
1ᵉ trim. 2016 8,8 10,2
2ᵉ trim. 2016 8,7 10,0
3ᵉ trim. 2016 8,6 9,9
4ᵉ trim. 2016 8,8 10,0
1ᵉ trim. 2017 8,3 9,6
2ᵉ trim. 2017 8,2 9,5
3ᵉ trim. 2017 8,4 9,5
4ᵉ trim. 2017 7,9 9,0
1ᵉ trim. 2018 8,1 9,2
2ᵉ trim. 2018 8,0 9,1
3ᵉ trim. 2018 7,9 9,0
4ᵉ trim. 2018 7,7 8,7
1ᵉ trim. 2019 7,6 8,7
2ᵉ trim. 2019 7,4 8,4
3ᵉ trim. 2019 7,5 8,5
4ᵉ trim. 2019 7,2 8,1
1ᵉ trim. 2020 7,0 7,8
2ᵉ trim. 2020 6,3 7,1
3ᵉ trim. 2020 8,4 9,1
4ᵉ trim. 2020 7,7 8,0
1ᵉ trim. 2021 7,7 8,1
  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisé.

Figure 3Taux de chômage

  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisé.
Avertissement sur le marché du travail

La situation des personnes sur le marché du travail a été fortement affectée depuis le début de la crise sanitaire (secteur d’activité à l’arrêt, contrainte de garde d’enfant par exemple). Pour être considéré comme chômeur, il faut être sans emploi, disponible pour travailler et avoir fait des démarches actives de recherche d’emploi. Début 2021, la quasi-stabilité du taux de chômage résulte à la fois de celle du taux d’emploi et de la persistance d’un comportement de retrait d’activité, du fait de la crise et du maintien de restrictions sanitaires. L’introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) peut entraîner des révisions accrues sur les données, durant la phase de montée en charge du dispositif.

La demande d’emploi repart à la baisse

Au premier trimestre 2021, le nombre de demandeurs d’emploi franciliens inscrits à Pôle emploi et n’ayant exercé aucune activité (catégorie A) repart à la baisse par rapport au quatrième trimestre 2020 et s’établit en moyenne à 750 740 (- 0,6 %). Cette diminution est plus marquée qu’en France métropolitaine (- 0,3 %).

Le recul est plus prononcé pour les femmes (- 0,8 %) que pour les hommes (- 0,4 %). Il est du même ordre de grandeur chez les moins de 25 ans (- 0,7 %), tandis que la classe d’âges des 50 ans ou plus est la seule où la demande d’emploi augmente (+ 0,3 % en catégorie A).

Le nombre de demandeurs d’emploi en activité réduite (catégories B et C) reste en augmentation ce trimestre, au même rythme qu’au niveau national (+ 0,8 %).

Au total, le nombre de demandeurs d’emploi (catégories A, B et C) diminue pour la première fois depuis le quatrième trimestre 2019 (- 0,2 % contre + 0,1 % en France métropolitaine). En revanche, la demande d’emploi de longue durée (inscrits depuis un an ou plus) continue de progresser au premier trimestre 2021 (+ 3,3 %, soit + 17,2 % depuis le premier trimestre 2020).

Les créations d’entreprises franciliennes en forte hausse

Au cours du premier trimestre 2021, environ 79 700 entreprises ont été créées en Île-de-France, soit une nette croissance par rapport au premier trimestre 2020 (+ 31,4 %), un peu plus importante que celle constatée en France (+ 30,7 %) (figure 4). Cette hausse globale s’explique en partie par le faible nombre d’entreprises créées au premier trimestre 2020, impacté par l’instauration du premier confinement mi-mars. Les créations franciliennes se maintiennent toutefois à un niveau 20 % supérieur à celui observé au premier trimestre 2019, dernière année avant la crise sanitaire.

Près de deux créations d’entreprises sur trois s’effectuent sous le régime de micro-entrepreneur. En glissement annuel, leur nombre augmente de 43,5 %, soit 3,5 points de plus qu’au niveau national.

La progression annuelle la plus forte s’observe dans le secteur des transports (+ 98,5 %), du fait des « autres activités de poste et de courrier » (qui incluent les services de livraison de repas à domicile) dont le nombre d’entreprises a plus que doublé. Dans le commerce, plus de la moitié des nouvelles entreprises concernent la vente sur catalogue (+ 1 480 entreprises). En dépit de son poids plus faible, le secteur de l’hébergement et restauration connaît une des plus fortes croissances : + 72,5 % en glissement annuel et + 154,9 % pour celles créées sous le régime de micro-entrepreneur. Il s’agit plus particulièrement d’entreprises de restauration rapide, sans doute créées dans le contexte des restrictions sanitaires et du développement des plats à emporter.

Entre mars 2020 et mars 2021, le nombre cumulé de défaillances d’entreprises diminue de 38,0 % en Île-de-France par rapport à l’année précédente, une baisse un peu moins marquée qu’au niveau national (- 40,0 %). Comme les trimestres précédents, cette chute ne reflète pas tout à fait la réalité économique, puisqu’un certain nombre d’entreprises en difficulté se maintiennent grâce aux dispositifs de soutien accordés par l’État dans le cadre de la crise sanitaire.

Figure 4Créations d’entreprises en Île-de-France

Créations d’entreprises en Île-de-France
Créations d’entreprises Part des micro-entrepreneurs Évolution des créations T1 2021 / T1 2020
T1 2020 T1 2021 T1 2021 (en %) Total entreprises (en %) Micro-entrepreneurs (en %)
Industrie 1 412 1 776 61,8 25,8 25,9
Construction 4 314 4 886 35,9 13,3 4,7
Commerce, transports, hébergement, restauration 18 104 30 906 74,9 70,7 101,4
dont Commerce 7 313 10 028 53,3 37,1 35,8
Transports 8 703 17 277 88,6 98,5 132,8
Hébergement-restauration 2 088 3 601 69,5 72,5 154,9
Information et communication 4 884 5 768 55,9 18,1 26,0
Activités financières 1 810 2 204 20,9 21,8 66,1
Activités immobilières 1 954 2 479 36,1 26,9 28,8
Services scientifiques, techniques, et de soutien* 18 602 20 118 64,1 8,1 8,0
Enseignement, santé, action sociale 4 772 5 917 72,4 24,0 28,8
Autres activités de services 4 782 5 602 69,5 17,1 23,4
Total Île-de-France 60 634 79 656 64,9 31,4 43,5
Total France 210 835 275 616 65,5 30,7 39,8
  • * Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien (niveau A10, NAF rév 2).
  • Champ : activités marchandes hors agriculture. Données brutes.
  • Source : Insee, Répertoire des entreprises et des établissements.

Reprise des ventes de logements neufs

Pour la première fois depuis la mi-2019, le nombre de logements mis en chantier sur un an repart à la hausse en Île-de-France : avec 64 500 logements débutés à la construction entre avril 2020 et mars 2021, la région enregistre une hausse de 2,9 %, moindre que celle observée sur l’ensemble de la France (+ 3,6 %) (figure 5). En revanche, le nombre de logements autorisés à la vente sur la même période (63 100) stagne toujours dans la région, à - 0,3 %.

Avec plus de 5 600 logements commercialisés durant le premier trimestre 2021 en Île-de-France, les ventes de logements neufs rebondissent fortement (+ 13,3 %) par rapport au premier trimestre 2020, qui avait été le premier impacté par la crise sanitaire. Le rebond est similaire sur l’ensemble de la France métropolitaine (+ 12,2 %). Le niveau francilien reste toutefois d’un quart inférieur à celui observé au cours du premier trimestre 2019. Dans l’ancien, les ventes de logements progressent plus modestement (+ 3 % sur un an), pour s’établir à 38 700 transactions au premier trimestre 2021. Ce niveau reste inférieur de 4 % à celui observé au premier trimestre 2019.

Après une stagnation au quatrième trimestre 2020 (+ 0,2 % sur un an), les prix de vente des appartements franciliens dans le neuf progressent modérément au premier trimestre 2021 par rapport au premier trimestre 2020 (+ 1,1 %). L’augmentation est plus soutenue pour les appartements anciens, à + 3,6 % sur un an.

Concernant les locaux d’activité, le cumul des autorisations sur les douze derniers mois observé en mars 2021 diminue à nouveau en Île-de-France (- 6,1 %), après une légère reprise au quatrième trimestre 2020 (+ 2,4 %). Cette baisse est plus marquée qu’en France (- 0,5 %). Sur les locaux mis en chantier, la baisse observée ce trimestre est moins marquée en Île-de-France (- 0,4 % sur un an) qu’au niveau national (- 1,8 %). Avec le développement du télétravail et les changements dans l’organisation du travail, la crise sanitaire bouleverse notamment l’immobilier de bureau : au premier trimestre 2021, les surfaces autorisées de bureau chutent de 48,5 % en un an par rapport au premier trimestre 2020. Après plusieurs années de stabilité entre 2016 et 2019 (autour de 9 %), le stock de bureaux vacants pourrait également fortement augmenter.

Figure 5Évolution du nombre de logements commencés

indice base 100 en décembre 2010
Évolution du nombre de logements commencés (indice base 100 en décembre 2010)
Île-de-France France hors Mayotte
déc. 2010 100,0 100,0
janv. 2011 101,4 101,4
févr. 2011 102,2 102,3
mars 2011 104,9 103,5
avr. 2011 106,7 103,9
mai 2011 107,5 105,0
juin 2011 106,5 103,8
juil. 2011 107,5 103,4
août 2011 107,7 102,9
sept. 2011 107,7 102,3
oct. 2011 102,6 101,3
nov. 2011 108,5 102,9
déc. 2011 114,4 104,2
janv. 2012 113,0 103,7
févr. 2012 113,8 103,5
mars 2012 116,3 103,8
avr. 2012 116,5 102,2
mai 2012 116,1 99,8
juin 2012 118,9 100,0
juil. 2012 121,7 99,5
août 2012 121,7 98,8
sept. 2012 121,7 96,8
oct. 2012 123,0 96,2
nov. 2012 118,9 92,7
déc. 2012 122,2 92,6
janv. 2013 125,8 92,3
févr. 2013 127,0 92,5
mars 2013 124,6 91,5
avr. 2013 124,4 92,4
mai 2013 125,6 92,7
juin 2013 125,0 92,6
juil. 2013 122,6 92,3
août 2013 120,9 91,9
sept. 2013 121,5 92,0
oct. 2013 120,5 90,5
nov. 2013 117,9 89,4
déc. 2013 113,4 86,6
janv. 2014 113,4 86,2
févr. 2014 109,3 84,7
mars 2014 109,8 83,4
avr. 2014 111,6 83,1
mai 2014 110,2 82,5
juin 2014 110,0 81,6
juil. 2014 111,8 81,7
août 2014 111,4 81,4
sept. 2014 110,2 81,4
oct. 2014 108,1 81,3
nov. 2014 107,3 81,4
déc. 2014 106,3 81,6
janv. 2015 104,9 80,9
févr. 2015 106,3 81,1
mars 2015 104,5 81,0
avr. 2015 104,3 80,2
mai 2015 104,3 79,6
juin 2015 104,9 80,2
juil. 2015 106,5 79,8
août 2015 108,3 80,2
sept. 2015 112,2 80,6
oct. 2015 114,8 80,8
nov. 2015 120,3 81,8
déc. 2015 126,6 82,9
janv. 2016 125,0 83,2
févr. 2016 129,5 84,4
mars 2016 129,3 83,7
avr. 2016 131,1 84,5
mai 2016 135,0 86,6
juin 2016 137,0 86,8
juil. 2016 136,4 87,1
août 2016 136,8 87,2
sept. 2016 134,8 87,6
oct. 2016 135,4 88,6
nov. 2016 133,9 89,3
déc. 2016 138,0 90,2
janv. 2017 144,1 92,1
févr. 2017 143,5 92,8
mars 2017 150,6 95,8
avr. 2017 151,6 97,0
mai 2017 151,6 97,2
juin 2017 154,5 98,5
juil. 2017 160,6 100,3
août 2017 162,0 100,9
sept. 2017 166,5 101,6
oct. 2017 169,1 102,3
nov. 2017 171,5 103,6
déc. 2017 173,6 105,8
janv. 2018 172,6 105,4
févr. 2018 173,6 105,0
mars 2018 170,9 103,8
avr. 2018 169,7 103,2
mai 2018 170,5 102,8
juin 2018 172,8 102,4
juil. 2018 168,9 101,3
août 2018 165,9 100,8
sept. 2018 163,2 100,0
oct. 2018 163,2 100,0
nov. 2018 164,6 98,8
déc. 2018 162,4 96,7
janv. 2019 161,8 96,4
févr. 2019 162,6 96,2
mars 2019 161,2 95,7
avr. 2019 165,4 95,7
mai 2019 163,8 95,3
juin 2019 156,9 94,5
juil. 2019 158,5 94,7
août 2019 159,3 94,5
sept. 2019 158,9 94,6
oct. 2019 158,9 93,8
nov. 2019 156,1 93,8
déc. 2019 153,9 93,7
janv. 2020 153,5 94,2
févr. 2020 149,8 94,0
mars 2020 147,0 91,9
avr. 2020 136,2 87,6
mai 2020 134,1 86,3
juin 2020 137,4 86,6
juil. 2020 136,2 86,5
août 2020 139,0 87,3
sept. 2020 137,8 86,9
oct. 2020 134,1 86,9
nov. 2020 130,5 86,5
déc. 2020 127,4 85,9
janv. 2021 126,0 84,9
févr. 2021 127,6 85,2
mars 2021 131,1 89,0
avr. 2021 136,2 93,1
mai 2021 137,0 94,6
  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 5Évolution du nombre de logements commencés

  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Une fréquentation hôtelière toujours en berne

Durant le premier trimestre 2021, les hôtels d’Île-de-France ont enregistré un total de 2,9 millions de nuitées, soit 70,6 % de moins qu’au cours du premier trimestre 2020 (contre - 45,4 % en France métropolitaine). Observée depuis un an, cette baisse de la fréquentation hôtelière se poursuit donc mais dans une moins grande ampleur que celle observée entre les quatrièmes trimestres 2019 et 2020 (- 79,9 %). En effet, au premier trimestre 2020, la fréquentation hôtelière avait déjà pâti du contexte sanitaire dégradé à l’échelle internationale. Par rapport au premier trimestre 2019 (le dernier de référence avant la crise sanitaire), le nombre de nuitées en Île-de-France se situe au quart de son volume habituel (- 76,6 %).

Au cours du premier trimestre 2021, le nombre mensuel de nuitées hôtelières a évolué irrégulièrement : d’abord une légère hausse en janvier (+ 2,6 % par rapport à décembre 2020), puis un fléchissement en février (- 7,3 % par rapport à janvier 2021) et enfin un rebond en mars (+ 7,0 % par rapport à février). Toutes les catégories d’hôtels sont concernées par le léger rebond de mars, mais celui-ci est plus marqué dans les hôtels non classés ou classés 1 ou 2 étoiles (+ 13,1 %) que dans les hôtels classés 3, 4 ou 5 étoiles (+ 4,1 %).

Durant le premier trimestre 2021, 55 % des hôtels sont restés ouverts en moyenne dans la région, contre 60 % au niveau national. Le taux d’occupation est très bas quel que soit le mois et oscille entre 26,1 % et 27,0 % (figure 6). Il reste inférieur de six points à celui observé dans l’ensemble de la France métropolitaine.

Le tourisme en Île-de-France reste plus impacté que dans le reste de la France car, contrairement aux régions de littoral et de montagne, il s’agit d’un tourisme essentiellement urbain et culturel, fortement lié aux touristes non résidents et à la clientèle d’affaires. En effet, les hébergements franciliens continuent de pâtir de la moindre présence de ces types de clientèle, du fait des restrictions de déplacement liées à la pandémie et l’annulation d’un grand nombre de salons et autres manifestations commerciales.

Figure 6Évolution du taux d'occupation des hôtels franciliens

En %
Évolution du taux d'occupation des hôtels franciliens (En %)
2015 2016 Moyenne 2017-2019 2020 2021
Janvier 62,6 57,2 65,4 69,5 26,9
Février 64,3 57,3 66,1 65,6 27,0
Mars 70,3 67,9 74,1 27,7 26,1
Avril 74,4 65,4 76,9 19,0
Mai 76,1 71,3 75,2 23,0
Juin 85,6 77,1 85,4 31,9
Juillet 77,7 67,7 78,6 38,8
Août 70,1 56,0 67,0 34,0
Septembre 81,5 75,5 83,5 32,3
Octobre 78,7 74,7 82,0 28,9
Novembre 64,7 68,7 76,5 21,7
Décembre 59,4 64,7 68,4 26,2
  • Les données du dernier mois affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE.

Figure 6Évolution du taux d'occupation des hôtels franciliens

  • Les données du dernier mois affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE.

Encadré 1 - Contexte national - En France, l’activité a stagné au premier trimestre 2021, marqué par un renforcement progressif des restrictions sanitaires

La dégradation de la situation sanitaire a conduit au premier trimestre à un renforcement progressif des mesures de restrictions (couvre-feu avancé à 18h, fermetures de centres commerciaux, confinements locaux). Dans ce contexte, l’activité a stagné (- 0,1 % par rapport au trimestre précédent, soit - 4,7 % par rapport à son niveau du quatrième trimestre 2019), se dégradant légèrement au mois le mois, notamment dans les services. La consommation des ménages a été quasi-stable elle aussi (+ 0,1 % par rapport au trimestre précédent, soit - 6,8 % sous son niveau d’avant-crise). En particulier, les restrictions ont pénalisé la consommation de biens, après son dynamisme de fin 2020, tandis que les fermetures d’activité mises en place à l’automne 2020 et maintenues tout l’hiver ont continué de plomber la consommation en hébergement-restauration et en services de transport ou de loisirs.

Encadré 2 - Contexte international - En 2021, l’activité économique dépend encore largement des conditions sanitaires

Début 2021, la conjoncture économique est restée marquée par la crise sanitaire, avec des contrastes entre les pays. Aux États-Unis, le rebond économique a été porté par l’allègement des restrictions sanitaires et les plans de relance massifs, tandis que l’activité chinoise s’est appuyée sur la vigueur de ses exportations. À l’inverse en Europe, les restrictions ont pesé sur l’activité, en recul dans les principales économies et particulièrement en Allemagne et au Royaume-Uni, soumis à des confinements. Sur l’ensemble de l’année 2021, l’activité économique se redresserait dans les principales économies européennes, sous l’hypothèse de stabilisation de la situation sanitaire.

Publication rédigée par :Joseph Chevrot, Sylvie Druelle, Jean-Philippe Martin (Insee), Benoît Trinquier (Direction régionale et interdépartementale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités d’Île-de-France)

Pour en savoir plus

Castelain É., Marquis J., Pouget J., Simon O., « Retour en surface », Insee, Note de conjoncture, juillet 2021.

Deheeger S., Druelle S., Martin J.-Ph., Trinquier B., « Le second confinement interrompt la reprise économique », Insee Conjoncture Île-de-France n° 33, avril 2021.