Intermédiaires financiers Comptes nationaux annuels - base 2014

Chiffres détaillés
Insee Résultats
Paru le :Paru le15/07/2021
Insee Résultats- Juillet 2021

En 2020, la croissance de la valeur ajoutée des se maintient (+ 0,1 %, figure 1) après un recul de – 1,5 % en 2019 (dont + 5,3 % pour les établissements de crédit après – 2,2 % en 2019). Cette évolution résulte d’une diminution similaire de la consommation intermédiaire et de la production (1 milliard d’euros) ; la forte baisse de la mesurée par les commissions (– 1,9 milliard d’euros en 2020) étant partiellement compensée par l’augmentation des (Sifim) (+ 0,9 milliard d’euros) malgré une légère baisse de 3 points de base de la . Le taux de marge (au sens de la comptabilité nationale) est stable, à 32,2 %.

Figure 1 - Compte non financier des intermédiaires financiers

en milliards d'euros
Figure 1 - Compte non financier des intermédiaires financiers (en milliards d'euros) - Lecture : la production facturée des intermédiaires financiers s'élève à 90,4 milliards d'euros en 2020, en recul de 2,1 % par rapport à 2019.
2018 2019 2020 Évolution
2018 / 2019
Évolution
2019 / 2020
(en %) (en %)
Production a 136,0 138,7 137,7 2,0 – 0,7
Sifim a1 44,3 44,6 45,5 0,5 2,0
Production facturée a2 89,8 92,3 90,4 2,7 – 2,1
Production pour compte propre a3 1,8 1,8 1,9 0,5 1,0
Consommation intermédiaire b 72,1 75,7 74,7 5,0 – 1,4
Valeur ajoutée brute c=a-b 63,9 63,0 63,0 – 1,5 0,1
Salaires et cotisations sociales (y compris imputées) d1 35,5 35,1 33,6 – 1,1 – 4,5
Impôts liés à la production - subventions d'exploitation d2 7,6 7,6 9,2 0,2 20,5
Excédent brut d'exploitation e=c-d1-d2 20,8 20,2 20,3 – 2,8 0,3
Intérêts reçus f 104,9 111,0 84,4 5,8 – 23,9
Dividendes reçus g 34,5 37,1 23,2 7,6 – 37,4
Bénéfices réinvestis d'investissements directs à l'étranger (nets) h 6,3 4,5 1,6 – 28,8 – 64,8
Autres revenus d'investissements (nets) i – 16,5 – 16,6 – 11,7 – 0,4 29,6
Intérêts versés j 101,6 109,2 86,8 7,4 – 20,5
Dividendes versés k 22,2 23,5 13,8 5,9 – 41,3
Solde des revenus primaires m=e+f+g+h+i-j-k 26,2 23,6 17,2 – 10,1 – 27,0
Impôts courants n 7,5 8,4 8,5 12,6 1,4
Formation brute de capital fixe q 18,4 22,8 18,8 24,1 – 17,9
Autres transferts courants divers (nets) r – 2,8 – 0,4 – 0,4 85,9 – 0,3
Autres postes (nets) o 2,0 1,8 2,3 – 9,3 26,9
Capacité de financement s=m-n-q+r+o – 0,5 – 6,3 – 8,2 – 1191,8 – 30,2
Ratios (en %)
Taux de valeur ajoutée c / a 47,0 45,4 45,8 /// ///
Part des Sifim dans la production a1 / a 32,6 32,1 33,0 /// ///
Part des services facturés dans la production a2 / a 66,0 66,5 65,6 /// ///
Taux de marge e / c 32,6 32,1 32,2 /// ///
Taux d'investissement q / c 28,8 36,3 29,8 /// ///
  • /// : absence de résultats due à la nature des choses.
  • Lecture : la production facturée des intermédiaires financiers s'élève à 90,4 milliards d'euros en 2020, en recul de 2,1 % par rapport à 2019.
  • Champ : France.
  • Sources : Insee, comptes nationaux, base 2014, Banque de France.

Les mesures adoptées en 2020 pour faire face à la pandémie de Covid-19 en France ont eu un impact fort sur les flux d’intérêts et de dividendes des sociétés financières. Les baissent nettement (– 23,9 % pour les intérêts reçus et – 20,5 % pour les intérêts versés, après respectivement + 5,8 % et + 7,4 % en 2019). Les dividendes reçus et versés diminuent fortement du fait de la décision de la Banque centrale européenne (BCE) de geler les dividendes versés par les banques en 2020 : – 13,9 milliards d’euros pour les dividendes reçus et – 9,7 milliards d’euros pour les dividendes versés. La formation brute de capital fixe diminue de 4,1 milliards d’euros.

Au total, le besoin de financement des intermédiaires financiers s’accentue : – 8,2 milliards d’euros en 2020 après – 6,3 milliards d’euros en 2019.

La valeur ajoutée au sens de la comptabilité nationale diffère du produit net bancaire (PNB) calculé dans le cadre de la comptabilité privée des établissements de crédit. En particulier, le PNB n’est pas grevé de certaines charges correspondant à des consommations intermédiaires, tandis qu’il intègre les revenus de la propriété ainsi que les plus ou moins-values liées à la détention d’actifs financiers. En effet, la comptabilité nationale considère que les revenus de la propriété sont des opérations de répartition et ne constituent pas en tant que tels une production. De même, les plus ou moins-values ainsi que tous les gains et pertes sur actifs financiers (y compris sur les opérations de change) sont enregistrés dans les comptes de réévaluation patrimoniale, ils n’ont pas la nature d’un revenu.

En 2020, le PNB des établissements de crédit diminue (– 13,3 milliards d’euros par rapport à 2019, figure 2) alors que la valeur ajoutée augmente (+ 2,9 milliards d’euros). Cette différence s’explique principalement par la forte diminution des intérêts nets et des dividendes liés à la détention de titres et au refinancement interbancaire (– 7,1 milliards d’euros) et à la variation des plus et moins-values sur titres (– 34,9 milliards d’euros) qui n’est pas totalement compensée par la variation des plus et moins-values sur instruments financiers dérivés (+ 31,9 milliards d’euros).

Figure 2 - De la valeur ajoutée au produit net bancaire des établissements de crédit

en milliards d'euros
Figure 2 - De la valeur ajoutée au produit net bancaire des établissements de crédit (en milliards d'euros) - Lecture : le produit net bancaire des établissements de crédits s'élève à 92,5 milliards d'euros en 2020 et recule de 12,6 % par rapport à 2019.
2018 2019 2020 Évolution
2018 / 2019
Évolution
2019 / 2020
(en %) (en %)
Valeur ajoutée 56,7 55,4 58,3 – 2,2 5,3
Consommations intermédiaires exclues du calcul du PNB 21,1 21,2 18,6 0,6 – 12,3
Intérêts nets et dividendes liés à la détention de titres et au refinancement interbancaire 9,9 10,9 3,7 9,5 – 65,6
Intérêts nets (ajustés des Sifim) – 15,3 – 16,8 – 13,9 – 9,4 17,2
Dividendes reçus et produits assimilés 25,3 27,6 17,6 9,4 – 36,2
Éléments du compte de résultat comptabilisés dans les comptes de réévaluation 14,3 18,3 11,8 28,3 – 35,4
Contribution nette des plus et moins-values sur titres – 6,5 27,8 – 7,1 527,2 – 125,7
Contribution nette des instruments financiers dérivés 21,2 – 11,7 20,3 – 155,0 274,0
Dotations aux provisions (nettes des reprises) sur titres – 1,4 1,1 – 1,5 174,5 – 239,3
Gains nets sur opérations de change et d’arbitrage 1,0 1,1 0,2 11,7 – 84,4
Produit net bancaire 102,0 105,9 92,5 3,8 – 12,6
  • Lecture : le produit net bancaire des établissements de crédits s'élève à 92,5 milliards d'euros en 2020 et recule de 12,6 % par rapport à 2019.
  • Champ : France.
  • Sources : Insee, Banque de France.

Définitions

Les intermédiaires financiers hors sociétés d’assurance (IF) regroupent, pour l’essentiel, la Banque de France, les établissements de crédit, les fonds d’investissement (organismes de placement collectif monétaires, non monétaires et assimilés) et les organismes de titrisation.

La comptabilité nationale distingue deux composantes de la production des IF : d’une part, la production facturée, c’est-à-dire essentiellement les commissions ; d’autre part, la production de services d’intermédiation financière indirectement mesurés (Sifim), correspondant aux marges d’intérêt perçues à l’occasion des opérations de crédit et de dépôt réalisées par les banques avec leur clientèle.

La marge globale d’intermédiation est la somme des marges d’intermédiation sur les crédits et sur les dépôts pondérée par les encours respectifs de crédits et de dépôts.

En comptabilité nationale, les intérêts sont ajustés des Sifim. L’ajustement consiste à retraiter les intérêts bruts, tels qu’ils apparaissent dans le compte de résultat des IF, de façon à isoler la composante de Sifim et à enregistrer cette dernière dans le compte de production.