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Insee Flash Guadeloupe · Juin 2021 · n° 154
Insee Flash GuadeloupeLe nombre de logements continue d’augmenter malgré le ralentissement démographique Evolution du logement en Guadeloupe

Eric Mével (Insee)

En 50 ans, la Guadeloupe a connu une forte expansion de l’habitat. La hausse du nombre de résidences principales est 5,6 fois plus rapide que celle de la population. Les besoins en nouveaux logements résultent de la diminution de la taille des ménages. En moyenne moins de personnes vivent dans un même logement en raison de la décohabitation. En parallèle il y a de plus en plus de logements vacants en Guadeloupe.

Le parc des logements est majoritairement constitué de maisons individuelles. Le confort des logements s’améliore progressivement.

Insee Flash Guadeloupe
No 154
Paru le :Paru le30/06/2021

Une forte expansion du parc des logements

Entre 1968 et 2018, la Guadeloupe compte 152 400 logements supplémentaires (+ 198 %). Dans la même période, l’archipel gagne 82 300 habitants (+ 27 %). Cette forte expansion du parc augmente leur densité : elle passe de 1 logement pour 4 habitants à 1 pour 1,7 habitants. L’écart entre l’évolution du nombre de logements et la population est moins marqué en France métropolitaine. En effet, le nombre de logements y progresse à un rythme moins élevé qu’en Guadeloupe (+ 93 %), alors que la hausse de la population y est relativement proche (+ 30 %). L’augmentation du nombre de logements découle principalement du flux de constructions neuves. Ce flux répond théoriquement à deux composantes : la hausse du nombre de due aux changements des comportements de cohabitation au sein des ménages et l’augmentation du nombre de . Le nombre de résidences principales s’élève à 172 900 (figure 1). Entre 1968 et 2018, leur nombre est multiplié par 2,5. Il augmente moins rapidement que pour les autres catégories de logement. Par conséquent, leur poids dans l’ensemble du parc de logements est passé de 89 % à 75 % au cours de cette période.

Figure 1Le nombre de logements augmente plus vite que la populationPopulation et nombre de logements par catégorie en Guadeloupe

Le nombre de logements augmente plus vite que la population
Population Nombre de résidences principales Nombre de logements vacants Nombre de logements secondaires
01/01/68 305 312 68 722 4 801 3 519
1/1/1975 315 848 73 257 12 354 4 763
1/1/1982 317 269 82 206 13 892 7 907
1/1/1990 353 431 102 151 11 714 8 644
1/1/1999 386 566 132 426 21 935 10 101
1/1/2008 401 784 158 738 27 762 11 975
1/1/2013 402 119 169 714 32 192 15 030
1/1/2018 387 629 172 818 34 971 21 633
  • Note de lecture : en 2018, la Guadeloupe compte 388 000 habitants. On dénombre 173000 résidences principales, 22000 logements secondaires et 35000 logements vacants
  • Source : recensements de la population

Figure 1Le nombre de logements augmente plus vite que la populationPopulation et nombre de logements par catégorie en Guadeloupe

  • Note de lecture : en 2018, la Guadeloupe compte 388 000 habitants. On dénombre 173000 résidences principales, 22000 logements secondaires et 35000 logements vacants
  • Source : recensements de la population

En 2018, 21 600 logements sont occupés une partie de l’année pour les week-ends, les loisirs ou les vacances (résidences secondaires), ou pour des raisons professionnelles (résidences occasionnelles). Le nombre de résidences secondaires a augmenté entre 1968 et 2018 de plus de 515 %. Leur part a doublé et atteint 9,4 % du parc immobilier. Dans la même période, elles ont progressé en France métropolitaine de 181 % et représentent 9,8 % du parc.

En 2018, les sont bien plus nombreux qu’en 1968 (+ 628 %). Ils représentent 15 % du parc immobilier. C’est presque deux fois plus qu’en France métropolitaine (8 %). Par rapport à 2013, les logements vacants continuent d’augmenter plus rapidement que l’ensemble du parc (respectivement + 8,6 % contre + 5,8 %).

En 50 ans, la taille des ménages est divisée par deux

La décohabitation est le principal facteur d’évolution du parc de logements en Guadeloupe. La hausse plus importante du nombre de résidences principales par rapport à la population s’explique en très grande partie par la diminution du nombre moyen de personnes par ménage. En effet, en 50 ans la taille des ménages a baissé de moitié : en moyenne 2,2 personnes par résidence principale en 2018 contre 4,4 en 1968. L’augmentation du nombre de familles monoparentales et le vieillissement de la population constituent des facteurs qui réduisent le nombre de personnes partageant un même logement. Le changement de mode de vie, avec la diminution du nombre de ménages où plusieurs générations cohabitent, participe à ce phénomène de décohabitation. Le parc de logements nécessaires pour héberger un même nombre d’habitants est mécaniquement plus élevé. Ainsi, la réduction de la taille des ménages nécessite 83 500 nouvelles résidences principales (figure 2). Le besoin de logements supplémentaires induits par l’augmentation de la population est quatre fois plus faible (20 600).

Figure 2La décohabitation entraîne une hausse du nombre de résidences principalesEvolution du nombre de résidences principales en Guadeloupe sous l’effet des variations démographiques et de la décohabitation

La décohabitation entraîne une hausse du nombre de résidences principales
Variation du nombre de résidences principales induite par l'évolution de la population Variation du nombre de résidences principales induite par la variation de la taille des ménages
1968-1975 2 421 2 114
1975-1982 279 8 670
1982-1990 9 622 10 323
1990-1999 9 763 20 512
1999-2008 5 198 21 114
2008-2013 -60 11 036
2013-2018 -6 654 9 758
  • Note de lecture : Entre 2013 et 2018, si la taille des ménages était restée stable, la Guadeloupe aurait perdu 6700 résidences principales du fait de la baisse de population. En revanche, si la population était restée stable, le nombre de résidence aurait augmenté de 9800 sous l’effet de la baisse de la taille moyenne des ménages
  • Source : recensement de la population

Figure 2La décohabitation entraîne une hausse du nombre de résidences principalesEvolution du nombre de résidences principales en Guadeloupe sous l’effet des variations démographiques et de la décohabitation

  • Note de lecture : Entre 2013 et 2018, si la taille des ménages était restée stable, la Guadeloupe aurait perdu 6700 résidences principales du fait de la baisse de population. En revanche, si la population était restée stable, le nombre de résidence aurait augmenté de 9800 sous l’effet de la baisse de la taille moyenne des ménages
  • Source : recensement de la population

L’impact de la décohabitation est particulièrement perceptible entre 2013 et 2018. En effet, la baisse de la population durant cette période génère moins de demande de logements (– 6700). Cependant, dans le même temps, la décohabitation nécessite 9800 logements supplémentaires. Le nombre de résidences principales augmente ainsi de 3100 sur la période.

La résidence principale guadeloupéenne : une maison de trois à quatre pièces

La Guadeloupe se démarque par une prépondérance des maisons individuelles, qui représentent trois quarts de son parc immobilier. C’est bien plus que dans les autres départements et région d'outre-mer (65 %) et qu’en France métropolitaine (56 %). Entre 1999 et 2018, le nombre de maisons progresse de 30 % en Guadeloupe, moins rapidement que le nombre d’appartements (+ 47 %).

Entre 2008 et 2018, la part des logements de moins de 40 m² baisse de 2,8 points. Désormais, un peu plus d’un logement sur dix fait cette surface. La proportion de ces petits logements est sensiblement la même au niveau national et dans les DROM, excepté en Guyane où elle est deux fois plus élevée.

La part des logements de 40 m² à 100 m² a progressé de 5,3 points et elles représentent 68 % du parc des logements. Ce choix de surfaces de taille intermédiaire se vérifie dans l’ensemble des DROM. En France métropolitaine, ces surfaces moyennes régressent de 1,1 point, et elles représentent une part plus faible des logements (59 %) que dans les DROM. Les résidences principales de plus de 100 m² sont de moins en moins nombreuses : elles ne représentent plus que 22 % du parc. En France métropolitaine, la tendance est différente : la part des logements de grande taille gagne 1,6 points et atteint 30 % du parc.

Depuis 1990, le nombre de logements composés d’une seule pièce baisse de 21 %, alors que dans le même temps il progresse de 29 % en France métropolitaine. Les résidences principales comportant trois et quatre pièces représentent les deux tiers du parc guadeloupéen (figure 3), leur nombre a doublé en trente ans. Parmi les résidences principales construites entre 1990 et 2018, 8 sur 10 appartiennent à cette catégorie. Les résidences comportant cinq pièces et plus représentent un quart du parc immobilier.

Figure 3La part des logements de taille moyenne est plus importante qu’en France métropolitaineRépartition des résidences principales selon leur nombre de pièces en Guadeloupe et en France métropolitaine en 2018

en %
La part des logements de taille moyenne est plus importante qu’en France métropolitaine (en %)
Guadeloupe France métropolitaine
1 pièce 2,2 5,8
2 pièces 8,9 12,9
3 pièces 30,2 21,2
4 pièces 35,4 24,8
5 pièces 16 19,2
6 pièces ou plus 7,4 16,1
  • Note de lecture : En Guadeloupe, 30 % des résidences principales comportent 3 pièces, contre 21 % en France métropolitaine
  • Source : recensement de la population

Figure 3La part des logements de taille moyenne est plus importante qu’en France métropolitaineRépartition des résidences principales selon leur nombre de pièces en Guadeloupe et en France métropolitaine en 2018

  • Note de lecture : En Guadeloupe, 30 % des résidences principales comportent 3 pièces, contre 21 % en France métropolitaine
  • Source : recensement de la population

Un développement de l’habitat relativement récent

Le parc des logements est plus récent dans les DROM qu’en France métropolitaine. En Guadeloupe, les logements construits avant 1946 ne représentent que 2,1 % du parc immobilier en 2017. C’est dix fois moins qu’en France métropolitaine. Parmi les 172 000 logements recensés à cette date, la moitié ont été construits avant 1991.

Toujours plus de confort

En 2017, le réseau électrique dessert 98,5 % des résidences principales, soit une légère progression de 0,8 point depuis 2007. La part des logements munis d’équipements sanitaires (baignoire, douche, Wc) augmente de 1,8 points et atteint 98,3 % du parc. Les logements équipés de chauffe-eaux solaires sont de plus en plus présents dans le parc immobilier, leur nombre a été multiplié par 2,8 en dix ans. En 2017, ces appareils sont installés dans près de 3 logements sur dix. Les chauffe-eaux solaires contribuent à la hausse du nombre de logements pourvus en installation d’eau chaude. En effet, cette dernière commodité alimente 72 % des logements en 2017 contre 57 % dix ans plus tôt. Par ailleurs, les appareils de climatisation sont également de plus en plus présents dans les résidences principales. De 2007 à 2017, leur taux d’équipement progresse de 19,5 points. Désormais, la moitié d’entre elles bénéficient d’au moins une pièce climatisée.

Publication rédigée par :Eric Mével (Insee)

Pour comprendre

Méthode

Le champ de l’étude est constitué des résidences principales de la Guadeloupe et à leurs habitants en ménage ordinaire. Les communautés (EHPAD, internats, foyers etc) ne sont pas prises en compte.

Sources

Les résultats sont issus des Recensements de la population des années 1968, 1975, 1982, 1990, 1999, 2008, 2013 et 2018.

Définitions

Une résidence principale est un logement occupé de façon habituelle et à titre principal par une ou plusieurs personnes qui constituent un ménage.

Une résidence secondaire est un logement utilisé pour les week-ends, les loisirs ou les vacances. Un logement occasionnel est un logement ou une pièce indépendante utilisée occasionnellement pour des raisons professionnelles.

Un logement vacant est un logement inoccupé se trouvant, par exemple, déjà attribué à un acheteur ou un locataire et en attente d’occupation.

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