Commerce extérieur - Les échanges extérieurs guadeloupéens se contractent Bilan économique 2020
La crise sanitaire liée à la Covid-19 touche également les échanges commerciaux de la Guadeloupe : importations et exportations sont en baisse. Les mesures restrictives et le confinement affectent surtout les importations et les exportations de carburants qui pèsent sur l’ensemble des échanges. La balance commerciale, structurellement déficitaire, s’améliore néanmoins de 185 millions d’euros en un an et s’établit à – 2,6 milliards d’euros.
En 2020, les échanges extérieurs de la Guadeloupe se contractent. Le montant total des importations atteint 2,8 milliards d’euros, soit une baisse de 7 % par rapport à l’année précédente. Les exportations diminuent de 9 % et s’élèvent à 251 millions d’euros. Le solde de la balance commerciale s’améliore et atteint – 2,6 milliards d’euros. Le déficit s’est réduit de 185 millions d’euros.
Les importations de carburants chutent d’un tiers
Les importations de produits pétroliers raffinés sont les principales responsables du repli des importations : elles diminuent de 33 %. Cette baisse, conjuguée à celle des cours du pétrole de plus de 20 % sur l’année, traduit une diminution des volumes encore plus importante. Les mesures restrictives, et en particulier le confinement de mars à mai ont provoqué une baisse très forte de la demande : elle a diminué en Guadeloupe, en Martinique et en Guyane. La consommation de Jet (kérosène pour les avions) a également chuté, du fait de la baisse de l'activité aérienne.
Hors produits pétroliers raffinés, la baisse des importations est plus modérée ( – 2 %). Outre les carburants, elle touche notamment les biens durables. Les importations de matériels de transport sont en recul de 14,1 %. Ce repli concerne surtout les achats de bateaux de plaisance.
Les importations d’équipements mécaniques, de matériel électrique, électronique et informatique sont en légère hausse par rapport à 2019 ( +0,4 %). C’est aussi le cas pour les produits agricoles (+ 0,4 %).
En revanche, l’augmentation est plus marquée pour les denrées alimentaires, boissons et produits à base de tabac (+ 2,6 %).
Enfin, avec la crise sanitaire Covid-19, les importations de produits pharmaceutiques progressent de 8,9 %.
Les exportations reculent de 9 %
En 2020, le montant total des exportations guadeloupéennes baisse de 9 % par rapport à l’année précédente. Les réexpéditions de produits pétroliers raffinés sont à l’origine de ce repli. Elles reculent de 46,9 % à cause de la baisse de consommation des pays et régions voisins, suite aux restrictions liées à la crise sanitaire.
Hors produits pétroliers raffinés, les exportations progressent de 3,2 %. Trois ans après le passage de l’ouragan Maria qui avait détruit les plantations de banane, la production continue sa progression malgré des pertes dues à l’exceptionnelle sécheresse. Les exportations de ce produit phare augmentent de 46 % par rapport à 2019, permettant au secteur de l’agriculture de progresser de 33 %.
Les exportations de matériels de transport augmentent de 20,5 %, passant de 37 millions d’euros en 2019 à 45 millions d’euros en 2020. Cette hausse est notamment liée à l’exportation d’un avion. Dans le même temps, les exportations de l’industrie automobile, principalement des réexpéditions de véhicules, augmentent de 29,8 %.
La part des échanges avec la France métropolitaine augmente
En 2020, la France métropolitaine reste le partenaire commercial privilégié de la Guadeloupe en lui délivrant 62 % de ses importations (+ 4 points par rapport à 2019) et en réceptionnant 47 % de ses exportations (+ 7 points par rapport à 2019). Près des trois quarts des denrées alimentaires, des équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique ainsi que des autres produits industriels proviennent de la France métropolitaine. C’est également le cas pour la moitié du matériel de transport.
L'Union Européenne (hors France) est le second fournisseur de la Guadeloupe avec une part de 13 %, en hausse de 1 point par rapport à 2019. Avec la crise sanitaire, les échanges avec les États-Unis, la Martinique et la Guyane constitués essentiellement de pétrole se replient.
Enfin, les échanges commerciaux avec les autres pays de la Caraïbe sont beaucoup moins dynamiques qu’en 2019 : les importations et les exportations reculent respectivement de 19 % et 40 %.
tableauFigure 1 – Le déficit commercial s’amélioreValeur des importations et exportations (en millions d’euros)
2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Importations | 2 590 | 2 528 | 2 775 | 2 939 | 3 024 | 2 813 |
Exportations | 209 | 223 | 283 | 280 | 276 | 251 |
Solde des échanges | -2 381 | -2 305 | -2 492 | -2 659 | -2 748 | -2 562 |
- Source : Douanes, calculs Insee
tableauFigure 2 – Les importations de pétrole raffiné chutentMontants et évolutions des importations et des exportations par activité (en million d'euros et en %)
Importations | Exportations | |||
---|---|---|---|---|
Valeur | Évolution en 2020 | Valeur | Évolution en 2020 | |
AZ - Agriculture, sylviculture et pêche | 70,7 | 0,4 | 32 | 32,7 |
DE - Hydrocarbures naturels, autres produits des industries extractives, électricité, déchets | 24,8 | -25,4 | 13,3 | -9,9 |
C1 - Denrées alimentaires, boissons et produits à base de tabac | 479,5 | 2,6 | 61 | 4,4 |
C2 - Produits pétroliers raffinés et coke | 321,7 | -33,1 | 42,3 | -46,9 |
C3 – Équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique | 538,1 | 0,4 | 18,9 | -4,6 |
C4 - Matériels de transport | 335,4 | -14,1 | 45 | 20,5 |
dont industrie automobile | 285,1 | -2,6 | 17 | 29,8 |
C5 - Autres produits industriels | 1 026,6 | 0 | 37,4 | -7,4 |
dont pharmacie | 174,8 | 8,9 | 1 | 9,6 |
Autres | 16,6 | -13,5 | 0,8 | -32,5 |
Total | 2 813,4 | -7 | 250,8 | -9 |
- Source : Douanes, calculs Insee
tableauFigure 3 – La France métropolitaine reste le premier fournisseur de la GuadeloupeRépartition des importations selon leur provenance (en millions d’euros)
Importations | |
---|---|
France métropolitaine | 1 746,5 |
Union européenne hors France | 377,5 |
États-Unis | 189,9 |
Caraïbe | 100,1 |
Martinique | 48,5 |
Autre | 350,9 |
- Source : Douanes, calculs Insee
graphiqueFigure 3 – La France métropolitaine reste le premier fournisseur de la GuadeloupeRépartition des importations selon leur provenance (en millions d’euros)

- Source : Douanes, calculs Insee
tableauFigure 4 – La France métropolitaine, première destination des marchandises guadeloupéennesRépartition des exportations selon leur destination de 2016 à 2020 (en millions d’euros)
France métropolitaine | Guyane | Martinique | Union Européenne hors France | Caraïbe | Autre | |
---|---|---|---|---|---|---|
2016 | 113,3 | 10,4 | 39,5 | 27,1 | 5,7 | 21,5 |
2017 | 101,5 | 75,9 | 35,8 | 30,9 | 11,1 | 27,4 |
2018 | 122,2 | 48,2 | 43,8 | 19 | 16,3 | 30,6 |
2019 | 109,2 | 71,3 | 46,1 | 18,8 | 8,7 | 21,6 |
2020 | 116,7 | 40,6 | 43 | 18,6 | 5,2 | 26,7 |
- Source : Douanes, calculs Insee
graphiqueFigure 4 – La France métropolitaine, première destination des marchandises guadeloupéennesRépartition des exportations selon leur destination de 2016 à 2020 (en millions d’euros)

- Source : Douanes, calculs Insee