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Insee Analyses Hauts-de-France · Juillet 2021 · n° 125
Insee Analyses Hauts-de-France205 500 habitants en moins d’ici 2050 dans les Hauts‑de‑France

Géraldine Caron, Line Leroux (Insee)

En 2050, les Hauts-de France compteraient 5 798 600 d’habitants, soit 205 500 de moins qu’en 2018 (– 0,1 % par an). Dans le même temps, la population continuerait à augmenter en France (+ 0,2 % par an). Troisième région la plus peuplée de France en 2018, les Hauts‑de‑France glisseraient à la 5e  place dès 2021. Au déficit migratoire s’ajouterait une baisse significative de l’excédent naturel, liée à la baisse de la fécondité et au vieillissement de la population.

Au sein de la région, seule l’Oise gagnerait des habitants (+ 0,05 % par an). Les autres départements accuseraient une baisse plus ou moins prononcée : de – 0,06 % par an dans le Nord à – 0,3 % dans l’Aisne. La population continuerait d’augmenter dans les espaces sous influence des métropoles lilloise et parisienne, en particulier dans les arrondissements de Lille, Beauvais, Château-Thierry et Senlis.

Insee Analyses Hauts-de-France
No 125
Paru le :Paru le08/07/2021

Un renouvellement des générations plus assuré

Au 1er janvier 2018, les Hauts‑de‑France comptaient 6 004 108 habitants, soit 16 000 de plus qu’en 2013. En 5 ans, la population n’a donc que très faiblement augmenté (+ 0,05 % par an) alors qu’elle continue d’augmenter en moyenne chaque année de 0,4 % France entière.

Les Hauts‑de‑France souffrent en effet d’un manque d’attractivité qui se traduit chaque année par un déficit migratoire marqué (– 0,3 % entre 2013 et 2018), le deuxième de France après l’Île-de-France (– 0,5 % par an). Ce déficit est lié à la faiblesse des arrivées, les départs étant proportionnellement comparables à ceux des régions à la démographie plus dynamique (Auvergne-Rhône-Alpes, Pays de la Loire…). À ce , s’ajoute désormais une moins forte hausse de l’accroissement naturel, de l’ordre de + 0,3 % par an sur la période récente contre + 0,5 % entre 2007 et 2012. D’une part, comme partout ailleurs la population vieillit, ce qui engendre une augmentation des décès. D’autre part, les femmes changent de comportement en matière de fécondité. De 2,09 enfants par femme en 2013, l’ rejoint désormais celui observé en France en 2018 (1,86 contre 1,84). Le renouvellement des générations n’est désormais plus assuré dans la région alors qu’il l’était encore en 2013.

5 798 600 habitants dans les Hauts‑de‑France en 2050

En prolongeant ces évolutions démographiques récentes (encadré), les Hauts‑de‑France abriteraient 5 798 600 habitants en 2050, soit une perte de 205 500 habitants. La région perdrait ainsi en moyenne 6 400 habitants chaque année (– 0,1 % par an), à contre-courant de la tendance nationale où la population continuerait à augmenter (+ 0,2 % par an). L’excès des naissances sur les décès s’éroderait sur la période (+ 0,1 % par an entre 2018 et 2050) et ne compenserait plus le déficit migratoire (– 0,2 % par an). Les Hauts‑de‑France ne rassembleraient plus que 8 % de la population française en 2050, soit 1 point de moins qu’en 2018.

La 5e région la plus peuplée

En 2050, les Hauts‑de‑France, encore 3e région la plus peuplée de France il y a peu, se classeraient 5e derrière l’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes, l’Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine (figure 1), un rang de classement qui serait atteint dès 2021.

Ce repli démographique se ferait en deux phases (figure 2). Alors que la baisse de la population serait constante jusqu’en 2035 (–  5 000 habitants par an), elle accélérerait à partir de cette date sous l’effet de la baisse des naissances et de l’augmentation des décès consécutive à l’arrivée aux âges avancés des générations du baby-boom nées entre 1945 et 1975. À partir de 2045, les décès seraient supérieurs aux naissances, le devenant alors négatif. Les Hauts‑de‑France perdraient plus de 10 000 habitants chaque année. La région cumulerait alors déficits naturel et migratoire, ce dernier restant uniformément déficitaire tout au long de la période de projection (– 0,2 % par an).

Figure 1Évolution démographique annuelle moyenne entre 2018 et 2050 des régions métropolitaines

Évolution démographique annuelle moyenne entre 2018 et 2050 des régions métropolitaines
Code region Région Taux de croissance annuel moyen (en %)
11 Île-de-France 0,14
84 Auvergne-Rhône-Alpes 0,43
76 Occitanie 0,42
75 Nouvelle-Aquitaine 0,35
32 Hauts‑de‑France -0,11
44 Grand Est 0,00
93 Provence-Alpes-Côte d'Azur 0,08
52 Pays de la Loire 0,44
53 Bretagne 0,40
28 Normandie 0,00
27 Bourgogne-Franche-Comté 0,08
24 Centre-Val de Loire 0,10
94 Corse 0,33
  • Note de lecture : en région Auvergne-Rhône-Alpes, la population devrait progresser d’au moins 0,4 % par an d’ici 2050.
  • Source : Insee, Omphale, scénario de fécondité basse.

Figure 1Évolution démographique annuelle moyenne entre 2018 et 2050 des régions métropolitaines

  • Note de lecture : en région Auvergne-Rhône-Alpes, la population devrait progresser d’au moins 0,4 % par an d’ici 2050.
  • Source : Insee, Omphale, scénario de fécondité basse.

Figure 2Évolution du nombre d’habitants des Hauts‑de‑France, du solde naturel et du solde migratoire (en volume) entre 2018 et 2050

Évolution du nombre d’habitants des Hauts‑de‑France, du solde naturel et du solde migratoire (en volume) entre 2018 et 2050
Année Évolution de la population (en nombre) Solde naturel (en nombre) Solde migratoire (en nombre)
2018 -1 281 16 087 -17 368
2019 -2 897 14 457 -17 354
2020 -4 423 14 000 -18 423
2021 -4 643 13 615 -18 258
2022 -4 977 13 024 -18 001
2023 -5 102 12 804 -17 906
2024 -5 259 12 422 -17 681
2025 -5 235 12 212 -17 447
2026 -5 223 12 030 -17 253
2027 -5 113 11 851 -16 964
2028 -5 159 11 526 -16 685
2029 -5 009 11 349 -16 358
2030 -5 048 11 050 -16 098
2031 -5 025 10 697 -15 722
2032 -5 088 10 238 -15 326
2033 -5 229 9 729 -14 958
2034 -5 454 9 104 -14 558
2035 -5 553 8 550 -14 103
2036 -5 948 7 575 -13 523
2037 -6 076 6 929 -13 005
2038 -6 545 5 843 -12 388
2039 -6 830 4 921 -11 751
2040 -7 367 3 822 -11 189
2041 -7 771 2 822 -10 593
2042 -8 231 1 941 -10 172
2043 -8 872 874 -9 746
2044 -9 242 276 -9 518
2045 -9 843 -592 -9 251
2046 -10 252 -1 184 -9 068
2047 -10 693 -1 638 -9 055
2048 -11 125 -2 122 -9 003
2049 -11 453 -2 392 -9 061
  • Note de lecture : entre 2018 et 2019, les Hauts‑de‑France perdraient 1­­ 300 habitants en raison d’un excédent des naissances sur les décès (+ 16 100 personnes) qui serait minoré par des départs plus nombreux que les arrivées (– 17 400 personnes).
  • Source : Insee, projection de population, scénario de fécondité basse ajusté.

Figure 2Évolution du nombre d’habitants des Hauts‑de‑France, du solde naturel et du solde migratoire (en volume) entre 2018 et 2050

  • Note de lecture : entre 2018 et 2019, les Hauts‑de‑France perdraient 1­­ 300 habitants en raison d’un excédent des naissances sur les décès (+ 16 100 personnes) qui serait minoré par des départs plus nombreux que les arrivées (– 17 400 personnes).
  • Source : Insee, projection de population, scénario de fécondité basse ajusté.

D’ici 2050, les évolutions démographiques ne seraient cependant pas similaires au sein de la région. L’Oise serait le seul département à maintenir sa population. Ailleurs, le nombre d’habitants diminuerait, notamment dans l’Aisne et dans une moindre mesure dans le Pas-de-Calais et la Somme (figure 3).

Figure 3Évolution de la population au sein des départements des Hauts‑de‑France entre 2018 et 2050 (indices, base 100 en 2018)

Évolution de la population au sein des départements des Hauts‑de‑France entre 2018 et 2050 (indices, base 100 en 2018)
Année Aisne Nord Oise Pas-de-Calais Somme Hauts‑de‑France
2018 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
2019 99,7 100,0 100,2 99,9 99,9 100,0
2020 99,4 100,0 100,4 99,7 99,8 99,9
2021 99,1 100,0 100,5 99,5 99,7 99,9
2022 98,8 100,0 100,7 99,3 99,5 99,8
2023 98,5 100,0 100,8 99,2 99,4 99,7
2024 98,2 100,0 100,9 99,0 99,3 99,6
2025 97,9 99,9 100,9 98,8 99,1 99,5
2026 97,6 99,9 101,0 98,6 99,0 99,4
2027 97,3 99,9 101,1 98,4 98,9 99,3
2028 97,1 99,8 101,1 98,2 98,7 99,3
2029 96,8 99,8 101,2 98,0 98,6 99,2
2030 96,5 99,8 101,2 97,8 98,5 99,1
2031 96,3 99,8 101,3 97,6 98,4 99,0
2032 96,1 99,7 101,3 97,4 98,3 98,9
2033 95,8 99,7 101,4 97,3 98,2 98,8
2034 95,6 99,6 101,4 97,1 98,0 98,8
2035 95,4 99,6 101,5 96,9 97,9 98,7
2036 95,2 99,6 101,5 96,7 97,8 98,6
2037 95,0 99,5 101,6 96,5 97,6 98,5
2038 94,8 99,4 101,6 96,3 97,5 98,4
2039 94,6 99,3 101,6 96,2 97,3 98,3
2040 94,3 99,3 101,7 96,0 97,1 98,1
2041 94,1 99,2 101,7 95,7 96,9 98,0
2042 93,9 99,1 101,7 95,5 96,7 97,9
2043 93,7 99,0 101,7 95,3 96,5 97,8
2044 93,4 98,9 101,7 95,1 96,3 97,6
2045 93,2 98,7 101,7 94,8 96,1 97,5
2046 92,9 98,6 101,6 94,6 95,9 97,3
2047 92,7 98,5 101,6 94,3 95,7 97,1
2048 92,5 98,3 101,6 94,1 95,5 96,9
2049 92,2 98,2 101,5 93,8 95,3 96,8
2050 91,9 98,0 101,4 93,5 95,0 96,6
  • Note de lecture : dans les Hauts‑de‑France, l’indice de la population serait de 96,6 en 2050 exprimé en indice base 100 pour l’année 2018, ce qui signifie que la population devrait baisser de 3,4 % entre ces deux années.
  • Source : Insee, Omphale, scénario de fécondité basse ajusté.

Figure 3Évolution de la population au sein des départements des Hauts‑de‑France entre 2018 et 2050 (indices, base 100 en 2018)

  • Note de lecture : dans les Hauts‑de‑France, l’indice de la population serait de 96,6 en 2050 exprimé en indice base 100 pour l’année 2018, ce qui signifie que la population devrait baisser de 3,4 % entre ces deux années.
  • Source : Insee, Omphale, scénario de fécondité basse ajusté.

Une légère poussée démographique dans l’Oise

L’Oise gagnerait ainsi en moyenne 400 habitants chaque année (+ 0,05 % par an), passant de 827 100 habitants en 2018 à 840 200 en 2050 (+ 13 100). Ce département resterait le 3e le plus peuplé de la région après le Nord et le Pas-de-Calais, mais pèserait un peu plus dans la démographie des Hauts‑de‑France (15 % contre 14 % en 2018).

Entre 2018 et 2050, les naissances, plus nombreuses que les décès, contribueraient à augmenter la population isarienne de 0,2 % par an, un rythme plus soutenu qu’en moyenne régionale (figure 4). Au sein de la région, ce département enregistrerait l’excédent naturel le plus élevé après le Nord. Bien qu’attirant de jeunes actifs franciliens dans sa partie sud, la croissance démographique dans l’Oise serait atténuée par un déficit migratoire (– 0,1 % par an) d’ici 2050. Ce dernier serait toutefois de moindre ampleur que celui observé en Hauts‑de‑France (– 0,2 % par an).

Sur la période de projection, la population augmenterait continûment jusqu’en 2045, date à partir de laquelle elle fléchirait légèrement. Le solde naturel deviendrait alors nul, comme en région, et ne compenserait plus le surplus des départs sur les arrivées.

Figure 4Évolution démographique annuelle entre 2018 et 2050 au sein des départements des Hauts‑de‑France et contributions des soldes naturel et migratoire (en %)

Évolution démographique annuelle entre 2018 et 2050 au sein des départements des Hauts‑de‑France et contributions des soldes naturel et migratoire (en %)
Croissance démographique annuelle (en %) Contribution du solde naturel (en %) Contribution du solde migratoire (en %)
Oise 0,05 0,18 -0,13
Nord -0,06 0,29 -0,35
Somme -0,16 -0,07 -0,09
Pas-de-Calais -0,22 -0,01 -0,21
Aisne -0,26 -0,15 -0,11
Hauts‑de‑France -0,11 0,13 -0,24
France 0,22 0,10 0,12
  • Note de lecture : la hausse de population de l’Oise (+ 0,05 % par an entre 2018 et 2050) s’expliquerait exclusivement par une natalité dynamique. Le solde naturel devrait en effet atteindre + 0,2 % par an, le solde migratoire, – 0,1 % par an.
  • Source : Insee, Omphale, scénario de fécondité basse ajusté.

Figure 4Évolution démographique annuelle entre 2018 et 2050 au sein des départements des Hauts‑de‑France et contributions des soldes naturel et migratoire (en %)

  • Note de lecture : la hausse de population de l’Oise (+ 0,05 % par an entre 2018 et 2050) s’expliquerait exclusivement par une natalité dynamique. Le solde naturel devrait en effet atteindre + 0,2 % par an, le solde migratoire, – 0,1 % par an.
  • Source : Insee, Omphale, scénario de fécondité basse ajusté.

Le Nord resterait le département le plus peuplé de France

Avec 2 557 600 habitants à l’horizon 2050, le Nord resterait le département le plus peuplé des Hauts‑de‑France et de France. Ainsi, 44 % des habitants de la région y résideraient, soit 1 point de plus qu’en 2018. Ce poids un peu plus marqué qu’aujourd’hui s’explique par des perspectives démographiques moins défavorables que dans les autres départements de la région, hormis l’Oise. Pour autant, le Nord perdrait des habitants : 1 500 en moins en moyenne chaque année d’ici 2050 (– 0,06 % par an). L’excédent naturel, toujours élevé (+ 0,3 % par an contre + 0,1 % dans les Hauts‑de‑France), serait enrayé par le déficit migratoire le plus défavorable de la région (– 0,4 % par an).

Au cours de la période, le nombre d’habitants dans le Nord resterait stable jusqu’en 2035, date à partir de laquelle la population diminuerait modérément sous l’effet de la baisse des naissances et de la hausse des décès.

La Somme et le Pas-de-Calais perdraient des habitants

D’ici 2050, la trajectoire démographique de la Somme et celle du Pas-de-Calais seraient similaires avec une baisse annuelle de la population de 0,2 % (contre – 0,1 % pour la région).

Le Pas-de-Calais perdrait ainsi en moyenne 3 100 habitants chaque année (– 99 500 au total), pour atteindre 1 367 300 personnes en 2050. Le département resterait le 2e le plus peuplé des Hauts‑de‑France et rassemblerait toujours près du quart de la population régionale. Comme dans le Nord, les départs plus nombreux que les arrivées (– 0,2 % chaque année) réduiraient les perspectives de croissance démographique dans le département. Toutefois, les naissances ne compenseraient plus les décès (– 0,01 %), contrairement au Nord. Le recul démographique du Pas-de-Calais s’accélérait à partir de 2045, où la population diminuerait de – 0,3 % chaque année sous l’effet de la dégradation du solde naturel (– 0,2 % par an).

En 2050, la population de la Somme s’établirait à 542 300, contre 570 700 en 2018 (– 28 400 habitants). Cette décroissance se traduirait par une perte de 900 habitants chaque année. Soldes naturel et migratoire seraient légèrement négatifs (respectivement – 0,07 % et – 0,09 % par an), et ce de façon continue sur toute la période. Avec un poids démographique de 9 %, la Somme resterait le 2e département le moins peuplé de la région, derrière l’Aisne.

Le repli démographique se creuserait dans l’Aisne

Dans l’Aisne, la baisse de la population observée sur la période récente (– 0,2 % par an entre 2013 et 2018 ) se poursuivrait d’ici 2050 (– 0,3 % par an) sous l’effet du vieillissement de la population. Le département passerait ainsi de 533 300 habitants en 2018 à 491 200 en 2050 (– 42 100 personnes), soit une perte de 1 300 résidents chaque année. Ce repli démographique serait la conséquence de soldes naturel et migratoire négatifs (respectivement – 0,2 % et – 0,1 % par an) tout au long de la période. L’Aisne resterait ainsi le département le moins peuplé des Hauts‑de‑France.

Une démographie plus favorable dans les territoires sous influence métropolitaine

Au sein de ces départements, les croissances démographiques se concentreraient dans les territoires sous l’influence de la MEL et de l’aire francilienne, qui chaque année attire de jeunes ménages, avec ou sans enfants. Ainsi, au nord de la région, seul l’arrondissement de Lille serait en croissance démographique (+ 0,1 % par an) (figure 6). Il gagnerait près de 1 000 habitants en moyenne chaque année d’ici 2050 sous l’effet d’un net excédent naturel (+ 0,6 % par an). Au sud de la région, l’arrondissement de Beauvais serait le plus dynamique (+ 0,2 % par an d’ici 2050), devant Senlis et Château-Thierry (+ 0,1 %).

L’arrondissement d’Amiens, où réside plus de la moitié de la population du département de la Somme, suivrait dans une moindre mesure la même tendance. Sa population stagnerait (– 0,03 % par an) d’ici 2050 malgré une dynamique des naissances. Cet arrondissement renforcerait son poids dans le département (56 % en 2050). Dans le Pas-de-Calais, seule la population de l’arrondissement de Saint-Omer stagnerait avec des soldes naturel et migratoire nuls.

Ailleurs, la population reculerait. À l’ouest, dans les arrondissements de Montreuil et Abbeville où les arrivées d’habitants resteraient supérieures aux départs (+ 0,1 % et 0,2 % par an), la natalité ne compenserait pas les décès. Le solde naturel contribuerait chaque année à diminuer respectivement de 0,5 % et 0,6 % la population dans ces deux arrondissements. À l’est de la région où la population est moins nombreuse et plus vieillissante, le nombre d’habitants baisserait de 0,1 % par an dans l’arrondissement de Montdidier à 0,6 % dans celui de Vervins.

Figure 6Évolution de la population des arrondissements des Hauts‑de‑France entre 2018 et 2050

Évolution de la population des arrondissements des Hauts‑de‑France entre 2018 et 2050
Arrondissement Population en 2050 Évolution moyenne(nombre) Évolution annuelle moyenne (en %)
Totale Due au solde naturel Due au solde migratoire
Beauvais 245 845 15 326 0,20 0,21 -0,01
Château-Thierry 73 633 3 327 0,14 -0,18 0,32
Lille 1 276 051 31 462 0,08 0,58 -0,50
Senlis 288 627 5 110 0,06 0,29 -0,23
Saint-Omer 129 358 19 0,00 0,00 0,00
Amiens 302 041 -2 773 -0,03 0,21 -0,24
Valenciennes 346 029 -5 595 -0,05 0,20 -0,25
Compiègne 178 512 -4 307 -0,07 0,06 -0,13
Clermont 127 222 -3 076 -0,07 0,06 -0,13
Montdidier 45 975 -1 494 -0,10 -0,01 -0,09
Arras 240 719 -8 477 -0,11 -0,01 -0,10
Douai 236 351 -9 198 -0,12 -0,01 -0,11
Calais 148 620 -8 565 -0,17 0,09 -0,26
Cambrai 151 787 -9 324 -0,19 -0,12 -0,07
Laon 145 858 -10 265 -0,21 -0,11 -0,10
Soissons 100 328 -7 379 -0,22 -0,12 -0,10
Péronne 87 478 -6 563 -0,23 -0,25 0,02
Béthune 272 383 -20 651 -0,23 -0,06 -0,17
Lens 337 384 -30 828 -0,27 0,20 -0,47
Dunkerque 342 492 -32 474 -0,28 -0,07 -0,21
Avesnes-sur-Helpe 204 907 -23 488 -0,34 -0,04 -0,30
Montreuil 99 794 -11 725 -0,35 -0,45 0,10
Saint-Quentin 112 871 -15 073 -0,39 -0,06 -0,33
Boulogne-sur-Mer 139 018 -19 240 -0,40 -0,14 -0,26
Abbeville 106 783 -17 555 -0,47 -0,64 0,17
Vervins 58 513 -12 723 -0,61 -0,37 -0,24
Hauts‑de‑France 5 798 579 -205 529 -0,11 0,13 -0,24
  • Note de lecture : la population de l’arrondissement de Beauvais devrait atteindre 245 845 habitants en 2050, soit une progression de 0,2 % par an grâce à l’excédent naturel de 0,21 par an et au déficit migratoire de -0,01 % par an.
  • Source : Insee, Omphale, scénario de fécondité basse ajusté.

Encadré - Omphale et le scénario de « fécondité basse »

Les projections ne sont pas des prévisions, mais une estimation de ce que pourrait être l’évolution future de la population sous certaines hypothèses d’évolution de la mortalité, de la fécondité et des migrations. À l’Insee, elles sont réalisées grâce au modèle pour tout territoire de plus de 50 000 habitants, à partir des données du recensement de la population et de l’état civil. Différents scénarios sont alors élaborés selon les hypothèses retenues.

Compte tenu des tendances récentes dans la région en matière de fécondité, le choix s’est porté sur celui de « fécondité basse ». Il repose en effet sur un proche de celui observé ces dernières années dans les Hauts‑de‑France (1,88 enfant par femme).

D’autres scénarios, comme ceux de « population basse » ou de « tendance centrale » la population de la région oscillerait entre 5,5 millions et 6 millions d’habitants (figure 5).

Figure 5Évolution de la population des Hauts‑de‑France selon différents scénarios

Évolution de la population des Hauts‑de‑France selon différents scénarios
Année Population passée Scénario fécondité basse Scénario central Scénario population basse
1990 5 770 671
1991 5 783 059
1992 5 797 478
1993 5 812 705
1994 5 822 230
1995 5 832 496
1996 5 843 500
1997 5 849 947
1998 5 851 772
1999 5 855 448
2000 5 860 802
2001 5 869 901
2002 5 879 893
2003 5 887 707
2004 5 893 957
2005 5 904 641
2006 5 912 999
2007 5 922 030
2008 5 931 091
2009 5 944 354
2010 5 953 001
2011 5 960 170
2012 5 973 098
2013 5 987 883
2014 6 006 156
2015 6 009 976
2016 6 006 870
2017 6 003 815
2018 6 004 108 6 004 108 6 004 108 6 004 108
2019 6 003 264 6 010 774 5 993 794
2020 6 000 367 6 012 950 5 986 493
2021 5 995 944 6 014 695 5 977 127
2022 5 991 301 6 016 243 5 967 201
2023 5 986 324 6 017 317 5 956 913
2024 5 981 222 6 018 130 5 946 170
2025 5 975 963 6 018 869 5 935 050
2026 5 970 728 6 019 533 5 923 930
2027 5 965 505 6 020 155 5 912 557
2028 5 960 392 6 020 864 5 901 034
2029 5 955 233 6 021 560 5 889 441
2030 5 950 224 6 022 292 5 877 693
2031 5 945 176 6 023 031 5 865 847
2032 5 940 151 6 023 753 5 853 777
2033 5 935 063 6 024 489 5 841 524
2034 5 929 834 6 025 009 5 829 012
2035 5 924 380 6 025 398 5 816 143
2036 5 918 827 6 025 622 5 802 847
2037 5 912 879 6 025 578 5 789 128
2038 5 906 803 6 025 279 5 774 980
2039 5 900 258 6 024 649 5 760 467
2040 5 893 428 6 023 714 5 745 362
2041 5 886 061 6 022 160 5 729 693
2042 5 878 290 6 020 282 5 713 625
2043 5 870 059 6 017 819 5 696 921
2044 5 861 187 6 014 951 5 679 601
2045 5 851 945 6 011 814 5 661 697
2046 5 842 102 6 008 310 5 643 209
2047 5 831 850 6 004 549 5 624 308
2048 5 821 157 6 000 599 5 604 899
2049 5 810 032 5 996 514 5 584 832
2050 5 798 579 5 992 431 5 564 432
  • Note de lecture : d’ici 2050, les Hauts‑de‑France devraient atteindre 5 798 600 habitants selon le scénario de fécondité basse.
  • Source : Insee, Omphale, scénarios ajustés sur les données du recensement de 2018.

Figure 5Évolution de la population des Hauts‑de‑France selon différents scénarios

  • Note de lecture : d’ici 2050, les Hauts‑de‑France devraient atteindre 5 798 600 habitants selon le scénario de fécondité basse.
  • Source : Insee, Omphale, scénarios ajustés sur les données du recensement de 2018.

Les estimations présentées ici résultent d’une agrégation des projections de population des arrondissements. Lorsque les écarts entre population observée et projetée étaient significatifs, les projections des arrondissements concernés ont été calées sur les données du recensement de la population de 2018.

Publication rédigée par :Géraldine Caron, Line Leroux (Insee)

Définitions

Le solde migratoire (ou solde apparent des entrées et sorties) est la différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire donné et le nombre de personnes qui en sont sorties, au cours de la période considérée. Il est obtenu par différence entre la variation totale de la population et le solde naturel durant la même période.

L’indice conjoncturel de fécondité (ou somme des naissances réduites) mesure le nombre d’enfants qu’aurait une femme tout au long de sa vie si les taux de fécondité observés à chaque âge l’année considérée demeuraient inchangés.

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période. Il est établi grâce aux statistiques de l’état civil.

Omphale : outil méthodologique de projection d’habitants, d’actifs, de logements et d’élèves.

Pour en savoir plus

« Au 1ᵉʳ janvier 2018, 6 004 100 habitants dans les Hauts‑de‑France », Insee Flash Hauts‑de‑France n° 115, décembre 2020

« Les naissances chutent, la population baisse », Insee Flash Hauts‑de‑France n° 100, juillet 2020

« Bilan démographique 2019 : la région quitte le trio de tête », Insee Flash Hauts‑de‑France n° 99, juillet 2020