Insee Conjoncture Réunion ·
Avril 2021 · n° 16L’emploi salarié retrouve sa dynamique fin 2020 Note de conjoncture régionale - 4ᵉ trimestre 2020
Au 4e trimestre 2020, l’économie réunionnaise poursuit son redressement, en ayant échappé au second confinement mis en place en métropole. En 2020, l’emploi salarié augmente de 2 %, soit une création nette de 5 300 emplois en un an (- 1,1 % au niveau national). Le secteur privé, qui crée 4 700 emplois (+ 2,6 %), est le principal moteur de cette croissance. Dans le secteur public, 700 emplois sont créés, grâce notamment aux emplois aidés. Secteurs les plus touchés par la crise sanitaire, les transports et l’hébergement-restauration perdent chacun 200 emplois en 2020. Les autres secteurs résistent mieux, notamment les services aux ménages et aux entreprises (+ 1 000 emplois chacun). Offrant une flexibilité aux entreprises dans une période incertaine, l’emploi intérimaire continue de croître (+ 400). De même, l’emploi dans la construction reste particulièrement dynamique (+ 900).
De fait, la situation sur le marché du travail s’améliore. Le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) s’établit ainsi à 17 % de la population active, au-dessous de son niveau d’avant-crise . Le sous-emploi et le halo du chômage sont également revenus à leurs niveaux habituels. Les créations d’entreprises augmentent de 7 % au 4e trimestre par rapport au trimestre précédent, alors qu’elles sont stables au niveau national.
Dans les DOM, contrairement aux départements de métropole, les séries de taux de chômage localisés sont directement issues d’une enquête par sondage. En conséquence, une part d’aléa est susceptible d’introduire du bruit à court terme dans les données.
Dans les notes de conjoncture régionales, les séries de taux de chômage localisés sont ainsi complétées par des séries lissées représentant la tendance annuelle sous-jacente. Pour étudier les effets structurels et de long terme, les séries de taux de chômage en moyenne annuelle sont à privilégier.
- Une dynamique de l’emploi portée par le secteur privé
- L’emploi intérimaire augmente pour le 3ᵉ trimestre consécutif
- Transports, hébergement, restauration : les plus impactés par la crise
- Retour à la normale sur le marché du travail
- Les permis de construire repartent à la hausse
- Nouvel essor des créations d’entreprises
- Encadré 1 - Contexte international – La reprise économique reste tributaire de la situation sanitaire
- Encadré 2 - Contexte national – En France, la baisse d’activité économique liée au deuxième confinement a été plus limitée que prévu
Épargnée d’un deuxième confinement contrairement à l’Hexagone, La Réunion est l’une des rares régions à créer de l’emploi en 2020. Au total, 5 300 emplois salariés sont créés sur l’année, soit + 2 % par rapport à fin 2019 contre - 1,1 % au niveau national (figure 1). En effet, les créations d’emploi sur le 2e semestre ont compensé les pertes d’emploi consécutives au confinement du 17 mars au 10 mai. Fin 2020, 269 000 salarié·es travaillent à La Réunion, secteurs privé et public confondus.
tableauFigure 1 – Évolution de l'emploi salarié
Emploi salarié total - La Réunion | Emploi salarié total - France hors Mayotte | Emploi salarié privé - La Réunion | Emploi salarié privé - France hors Mayotte | |
---|---|---|---|---|
T4 2010 | 100 | 100 | 100 | 100 |
T1 2011 | 100,31 | 100,2 | 101,1 | 100,27 |
T2 2011 | 100,83 | 100,31 | 100,92 | 100,4 |
T3 2011 | 102,14 | 100,25 | 102,7 | 100,4 |
T4 2011 | 103,28 | 100,3 | 103,26 | 100,42 |
T1 2012 | 103,21 | 100,32 | 103,17 | 100,4 |
T2 2012 | 103,95 | 100,29 | 103,76 | 100,33 |
T3 2012 | 103,29 | 100,14 | 103,36 | 100,06 |
T4 2012 | 103,39 | 100,03 | 103,52 | 99,94 |
T1 2013 | 102,59 | 100,04 | 102,21 | 99,91 |
T2 2013 | 103,91 | 99,92 | 103,3 | 99,66 |
T3 2013 | 104,7 | 100,09 | 103,9 | 99,81 |
T4 2013 | 106,54 | 100,37 | 104,72 | 99,95 |
T1 2014 | 107,62 | 100,41 | 105,76 | 99,9 |
T2 2014 | 107,67 | 100,44 | 105,92 | 99,93 |
T3 2014 | 108,44 | 100,33 | 106,95 | 99,76 |
T4 2014 | 109,75 | 100,43 | 107,75 | 99,82 |
T1 2015 | 110,98 | 100,38 | 108,53 | 99,78 |
T2 2015 | 110,9 | 100,61 | 108,16 | 99,99 |
T3 2015 | 111,29 | 100,69 | 108,95 | 100,11 |
T4 2015 | 112,28 | 100,88 | 109,97 | 100,34 |
T1 2016 | 112,69 | 101,06 | 110,5 | 100,54 |
T2 2016 | 113,32 | 101,31 | 111 | 100,84 |
T3 2016 | 113,3 | 101,59 | 111,19 | 101,15 |
T4 2016 | 113,55 | 101,69 | 111,83 | 101,28 |
T1 2017 | 114,28 | 102,08 | 112,99 | 101,76 |
T2 2017 | 114,78 | 102,41 | 113,31 | 102,16 |
T3 2017 | 114,48 | 102,7 | 113,14 | 102,61 |
T4 2017 | 114,9 | 103,08 | 113,87 | 103,18 |
T1 2018 | 114,03 | 103,19 | 113,77 | 103,33 |
T2 2018 | 112,95 | 103,25 | 112,9 | 103,5 |
T3 2018 | 112,89 | 103,4 | 112,98 | 103,72 |
T4 2018 | 112,54 | 103,7 | 112,24 | 104,09 |
T1 2019 | 114,71 | 104,09 | 115,05 | 104,58 |
T2 2019 | 115,35 | 104,33 | 115,77 | 104,83 |
T3 2019 | 116,53 | 104,5 | 117,82 | 105,04 |
T4 2019 | 117,77 | 104,87 | 118,93 | 105,51 |
T1 2020 | 117,04 | 102,87 | 117,87 | 102,94 |
T2 2020 | 116,35 | 102,04 | 117,48 | 102,17 |
T3 2020 | 118,6 | 103,79 | 120,4 | 103,95 |
T4 2020 | 120,16 | 103,71 | 122,06 | 103,8 |
- Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
- Champ : emploi salarié total.
- Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.
graphiqueFigure 1 – Évolution de l'emploi salarié
En fin d’année 2020, l’activité économique semble ainsi revenue à une situation presque habituelle à La Réunion. Au 4e trimestre 2020, les embauches sont supérieures de 7 % à La Réunion par rapport à la même période en 2019. Au niveau national, avec le second confinement du 30 octobre au 10 novembre, les embauches diminuent de 27 % sur la même période. Fin 2020, seuls 1,5 % des salariés réunionnais sont en activité partielle, soit quatre fois moins qu’au niveau national. Ces dispositifs d’activité partielle mis en œuvre depuis mars 2020 permettent de préserver les emplois, en indemnisant les salariés dont le nombre d’heures rémunérées par les entreprises baissent, en lien avec une activité plus limitée. En janvier 2021, le volume d’heures rémunérées par les entreprises réunionnaises est supérieur de 3 % à celui observé un an auparavant, alors qu’il baisse de 7 % au niveau national.
Cependant, la dégradation de la situation sanitaire en début d’année 2021 et les mesures de restriction instaurées depuis le 10 février (fermeture de centres commerciaux et couvre-feu généralisé à l’ensemble de l’île le 5 mars) risquent de mettre à mal cette dynamique retrouvée. En février 2021, le volume d’heures de travail rémunérées restait malgré tout supérieur de 1 % par rapport à février 2020.
Une dynamique de l’emploi portée par le secteur privé
La dynamique de l’emploi du second semestre 2020 est portée par le secteur privé : 4 700 emplois sont créés entre fin 2019 et fin 2020 (+ 2,6 %). Dans la fonction publique, l’emploi dépasse de 700 son niveau d’avant-crise (+ 0,8 %), grâce notamment aux 450 contrats aidés « Parcours emploi compétence » (PEC) supplémentaires par rapport à fin 2019. Ce sont 10 700 personnes qui bénéficient de ces contrats fin 2020.
L’emploi intérimaire augmente pour le 3ᵉ trimestre consécutif
Dans l’ensemble des secteurs (industrie, construction, services), les entreprises réalisent des ajustements de court terme en ayant recours à l’intérim. Après la chute inédite fin mars au moment du premier confinement, l’emploi intérimaire avait retrouvé à la fin du 3e trimestre son niveau de fin 2019. Il continue d’augmenter au 4e trimestre, signe que les entreprises privilégient des embauches sous contrat court plutôt qu’à durée indéterminée pour faire face à un surcroît d’activité dans la période d’incertitude liée à la crise sanitaire. Sur un an, l’intérim augmente de 400 emplois.
Transports, hébergement, restauration : les plus impactés par la crise
Au 4e trimestre, l’emploi salarié hors intérim se stabilise dans les secteurs des transports et de l’hébergement-restauration (figure 2). Cependant, sur un an, ces secteurs ont perdu chacun 200 emplois, en raison de la forte baisse de touristes. Dans l’hébergement-restauration, en décembre 2020, 9 % des salariés sont en activité partielle, soit six fois plus que la moyenne. De plus, les embauches sont inférieures de 32 % au 4e trimestre 2020 par rapport à fin 2019 (contre + 7 % pour l’ensemble des secteurs).
tableauFigure 2 – Évolution de l’emploi salarié par secteur détaillé d’activité à La Réunion
Emploi salarié | Évolution trimestrielle | Évolution annuelle | |
---|---|---|---|
en milliers | en % | ||
Ensemble | 269,0 | 1,3 | 2,0 |
Privé | 181,7 | 1,4 | 2,6 |
Public | 87,3 | 1,2 | 0,8 |
Par secteur d'activité | |||
Agriculture | 3,0 | 3,2 | -0,3 |
Industrie | 18,2 | 1,1 | 1,5 |
dont Agro-alimentaire | 7,1 | 0,9 | 1,7 |
Construction | 15,6 | 2,1 | 6,3 |
Tertiaire marchand | 120,2 | 1,3 | 2,0 |
Commerce | 34,6 | 1,2 | 0,5 |
Transports | 12,4 | 0,5 | -1,7 |
Hébergement - restauration | 9,9 | 0,2 | -1,9 |
Information et communication | 3,9 | 2,5 | 1,1 |
Services financiers | 6,4 | 0,2 | 3,1 |
Services immobiliers | 2,0 | -0,3 | 1,3 |
Services aux entreprises* | 24,1 | 1,7 | 4,2 |
Intérim | 4,8 | 3,8 | 9,6 |
Services aux ménages | 22,2 | 1,7 | 4,5 |
Tertiaire non marchand | 112,0 | 1,2 | 1,6 |
- * hors intérim.
- Note : données corrigées des variations saisonnières (CVS), en fin de trimestre.
- L’évolution trimestrielle compare le trimestre en cours au trimestre précédent, l’évolution annuelle compare le trimestre en cours au même trimestre de l’année précédente.
- Sources : Insee, estimations d’emploi ; estimations trimestrielles Accoss-Urssaf, Dares, Insee.
Les autres secteurs ont plutôt bien résisté à la crise sanitaire, avec un dernier trimestre favorable. Parmi les plus épargnés, les services aux ménages (essentiellement des associations) et aux entreprises (notamment dans les domaines du nettoyage et de l’entretien) créent chacun 1 000 emplois sur un an, en plus des emplois en intérim. Le commerce a pu lui aussi rebondir et crée 200 emplois sur l’année. Dans ce secteur, l’emploi est stimulé par l’ouverture au 4e trimestre d’un vaste centre commercial à Sainte-Marie et d’une nouvelle grande surface de bricolage au Port.
Dans la construction, l’emploi salarié hors intérim progresse de nouveau ce trimestre (figure 3). Ce secteur avait particulièrement bien résisté au premier confinement en plaçant largement ses salariés en activité partielle ou en arrêt de travail, ainsi qu’en ayant moins recours à l’intérim. Sur un an, 900 emplois sont créés. L’emploi industriel hors intérim dépasse également son niveau d’avant-crise avec 300 emplois créés en un an.
tableauFigure 3 – Évolution de l'emploi salarié par secteur
Construction | Industrie | Tertiaire marchand hors intérim | Tertiaire non marchand | |
---|---|---|---|---|
T4 2010 | 100 | 100 | 100 | 100 |
T1 2011 | 99,5 | 99,13 | 101,34 | 99,07 |
T2 2011 | 100,81 | 97,88 | 100,98 | 100,7 |
T3 2011 | 102,89 | 101,23 | 102,52 | 101,62 |
T4 2011 | 102,57 | 100,69 | 102,94 | 103,82 |
T1 2012 | 103,26 | 101,27 | 102,65 | 103,96 |
T2 2012 | 100,84 | 101,3 | 103,41 | 105,11 |
T3 2012 | 99,62 | 101,58 | 102,82 | 104,34 |
T4 2012 | 98,03 | 101,83 | 103,26 | 104,67 |
T1 2013 | 94,81 | 101,81 | 101,96 | 104,78 |
T2 2013 | 93,77 | 102,3 | 103,04 | 106,52 |
T3 2013 | 91,24 | 102,59 | 103,77 | 107,87 |
T4 2013 | 91,43 | 102,19 | 104,49 | 111,54 |
T1 2014 | 93,09 | 102,02 | 105,22 | 112,53 |
T2 2014 | 93,25 | 101,96 | 104,75 | 112,78 |
T3 2014 | 93,1 | 106,06 | 105,8 | 113,06 |
T4 2014 | 92,03 | 104,62 | 107,26 | 115,29 |
T1 2015 | 95,92 | 106,2 | 107,65 | 117,18 |
T2 2015 | 94,62 | 105,71 | 107,17 | 117,82 |
T3 2015 | 96,81 | 106,67 | 107,94 | 117,64 |
T4 2015 | 97,54 | 106,72 | 109,08 | 118,47 |
T1 2016 | 98,2 | 107,57 | 109,95 | 118,64 |
T2 2016 | 99,36 | 107,31 | 110,6 | 119,8 |
T3 2016 | 99,45 | 107,58 | 110,26 | 119,51 |
T4 2016 | 98,84 | 108,79 | 110,84 | 119,13 |
T1 2017 | 98,03 | 108,27 | 111,77 | 119,37 |
T2 2017 | 98,06 | 108,72 | 111,84 | 120,19 |
T3 2017 | 97,15 | 108,72 | 111,41 | 119,9 |
T4 2017 | 97,49 | 109,08 | 111,94 | 119,75 |
T1 2018 | 98,26 | 109,42 | 111,59 | 117,58 |
T2 2018 | 98,52 | 110,46 | 109,81 | 116,47 |
T3 2018 | 98,93 | 111,03 | 109,6 | 116,27 |
T4 2018 | 99,06 | 110,02 | 109,17 | 116,83 |
T1 2019 | 102,53 | 109,61 | 111,91 | 118,32 |
T2 2019 | 103,99 | 110,72 | 112,33 | 118,92 |
T3 2019 | 104,67 | 112,08 | 114,66 | 118,77 |
T4 2019 | 104,1 | 111,31 | 116,19 | 120,38 |
T1 2020 | 104,77 | 112,88 | 115,47 | 120,58 |
T2 2020 | 104,88 | 111,26 | 114,3 | 119,52 |
T3 2020 | 108,35 | 111,66 | 116,78 | 120,89 |
T4 2020 | 110,67 | 112,93 | 118,17 | 122,34 |
- Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
- Champ : emploi salarié total.
- Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.
graphiqueFigure 3 – Évolution de l'emploi salarié par secteur
Au 4e trimestre 2020, 112 000 salariés travaillent dans les services non marchands : enseignement, administration publique, santé, ou action sociale. Si 80 % d’entre eux travaillent dans le public, ils peuvent également exercer dans le privé (activités de soutien scolaire, enseignement de la conduite, médecin, actions auprès des personnes âgées ou en situation de handicap, etc.). Dans ce secteur, le nombre d’emplois augmente de 1 800 en un an, essentiellement dans les secteurs de la santé et du social.
La situation des personnes sur le marché du travail a été fortement affectée depuis le début de la crise sanitaire (secteur d’activité à l’arrêt, contrainte de garde d’enfant par exemple). Pour être considéré comme chômeur, il faut être sans emploi, disponible pour travailler et avoir fait des démarches actives de recherche d’emploi. La baisse du chômage au sens du BIT ne traduit pas une amélioration du marché du travail mais un effet de confinement des personnes sans emploi. L'introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) peut entraîner des révisions accrues sur les données, durant la phase de montée en charge du dispositif.
Retour à la normale sur le marché du travail
À La Réunion, le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) s’établit au 4e trimestre à 17 % en moyenne. Après la chute en trompe-l’oeil liée au premier confinement, le taux de chômage descend sous son niveau d’avant-crise, poursuivant une baisse initiée en 2018 (figure 4). Au niveau national, le chômage concerne 8 % de la population active fin 2020 ; il est quasi stable par rapport à fin 2019.
tableauFigure 4 – Estimation du taux de chômage trimestriel au sens du Bureau international du travail
La Réunion | France hors Mayotte | La Réunion, tendance annuelle sous-jacente | |
---|---|---|---|
2014T1 | 25,8 | 10,1 | 27 |
2014T2 | 26,9 | 10,2 | 26,8 |
2014T3 | 27,5 | 10,3 | 26,2 |
2014T4 | 25,4 | 10,4 | 25,5 |
2015T1 | 23,0 | 10,3 | 24,5 |
2015T2 | 23,6 | 10,5 | 23,7 |
2015T3 | 24,2 | 10,4 | 23,1 |
2015T4 | 23,2 | 10,2 | 22,7 |
2016T1 | 23,3 | 10,2 | 22,4 |
2016T2 | 21,9 | 10,0 | 22,3 |
2016T3 | 21,8 | 9,9 | 22,2 |
2016T4 | 22,0 | 10,0 | 22,1 |
2017T1 | 21,4 | 9,6 | 22,2 |
2017T2 | 24,0 | 9,5 | 22,4 |
2017T3 | 22,4 | 9,5 | 22,8 |
2017T4 | 22,9 | 9,0 | 23,3 |
2018T1 | 23,8 | 9,2 | 23,9 |
2018T2 | 24,4 | 9,1 | 24,2 |
2018T3 | 24,3 | 9,0 | 24,1 |
2018T4 | 23,5 | 8,7 | 23,6 |
2019T1 | 22,3 | 8,7 | 22,8 |
2019T2 | 22,1 | 8,4 | 21,8 |
2019T3 | 20,4 | 8,4 | 20,8 |
2019T4 | 20,2 | 8,1 | 19,6 |
2020T1 | 18,9 | 7,8 | 18,4 |
2020T2 | 13,4 | 7,1 | 17,5 |
2020T3 | 19,6 | 9,1 | 16,9 |
2020T4 | 17,1 | 8,0 | 16,6 |
- Note : données corrigées des variations saisonnières (CVS).
- Champ : personnes de 15 ans ou plus.
- Source : Insee, taux de chômage localisé et taux de chômage au sens du BIT.
graphiqueFigure 4 – Estimation du taux de chômage trimestriel au sens du Bureau international du travail
Parmi les personnes inactives au sens du BIT, celles qui souhaitent un emploi sans être considérées au chômage constituent le halo autour du chômage. Au 4e trimestre, le halo est à son niveau d’avant-crise : fin 2020, il regroupe 10 % des Réunionnais·es en âge de travailler, comme fin 2019 (figure 5). Au final, qu’elles soient au chômage ou dans son halo, les personnes sans emploi qui souhaitent travailler constituent 20 % de la population en âge de travailler fin 2020, une part un peu inférieure au niveau d’avant-crise. Au niveau national, cette part reste toutefois deux fois plus faible.
tableauFigure 5 – Situation vis-à-vis du marché du travail en 2019 et 2020
en % | T4 2019 | T1 2020 | T2 2020 | T3 2020 | T4 2020 |
---|---|---|---|---|---|
Chômeurs BIT | 12 | 11 | 7 | 12 | 11 |
Personnes en emploi en situation de sous-emploi (dont chômage partiel) | 10 | 14 | 20 | 9 | 8 |
Personnes en emploi hors sous emploi | 38 | 34 | 27 | 39 | 42 |
Inactifs du halo | 10 | 11 | 17 | 10 | 10 |
Inactifs hors halo (étudiants, femmes et hommes au foyer, retraités…) | 29 | 30 | 29 | 30 | 30 |
- Champ : personnes âgées de 15 à 64 ans.
- Source : Insee, enquêtes Emploi Réunion 2019 et 2020.
graphiqueFigure 5 – Situation vis-à-vis du marché du travail en 2019 et 2020
Le sous-emploi concerne les personnes employées à temps partiel qui souhaitent travailler davantage et sont disponibles pour le faire ou ont travaillé moins que d’habitude en raison de chômage partiel. Au 4e trimestre, 8 % des personnes en âge de travailler sont en situation de sous-emploi, un niveau proche de celui d’avant-crise. Au niveau national, il augmente de nouveau sous l’effet du confinement.
Les permis de construire repartent à la hausse
En 2020, après deux années de repli, le nombre de logements autorisés à la construction à La Réunion repart à la hausse (figure 6). Le nombre de permis de construire accordés s’élève à 7 900 en 2020, en hausse de 11 % par rapport à 2019. Ce rebond est fortement stimulé par les autorisations de logements collectifs (+ 27 %). Les logements individuels reculent en revanche de 3 % sur la période, avec 3 700 logements autorisés. Au niveau national, les autorisations de construire baissent de 15 % ; les permis autorisés de logements individuels et collectifs reculent respectivement de 10 % et 18 %. En 2020, à La Réunion, le nombre d’ouvertures de chantier est estimé à 6 500 logements, en recul de 7 % par rapport à 2019. Cette baisse concerne aussi bien les logements individuels (- 3 %) que les logements collectifs (- 8 %). En France, les mises en chantier reculent également (- 7 %), quel que soit le type de logement.
tableauFigure 6 – Évolution du nombre de logements autorisés à la construction
La Réunion | France hors Mayotte | |
---|---|---|
déc. 2010 | 100 | 100 |
janv. 2011 | 97,87 | 101,57 |
févr. 2011 | 96,81 | 101,78 |
mars 2011 | 100 | 101,19 |
avril 2011 | 98,94 | 100,98 |
mai 2011 | 104,26 | 102,6 |
juin 2011 | 101,06 | 102,87 |
juil. 2011 | 95,74 | 103,08 |
août 2011 | 95,74 | 104,27 |
sept. 2011 | 86,17 | 105,82 |
oct. 2011 | 86,17 | 106,51 |
nov. 2011 | 87,23 | 107,5 |
déc. 2011 | 89,36 | 108,57 |
janv. 2012 | 93,62 | 108,36 |
févr. 2012 | 92,55 | 108,57 |
mars 2012 | 95,74 | 108,54 |
avril 2012 | 101,06 | 109,05 |
mai 2012 | 103,19 | 107,69 |
juin 2012 | 102,13 | 107,18 |
juil. 2012 | 104,26 | 106,41 |
août 2012 | 103,19 | 106,68 |
sept. 2012 | 101,06 | 104,46 |
oct. 2012 | 102,13 | 103,96 |
nov. 2012 | 100 | 102,89 |
déc. 2012 | 96,81 | 101,09 |
janv. 2013 | 92,55 | 101,26 |
févr. 2013 | 92,55 | 102,76 |
mars 2013 | 87,23 | 103,06 |
avril 2013 | 84,04 | 101,34 |
mai 2013 | 86,17 | 99,35 |
juin 2013 | 86,17 | 97,65 |
juil. 2013 | 92,55 | 95,66 |
août 2013 | 89,36 | 92,48 |
sept. 2013 | 91,49 | 90,99 |
oct. 2013 | 88,3 | 90,41 |
nov. 2013 | 89,36 | 89,61 |
déc. 2013 | 88,3 | 88,69 |
janv. 2014 | 88,3 | 86,6 |
févr. 2014 | 87,23 | 83,54 |
mars 2014 | 95,74 | 82,64 |
avril 2014 | 90,43 | 81,4 |
mai 2014 | 90,43 | 81,42 |
juin 2014 | 91,49 | 81,42 |
juil. 2014 | 87,23 | 81,8 |
août 2014 | 86,17 | 81,55 |
sept. 2014 | 87,23 | 81,7 |
oct. 2014 | 89,36 | 80,8 |
nov. 2014 | 88,3 | 79,87 |
déc. 2014 | 87,23 | 79,77 |
janv. 2015 | 88,3 | 79,54 |
févr. 2015 | 86,17 | 79,04 |
mars 2015 | 80,85 | 78,14 |
avril 2015 | 86,17 | 79,08 |
mai 2015 | 80,85 | 78,55 |
juin 2015 | 78,72 | 79,46 |
juil. 2015 | 75,53 | 79,29 |
août 2015 | 78,72 | 80,25 |
sept. 2015 | 79,79 | 81,11 |
oct. 2015 | 76,6 | 81,74 |
nov. 2015 | 78,72 | 83,69 |
déc. 2015 | 80,85 | 84,94 |
janv. 2016 | 78,72 | 85,24 |
févr. 2016 | 81,91 | 86,64 |
mars 2016 | 81,91 | 86,95 |
avril 2016 | 82,98 | 87,96 |
mai 2016 | 81,91 | 89,93 |
juin 2016 | 86,17 | 90,32 |
juil. 2016 | 88,3 | 91,31 |
août 2016 | 85,11 | 92,4 |
sept. 2016 | 82,98 | 94,49 |
oct. 2016 | 81,91 | 95,18 |
nov. 2016 | 82,98 | 96,06 |
déc. 2016 | 84,04 | 97,15 |
janv. 2017 | 86,17 | 97,86 |
févr. 2017 | 84,04 | 98,05 |
mars 2017 | 82,98 | 100,19 |
avril 2017 | 77,66 | 100,06 |
mai 2017 | 79,79 | 100,86 |
juin 2017 | 78,72 | 101,95 |
juil. 2017 | 76,6 | 103,31 |
août 2017 | 82,98 | 103,71 |
sept. 2017 | 81,91 | 104 |
oct. 2017 | 85,11 | 104,48 |
nov. 2017 | 86,17 | 103,6 |
déc. 2017 | 84,04 | 103,27 |
janv. 2018 | 82,98 | 103,46 |
févr. 2018 | 82,98 | 104 |
mars 2018 | 81,91 | 102,68 |
avril 2018 | 81,91 | 102,72 |
mai 2018 | 78,72 | 102,43 |
juin 2018 | 80,85 | 101,01 |
juil. 2018 | 85,11 | 99,69 |
août 2018 | 81,91 | 99,27 |
sept. 2018 | 87,23 | 98,35 |
oct. 2018 | 84,04 | 98,18 |
nov. 2018 | 81,91 | 97,95 |
déc. 2018 | 81,91 | 96,57 |
janv. 2019 | 84,04 | 96,23 |
févr. 2019 | 82,98 | 94,72 |
mars 2019 | 85,11 | 94,09 |
avril 2019 | 85,11 | 94,39 |
mai 2019 | 87,23 | 93,82 |
juin 2019 | 81,91 | 93,65 |
juil. 2019 | 78,72 | 94,14 |
août 2019 | 75,53 | 93,17 |
sept. 2019 | 70,21 | 91,87 |
oct. 2019 | 72,34 | 92,46 |
nov. 2019 | 75,53 | 92,44 |
déc. 2019 | 75,53 | 93,99 |
janv. 2020 | 75,53 | 94,68 |
févr. 2020 | 79,79 | 95,6 |
mars 2020 | 78,72 | 95,18 |
avril 2020 | 77,66 | 90,53 |
mai 2020 | 73,4 | 87,1 |
juin 2020 | 79,79 | 85,95 |
juil. 2020 | 80,85 | 83,64 |
août 2020 | 80,85 | 82,89 |
sept. 2020 | 80,85 | 83,1 |
oct. 2020 | 81,91 | 81,68 |
nov. 2020 | 81,91 | 81,82 |
déc. 2020 | 82,98 | 80,5 |
janv. 2021 | 81,91 | 79,56 |
févr. 2021 | 79,79 | 78,95 |
- Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
- La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
- Source : SDES, Sit@del2.
graphiqueFigure 6 – Évolution du nombre de logements autorisés à la construction
Nouvel essor des créations d’entreprises
Au 4e trimestre 2020, 2 500 entreprises sont créées à La Réunion dans l’ensemble des secteurs marchands non agricoles, soit une hausse de 7 % par rapport au trimestre précédent. Dans le même temps, le nombre de créations d’entreprises est stable au niveau national (figure 7).
Si les créations d’entreprises croissent dans tous les secteurs d’activité à La Réunion, elles sont les plus dynamiques dans la construction (+ 18 %), qui contribue pour un quart à la hausse globale. Elles progressent de 8 % dans le « commerce, transports, hébergement et restauration » et de 5 % dans les services (hors commerces). Ces deux derniers secteurs concentrent 83 % des créations. Par rapport au 4e trimestre 2019, les créations sous le statut de micro-entrepreneur augmentent fortement (+ 81 %) : plus d’une entreprise sur deux est ainsi immatriculée sous ce régime contre quatre sur dix au 4e trimestre 2019. Les créations sous forme de société sont également dynamiques (+ 54 %), tandis que les créations d’entreprises individuelles classiques reculent (- 16 %).
tableauFigure 7 – Créations d'entreprises
La Réunion y compris micro-entrepreneurs | France entière y compris micro-entrepreneurs | |
---|---|---|
T4 2010 | 100 | 100 |
T1 2011 | 77,64 | 91,91 |
T2 2011 | 86,34 | 92,61 |
T3 2011 | 83,65 | 92,92 |
T4 2011 | 77,21 | 92,9 |
T1 2012 | 76,31 | 95,21 |
T2 2012 | 68,5 | 92,78 |
T3 2012 | 72,17 | 92,73 |
T4 2012 | 74,99 | 90,48 |
T1 2013 | 72,51 | 90,89 |
T2 2013 | 72,98 | 91,17 |
T3 2013 | 68,33 | 90,45 |
T4 2013 | 65,22 | 92,06 |
T1 2014 | 69,31 | 92,55 |
T2 2014 | 64,96 | 92,68 |
T3 2014 | 65,86 | 93,81 |
T4 2014 | 74,61 | 93,97 |
T1 2015 | 61,2 | 87,89 |
T2 2015 | 64,7 | 88,04 |
T3 2015 | 64,49 | 88,76 |
T4 2015 | 61,67 | 90,04 |
T1 2016 | 66,45 | 91,37 |
T2 2016 | 65,77 | 96,3 |
T3 2016 | 62,31 | 93,07 |
T4 2016 | 63,59 | 92,49 |
T1 2017 | 64,75 | 95,38 |
T2 2017 | 65,26 | 96,2 |
T3 2017 | 67,31 | 100,33 |
T4 2017 | 71,4 | 107,32 |
T1 2018 | 72,64 | 111,68 |
T2 2018 | 72,51 | 117,93 |
T3 2018 | 70,34 | 116,63 |
T4 2018 | 65,3 | 121,47 |
T1 2019 | 73,15 | 132,37 |
T2 2019 | 74,18 | 137 |
T3 2019 | 74,18 | 138,52 |
T4 2019 | 77,17 | 144,15 |
T1 2020 | 79,68 | 128,85 |
T2 2020 | 62,7 | 111,8 |
T3 2020 | 101,45 | 166,36 |
T4 2020 | 108,79 | 166,49 |
- Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
- Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
- Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).
graphiqueFigure 7 – Créations d'entreprises
Encadré 1 - Contexte international – La reprise économique reste tributaire de la situation sanitaire
En 2020, la crise sanitaire a affecté l’ensemble des économies occidentales, en particulier les secteurs du commerce, des transports et de l’hébergement-restauration, provoquant un recul inédit de la consommation privée. Au quatrième trimestre, la production industrielle s’est maintenue, tandis que la consommation a davantage été affectée par le renforcement des mesures de restrictions (confinements et couvre-feux notamment). Le maintien de ces mesures en Europe depuis le début de l’année 2021 fait craindre une nouvelle baisse de l’activité dans les pays les plus touchés.
Encadré 2 - Contexte national – En France, la baisse d’activité économique liée au deuxième confinement a été plus limitée que prévu
Au quatrième trimestre 2020, le deuxième confinement a conduit à une baisse du PIB d’ampleur plus limitée que le premier (- 1,4 % par rapport au troisième trimestre), affectant surtout les secteurs les plus exposés aux mesures de restrictions (hébergement-restauration, transports, loisirs…). La consommation des ménages a davantage diminué (- 5,4 %), du fait de la fermeture des commerces « non-essentiels » en novembre et malgré le net rebond observé en décembre. Au total, en moyenne annuelle, le PIB français a diminué de 8,2 % en 2020.
Début 2021, le renforcement des mesures de restrictions (couvre-feu avancé à 18 h, fermetures de centres commerciaux, confinements locaux…) aurait limité la reprise de la consommation. La production industrielle a quant à elle à nouveau progressé en janvier, accentuant le contraste avec les services les plus affectés.
Pour comprendre
Les estimations trimestrielles de l'emploi salarié sont élaborées à partir de différentes sources :
- les déclarations de cotisations sociales des établissements faites aux Unions de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales (Urssaf) et Caisses générales de sécurité sociale (CGSS), soit sous forme de bordereaux récapitulatifs de cotisations (BRC), soit de déclarations sociales nominatives (DSN) ;
- les fichiers de paie pour les personnels de la fonction publique d’État ;
- les déclarations de cotisations sociales collectées par la mutualité sociale agricole (MSA) ;
- les déclarations d’emploi des particuliers employeurs provenant de trois formalités administratives : déclaration nominative simplifiée (DNS), chèque emploi service universel (Cesu) et prestation d’accueil du jeune enfant (Paje) ;
- les déclarations mensuelles des entreprises de travail temporaire (ETT) adressées à Pôle emploi, auxquelles se sont progressivement substituées les déclarations sociales nominatives (DSN) à compter de mi-2016.
Le champ des taux de chômage localisés couvre à présent les DOM (hors Mayotte) sur une période débutant au 1er trimestre 2014. Ces taux de chômage localisés sont issus principalement de l’enquête Emploi en continu, et présentent des intervalles de confiance importants.
Les estimations trimestrielles d’emploi et de chômage sont susceptibles d’être révisées chaque trimestre.
Définitions
Services aux ménages : majoritairement composés des activités des organisations associatives, ils comportent également les activités d’arts et spectacles, des activités récréatives et d’autres services personnels.
Services aux entreprises : correspondent aux activités scientifiques et techniques, qui regroupent les activités juridiques, comptables, de gestion, d’architecture, d'ingénierie, de contrôle et d'analyses techniques, ainsi qu’aux activités de services administratifs et de soutien, qui regroupent les activités liées à l’emploi (hors intérim), aux agences de voyage, aux activités de location et à la sécurité.
Pour en savoir plus
Les séries longues sur le « Tableau de bord de la conjoncture à La Réunion ».
Ouvrir dans un nouvel ongletTableau de bord économique de La Réunion, Cerom, avril 2021.
Ouvrir dans un nouvel ongletComptes économiques rapides de La Réunion en 2019 - La croissance se redresse légèrement, Cerom, juin 2020.
« Ouvrir dans un nouvel ongletNouvelle évaluation de l’impact économique de la crise sanitaire : L’activité se redresse progressivement en juin 2020 », Cerom, juillet 2020.
Points de conjoncture national de l’Insee en 2021, mars 2021.
Conjoncture du tourisme au troisième trimestre 2020 - L’activité se redresse ponctuellement en juillet-août, Insee Flash La Réunion n° 189, décembre 2020.