Insee Conjoncture Centre-Val de Loire · Avril 2021 · n° 33

Le confinement de l’automne stoppe la reprise de l’emploi Note de conjoncture régionale - 4ᵉ trimestre 2020

Après une reprise franche au troisième trimestre, le confinement mis en place entre le 30 octobre et le 14 décembre 2020 a entraîné une nouvelle chute de l’activité économique. En novembre, le volume d’heures rémunérées est en retrait de 7,8 % en Centre-Val de Loire avant d’osciller autour de - 5 % en décembre et début 2021 (figure 1). Comme depuis le début de la crise, l’activité économique des prochains mois dépend largement de l’évolution de l’épidémie, entre diffusion des variants et progression de la vaccination. De nombreuses mesures de restrictions restent en vigueur, et le reconfinement de la population au printemps 2021 pourraient affecter de nouveau l’économie, sans toutefois retomber au niveau du mois d’avril 2020, point bas historique.

Après un trimestre de rebond, l’emploi salarié total régional se rétracte de nouveau en fin d’année avec la mise en place du reconfinement, pour s’établir à 900 000 salariés (- 0,2 %). En France hors Mayotte, la tendance est de même nature (- 0,1 %) (figure 2).

Seuls la construction et surtout l’intérim enregistrent une hausse de leurs effectifs salariés ce trimestre (respectivement + 0,4 % et + 4,9 %). Pour l’industrie, seul secteur qui ne s’était pas redressé durant l’été, la situation continue à se dégrader (- 0,6 %). Les services marchands hors intérim repartent à la baisse (- 0,8 %), pénalisés notamment par l’hébergement et la restauration (- 3,6 %) très fortement impactés par les mesures de reconfinement de ce trimestre. Les emplois salariés dans le secteur du commerce restent stables (figure 3).

La baisse concerne aussi bien les emplois privés que publics (respectivement - 0,1 % et - 0,3 %), tous deux en croissance au troisième trimestre.

Sur un an, l’emploi salarié reste en retrait, tant au niveau régional que national (respectivement - 1,3 % et - 1,1 %).

Au quatrième trimestre 2020, les emplois intérimaires poursuivent leur rattrapage (+ 4,9 %), mais beaucoup moins rapidement que durant les deux derniers trimestres (+ 23,7 % et + 26,8 %), freinés par le reconfinement. Ils retrouvent leurs effectifs du premier trimestre 2017 (figure 4).

L’évolution sur un an reste impactée par le début d’année et le premier confinement, avec une évolution négative tant à l’échelle régionale que nationale (respectivement - 2,9 % et - 5,3 %).

Au quatrième trimestre 2020, seul le Loir-et-Cher enregistre une croissance de ses emplois salariés (+ 0,3 %), alimentée principalement par l’intérim (+ 10,7 %) et par la construction (+ 0,7 %). Malgré des hausses à peu près équivalentes dans ces mêmes secteurs, l’Eure-et-Loir parvient tout juste à stabiliser ses effectifs, pénalisé par des pertes plus lourdes dans l’industrie et le tertiaire non marchand (respectivement - 0,7 % et - 0,5 %).

Les autres départements s’inscrivent dans la tendance régionale avec des pertes d’emplois. Les plus faibles pour le Loiret et le Cher (respectivement - 0,1 % et - 0,2 %) avec une évolution par secteur à peu près identique, excepté dans la construction où les emplois sont en hausse dans le Cher (+ 0,7 %) et en baisse dans le Loiret (- 0,4 %). Dans l’Indre-et-Loire, le repli de l’emploi est plus conséquent (- 0,4 %). La progression dans la construction (+ 1,0 %) ne compense pas les pertes dans le tertiaire non marchand et l’industrie, les plus fortes de la région (respectivement - 1,3 % et - 0,7 %). De plus, le département ne bénéficie pas d’une hausse conséquente dans l’intérim (+ 1,4 %). Avec la totalité des secteurs en recul, notamment l’intérim (- 4,9 %) qui avait effectué le plus fort rattrapage de la région le trimestre dernier (+ 46 %), l’Indre accuse les pertes les plus importantes ce trimestre (- 0,8 %) (figure 5).

Sur l’année, l’évolution de l’emploi reste négative dans tous les départements, particulièrement dans l’Indre (- 2,9 %) et plus modérément dans l’Eure-et-Loir (- 0,4 %).

Après une importante hausse au trimestre dernier (+ 1,4 point), le taux de chômage fléchit de nouveau en Centre-Val de Loire (- 1,1 point), au quatrième trimestre 2020, pour s’établir à 7,1 % (avertissement). En cette fin d’année marquée par un nouveau confinement, le taux de chômage subit encore des heurts, traduisant davantage l’instabilité de la situation économique qu’une amélioration.

La même inflexion s’observe au niveau de la France hors Mayotte, avec un taux qui demeure plus élevé qu’en Centre-Val de Loire : 8 % (figure 6).

Tous les départements de la région sont concernés par cette baisse, comprise entre - 1,1 et - 1,3 point (figure 7).

Sur les douze derniers mois, le taux de chômage recule davantage dans la région qu’au niveau national (respectivement - 0,6 point et - 0,1 point).

Pour le deuxième trimestre consécutif, le nombre de demandeurs d’emploi de catégories A, B et C inscrits à Pôle emploi est en baisse en Centre-Val de Loire (- 0,8 %). Néanmoins, les effectifs restent importants, 217 500 demandeurs, toujours très fortement marqué par la hausse subie lors du premier confinement au printemps 2020 (figure 8).

Dans la région, le repli concerne uniquement les jeunes âgés de moins de 25 ans (- 2,2 %). Les effectifs des 50 ans ou plus repartent à la hausse (+ 0,6 %), tandis que la situation des personnes inscrites depuis plus d’un an continue de se dégrader (+ 1,4 %).

Même si le reconfinement de l’automne n’a pas encouragé l’emploi, avec des sorties des listes de Pôle emploi en baisse ce trimestre (- 4,1 %), les entrées restent inférieures et n’évoluent pas.

Après deux trimestres d’important repli (- 7,5 % et - 10,9 %), les autorisations de construction de logements, mesurées en données cumulées sur douze mois, repartent à la hausse au quatrième trimestre 2020 dans la région (+ 1,8 %). À l’inverse, en France hors Mayotte, la construction n’a pas encore opéré sa relance avec un troisième trimestre qui reste orienté à la baisse (- 3,1 %).

Ce trimestre stoppe la reprise amorcée au troisième trimestre 2020 pour les logements commencés (- 1,0 %). Le fort rebond qui concernait uniquement les logements collectifs au trimestre précédent (+ 27,5 %) laisse place à un recul aussi bien pour les logements collectifs qu’individuels : - 2 % et - 2,4 % (figure 9).

Comparé à la même période un an auparavant, le volume des mises en chantier est tout juste en progression en Centre-Val de Loire (+ 0,8 %) et recule nettement en France hors Mayotte (- 9,2 %).

Après un important rebond au troisième trimestre 2020 (+ 51,9 %) qui a permis de compenser le retard causé par le confinement du printemps, le nombre de créations d’entreprises, y compris micro-entrepreneurs, reste quasiment stable ce trimestre (+ 0,2 %), soit 6 360 unités. Au niveau de la France entière, la tendance est la même (+ 0,1 %) (figure 10).

Seuls les secteurs de la construction et des services sont en progression ce trimestre (respectivement + 2,5 % et + 1,3 %). Les secteurs de l’industrie et du commerce, transports, hébergement et restauration enregistrent une baisse (respectivement - 4,5 % et - 1,4 %).

Avec 22 100 unités créées en 2020, l’évolution sur un an est en nette croissance dans la région, et supérieure à celle enregistrée au niveau national (respectivement + 17,8 % et + 15,5 %).

Ce trimestre encore, les défaillances d’entreprises sont à la baisse, tant au niveau régional que national (respectivement - 17,8 % et - 14,5 %) (figure 11). Sous l’effet des mesures de soutien aux entreprises en difficulté qui peuvent reporter certaines mises en faillites, les conséquences de la crise sanitaire sur la survie des entreprises ne se font pas encore sentir au quatrième trimestre 2020. Cette situation devrait encore se prolonger au premier trimestre 2021.

Directement impactée par la crise sanitaire et le reconfinement de l’automne, l’activité touristique en Centre-Val de Loire a été une nouvelle fois considérablement réduite au quatrième trimestre 2020. La région enregistre quasiment deux fois moins de nuitées (- 47,7 %) qu’à la même période un an auparavant, soit 663 000. Alors que le mois d’octobre accusait une baisse des nuitées de 27 %, celle du mois de novembre atteint 65,4 %.

Au niveau de la France entière, le recul est encore plus important sur la totalité du trimestre (- 63,2 %).