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Insee Conjoncture Hauts-de-France · Avril 2021 · n° 25
Insee Conjoncture Hauts-de-FranceMaintien de l’emploi malgré un 2ᵉ confinement Note de conjoncture régionale – 4ᵉ trimestre 2020

Géraldine Caron, Noémie Cavan, Kévin Fusillier, Julien Marache (Insee), Julie Pariente (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités)

Au 4ᵉ trimestre 2020, le 2ᵉ confinement, du 30 octobre au 14 décembre, a conduit à une baisse du PIB plus limitée que le premier (− 1,4 % par rapport au 3ᵉ trimestre au niveau national). Dans les Hauts-de-France, l’emploi salarié se maintient, avec + 0,2 %, grâce au dynamisme de la construction et de l’intérim. L’industrie et le tertiaire marchand souffrent du confinement. Le taux de chômage diminue de 1,6 point, causé en partie par un effet « trompe-l’œil ». La demande d’emploi recule également (– 1,9 %). Après un 3ᵉ trimestre particulièrement favorable, les créations d’entreprises se replient légèrement. Dans la construction, les volumes de logements autorisés et commencés poursuivent leur baisse. Dans l’hôtellerie, le contexte difficile ne permet pas de relancer la fréquentation des touristes.

Insee Conjoncture Hauts-de-France
No 25
Paru le :Paru le08/04/2021

L’emploi salarié résiste

Malgré le deuxième confinement, l’emploi salarié se maintient dans les Hauts-de-France au 4ᵉ trimestre 2020 (figure 1). Sur les trois derniers mois de l’année, 3 700 emplois ont été ainsi créés (soit + 0,2 % contre – 0,1 % en France hors Mayotte), exclusivement dans le secteur privé (+ 3 900 emplois).

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Emploi salarié total - Hauts-de-France Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Hauts-de-France Emploi salarié privé - France hors Mayotte
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 100,16 100,2 100,14 100,27
T2 2011 100,17 100,31 100,23 100,4
T3 2011 100 100,25 100,1 100,4
T4 2011 99,89 100,3 99,98 100,42
T1 2012 99,82 100,32 99,86 100,4
T2 2012 99,57 100,29 99,53 100,33
T3 2012 99,2 100,14 98,97 100,06
T4 2012 98,81 100,03 98,59 99,94
T1 2013 98,75 100,04 98,55 99,91
T2 2013 98,4 99,92 97,98 99,66
T3 2013 98,59 100,09 98,12 99,81
T4 2013 98,74 100,37 98,09 99,95
T1 2014 98,79 100,41 98,03 99,9
T2 2014 98,68 100,44 97,9 99,93
T3 2014 98,39 100,33 97,54 99,76
T4 2014 98,58 100,43 97,61 99,82
T1 2015 98,52 100,38 97,57 99,78
T2 2015 98,57 100,61 97,57 99,99
T3 2015 98,73 100,69 97,73 100,11
T4 2015 98,84 100,88 97,87 100,34
T1 2016 98,9 101,06 97,94 100,54
T2 2016 99,1 101,31 98,23 100,84
T3 2016 99,32 101,59 98,49 101,15
T4 2016 99,5 101,69 98,69 101,28
T1 2017 99,59 102,08 98,77 101,76
T2 2017 99,76 102,41 98,94 102,16
T3 2017 100,07 102,7 99,53 102,61
T4 2017 100,2 103,08 99,95 103,18
T1 2018 100,08 103,19 99,8 103,33
T2 2018 100,1 103,25 100,03 103,5
T3 2018 100,05 103,4 100,04 103,72
T4 2018 100,07 103,7 100,16 104,09
T1 2019 100,32 104,09 100,53 104,58
T2 2019 100,47 104,33 100,6 104,83
T3 2019 100,5 104,5 100,49 105,04
T4 2019 100,66 104,87 100,86 105,51
T1 2020 98,66 102,87 98,3 102,94
T2 2020 98,1 102,04 97,95 102,17
T3 2020 99,92 103,79 99,77 103,95
T4 2020 100,11 103,71 100,02 103,8
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Malgré le redressement observé dès le 3ᵉ trimestre suite à l’assouplissement des mesures de restrictions sanitaires, les créations d’emplois du second semestre (+ 40 700) ne sont pas suffisantes pour compenser les pertes du premier (– 52 000). Sur l’année, l’emploi salarié reste légèrement en deçà de son niveau d’avant-crise, proche du volume observé fin 2018. Les Hauts-de-France comptent ainsi 2 030 200 salariés fin 2020 (dont 494 800 dans le secteur public), repassant ainsi au-dessus de la barre des 2 millions d’emplois.

La situation a évolué plus avantageusement dans la région qu’au niveau national, tant sur le trimestre que sur l’année (– 0,6 % contre – 1,1 %), en raison de la structure de son tissu productif. Les Hauts-de-France enregistrent d’ailleurs l’une des meilleures performances des régions métropolitaines. Pour l’emploi privé, en dehors de la Corse, la région est en effet en tête du classement avec la Normandie et les Pays de la Loire sur les trois derniers mois de l’année (+ 0,3 %). Elle s’en sort également mieux sur l’ensemble de l’année avec la Bretagne.

D’un département à l’autre, les profils d’évolution sont différenciés. L’Oise connaît la hausse la plus marquée en cette fin d’année (+ 0,5 %), devant le Nord et le Pas-de-Calais (+ 0,2 % chacun). La Somme est le seul département où les effectifs salariés stagnent ce trimestre en raison d’une plus faible progression de l’intérim. À l’inverse, l’Aisne perd une centaine de salariés, soit un taux d’évolution identique à la moyenne française (– 0,1 %).

L’intérim poursuit sa hausse

Les résultats du 4ᵉ trimestre reposent en grande partie sur l’intérim qui poursuit sa reprise (+ 7,1 %) à un rythme nettement plus soutenu qu’en France (+ 5,1 %) (figure 2). Les 4 800 nouvelles missions comptabilisées ce trimestre, cumulées à celles des deux précédents (respectivement + 8 900 et + 15 100), permettent de compenser les pertes du début d’année (– 28 000). Avec 71 700 missions, l’intérim se rapproche du volume observé au 2ᵉ trimestre 2019.

Sur un an, ce sont 750  postes de plus que comptent les Hauts-de-France (+ 1,1 %), une évolution à contre-courant de la tendance nationale (– 5,3 %) (figure 3). La région se positionne en tête ce trimestre, derrière Grand Est (+ 7,7 %). Sur l’année, elle est la seule région avec la Corse à créer des emplois dans ce secteur.

Si le recours à l’intérim est timide dans la Somme (+ 1,7 %), il est plus marqué dans les autres départements, allant de + 4,5 % dans le Pas-de-Calais à + 19 % dans l’Oise.

Figure 2Évolution de l'emploi intérimaire

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi intérimaire (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Hauts-de-France France hors Mayotte
T4 2010 100 100
T1 2011 102,39 101,1
T2 2011 103,99 101,55
T3 2011 101,75 100,12
T4 2011 102,37 99,38
T1 2012 97,42 94,99
T2 2012 94,31 91,98
T3 2012 86,05 88,02
T4 2012 82,74 85,4
T1 2013 88,54 88,18
T2 2013 84,64 87,16
T3 2013 87,92 89,79
T4 2013 87,91 90,3
T1 2014 86,75 89,35
T2 2014 90,88 91,19
T3 2014 88,07 88,91
T4 2014 89,86 90,14
T1 2015 90,81 89,76
T2 2015 94,17 93,41
T3 2015 97,69 96,99
T4 2015 101,81 99,62
T1 2016 103,23 99,29
T2 2016 105,48 102,21
T3 2016 108,42 105,52
T4 2016 113,83 110,82
T1 2017 114,04 115,43
T2 2017 115,73 120,29
T3 2017 122,89 124,32
T4 2017 129,59 130,82
T1 2018 124,57 129,61
T2 2018 124,48 127,85
T3 2018 121,18 127,77
T4 2018 119,67 126,5
T1 2019 121,12 127,43
T2 2019 119,89 126,92
T3 2019 118,01 126,51
T4 2019 118,24 126,02
T1 2020 71,64 75,23
T2 2020 86,45 92,46
T3 2020 111,54 113,52
T4 2020 119,48 119,31
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi intérimaire

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

L’industrie sombre, la construction sourit

L’industrie perd toujours plus d’emplois qu’elle n’en crée. Ce sont 5 900 emplois salariés qui ont disparu en 2020, dont 1 300 au cours du dernier trimestre. Ce secteur emploie ainsi 280 500 personnes en fin d’année, un niveau historiquement bas. Entre fin septembre et fin décembre 2020, les effectifs ont diminué de 0,5 % suivant ainsi la tendance nationale (– 0,4 %). Sur l’année, le bilan est par contre un peu moins favorable pour les Hauts-de-France (– 2,1 % contre – 1,8 % en France). Tous les secteurs de l’industrie sont impactés, y compris l’agroalimentaire. Celui-ci est cependant moins affecté (– 0,1 % sur trois mois) que la fabrication de matériels de transports (– 0,6 %) ou la fabrication d’équipements électriques et électroniques (– 1,2 %).

A contrario, la construction ne s’est jamais aussi bien portée en dépit du contexte économique. Elle emploie 850 salariés de plus ce trimestre (+ 0,8 %, + 0,7 % en France), portant les effectifs en fin d’année à 111 000, son plus haut niveau depuis 6 ans. Sur un an, la construction est également l’un des rares secteurs à créer des emplois (+ 1,8 %) dans la région, mais un peu moins qu’en France (+ 2,2 %).

Figure 3Évolution de l’emploi salarié par secteur

Évolution de l’emploi salarié par secteur
Secteur d’activité Effectif au 4ᵉ trimestre 2020 Évolution par rapport au 3ᵉ trimestre 2020 Évolution sur un an (en %)
En effectif en % France Hors Mayotte (en %)
Agriculture 20 900 + 400 + 2,1 + 2,7 + 0,1
Industrie 280 500 – 1 300 – 0,5 – 0,4 – 2,1
Construction 111 000 + 800 + 0,8 + 0,7 + 1,8
Tertiaire marchand (hors intérim) 828 600 – 3 700 – 0,4 – 0,8 – 1,5
Intérim 71 700 + 4 800 + 7,1 + 5,1 + 1,1
Tertiaire non marchand 717 500 + 2 700 + 0,5 + 0,4 + 0,6
Ensemble 2 030 200 + 3 700 + 0,2 – 0,1 – 0,6
  • Note : données corrigées des variations saisonnières et arrondies pour les effectifs. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Avertissement : les données du secteur agricole sont provisoires suite à des difficultés de traitement de la MSA. L’insee réalise une estimation en prolongeant les tendances des trimestres précédents.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d’emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

 

Les services marchands en repli tandis que les services non marchands résistent

Les services terminent l’année sur une stabilisation de leurs effectifs salariés. Leur dynamique est cependant contrastée selon qu’ils relèvent du secteur marchand ou non.

Relativement épargnés par la crise sanitaire, les services principalement non marchands gagnent 2 700 salariés ce trimestre, soit + 0,4 % comme en France. Ils emploient désormais 717 500 personnes, soit 0,6 % de plus sur un an, un niveau comparable à celui de la mi-2018. Ce sont les activités pour la santé humaine qui tirent le mieux leur épingle du jeu. Les effectifs dans ce secteur d’activité ont en effet progressé de 1,8 % ce trimestre (+ 2 700), après + 0,5 % au précédent. À l’inverse, l’emploi dans l’enseignement se réduit (– 0,9 %, soit 1 400 salariés en moins). Cependant, grâce à la belle reprise du 3ᵉ trimestre (+ 3,5 %), le bilan sur l’année reste positif (+ 0,8 %).

Suite au confinement annoncé le 30 octobre, le tertiaire marchand perd 0,4 % de ses salariés, soit 3 700 destructions nettes. La contraction est cependant deux fois moindre qu’au niveau national (– 0,8 %). L’hébergement et la restauration pâtissent des fermetures administratives de nouveau en vigueur avec 2 600 salariés en moins au 4ᵉ trimestre (– 3,8 %), et davantage dans le Nord et la Somme. En un an, les pertes d’emplois dans cette branche s’élèvent en région à 5 400 (– 7,6 %). Hormis le transport et l’entreposage ainsi que les activités scientifiques et techniques, les effectifs des autres activités marchandes stagnent (commerce, activités financières et d’assurance, les activités immobilières, information et communication). Avec 828 600 salariés fin 2020, le secteur marchand retrouve un volume d’emploi comparable à celui du 4ᵉ trimestre 2018.

Une baisse du chômage amplifiée par un effet « trompe l’œil »

Au quatrième trimestre 2020, le taux de chômage au sens du BIT recule de 1,6 point dans la région et concerne 9,3 % de la population active (– 1,1 point pour 8,0 % en France). Il retrouve ainsi son niveau du quatrième trimestre 2019. Cette situation fait suite à un rebond de 2,3 points lors du trimestre précédent. La légère progression de l’emploi dans les Hauts-de-France explique en grande partie la baisse du chômage. Un effet « trompe-l’œil » amplifie toutefois cette évolution. Ainsi, entre le 30 octobre et le 14 décembre lors du deuxième confinement, un nombre important de personnes ont basculé vers l’inactivité. En effet, des personnes sans emploi ont alors cessé de rechercher activement un emploi, les comportements de recherche ayant été affectés par les limitations de circulation des personnes et les possibilités offertes sur le marché du travail en cette période de crise sanitaire. Toutefois, même si ces démarches actives de recherche d’emploi ont reculé, cette baisse est nettement moins importante que lors du premier confinement.

Les Hauts-de-France restent avec l’Occitanie la région de France métropolitaine ayant le taux de chômage le plus élevé. La situation s’améliore toutefois dans tous les départements de la région. Elle varie de – 1,3 point dans l’Oise à – 1,7 point pour l’Aisne et le Nord. Les taux de chômage de l’Aisne (10,9 %), du Nord (9,7 %), de la Somme et du Pas-de-Calais (9,0 % chacun) demeurent parmi les plus élevés de France. L’Oise (7,9 %) reste proche de la moyenne nationale (8,0 %).

Le chômage régresse aussi dans toutes les zones d’emploi des Hauts-de-France. Cette évolution est plus marquée dans les zones de Douai (– 2,2 points), Lens et Calais (– 2,1 points chacune) (figure 4). Avec désormais, respectivement 12,6 %, 12,3 % et 11,9 % de sa population active au chômage, Maubeuge, Calais et Valenciennes restent les territoires les plus touchés dans la région. À l’inverse, avec 6,4 %, Arras se classe avec Berck (6,6 %) et Lille (7,4 %), parmi les zones d’emploi les plus épargnées.

Figure 4Taux de chômage par zone d’emploi dans les Hauts-de-France au 4ᵉ trimestre 2020

en %
Taux de chômage par zone d’emploi dans les Hauts-de-France au 4ᵉ trimestre 2020 (en %) - Note de lecture : le taux de chômage de la zone d’emploi de Dunkerque diminue de 1,7 point ce trimestre, concernant désormais 9,2 % de sa population active.
Zone d’emploi Libellé Taux de chômage Évolution
3201 Abbeville 8,5 -1,7
3202 Amiens 9,1 -1,7
3203 Arras 6,4 -1,3
3204 Berck 6,6 -1,3
3205 Béthune 8,8 -1,7
3206 Boulogne-sur-Mer 9,0 -1,7
3207 Calais 12,3 -2,1
3208 Cambrai 10,3 -1,7
3209 Château-Thierry 9,4 -1,4
3210 Compiègne 7,9 -1,4
3211 Creil 8,1 -1,4
3212 Douai 10,9 -2,2
3213 Dunkerque 9,2 -1,7
3214 Laon 9,9 -1,1
3215 Lens 10,9 -2,1
3216 Lille 7,4 -1,3
3217 Maubeuge 12,6 -1,4
3218 Roubaix-Tourcoing 11,4 -1,8
3219 Saint-Omer 8,0 -1,4
3220 Saint-Quentin 11,3 -2,0
3221 Soissons 8,9 -1,2
3222 Valenciennes 11,9 -2,0
0054 Beauvais - partie Hauts de France 8,0 -1,4
0058 La Vallée de la Bresle - Vimeu - partie Hauts de France 9,0 -1,7
  • Note : données corrigées des variations saisonnières, provisoires pour le 4ᵉ trimestre 2020.
  • Note de lecture : le taux de chômage de la zone d’emploi de Dunkerque diminue de 1,7 point ce trimestre, concernant désormais 9,2 % de sa population active.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Figure 4Taux de chômage par zone d’emploi dans les Hauts-de-France au 4ᵉ trimestre 2020

en %
  • Note : données corrigées des variations saisonnières, provisoires pour le 4ᵉ trimestre 2020.
  • Note de lecture : le taux de chômage de la zone d’emploi de Dunkerque diminue de 1,7 point ce trimestre, concernant désormais 9,2 % de sa population active.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.
Avertissement sur le marché du travail

La situation des personnes sur le marché du travail a été fortement affectée depuis le début de la crise sanitaire (secteur d’activité à l’arrêt, contrainte de garde d’enfant par exemple). Pour être considéré comme chômeur, il faut être sans emploi, disponible pour travailler et avoir fait des démarches actives de recherche d’emploi. La baisse du chômage au sens du BIT ne traduit pas une amélioration du marché du travail mais un effet de confinement des personnes sans emploi. L’introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) peut entraîner des révisions accrues sur les données, durant la phase de montée en charge du dispositif.

 

La demande d’emploi A, B, C recule de 1,9 %

Après deux trimestres de hausse (+ 0,2 % après + 4,4 %), la demande d’emploi de catégories ABC baisse dans la région de 1,9 % (– 10 910 personnes) au 4ᵉ trimestre 2020. Cette diminution a été continue tout au long du trimestre : – 0,9 % en octobre, – 0,1 % en novembre et – 0,3 % en décembre. Contrairement au trimestre précédent, l’évolution est moins favorable au niveau national (– 1,3 %).

L’ensemble des départements de la région enregistre une baisse au cours du 4ᵉ trimestre 2020 : de – 1,6 % dans l’Aisne à – 2,1 % dans l’Oise.

Au 4ᵉ trimestre 2020, le nombre de demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi et sans activité (catégorie A) s’établit en Hauts-de-France à 363 590, soit un recul de – 4,7 % par rapport au trimestre précédent (– 2,7 % en France métropolitaine). Cette diminution prolonge celle observée au 3ᵉ trimestre réduisant la hausse de la demande d’emploi de catégorie A au 2ᵉ trimestre 2020.

Le nombre de demandeurs d’emploi de catégories ABC inscrits depuis moins d’un an reste orienté à la baisse en Hauts-de-France (– 4,4 % contre – 4,2 % en France métropolitaine) au 4ᵉ trimestre, tandis que celui des inscrits depuis plus d’un an continue d’augmenter (+ 0,6 % contre + 1,9 % en France métropolitaine). L’effectif d’inscrits depuis un à deux ans, représentant quatre chômeurs de longue durée sur dix, croît plus fortement encore : + 2,1 %. La part de demandeurs de longue durée dans la demande d’emploi augmente de 1,3 point ce trimestre et atteint désormais 52 % (49 % en moyenne nationale).

Après l’augmentation au trimestre précédent, la demande d’emploi de catégories ABC baisse ce trimestre, quel que soit l’âge et le sexe. Cette évolution reste cependant un peu moins favorable pour les femmes que les hommes (respectivement – 1,6 % et – 2,1 %).

Au 4ᵉ trimestre 2020, ce sont les demandeurs d’emploi de moins de 25 ans qui bénéficient de l’embellie la plus importante (– 4,4 %). Le nombre d’inscrits de 25 à 49 ans recule de – 1,7 % et de – 0,5 % chez les 50 ans ou plus.

Le nombre de logements autorisés à son plus bas niveau depuis 2016

Ces 12 derniers mois, 23 900 logements ont été autorisés à la construction dans les Hauts-de-France, soit 6,4 % de moins en glissement du cumul annuel sur un trimestre (contre – 3,1 % en France hors Mayotte). Le nombre de logements autorisés à la construction est ainsi à son niveau le plus bas depuis le 2ᵉ trimestre 2016 (figure 5). En glissement annuel sur un trimestre, la plus forte baisse concerne les départements de l’Oise et de l’Aisne : – 14 % entre septembre 2020 et décembre 2020. À l’inverse, le Nord ne diminue que de 0,8 % sur la même période.

Figure 5Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

indice base 100 en décembre 2010
Évolution du nombre de logements autorisés à la construction (indice base 100 en décembre 2010)
Hauts-de-France France hors Mayotte
déc. 2010 100 100
janv. 2011 101,53 101,57
févr. 2011 102,14 101,78
mars 2011 101,83 101,19
avril 2011 102,45 100,98
mai 2011 103,98 102,6
juin 2011 103,67 102,87
juil. 2011 103,98 103,08
août 2011 103,67 104,27
sept. 2011 105,2 105,82
oct. 2011 107,03 106,51
nov. 2011 107,65 107,5
déc. 2011 110,4 108,57
janv. 2012 110,4 108,36
févr. 2012 110,7 108,57
mars 2012 109,79 108,54
avril 2012 110,4 109,05
mai 2012 108,56 107,69
juin 2012 106,73 107,18
juil. 2012 103,36 106,41
août 2012 103,98 106,68
sept. 2012 101,53 104,46
oct. 2012 101,22 103,96
nov. 2012 100,31 102,89
déc. 2012 97,86 101,09
janv. 2013 97,86 101,26
févr. 2013 101,53 102,76
mars 2013 105,5 103,06
avril 2013 104,28 101,34
mai 2013 103,67 99,35
juin 2013 104,28 97,65
juil. 2013 107,03 95,66
août 2013 104,89 92,48
sept. 2013 101,83 90,99
oct. 2013 100,92 90,41
nov. 2013 97,25 89,61
déc. 2013 94,5 88,69
janv. 2014 91,13 86,6
févr. 2014 85,32 83,54
mars 2014 78,9 82,64
avril 2014 76,45 81,4
mai 2014 72,78 81,42
juin 2014 70,03 81,42
juil. 2014 66,06 81,8
août 2014 68,5 81,55
sept. 2014 69,42 81,7
oct. 2014 70,34 80,8
nov. 2014 71,87 79,87
déc. 2014 72,48 79,77
janv. 2015 73,39 79,54
févr. 2015 73,09 79,04
mars 2015 71,87 78,14
avril 2015 71,87 79,08
mai 2015 71,56 78,55
juin 2015 72,48 79,46
juil. 2015 72,78 79,29
août 2015 70,95 80,25
sept. 2015 70,64 81,11
oct. 2015 69,72 81,74
nov. 2015 71,25 83,69
déc. 2015 71,87 84,94
janv. 2016 70,95 85,24
févr. 2016 71,25 86,64
mars 2016 71,25 86,95
avril 2016 72,17 87,96
mai 2016 74,31 89,93
juin 2016 74,92 90,32
juil. 2016 77,68 91,31
août 2016 79,2 92,4
sept. 2016 83,49 94,49
oct. 2016 85,32 95,18
nov. 2016 85,32 96,06
déc. 2016 85,32 97,15
janv. 2017 87,46 97,86
févr. 2017 88,07 98,05
mars 2017 89,91 100,19
avril 2017 89,6 100,06
mai 2017 91,44 100,86
juin 2017 92,97 101,95
juil. 2017 92,97 103,31
août 2017 91,74 103,71
sept. 2017 91,44 104
oct. 2017 90,21 104,48
nov. 2017 90,21 103,6
déc. 2017 89,91 103,27
janv. 2018 88,99 103,46
févr. 2018 91,74 104
mars 2018 92,66 102,68
avril 2018 95,11 102,72
mai 2018 95,41 102,43
juin 2018 92,66 101,01
juil. 2018 90,83 99,69
août 2018 90,52 99,27
sept. 2018 90,83 98,35
oct. 2018 90,52 98,18
nov. 2018 90,52 97,95
déc. 2018 91,13 96,57
janv. 2019 91,74 96,23
févr. 2019 88,07 94,72
mars 2019 87,46 94,09
avril 2019 83,79 94,39
mai 2019 82,57 93,82
juin 2019 80,73 93,65
juil. 2019 82,26 94,14
août 2019 80,43 93,17
sept. 2019 77,37 91,87
oct. 2019 77,06 92,46
nov. 2019 77,37 92,44
déc. 2019 80,43 93,99
janv. 2020 80,43 94,68
févr. 2020 82,26 95,6
mars 2020 81,35 95,18
avril 2020 80,73 90,53
mai 2020 77,98 87,1
juin 2020 82,26 85,95
juil. 2020 78,29 83,64
août 2020 78,29 82,89
sept. 2020 80,12 83,1
oct. 2020 79,51 81,68
nov. 2020 78,9 81,82
déc. 2020 74,92 80,5
janv. 2021 76,15 79,56
févr. 2021 75,54 78,95
  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 5Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

À l’instar des logements autorisés, les logements commencés sont également en baisse dans la région : 20 000 logements en un an, soit 7,0 % de moins en glissement du cumul annuel sur un trimestre (– 2,6 % en France). Avec 900 logements commencés dans l’année fin 2020, l’Aisne observe la plus forte baisse : – 16 % par rapport au 3ᵉ trimestre 2020.

Avec 2 800 milliers de m² de surface de plancher autorisés à la construction ces 12 derniers mois, les Hauts-de-France enregistrent une baisse de 9,4 % par rapport au trimestre précédent. La surface de plancher des locaux autorisés est tout de même en augmentation de 22 % dans la Somme et stagne dans le Pas-de-Calais (+ 0,1 %).

La surface de plancher des locaux commencés en 2020 chute par ailleurs dans les Hauts-de-France : – 27 % en glissement du cumul annuel sur un trimestre, soit une évolution très supérieure à celle observée au niveau national (– 3,7 %). Cela est notamment dû à la forte baisse observée dans le Pas-de-Calais (– 51 %), mais également dans l’Aisne et l’Oise (– 26 % et – 21 %). Ce recul est moins marqué dans le Nord et la Somme (respectivement – 9,4 % et – 4,2 %).

La fréquentation hôtelière chute de 54 %

Au 4ᵉ trimestre 2020, la fréquentation hôtelière dans les Hauts-de-France reste très touchée par les effets de la crise sanitaire. Le nombre de nuitées vendues atteint 1 million d’unités, soit une diminution de 54 % (– 63 % en France métropolitaine) par rapport à la même période en 2019.

Après une baisse plus contenue en octobre (– 37 %), le repli de la fréquentation des hôtels de la région s’effondre en novembre (– 69 %) et décembre (– 59 %), avec le retour du confinement. Le recul des nuitées est toutefois inférieur à celui de la France métropolitaine (respectivement – 48 %, – 76 % et – 69 %).

Faute de clientèle, seuls 7 hôtels sur 10 sont restés ouverts dans la région (6 sur 10 au niveau national) en novembre et 67 % en décembre (59 % en France métropolitaine). Sur les 2 derniers mois de l’année 2020, le taux d’occupation des hôtels est descendu à 30 %, puis 33 %, porté principalement par la clientèle d’affaires. Comparé à la France métropolitaine (27 %), la région est cependant celle qui présente le taux de remplissage le plus élevé au 4ᵉ trimestre.

Repli des créations d’entreprises après un trimestre exceptionnel

Après une forte progression au trimestre précédent (+ 50 %), le nombre de créations d’entreprises recule de 5,2 % au 4ᵉ trimestre 2020 dans la région (+ 0,1 % au niveau national). Cette diminution est notamment due aux créations dans les secteurs du commerce, transport, hébergement et restauration, en repli de 8,2 %, et dans les services (– 5,9 %). Ces deux secteurs d’activité représentent respectivement 37 % et 47 % des créations. Dans l’industrie et la construction, le nombre d’entreprises créées augmentent de 11 % et 2,5 %, mais ne représentent que 5,4 % et 9,9 % des créations au 4ᵉ trimestre. Sur un an, le nombre de créations dans la région progresse à un rythme proche du niveau national (+ 14 % et + 15 %).

Figure 6Créations d'entreprises

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Créations d'entreprises (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Hauts-de-France y compris micro-entrepreneurs France entière y compris micro-entrepreneurs
T4 2010 100 100
T1 2011 95,16 91,91
T2 2011 94,39 92,61
T3 2011 96,12 92,92
T4 2011 100,98 92,9
T1 2012 98,02 95,21
T2 2012 97,13 92,78
T3 2012 97,63 92,73
T4 2012 90,51 90,48
T1 2013 94,11 90,89
T2 2013 93,07 91,17
T3 2013 92,17 90,45
T4 2013 93,7 92,06
T1 2014 92,8 92,55
T2 2014 94,46 92,68
T3 2014 95,52 93,81
T4 2014 92,25 93,97
T1 2015 90,81 87,89
T2 2015 87,35 88,04
T3 2015 85,84 88,76
T4 2015 86,65 90,04
T1 2016 88,07 91,37
T2 2016 94,33 96,3
T3 2016 87,31 93,07
T4 2016 88,97 92,49
T1 2017 90,74 95,38
T2 2017 92,35 96,2
T3 2017 94,41 100,33
T4 2017 100,28 107,32
T1 2018 106,36 111,68
T2 2018 107,97 117,93
T3 2018 105,88 116,63
T4 2018 111,43 121,47
T1 2019 123,01 132,37
T2 2019 131,1 137
T3 2019 139,03 138,52
T4 2019 139,52 144,15
T1 2020 123,9 128,85
T2 2020 111,59 111,8
T3 2020 167,91 166,36
T4 2020 159,11 166,49
  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 6Créations d'entreprises

  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Au cours des 12 derniers mois, 2 400 défaillances d’entreprises ont été enregistrées dans la région, soit 15 % de moins par rapport au trimestre précédent, comme en France. Les départements de l’Aisne et du Nord affichent ce trimestre la plus forte baisse (– 19 % et – 17 %). En raison des mesures de soutien mises en place par le gouvernement, cette diminution observée ne traduit pas les difficultés dans lesquelles se trouvent aujourd’hui nombre d’entreprises, notamment celles exerçant dans les secteurs les plus touchés par la crise de la Covid-19.

Encadré 1 – Contexte international – La reprise économique reste tributaire de la situation sanitaire

En 2020, la crise sanitaire a affecté l’ensemble des économies occidentales, en particulier les secteurs du commerce, des transports et de l’hébergement-restauration, provoquant un recul inédit de la consommation privée. Au quatrième trimestre, la production industrielle s’est maintenue, tandis que la consommation a davantage été affectée par le renforcement des mesures de restrictions (confinements et couvre-feux notamment). Le maintien de ces mesures en Europe depuis le début de l’année 2021 fait craindre une nouvelle baisse de l’activité dans les pays les plus touchés.

Encadré 2 – Contexte national – En France, la baisse d’activité économique liée au deuxième confinement a été plus limitée que prévu

Au quatrième trimestre 2020, le deuxième confinement a conduit à une baisse du PIB d’ampleur plus limitée que le premier (– 1,4 % par rapport au troisième trimestre), affectant surtout les secteurs les plus exposés aux mesures de restrictions (hébergement-restauration, transports, loisirs…). La consommation des ménages a davantage diminué (– 5,4 %), du fait de la fermeture des commerces « non-essentiels » en novembre et malgré le net rebond observé en décembre. Au total, en moyenne annuelle, le PIB français a diminué de 8,2 % en 2020.

Début 2021, le renforcement des mesures de restrictions (couvre-feu avancé à 18 h, fermetures de centres commerciaux, confinements locaux…) aurait limité la reprise de la consommation. La production industrielle a quant à elle à nouveau progressé en janvier, accentuant le contraste avec les services les plus affectés.

Publication rédigée par :Géraldine Caron, Noémie Cavan, Kévin Fusillier, Julien Marache (Insee), Julie Pariente (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités)

En partenariat avec :

- le préfet de la région
Hauts-de-France
- le préfet de la région Hauts-de-France
  - l'URSSAF
  - l'URSSAF

Pour en savoir plus

Tableau de bord de la conjoncture des Hauts-de-France sur insee.fr

« Sursaut de l’activité au 3ᵉ trimestre 2020 », Insee Conjoncture Hauts-de-France, n°24, octobre 2020

« Bilan économique 2019 – Hauts-de-France », Insee Conjoncture Hauts-de-France, n°22, juin 2020

« Note de conjoncture nationale du 11 mars 2021 », Insee Note de conjoncture, mars 2021

« Ouvrir dans un nouvel ongletLes demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi au 4ᵉ trimestre 2020 en Hauts-de-France », Direccte, Info Emploi en bref, octobre 2020

« Ouvrir dans un nouvel ongletLes effectifs salariés restent en hausse au 4ᵉ trimestre 2020 », Urssaf, Stat’UR n°23 Conjoncture, mars 2021