Insee Analyses GuyaneLa croissance guyanaise redémarre Comptes définitifs 2016

Jean Louis, Emmanuel Thioux (Insee)

L’économie guyanaise redémarre en 2016, le produit intérieur brut (PIB) augmente de 3,5 % en valeur (après + 0,7 %), à un rythme supérieur à la moyenne nationale (+ 1,9 %). Ce redémarrage est toutefois contrasté, car le dynamisme de la production s’est heurté à une consommation des ménages qui progresse moins vite en raison de la hausse limitée du pouvoir d’achat, mais aussi à un repli de l’investissement et une légère dégradation des échanges extérieurs. Il en résulte un surcroît de production qui conduit à l’augmentation des stocks.

Insee Analyses Guyane
No 50
Paru le :Paru le28/01/2021
Jean Louis, Emmanuel Thioux (Insee)
Insee Analyses Guyane No 50- Janvier 2021

En 2016, le produit intérieur brut (PIB) de la Guyane progresse de 3,5 % en valeur après + 0,7 % en 2015.

La production redevient dynamique (+ 2,6 %) après un net ralentissement en 2015 (+ 0,5 % après + 2,6 % en 2014), de même que les consommations intermédiaires (+ 2,4 % après - 0,1 % en 2015 et + 2 % en 2014).

Au sein des branches, les évolutions sont contrastées, avec une forte hausse de la production des biens manufacturés (+ 17,2 %) rompant avec deux années consécutives de baisse (- 0,8 % en 2015 et - 6,1 % en 2014), une hausse dans les services financiers (+ 5,4 %), immobiliers (+ 7,1 %) et services techniques et de soutien aux entreprises (+ 7,4 %).

Dans le secteur de la construction, la baisse de la production est plus limitée qu’en 2015 (- 5,7 % après - 12,2 %). Les consommations intermédiaires étant également en baisse (- 8 %), la valeur ajoutée créée par ce secteur d’activité résiste (- 1,2 après - 14,8 %). Les charges salariales qui bénéficient du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) et du Pacte de responsabilité et de solidarité (PRS) ont baissé de près de 10 %. Ces mesures ont permis aux entreprises du BTP notamment de rehausser leur taux de marge de 21,6 % à 29,4 %.

La consommation finale soutient la croissance

Après un net recul en 2015 (- 2,2 % en valeur), la consommation finale guyanaise rebondit en 2016 (+ 2,3 % en valeur). Elle est fortement impactée par la diminution des prix des produits pétroliers (- 7,8 %) qui se poursuit (- 7,6 % en 2015). Elle contribue pour 2,4 points à la croissance du PIB dont 0,7 point provenant des ménages et 1,7 point des administrations publiques et instituts sans but lucratif au service des ménages (après respectivement - 1,3 point et + 0,2 point en 2015).

Les ménages ont adapté leur consommation au prix avantageux de l’énergie, principal responsable de la baisse de l’indice de prix de la consommation. Ils ont dans l’ensemble plus dépensé (+ 1,3 % après - 2,2 % en 2015) (figure 3). L’économie réalisée sur les carburants, dont la consommation continue de baisser (- 2 % après - 11,2 %), a été utilisée autant pour l’achat de biens que de services, chacun contribuant presque à parts égales, respectivement + 0,5 point et + 0,6 point, à la croissance de la consommation totale des ménages.

La consommation des biens manufacturés (+ 0,5 % après - 7,1 %) se redresse. Elle n’est plus plombée par les achats de véhicules neufs redevenus stables (- 0,5 % après - 13,5 %) et de l’énergie y compris carburants (+ 1,9 % après - 4,6 %). Pour autant, la consommation des produits agricoles (- 1,8 % après + 1,7 %) et des réparations et rénovations dans la construction (- 3,4 % après - 10,6 %) régresse.

La consommation finale de services augmente de 1,6 %, notamment ceux du transport (+ 1,5 % après - 4,8 %), du financier (+ 12,2 % après + 1,3 %) et ceux de l’immobilier (+ 4,4 % après + 2,5 %) qui contribuent respectivement pour 0,1 point, 0,3 point et 0,7 point à la hausse totale de la consommation des ménages. Tous les autres services diminuent entre 2 % et 5,4 % et contribuent entre 0,1 et 0,2 point à la baisse à la consommation des ménages.

La consommation finale des administrations publiques quant à elle retrouve son rythme de 2014 et croît de 3,6 % (après + 0,5 % en 2015) . Cette consommation correspond en grande partie aux . La consommation des services d’administration générale augmente de 7,3 % (après + 1,8 % en 2015), celle des services de santé de 3 % (après 1,7 %), et celle de l’enseignement de 1,2 % (après - 4,4 %). Ces hausses contribuent respectivement de 2,2 points, 0,8 points et 0,3 points à la consommation finale desdites administrations en 2016.

Le recul de la commande publique masque le retour de l’investissement privé

En 2016, la formation brute de capital fixe (FBCF) de l'ensemble des agents économiques diminue moins qu’en 2015 (- 1,9 % après - 9 %). Ainsi, son impact sur la croissance du PIB (+ 3,5 %) n’est plus que de - 0,5 point. En cause, la nouvelle baisse des investissements dans le secteur de la construction (- 7 % après - 11 %) qui pâtit de la contraction de la commande publique qui diminue à nouveau de 10,2 % (après - 13,7 %) tandis que l’investissement privé augmente de 5,2 % (après - 4,5 %) (figure 2).

Les dépenses d’investissement public ne représentent plus que 42,5 % de l’investissement total contre 48,9 % à son apogée en 2014. Elles tendent vers leur niveau (37,5 %) de 2011 (figure 2). Le lancement de la construction du nouvel ouvrage d’Ariane 6 et la signature du plan pluriannuel d’investissement 2016-2020 de 572 millions d’euros par la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG)  sont de bon augure pour l’économie à moyen terme.

Le commerce extérieur, mal orienté, pénalise néanmoins peu la croissance

En 2016, le augmente légèrement (0,8 % après - 13,8 % en 2015). Ce solde, avec une hausse des importations qui sont deux fois supérieures aux exportations, réduisant la production de richesse de l’économie régionale, entrave la croissance lorsqu’il augmente (- 0,2 point après + 4,4 points en 2015 et - 3 points en 2014) (figure 1).

Les importations en valeur sont peu dynamiques (+ 0,1 % après - 5,9 %) du fait à nouveau des prix bas des produits pétroliers. Le prix annuel moyen du pétrole brut de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) baisse de 17,8 % (après - 48,6 %) pour atteindre 40,68 $USD, soit son plus bas niveau depuis son retournement en 2012 où le baril s’échangeait au prix record de 109,45 $ USD.

Les importations sont à la fois un atout et une faiblesse pour l’économie. Dans un territoire très éloigné de la métropole comme la Guyane, les importations sont un atout, car elles sont l’unique moyen pour répondre à la demande de certains biens et services qui ne peuvent pas être produits sur place. C’est notamment le cas des biens manufacturés, dont la demande augmente de 5,9 % (après - 5 %). Cette demande à des fins principalement de consommations intermédiaires (68 %) et finales (19 %), ne pouvant être satisfaite par la production locale malgré le fort dynamisme de cette dernière (cf. supra), les importations augmentent pour ce secteur de 2,7 % (après - 7 %). Ces dernières sont par contre une faiblesse lorsque les biens et services importés rentrent en concurrence avec ceux produits localement. Les importations contribuent ainsi de 0,1 point et les exportations de 0,2 point à la baisse au PIB.

Les exportations baissent légèrement de 0,5 % en valeur (après + 1,1 % en 2015) notamment dans le secteur spatial (- 1,1 %) qui représente près de 75 % de la valeur totale des exportations et a effectué un lancement de fusée en moins par rapport à l’année précédente. Hors spatial, celles-ci progressent de 1,4 % (après un net recul de 11,6 %) grâce aux exportations d’énergie (+ 9,3 % après - 5,2 %) et des équipements mécaniques, matériels électriques, électroniques et informatiques, qui sont essentiellement des importations réexportées.

Enfin, les dépenses des touristes, comptabilisées en exportations, se redressent de 6,7 %. Elles représentent 5 % du total des exportations et 1,9 % du PIB en 2016, hors effets d’entraînement sur l’économie.

Le pouvoir d’achat par ménage peine à progresser

Après une relative stabilité en 2015 (- 0,4 %), le revenu disponible brut (RDB) des ménages guyanais progresse de + 2 % en 2016 . La hausse du RDB est imputable d’une part, à la progression des revenus nets d’activité des ménages (+ 1,3 % après - 0,6 %) et d’autre part, à celle des prestations sociales hors transferts en nature. Ces derniers progressent plus vite contribuant pour 1,6 point (après + 0,6 point) à la hausse du RDB.

Parallèlement, le prix de la dépense de consommation finale diminue comme l’an dernier de 0,1 % en lien avec les bas prix des produits pétroliers (cf. supra). Le pouvoir d’achat du revenu disponible, c’est-à-dire du RDB corrigé de l’inflation, augmente (+ 2,1 %). Compte tenu de la croissance démographique (+ 1,7 % après + 3,3 %), le pouvoir d’achat par tête n'augmente que légèrement (+ 0,4 % en moyenne après - 3,5 % en 2015) et s’établit à 11 426 euros constants.

La consommation des ménages en volume augmentant moins vite (+ 1,4 % après - 2,1 %) que le pouvoir d’achat du revenu disponible des ménages (+ 2,1 %), le taux d’épargne des ménages progresse ainsi de 0,5 point pour s’établir à 25,4 %. Le taux d’épargne financière des ménages augmente davantage (+ 2,2 points), les ménages ayant moins investi en 2016 (figure 2), et s’établit à 23,8 %.

Amélioration continue de la rentabilité des entreprises non financières

Le taux de marge des entreprises non financières progresse de 9,6 % (après + 8,6 %) et passe de 30,9 % en 2015 à 33,9 % soit son plus haut niveau depuis 10 ans. Le taux de marge des entreprises non financières profite d’une évolution modérée des rémunérations versées (+ 1 % après - 1 %) dans un contexte de chômage élevé (23 %) et d’impôts nets des subventions en nette baisse (- 6,8 % après - 0,1 % en 2015). Les deux effets combinés se répercutent favorablement sur l’excédent brut d’exploitation (EBE) qui augmentent de 15,1 %. Les marges dégagées permettent aux entreprises non financières d’investir davantage en 2016 (+ 17 % après - 13,4 %). Leur taux d’investissement passe ainsi mécaniquement de 24,7 % à 27,4 % et contraste avec la baisse continue observée depuis 2011 (40,8 %) (figure 2).

Figure 1Le Produit Intérieur Brut et ses composantes (en points)

Le Produit Intérieur Brut et ses composantes (en points)
PIB Guyane PIB France entière Consommation finale Investissements Solde du commerce extérieur Importations Exportations Variations de stocks
2008 5,1 2,6 6,8 1,3 -3,6 -3,8 0,2 0,6
2009 3,7 -2,8 2,4 0,4 1,2 -0,8 2,0 -0,4
2010 4,2 3,0 6,6 1,9 -1,6 -1,7 0,1 -2,8
2011 5,5 3,2 3,9 3,9 -3,1 -10,7 7,5 0,9
2012 5,9 1,5 4,3 0,1 1,1 -2,8 3,9 0,3
2013 1,9 1,4 3,2 0,8 -1,5 -4,8 3,3 -0,5
2014 2,8 1,5 5,0 -0,2 -3,0 -0,1 -2,9 1,0
2015 0,7 1,9 -1,1 -2,4 4,4 4,0 0,4 -0,3
2016 3,5 1,6 2,4 -0,5 -0,2 -0,1 -0,2 1,9
  • Source : Insee, comptes régionaux définitifs de la Guyane, base 2014.

Figure 1Le Produit Intérieur Brut et ses composantes (en points)

  • Source : Insee, comptes régionaux définitifs de la Guyane, base 2014.

Figure 2En 2016, net redressement de l'investissement des sociétésInvestissement en millions d’euros courants et en base 100 en 2011

En 2016, net redressement de l'investissement des sociétés - Lecture : En 2016, les sociétés financières et non financières ont investi 505 M€, ce montant comparé à leur niveau d’investissement en 2011, correspond à 87,5 % de celui-ci.
Investissement en niveau (millions d’euros courants) Investissement base 100 en 2011
Sociétés financières et non financières Ménages yc Entrepreneurs Individuels Administrations yc Instituts sans but lucratif au service des ménages Total Sociétés financières et non financières Ménages yc Entrepreneurs Individuels Administrations yc Instituts sans but lucratif au service des ménages Total
1996 183 79 156 417 36,2 48,2 39,0 39,1
1997 190 86 152 428 37,7 52,7 37,9 40,1
1998 237 98 171 506 46,9 60,3 42,8 47,4
1999 199 91 180 470 39,5 55,6 44,9 43,9
2000 205 87 212 505 40,7 53,5 53,0 47,3
2001 312 94 229 635 61,9 57,8 57,0 59,5
2002 349 93 183 625 69,3 56,8 45,5 58,4
2003 267 77 258 601 52,9 46,9 64,3 56,3
2004 257 94 230 581 50,9 57,8 57,3 54,4
2005 324 121 260 705 64,3 74,4 64,7 66,0
2006 226 125 454 804 44,7 76,4 113,2 75,3
2007 422 136 264 822 83,7 83,5 65,8 76,9
2008 354 131 377 862 70,1 80,2 94,0 80,6
2009 304 115 456 875 60,3 70,8 113,6 81,9
2010 320 220 398 938 63,4 134,7 99,2 87,7
2011 505 163 401 1 069 100,0 100,0 100,0 100,0
2012 452 164 457 1 074 89,6 100,6 114,1 100,5
2013 454 160 489 1 104 90,0 98,3 122,0 103,3
2014 429 129 535 1 092 85,0 79,1 133,3 102,2
2015 375 157 462 994 74,3 96,6 115,1 93,0
2016 441 119 415 975 87,5 73,1 103,3 91,2
  • Lecture : En 2016, les sociétés financières et non financières ont investi 505 M€, ce montant comparé à leur niveau d’investissement en 2011, correspond à 87,5 % de celui-ci.
  • Source : Insee, comptes régionaux définitifs de la Guyane, base 2014.

Figure 2En 2016, net redressement de l'investissement des sociétésInvestissement en millions d’euros courants et en base 100 en 2011

  • Lecture : En 2016, les sociétés financières et non financières ont investi 505 M€, ce montant comparé à leur niveau d’investissement en 2011, correspond à 87,5 % de celui-ci.
  • Source : Insee, comptes régionaux définitifs de la Guyane, base 2014.

Figure 3Quelques éléments du tableau économique d’ensemble

Quelques éléments du tableau économique d’ensemble
2014 2015 2016 évol 2015/2014 évol 2016/2015
Produit Intérieur Brut (PIB) 3 964 3 993 4 132 0,73% 3,46%
dont Valeur Ajoutée (VA) au prix de base 3 805 3 846 3 951 1,08% 2,73%
dont impôts nets des subventions sur les produits 159 147 180 -7,75% 22,62%
Indice des prix à la conso / inflation 125,9 125,8 125,6 -0,1% -0,1%
Revenu National Brut (RNB) 3 967 3 972 4 169 0,13% 4,96%
Revenu Disponible Brut (RDB) de l'ensemble de l'économie 3 981 3 979 4 178 -0,05% 5,01%
Sociétés Non Financières (SNF)
Excédent Brut d'Exploitation (EBE) 413 460 530 11,32% 15,14%
Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) 424 367 429 -13,42% 16,99%
Capacité(+) / Besoin(-) de financement -10 61 93 -711,51% 53,14%
Taux de marge en % VA 28,5% 30,9% 33,9% 8,58% 9,56%
Taux d'investissement en % de la VA 29,2% 24,7% 27,4% -15,56% 11,33%
Taux d'autofinancement en % de la FBCF 61,2% 74,3% 82,7% 21,41% 11,34%
Sociétés Financières (SF)
Excédent Brut d'Exploitation (EBE) 82 82 89 0,50% 8,35%
Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) 5 8 12 63,11% 45,90%
Capacité(+) / Besoin(-) de financement 36 78 59 113,76% -24,73%
Ménages y compris EI
Excédent Brut d'Exploitation (EBE) hors EI 357 367 374 3,00% 1,80%
Revenus mixtes des entrepreneurs individuels (EI) 297 291 283 -1,82% -2,97%
Salaires bruts reçus 1 690 1 680 1 702 -0,55% 1,30%
Prestations sociales hors transferts sociaux en nature 734 753 788 2,52% 4,73%
Revenus de la propriété nets reçus 132 127 150 -3,88% 18,64%
Impôts courants 172 177 181 2,46% 2,43%
Revenu Disponible Brut (RDB) des ménages 3 022 3 010 3 071 -0,40% 2,01%
Dépense de consommation finale 2 313 2 262 2 291 -2,22% 1,28%
Consommations effective des ménages 2 543 2 502 2 535 -1,63% 1,32%
Épargne brut 709 749 780 5,55% 4,23%
Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) 129 157 119 22,11% -24,34%
Capacité(+) / Besoin(-) de financement 632 652 730 3,13% 12,04%
Taux d'épargne (en % du RDB) 23,5% 24,9% 25,4% 5,97% 2,18%
Taux d'épargne financière (en % du RDB) 20,9% 21,6% 23,8% 3,54% 9,83%
Relations avec le reste du monde
Exportations de biens (FAB) 1 447 1 463 1 456 1,09% -0,49%
Importations de biens (CAF) 2 722 2 562 2 564 -5,87% 0,09%
Solde commercial -1 274 -1 099 -1 108 -13,77% 0,85%
Capacité(+) / Besoin(-) de financement de la région Guyane -1 030 -890 -721 -13,58% -18,97%
  • Niveaux en millions d'euros courants et taux en %.
  • Source : Insee, comptes régionaux définitifs de la Guyane, base 2014.

Pour comprendre

La comptabilité nationale vise une description la plus pertinente possible du fonctionnement de l’économie. Des changements de base réguliers sont opérés pour tenir compte de l’évolution du fonctionnement de l’économie, et des sources statistiques (enquêtes ou données administratives notamment) qui permettent de le décrire. En 2015, les comptes nationaux sont passés en base 2010, notamment pour mettre en œuvre la nouvelle version du Système européen de comptes, le SEC 2010, modifiant en particulier le champ des dépenses comptabilisées en investissement pour y inclure les dépenses en R&D et en systèmes d’armes. En 2017, ils sont passés en base 2014 pour comptabiliser le trafic de stupéfiants et caler les échanges extérieurs de services sur les données de la balance des paiements. En 2019, les comptes régionaux Antilles-Guyane sont à leur tour passés en base 2014. Ce changement comprend toutes les recommandations du SEC 2010 sauf celles qui relèvent de la prérogative nationale, tels les systèmes d’armes, ou qui n’ont pas un impact significatif sur l’économie de la région Antilles- Guyane tel que le travail à façon. L’existence de statistiques spécifiques, notamment sur le commerce extérieur, permet l’élaboration de comptes régionaux en Guadeloupe, Guyane et Martinique selon les méthodes et concepts du système de comptabilité nationale. Les comptes des DOM sont en base 2014. La production de ces comptes régionaux n’est donc pas une régionalisation des comptes nationaux comme dans les régions métropolitaines. Les comptes régionaux annuels donnent une fois par an une description globale et détaillée de l’économie régionale. Cette description porte sur les ressources et emplois de biens et de services, l’activité des branches, les comptes des secteurs institutionnels et les tableaux entrées-sorties (TES) ainsi que les tableaux économiques d’ensemble (TEE).

Définitions

Consommation des administrations publiques : celle-ci est conceptuellement égale à la production desdites administrations. Cette production étant évaluée aux coûts des facteurs, soit l’ensemble de leurs dépenses hors investissement utilisées pour remplir sa mission de service public à la nation ; la consommation des administrations correspond à leurs dépenses de fonctionnement (consommations intermédiaires) et rémunérations dans les secteurs de l’éducation, la santé, l’administration générale et la sécurité.

Solde des échanges extérieurs : différence entre exportations et importations.

Produit intérieur brut (PIB) : mesure de la richesse produite sur un territoire donné, grâce à la somme des valeurs ajoutées des biens et services produits sur le territoire. Les PIB mentionnés dans cette publication sont mesurés en valeur (ou à prix courants).

Revenu disponible brut des ménages (RDBM) : revenu dont disposent les ménages pour consommer ou investir, après opérations de redistribution. Il comprend l’ensemble des revenus d’activité (rémunérations salariales y compris cotisations légalement à la charge des employeurs, revenu mixte des non-salariés), des revenus de la propriété (intérêts, dividendes, revenus d’assurance-vie…) et des revenus fonciers (y compris les revenus locatifs imputés aux ménages propriétaires du logement qu’ils occupent). On y ajoute principalement les prestations sociales en espèces reçues par les ménages et on en retranche les cotisations sociales et les impôts versés.

Valeur ajoutée (VA) : solde du compte de production. La valeur ajoutée est égale à la valeur de la production diminuée de la consommation intermédiaire.

Consommation intermédiaire : valeur des biens et services utilisés pour assurer la production.

Excédent brut d’exploitation (EBE) : solde du compte d’exploitation pour les sociétés. Il est égal à la valeur ajoutée, diminuée de la rémunération des salariés et des impôts nets des subventions sur la production et augmentée des subventions d’exploitation.

Taux de marge (EBE/VA) : ratio qui rapporte l’excédent brut d’exploitation ou le revenu mixte à la valeur ajoutée.

Taux d’investissement : ratio qui rapporte l’investissement corporel brut hors apport à la valeur ajoutée (VA).

Taux d’épargne : ratio qui rapporte l’épargne des ménages au revenu disponible brut.

Taux d’emploi : le taux d’emploi d’une classe d’individus est calculé en rapportant le nombre d’individus de la classe ayant un emploi au nombre total d’individus dans la classe.

Hébergement-restauration : La consommation dans le secteur de l’hébergement-restauration diminue malgré la hausse du nombre de touristes. En effet, certains modes d’hébergement des touristes comme les plateformes communautaires payantes de location et de réservation de logements de particuliers comme Airbnb ne sont pas comptabilisés ici.

Revenu disponible brut ajusté : dépenses de consommation des ménages ainsi que les biens et services tels que l’éducation, la santé, les aides au logement versées aux locataires, certains équipements médicaux etc...

Pour en savoir plus