Préférences des étudiants, contraintes de capacité et réussite universitaire dans un système non-sélectif

Nagui Bechichi (Insee-Dese – Département des études économiques – Division « Redistribution et Politiques Sociales »), Georgia Thebault (PSE – École d’économie de Paris)

Documents de travail
No G2021-01
Paru le :Paru le12/01/2021
Nagui Bechichi (Insee-Dese – Département des études économiques – Division « Redistribution et Politiques Sociales »), Georgia Thebault (PSE – École d’économie de Paris)
Documents de travail No G2021-01- Janvier 2021

Cet article étudie l’impact de la satisfaction des préférences des élèves concernant les formations universitaires sur leur parcours dans le supérieur. Pour ce faire, nous croisons les données SISE relatives à l’inscription dans les formations du supérieur en France avec les données administratives du système centralisé français de préinscription dans le supérieur Admission Post Bac (APB). Nous nous concentrons sur les licences universitaires en sous-capacité (dites « en tension »), qui ont eu recours au tirage au sort pour sélectionner leurs effectifs, pour les cohortes de 2013 à 2016. Cette composante aléatoire du système APB est utilisée comme un instrument de l’admission à la formation souhaitée par l’étudiant. Nous trouvons que l’admission à la licence universitaire classée en tête de la liste de voeux des candidats a un impact certain sur les chances de poursuite d’études supérieures : en moyenne, les candidats admis à la suite d’un tirage au sort favorable ont 10% de chances de plus de s’inscrire dans le supérieur par rapport aux candidats perdants du tirage au sort qui n’ont pu intégrer leur formation préférée. L’admission à la formation préférée a également un impact significatif sur d’autres aspects du parcours des étudiants, comme le maintien dans les études et la validation des années. Les effets estimés sont hétérogènes selon la filière d’étude souhaitée et le profil scolaire des candidats. En particulier, les élèves dont les chances initiales de réussite dans le supérieur sont les plus faibles sont davantage sensibles à leur admission dans leur premier choix.