Insee Analyses Hauts-de-France800 000 habitants en situation d’illectronisme

Amélie Fievet, Solène Hilary, Annie Moineau (Insee)

En 2019, sept habitants âgés de 15 ans ou plus sur dix se connectent quotidiennement ou presque à Internet dans les Hauts-de-France. Cependant, 800 000 personnes sont en situation d’illectronisme dans la région : elles n’ont pas utilisé internet au cours de l’année ou n’ont pas les compétences de base. Cela représente un habitant sur six, une proportion comparable au niveau national. L’illectronisme touche en particulier les plus âgés et les pas ou peu diplômés. Le taux d’illectronisme est plus faible dans les grandes agglomérations et le sud de l’Oise et plus élevé dans la Thiérache, le Ternois, le sud du littoral et l’est de la Somme.

Insee Analyses Hauts-de-France
No 118
Paru le :Paru le08/12/2020
Amélie Fievet, Solène Hilary, Annie Moineau (Insee)
Insee Analyses Hauts-de-France No 118- Décembre 2020

Une utilisation de plus en plus fréquente d’internet

Le développement du numérique a été rapide au cours des dernières années et se poursuit. En 2019, 7 personnes sur 10 en France se connectent à internet quotidiennement ou presque, alors qu’elles étaient moins de la moitié en 2009. Les usages personnels, administratifs et professionnels se sont multipliés et intensifiés. Les modes de connexion se sont aussi diversifiés, notamment avec le développement des usages nomades. La crise de la Covid-19 a certainement amplifié le recours au numérique avec le développement du télétravail, l’école à distance ou encore les téléconsultations médicales.

Pour certains, la numérisation de la société facilite la vie quotidienne, tandis que cela peut la rendre plus complexe pour d’autres. En effet, une partie de la population a des difficultés d’accès à internet pour des raisons de disponibilité ou de qualité du réseau et/ou de coût de l’équipement ou de l’abonnement. Par ailleurs, certains manquent de compétences numériques. Les personnes qui n’ont pas accédé à internet dans l’année ou sont en difficulté avec les usages du numérique sont en situation d’.

La lutte contre ce phénomène est un enjeu d’égalité, d’accès aux droits et d’insertion sociale. Étudier les caractéristiques des personnes touchées par l’illectronisme et estimer leur répartition géographique peut aider à la mise en œuvre de politiques publiques favorisant l’appropriation du numérique par tous.

7 habitants sur 10 utilisent internet tous les jours ou presque

En 2019, 84 % des habitants de la région âgés de 15 ans ou plus ont utilisé internet dans l’année (figure 1). Les usages (encadré 1) y sont semblables à ceux observés en France de province. Dans les Hauts-de-France, 70 % de la population se connecte à internet tous les jours ou presque, soit 3 400 000 habitants. À l’inverse, 16 % des habitants n’ont pas utilisé internet dans l’année.

Dans la région, 13 % des habitants n’ont pas accès à internet depuis leur domicile, soit 600 000 personnes. Au niveau national, le manque de compétences et le coût trop élevé du matériel ou de l’abonnement sont les raisons les plus souvent mises en avant par les personnes n’ayant pas accès à internet à leur domicile (respectivement 41 % et 37 %). Seules 5 % déclarent comme motif la non-disponibilité du haut débit à domicile.

Figure 1Sept habitants sur dix utilisent internet tous les jours ou presqueFréquence d’utilisation d’internet, de l’accès à domicile et des compétences dans les Hauts-de-France

en %
Sept habitants sur dix utilisent internet tous les jours ou presque (en %)
Part
Usage d’internet dans l’année 84
Usage d’internet quasi-quotidien 70
Non usage dans l’année 16
Pas d’accès à internet à domicile 13
Illectronisme 17
Maîtrise élevée 26
  • Champ : individus de 15 ans ou plus
  • Source : Insee, enquête TIC ménages 2019, RP 2016.

Figure 1Sept habitants sur dix utilisent internet tous les jours ou presqueFréquence d’utilisation d’internet, de l’accès à domicile et des compétences dans les Hauts-de-France

  • Champ : individus de 15 ans ou plus
  • Source : Insee, enquête TIC ménages 2019, RP 2016.

Encadré 1 - 9 usagers sur 10 utilisent internet pour communiquer et s’informer

Parmi les 84 % de personnes qui ont utilisé internet au cours de l’année, plus de 9 usagers sur 10 utilisent internet pour communiquer (envoi ou réception de mails, mais aussi téléphone par internet, messages sur les réseaux sociaux ou encore messagerie instantanée) (figure 2). 87 % des recherchent des informations sur internet (lecture de journaux, magazines ou sites d’actualité, recherche d’informations liées à la santé ou sur des produits et services, obtention d’information administrative ou téléchargement de formulaire). Trois quarts des usagers achètent en ligne. La même proportion contacte une administration ou un service public par internet. Deux usagers sur trois accèdent à leurs comptes bancaires en ligne.

Les usages sont plus ou moins fréquents selon le profil des utilisateurs. Ainsi, les étudiants utilisent plus internet pour communiquer et rechercher une information que le reste de la population. En revanche, ils contactent moins les administrations et consultent moins leurs comptes bancaires, notamment du fait qu’ils ne sont pas encore tous autonomes. Les chômeurs utilisent plus internet que les actifs en emploi, en particulier pour rechercher une information ou contacter une administration afin d’obtenir une information ou télécharger un formulaire, en lien avec leurs démarches de recherche d’emploi et de déclaration à Pôle emploi. Deux sur trois ont utilisé internet pour rechercher ou postuler à un emploi au cours des 3 derniers mois.

Figure 29 usagers sur 10 utilisent internet pour communiquerEstimation des taux d’usages d’internet parmi les usagers des Hauts-de-France

en %
9 usagers sur 10 utilisent internet pour communiquer (en %)
Part parmi les usagers
Communiquer 92
Envoyer des mails 83
S’informer 87
Contacter une administration 78
Acheter sur internet 74
Accéder à ses comptes bancaires 68
Réserver un service d’hébergement ou de transport auprès d’un particulier 28
  • Champ : individus de 15 ans ou plus qui ont utilisé internet au cours des 12 mois
  • Source : Insee, enquête TIC ménages 2019, RP 2016.

Figure 29 usagers sur 10 utilisent internet pour communiquerEstimation des taux d’usages d’internet parmi les usagers des Hauts-de-France

  • Champ : individus de 15 ans ou plus qui ont utilisé internet au cours des 12 mois
  • Source : Insee, enquête TIC ménages 2019, RP 2016.

Une personne sur six est en situation d’illectronisme

Dans les Hauts-de-France, 17 % de la population âgée de 15 ans ou plus est en situation d’illectronisme, soit 800 000 habitants (figure 3). Parmi eux, plus de 9 personnes sur 10 n’ont pas utilisé internet dans l’année. Les autres utilisent internet mais n’ont les connaissances numériques de base dans aucun des 4 domaines de compétences définis par Eurostat, à savoir la recherche d’information, la communication, la résolution de problèmes et l’usage de logiciels. Ce taux est similaire au niveau national. Néanmoins, à caractéristiques mesurées égales, les habitants des Hauts-de-France sont légèrement plus en situation d’illectronisme que ceux du reste de France de province.

Une personne sur trois n’est pas en situation d’illectronisme mais a une incapacité dans au moins un des quatre domaines, principalement dans l’usage de logiciels. 1 600 000 usagers ont ainsi une maîtrise faible du numérique.

Les usagers ayant une maîtrise faible ou étant en situation d’illectronisme ont des usages d’internet moins diversifiés (renoncement aux usages les plus complexes tels que les usages administratifs, les achats en ligne…). Ils sont aussi plus vulnérables aux risques d’internet (virus, arnaques…).

À l’inverse, un habitant sur quatre de la région a une maîtrise élevée dans les 4 domaines de compétences d’internet, soit 1 300 000 personnes.

Figure 3Les plus âgés et les non-diplômés plus concernés par le manque de compétencesEstimation de la répartition par niveaux de compétences numériques selon leurs caractéristiques

en %
Les plus âgés et les non-diplômés plus concernés par le manque de compétences (en %) - Lecture : 17 % des habitants de 15 ans ou plus des Hauts-de-France sont en situation d’illectronisme et 32 % ont une maîtrise faible.
Illectronisme Maîtrise faible
Total Hauts-de-France 16,7 32,4
Âge De 15 à moins de 30 ans 4,7 18,7
De 30 à moins de 45 ans 3,5 30,4
De 45 à moins de 60 ans 11,7 41,3
De 60 ans à moins de 75 ans 28,3 43,3
75 ans ou plus 67,4 27,2
Diplôme Aucun diplôme 34,1 35,8
CAP 13,8 45,9
BAC 4,9 27,4
Diplôme du supérieur 2,3 17,0
Catégorie socio-professionnelle des actifs Cadre 1,7 8,3
Profession intermédiaire 2,4 21,1
Employé 4,8 36,1
Artisan 6,8 33,1
Ouvrier 10,8 47,4
Agriculteur 22,9 34,6
Sexe Femme 16,5 31,7
Homme 13,2 33,8
Unité urbaine ou Commune rurale Communes rurales 17,5 32,9
Unités urbaines de 2000 à 49 999 habitants 18,6 33,6
Unités urbaines de 50 000 habitants et plus 15,8 31,8
  • Lecture : 17 % des habitants de 15 ans ou plus des Hauts-de-France sont en situation d’illectronisme et 32 % ont une maîtrise faible.
  • Champ : individus de 15 ans ou plus
  • Source : Insee, enquête TIC ménages 2019, RP 2016.

Figure 3Les plus âgés et les non-diplômés plus concernés par le manque de compétencesEstimation de la répartition par niveaux de compétences numériques selon leurs caractéristiques

  • Lecture : 17 % des habitants de 15 ans ou plus des Hauts-de-France sont en situation d’illectronisme et 32 % ont une maîtrise faible.
  • Champ : individus de 15 ans ou plus
  • Source : Insee, enquête TIC ménages 2019, RP 2016.

Les seniors davantage en situation d’illectronisme

Même s’il existe des situations d’illectronisme parmi les jeunes et des seniors ayant une maîtrise élevée, les usages d’internet révèlent d’abord une fracture générationnelle importante. Dans les Hauts-de-France, 7 personnes en situation d’illectronisme sur 10 ont 60 ans ou plus, alors qu’elles représentent moins de 3 habitants sur 10 parmi les 15 ans ou plus.

Les personnes âgées de 15 à 44 ans, très nombreuses dans la région, sont rarement en situation d’illectronisme (4 %). Ce phénomène augmente avec l’âge : 12 % des 45-59 ans sont touchés par l’illectronisme, 28 % des 60-74 ans et 67 % des personnes âgées de 75 ans ou plus.

Les moins favorisés sont les plus touchés

Les fragilités numériques se cumulent fréquemment avec des fragilités sociales et économiques, nombreuses dans la région.

Les personnes touchées par l’illectronisme sont souvent peu ou pas diplômées. Ainsi, 34 % des pas ou peu diplômés sont concernés, contre seulement 2 % des diplômés du supérieur. Une part importante des non-diplômés est âgée, mais même parmi les moins de 60 ans, les pas ou peu diplômés sont plus souvent en situation d’illectronisme (15 % des pas ou peu diplômés de moins de 60 ans contre 1 % des diplômés du supérieur).

Parmi les actifs, les cadres sont le moins souvent touchés par l’illectronisme (2 %), suivi par les professions intermédiaires (2 %), les employés (5 %), les artisans (7 %), les ouvriers (11 %) et enfin les agriculteurs (23 %). Deux cadres actifs sur trois ont une maîtrise élevée du numérique, en lien avec leurs usages professionnels.

Les différences entre les hommes et les femmes sont faibles. Les femmes sont cependant un peu plus souvent en situation d’illectronisme que les hommes. Ceci s’explique notamment par leur surreprésentation parmi les 75 ans ou plus. En effet, toutes choses égales par ailleurs, elles sont moins souvent en situation d’illectronisme que les hommes. Elles ont en revanche moins souvent une maîtrise élevée.

Peu d’écarts entre les territoires ruraux et urbains

Dans les communes rurales, où la population est souvent plus éloignée des services publics et des commerces, le numérique permet parfois de compenser cet éloignement (dématérialisation des services publics, télétravail, télémédecine, commerce en ligne…). Leur usage peut être limité par la qualité du réseau, mais la couverture est de relativement bonne qualité dans la région (encadré 2).

De plus, les habitants des zones rurales ont des caractéristiques en moyenne proches de ceux des territoires plus denses. Ainsi, les taux d’illectronisme des zones rurales et urbaines sont relativement proches.

Encadré 2 - une couverture numérique fixe et mobile bien développée dans les Hauts-de-France

Dans les Hauts-de-France, la couverture numérique très haut débit est bien développée, du fait d’une forte urbanisation et d’un faible relief. C’est particulièrement le cas dans le sud de la région pour le réseau fixe et dans le nord pour la couverture mobile.

Le déploiement de la fibre optique a été très rapide dans la région : 63 % des locaux y sont éligibles début 2020 (figure 4), soit trois fois plus que fin 2017. L’Oise est le département le mieux couvert de la région, mais aussi de France de province (85 %). À l’inverse, la Somme l’est beaucoup moins (40 %). Son taux de couverture est toutefois proche de celui observé en France de province (42 %).

Concernant le réseau mobile, près de la moitié des communes de la région ont plus de 99 % de leur surface couverte par la 4G pour les 4 principaux opérateurs (figure 5). Les départements du Nord et du Pas-de-Calais sont les mieux couverts, du fait d’un tissu urbain dense. Une part importante des zones les moins couvertes se situe dans l’Aisne et la Somme.

La couverture fixe et mobile représente un fort enjeu d’égalité territoriale pour les citoyens, pour qui il est important de bénéficier d’une connexion de bonne qualité chez eux, mais aussi lors de leurs déplacements. C’est aussi un enjeu d’attractivité des territoires auprès des habitants et des entreprises.

Figure 4Le déploiement de la fibre très développé dans l’OiseCouverture fixe : part des locaux couverts par la fibre optique

en %
Le déploiement de la fibre très développé dans l’Oise (en %)
Code EPCI Libellé EPCI Taux
200018083 CC de Desvres-Samer 26,6
200030633 CA du Caudrésis et du Catésis 42,7
200033579 CU d'Arras 66,7
200035442 CC du Sud-Artois 57,9
200037059 CC de la Haute-Somme 0,0
200040426 CC du Val de l'Oise 97,9
200040947 CC de Flandre Intérieure 26,4
200040954 CC des Hauts de Flandre 34,3
200041960 CC Pévèle-Carembault 85,3
200042190 CA de la Porte du Hainaut 63,3
200043263 CC Coeur de l'Avesnois 47,8
200043321 CC du Pays de Mormal 45,3
200043396 CA Maubeuge Val de Sambre 77,3
200043404 CC du Sud Avesnois 19,0
200043495 CA du Pays de Laon 41,4
200044030 CC des Sept Vallées 48,1
200044048 CC Osartis Marquion 70,1
200044618 CA du Douaisis (C.A.D.) 65,8
200066975 CC Senlis Sud Oise 87,3
200067965 CA de la Région de Compiègne et de la Basse Automne 72,3
200067973 CC Thelloise 98,7
200067999 CA du Beauvaisis 75,4
200068005 CC de l'Oise Picarde 99,0
200068047 CA Creil Sud Oise 54,6
200068500 CA de Cambrai 49,2
200069029 CA des Deux Baies en Montreuillois 25,8
200069037 CA du Pays de Saint-Omer 67,3
200069235 CC du Haut Pays du Montreuillois 46,4
200069482 CC des Campagnes de l'Artois 70,8
200069672 CC du Ternois 42,3
200069722 CC Interrégionale Aumale - Blangy-sur-Bresle (partie Hauts‑de‑France) 0,0
200070928 CC Terre de Picardie 0,0
200070936 CC Ponthieu-Marquenterre 0,5
200070944 CC du Vimeu 75,7
200070951 CC du Territoire Nord Picardie 6,3
200070969 CC Avre Luce Noye 0,7
200070977 CC du Grand Roye 0,0
200070985 CC de l'Est de la Somme 0,0
200070993 CA de la Baie de Somme 32,7
200071181 CC Somme Sud-Ouest 0,0
200071223 CC Nièvre et Somme 60,3
200071769 CC Picardie des Châteaux 38,9
200071785 CA Chauny-Tergnier-La Fère 80,7
200071892 CA du Saint-Quentinois 71,8
200071983 CC Thiérache Sambre et Oise 43,5
200071991 CC Retz-en-Valois 66,8
200072031 CA de la Région de Château-Thierry 68,3
200072460 CA de Béthune-Bruay, Artois-Lys Romane 74,9
200072478 CC Pays d'Opale 48,0
240200444 CC de la Thiérache du Centre 58,3
240200469 CC du Pays de la Serre 82,4
240200477 CA GrandSoissons Agglomération 58,9
240200493 CC du Pays du Vermandois 75,8
240200501 CC du Val de l'Aisne 87,4
240200519 CC du Canton d'Oulchy-le-Château 55,8
240200576 CC de la Champagne Picarde 60,6
240200584 CC du Canton de Charly-sur-Marne 66,1
240200592 CC du Chemin des Dames 43,2
240200600 CC des Trois Rivières 63,3
240200634 CC des Portes de la Thiérache 37,6
245900410 Métropole Européenne de Lille 65,6
245900428 CU de Dunkerque 57,5
245900758 CC Flandre Lys 58,9
245901038 CC du Pays Solesmois 62,6
245901061 CC de la Haute-Deûle 60,2
245901152 CC Coeur d'Ostrevent 45,0
245901160 CA Valenciennes Métropole 64,5
246000129 CC du Liancourtois 93,1
246000376 CC du Clermontois 97,7
246000566 CC du Plateau Picard 99,0
246000582 CC des Sablons 89,6
246000707 CC du Vexin-Thelle 96,0
246000749 CC des Lisières de l'Oise 87,7
246000756 CC du Pays Noyonnais 79,2
246000764 CC de l'Aire Cantilienne 86,4
246000772 CC des Deux Vallées 87,5
246000848 CC de la Picardie Verte 98,7
246000855 CC du Pays des Sources 99,2
246000871 CC du Pays de Valois 80,8
246000897 CC de la Plaine d'Estrées 99,9
246000913 CC du Pays de Bray 99,2
246000921 CC des Pays d'Oise et d'Halatte 98,2
246200299 CA d'Hénin-Carvin 68,5
246200364 CA de Lens - Liévin 72,3
246200380 CC de la Terre des Deux Caps 17,0
246200729 CA du Boulonnais 69,0
246200844 CC de la Région d'Audruicq 45,3
246201016 CC du Pays de Lumbres 66,1
246201149 CA du Calaisis 89,0
247600588 CC des Villes Soeurs (partie Hauts‑de‑France) 56,9
248000499 CC du Val de Somme 88,5
248000531 CA Amiens Métropole 65,4
248000747 CC du Pays du Coquelicot 55,1
  • Source : Arcep, observatoire des déploiements des réseaux et services fixes, réseaux en fibre optique jusqu’à l’abonné au T1 2020.

Figure 4Le déploiement de la fibre très développé dans l’OiseCouverture fixe : part des locaux couverts par la fibre optique

  • Source : Arcep, observatoire des déploiements des réseaux et services fixes, réseaux en fibre optique jusqu’à l’abonné au T1 2020.

Figure 5La majorité des zones moins bien couvertes par la 4G dans l’Aisne et la SommeCouverture mobile 4G : part de la superficie couverte par les opérateurs selon le débit théorique

  • Source : Arcep, indicateurs de couverture 4G, données opérateurs au 31/03/2019.

L’illectronisme plus fréquent dans la Thiérache, le Ternois, au sud du littoral et à l’est de la Somme

À l’échelle des Établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), les écarts sont cependant importants (figure 6), en lien avec les différences de structure par âge et de conditions socioéconomiques. Ainsi, le taux d’illectronisme varie de 13 % dans la Métropole européenne de Lille à 25 % pour la Communauté de communes des Portes de la Thiérache (Aisne).

Dans les grandes agglomérations (Lille, Amiens et Arras) et dans le sud de l’Oise, le taux d’illectronisme est faible. Ces territoires bénéficient en effet d’une population plus jeune, avec davantage d’étudiants, en lien avec la présence de pôles universitaires. La population y est aussi plus diplômée et occupe plus fréquemment des postes de cadres et de professions intermédiaires.

Autour des espaces métropolitains, le taux d’illectronisme reste contenu. C’est aussi le cas dans les EPCI situés au nord du littoral et dans le bassin minier. Une part plus élevée d’habitants a entre 30 et 44 ans, est titulaire du bac et employé ou de professions intermédiaires. De nombreux habitants sont des navetteurs qui se déplacent quotidiennement dans les grands pôles.

À l’inverse, dans les EPCI de la Thiérache, du Ternois, sur le littoral sud et à l’est de la Somme, le taux d’illectronisme est très élevé. Dans ces territoires peu denses, les habitants sont fréquemment âgés et pas ou peu diplômés. Ils sont plus souvent ouvriers, agriculteurs et au chômage.

Enfin, le taux d’illectronisme est à un niveau relativement élevé dans les territoires proches de ces zones en difficulté et éloignés des grandes villes. Les habitants de ces territoires ruraux sont touchés par le chômage, le vieillissement et par un faible niveau scolaire, mais dans une moindre mesure que ceux des EPCI précédents.

Ainsi, les taux d’illectronisme sont élevés dans les zones éloignées des grandes agglomérations. Néanmoins, le nombre de personnes concernées est important dans les grandes villes, même si le taux y est beaucoup plus faible. Cette répartition de l’illectronisme serait à mettre en regard avec la localisation des différents dispositifs de lutte contre ce phénomène (encadré 3).

Figure 6De 13 % à 25 % d’illectronisme selon les EPCITaux et nombre de personnes en situation d’illectronisme par EPCI dans les Hauts-de-France

De 13 % à 25 % d’illectronisme selon les EPCI
Code EPCI Libellé EPCI Taux (en %) Nombre
200018083 CC de Desvres-Samer 18,7 3 346
200030633 CA du Caudrésis et du Catésis 19,7 10 171
200033579 CU d'Arras 15,8 13 846
200035442 CC du Sud-Artois 20,0 4 424
200037059 CC de la Haute-Somme 21,6 4 904
200040426 CC du Val de l'Oise 19,3 2 512
200040947 CC de Flandre Intérieure 17,4 14 386
200040954 CC des Hauts de Flandre 17,3 7 378
200041960 CC Pévèle-Carembault 13,9 10 537
200042190 CA de la Porte du Hainaut 17,5 21 889
200043263 CC Coeur de l'Avesnois 19,5 4 783
200043321 CC du Pays de Mormal 16,8 6 544
200043396 CA Maubeuge Val de Sambre 17,9 17 833
200043404 CC du Sud Avesnois 21,3 4 365
200043495 CA du Pays de Laon 18,0 6 371
200044030 CC des Sept Vallées 21,4 5 201
200044048 CC Osartis Marquion 16,3 5 470
200044618 CA du Douaisis (C.A.D.) 17,6 21 127
200066975 CC Senlis Sud Oise 13,9 2 724
200067965 CA de la Région de Compiègne et de la Basse Automne 14,8 9 916
200067973 CC Thelloise 14,1 6 703
200067999 CA du Beauvaisis 16,7 13 760
200068005 CC de l'Oise Picarde 18,6 3 175
200068047 CA Creil Sud Oise 15,3 9 937
200068500 CA de Cambrai 18,1 12 046
200069029 CA des Deux Baies en Montreuillois 19,1 10 636
200069037 CA du Pays de Saint-Omer 17,5 14 774
200069235 CC du Haut Pays du Montreuillois 20,1 2 495
200069482 CC des Campagnes de l'Artois 17,4 4 659
200069672 CC du Ternois 21,7 6 735
200069722 CC Interrégionale Aumale - Blangy-sur-Bresle (partie Hauts‑de‑France) 20,2 743
200070928 CC Terre de Picardie 19,7 2 865
200070936 CC Ponthieu-Marquenterre 22,0 5 980
200070944 CC du Vimeu 21,4 4 026
200070951 CC du Territoire Nord Picardie 18,5 4 719
200070969 CC Avre Luce Noye 16,8 2 904
200070977 CC du Grand Roye 20,0 4 223
200070985 CC de l'Est de la Somme 21,9 3 692
200070993 CA de la Baie de Somme 21,5 8 942
200071181 CC Somme Sud-Ouest 20,2 6 346
200071223 CC Nièvre et Somme 18,3 4 195
200071769 CC Picardie des Châteaux 19,3 2 678
200071785 CA Chauny-Tergnier-La Fère 19,9 8 991
200071892 CA du Saint-Quentinois 19,1 12 703
200071983 CC Thiérache Sambre et Oise 23,0 3 188
200071991 CC Retz-en-Valois 17,2 4 140
200072031 CA de la Région de Château-Thierry 19,1 8 342
200072460 CA de Béthune-Bruay, Artois-Lys Romane 17,3 38 584
200072478 CC Pays d'Opale 16,9 3 692
240200444 CC de la Thiérache du Centre 21,6 4 684
240200469 CC du Pays de la Serre 21,0 2 475
240200477 CA GrandSoissons Agglomération 20,1 8 554
240200493 CC du Pays du Vermandois 20,1 5 043
240200501 CC du Val de l'Aisne 17,7 2 843
240200519 CC du Canton d'Oulchy-le-Château 18,7 851
240200576 CC de la Champagne Picarde 17,6 2 974
240200584 CC du Canton de Charly-sur-Marne 18,5 2 303
240200592 CC du Chemin des Dames 19,6 857
240200600 CC des Trois Rivières 22,4 3 838
240200634 CC des Portes de la Thiérache 24,6 1 407
245900410 Métropole Européenne de Lille 13,4 122 323
245900428 CU de Dunkerque 17,3 28 013
245900758 CC Flandre Lys 16,1 5 042
245901038 CC du Pays Solesmois 18,3 2 221
245901061 CC de la Haute-Deûle 14,6 2 862
245901152 CC Coeur d'Ostrevent 17,5 9 916
245901160 CA Valenciennes Métropole 16,3 25 171
246000129 CC du Liancourtois 15,2 2 857
246000376 CC du Clermontois 15,6 4 696
246000566 CC du Plateau Picard 17,3 4 125
246000582 CC des Sablons 14,6 4 360
246000707 CC du Vexin-Thelle 16,0 2 607
246000749 CC des Lisières de l'Oise 17,0 2 217
246000756 CC du Pays Noyonnais 19,1 4 989
246000764 CC de l'Aire Cantilienne 15,1 5 570
246000772 CC des Deux Vallées 16,8 3 134
246000848 CC de la Picardie Verte 19,8 5 181
246000855 CC du Pays des Sources 16,5 2 861
246000871 CC du Pays de Valois 14,9 6 529
246000897 CC de la Plaine d'Estrées 16,2 2 257
246000913 CC du Pays de Bray 16,6 2 425
246000921 CC des Pays d'Oise et d'Halatte 14,7 4 036
246200299 CA d'Hénin-Carvin 17,3 17 022
246200364 CA de Lens - Liévin 18,1 34 944
246200380 CC de la Terre des Deux Caps 17,7 3 137
246200729 CA du Boulonnais 17,9 16 758
246200844 CC de la Région d'Audruicq 15,8 3 386
246201016 CC du Pays de Lumbres 17,6 3 314
246201149 CA du Calaisis 17,2 14 273
247600588 CC des Villes Soeurs (partie Hauts‑de‑France) 24,6 3 105
248000499 CC du Val de Somme 17,7 3 772
248000531 CA Amiens Métropole 13,9 20 736
248000747 CC du Pays du Coquelicot 19,7 4 572
  • Champ : individus de 15 ans ou plus
  • Source : Insee, enquête TIC ménages 2019, RP 2016.

Figure 6De 13 % à 25 % d’illectronisme selon les EPCITaux et nombre de personnes en situation d’illectronisme par EPCI dans les Hauts-de-France

  • Champ : individus de 15 ans ou plus
  • Source : Insee, enquête TIC ménages 2019, RP 2016.

Encadré 3 - Les dispositifs de lutte contre l’illectronisme

Différents dispositifs existent pour lutter contre l’illectronisme dans les Hauts-de-France. Ils sont structurés autour de la plateforme pour un numérique inclusif « Les Assembleurs ». Ce projet collectif, porté conjointement par la Région, la DRJSCS (SIILAB) et le groupe POP, a pour objectif de faire converger toutes les organisations, publiques ou privées, qui œuvrent pour une transformation numérique inclusive et créative. Il accompagne les différents acteurs, forme les professionnels de l’inclusion numérique, anime les réseaux régionaux et locaux de médiation.

La région est maillée par des points d’accès et d’accompagnement au numérique, fixes ou itinérants : établissements publics numériques, tiers-lieux, Maisons de services au public (MSAP), Maisons France service (MFS)… Une cartographie interactive (pour en savoir plus) permet de repérer les lieux et les acteurs de la médiation numérique.

Le dispositif du pass numérique permet de proposer un parcours de montée en compétences pour les habitants qui sont le plus éloignés du numérique. Il est en cours d’expérimentation dans les arrondissements d’Avesnes-sur-Helpe (Nord) et de Vervins (Aisne).

Pour comprendre

Une méthode de scoring pour estimer les usages du numérique à un niveau régional et infrarégional

Une méthode de scoring a été mise en œuvre afin d’estimer les usages à un niveau régional et infrarégional. Elle consiste à expliquer à l’aide d’une régression logistique chaque variable d’intérêt par les caractéristiques (sexe, âge, diplôme, situation principale, catégorie sociale, situation personnelle et taille de l’unité urbaine) des répondants de France de province à l’enquête TIC 2019 auprès des ménages. Ces résultats permettent d’obtenir des résultats « toutes caractéristiques mesurées égales par ailleurs ».

Les probabilités pour chaque croisement de caractéristiques sont déduites de ces résultats. Ces probabilités sont ensuite appliquées aux populations des différents EPCI à partir de la population estimée par le RP 2016.

Les parts régionales d’usagers d’internet estimées avec cette méthode sont difficilement comparables aux résultats nationaux.

Sources

L’enquête sur les technologies de l’information et de la communication (TIC) auprès des ménages collecte des informations décrivant l’équipement et les usages des ménages dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (informatique, internet fixe et mobile).

Le recensement de la population (RP) fournit des statistiques sur le nombre d’habitants et sur leurs caractéristiques : répartition par sexe et âge, profession, logement…

Les données sur les couvertures fixe et mobile sont fournies par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep). Ce sont des données théoriques, dans la réalité, le débit peut être inférieur. La couverture fixe est une couverture potentielle et non effective : ce sont des parts de locaux raccordables.

Définitions

Les compétences numériques et l’illectronisme :

Quatre domaines de compétences sont définis selon Eurostat : la recherche d’information, la communication, la résolution de problèmes et l’usage de logiciels. Les compétences dans ces quatre domaines sont définies à partir des usages déclarés, et non de la capacité à réaliser les usages. Il en est déduit un indicateur global de capacité numérique, qui se décline en 4 niveaux de maîtrise des outils numériques :

  •  l’illectronisme pour ceux qui n’ont aucune capacité numérique : ils ne se sont pas servis d’internet au cours des 12 derniers mois ou ne possèdent pas les compétences numériques de base,
  • la maîtrise élevée : usagers dont les compétences sont développées dans chaque domaine,

Il existe deux niveaux intermédiaires :

  • la maîtrise faible : au moins une incapacité dans un domaine,
  • la maîtrise : pas d’incapacité.

Dans d’autres études de l’Insee ou d’Eurostat, ces trois derniers niveaux sont respectivement désignés par compétences plus que basiques, compétences faibles et compétences basiques.

Usagers : personnes qui ont utilisé internet au cours des 12 derniers mois

Champ

Le champ de cette étude est celui de l’enquête TIC, qui interroge des personnes âgées de 15 ans ou plus.