800 000 habitants en situation d’illectronisme
En 2019, sept habitants âgés de 15 ans ou plus sur dix se connectent quotidiennement ou presque à Internet dans les Hauts-de-France. Cependant, 800 000 personnes sont en situation d’illectronisme dans la région : elles n’ont pas utilisé internet au cours de l’année ou n’ont pas les compétences de base. Cela représente un habitant sur six, une proportion comparable au niveau national. L’illectronisme touche en particulier les plus âgés et les pas ou peu diplômés. Le taux d’illectronisme est plus faible dans les grandes agglomérations et le sud de l’Oise et plus élevé dans la Thiérache, le Ternois, le sud du littoral et l’est de la Somme.
- Une utilisation de plus en plus fréquente d’internet
- 7 habitants sur 10 utilisent internet tous les jours ou presque
- Encadré 1 - 9 usagers sur 10 utilisent internet pour communiquer et s’informer
- Une personne sur six est en situation d’illectronisme
- Les seniors davantage en situation d’illectronisme
- Les moins favorisés sont les plus touchés
- Peu d’écarts entre les territoires ruraux et urbains
- Encadré 2 - une couverture numérique fixe et mobile bien développée dans les Hauts-de-France
- L’illectronisme plus fréquent dans la Thiérache, le Ternois, au sud du littoral et à l’est de la Somme
- Encadré 3 - Les dispositifs de lutte contre l’illectronisme
Une utilisation de plus en plus fréquente d’internet
Le développement du numérique a été rapide au cours des dernières années et se poursuit. En 2019, 7 personnes sur 10 en France se connectent à internet quotidiennement ou presque, alors qu’elles étaient moins de la moitié en 2009. Les usages personnels, administratifs et professionnels se sont multipliés et intensifiés. Les modes de connexion se sont aussi diversifiés, notamment avec le développement des usages nomades. La crise de la Covid-19 a certainement amplifié le recours au numérique avec le développement du télétravail, l’école à distance ou encore les téléconsultations médicales.
Pour certains, la numérisation de la société facilite la vie quotidienne, tandis que cela peut la rendre plus complexe pour d’autres. En effet, une partie de la population a des difficultés d’accès à internet pour des raisons de disponibilité ou de qualité du réseau et/ou de coût de l’équipement ou de l’abonnement. Par ailleurs, certains manquent de compétences numériques. Les personnes qui n’ont pas accédé à internet dans l’année ou sont en difficulté avec les usages du numérique sont en situation d’illectronisme.
La lutte contre ce phénomène est un enjeu d’égalité, d’accès aux droits et d’insertion sociale. Étudier les caractéristiques des personnes touchées par l’illectronisme et estimer leur répartition géographique peut aider à la mise en œuvre de politiques publiques favorisant l’appropriation du numérique par tous.
7 habitants sur 10 utilisent internet tous les jours ou presque
En 2019, 84 % des habitants de la région âgés de 15 ans ou plus ont utilisé internet dans l’année (figure 1). Les usages (encadré 1) y sont semblables à ceux observés en France de province. Dans les Hauts-de-France, 70 % de la population se connecte à internet tous les jours ou presque, soit 3 400 000 habitants. À l’inverse, 16 % des habitants n’ont pas utilisé internet dans l’année.
Dans la région, 13 % des habitants n’ont pas accès à internet depuis leur domicile, soit 600 000 personnes. Au niveau national, le manque de compétences et le coût trop élevé du matériel ou de l’abonnement sont les raisons les plus souvent mises en avant par les personnes n’ayant pas accès à internet à leur domicile (respectivement 41 % et 37 %). Seules 5 % déclarent comme motif la non-disponibilité du haut débit à domicile.
tableauFigure 1 – Sept habitants sur dix utilisent internet tous les jours ou presqueFréquence d’utilisation d’internet, de l’accès à domicile et des compétences dans les Hauts-de-France
Part | |
---|---|
Usage d’internet dans l’année | 84 |
Usage d’internet quasi-quotidien | 70 |
Non usage dans l’année | 16 |
Pas d’accès à internet à domicile | 13 |
Illectronisme | 17 |
Maîtrise élevée | 26 |
- Champ : individus de 15 ans ou plus
- Source : Insee, enquête TIC ménages 2019, RP 2016.
graphiqueFigure 1 – Sept habitants sur dix utilisent internet tous les jours ou presqueFréquence d’utilisation d’internet, de l’accès à domicile et des compétences dans les Hauts-de-France
Encadré 1 - 9 usagers sur 10 utilisent internet pour communiquer et s’informer
Parmi les 84 % de personnes qui ont utilisé internet au cours de l’année, plus de 9 usagers sur 10 utilisent internet pour communiquer (envoi ou réception de mails, mais aussi téléphone par internet, messages sur les réseaux sociaux ou encore messagerie instantanée) (figure 2). 87 % des usagers recherchent des informations sur internet (lecture de journaux, magazines ou sites d’actualité, recherche d’informations liées à la santé ou sur des produits et services, obtention d’information administrative ou téléchargement de formulaire). Trois quarts des usagers achètent en ligne. La même proportion contacte une administration ou un service public par internet. Deux usagers sur trois accèdent à leurs comptes bancaires en ligne.
Les usages sont plus ou moins fréquents selon le profil des utilisateurs. Ainsi, les étudiants utilisent plus internet pour communiquer et rechercher une information que le reste de la population. En revanche, ils contactent moins les administrations et consultent moins leurs comptes bancaires, notamment du fait qu’ils ne sont pas encore tous autonomes. Les chômeurs utilisent plus internet que les actifs en emploi, en particulier pour rechercher une information ou contacter une administration afin d’obtenir une information ou télécharger un formulaire, en lien avec leurs démarches de recherche d’emploi et de déclaration à Pôle emploi. Deux sur trois ont utilisé internet pour rechercher ou postuler à un emploi au cours des 3 derniers mois.
tableauFigure 2 – 9 usagers sur 10 utilisent internet pour communiquerEstimation des taux d’usages d’internet parmi les usagers des Hauts-de-France
Part parmi les usagers | |
---|---|
Communiquer | 92 |
Envoyer des mails | 83 |
S’informer | 87 |
Contacter une administration | 78 |
Acheter sur internet | 74 |
Accéder à ses comptes bancaires | 68 |
Réserver un service d’hébergement ou de transport auprès d’un particulier | 28 |
- Champ : individus de 15 ans ou plus qui ont utilisé internet au cours des 12 mois
- Source : Insee, enquête TIC ménages 2019, RP 2016.
graphiqueFigure 2 – 9 usagers sur 10 utilisent internet pour communiquerEstimation des taux d’usages d’internet parmi les usagers des Hauts-de-France
Une personne sur six est en situation d’illectronisme
Dans les Hauts-de-France, 17 % de la population âgée de 15 ans ou plus est en situation d’illectronisme, soit 800 000 habitants (figure 3). Parmi eux, plus de 9 personnes sur 10 n’ont pas utilisé internet dans l’année. Les autres utilisent internet mais n’ont les connaissances numériques de base dans aucun des 4 domaines de compétences définis par Eurostat, à savoir la recherche d’information, la communication, la résolution de problèmes et l’usage de logiciels. Ce taux est similaire au niveau national. Néanmoins, à caractéristiques mesurées égales, les habitants des Hauts-de-France sont légèrement plus en situation d’illectronisme que ceux du reste de France de province.
Une personne sur trois n’est pas en situation d’illectronisme mais a une incapacité dans au moins un des quatre domaines, principalement dans l’usage de logiciels. 1 600 000 usagers ont ainsi une maîtrise faible du numérique.
Les usagers ayant une maîtrise faible ou étant en situation d’illectronisme ont des usages d’internet moins diversifiés (renoncement aux usages les plus complexes tels que les usages administratifs, les achats en ligne…). Ils sont aussi plus vulnérables aux risques d’internet (virus, arnaques…).
À l’inverse, un habitant sur quatre de la région a une maîtrise élevée dans les 4 domaines de compétences d’internet, soit 1 300 000 personnes.
tableauFigure 3 – Les plus âgés et les non-diplômés plus concernés par le manque de compétencesEstimation de la répartition par niveaux de compétences numériques selon leurs caractéristiques
Illectronisme | Maîtrise faible | ||
---|---|---|---|
Total Hauts-de-France | 16,7 | 32,4 | |
Âge | De 15 à moins de 30 ans | 4,7 | 18,7 |
De 30 à moins de 45 ans | 3,5 | 30,4 | |
De 45 à moins de 60 ans | 11,7 | 41,3 | |
De 60 ans à moins de 75 ans | 28,3 | 43,3 | |
75 ans ou plus | 67,4 | 27,2 | |
Diplôme | Aucun diplôme | 34,1 | 35,8 |
CAP | 13,8 | 45,9 | |
BAC | 4,9 | 27,4 | |
Diplôme du supérieur | 2,3 | 17,0 | |
Catégorie socio-professionnelle des actifs | Cadre | 1,7 | 8,3 |
Profession intermédiaire | 2,4 | 21,1 | |
Employé | 4,8 | 36,1 | |
Artisan | 6,8 | 33,1 | |
Ouvrier | 10,8 | 47,4 | |
Agriculteur | 22,9 | 34,6 | |
Sexe | Femme | 16,5 | 31,7 |
Homme | 13,2 | 33,8 | |
Unité urbaine ou Commune rurale | Communes rurales | 17,5 | 32,9 |
Unités urbaines de 2000 à 49 999 habitants | 18,6 | 33,6 | |
Unités urbaines de 50 000 habitants et plus | 15,8 | 31,8 |
- Lecture : 17 % des habitants de 15 ans ou plus des Hauts-de-France sont en situation d’illectronisme et 32 % ont une maîtrise faible.
- Champ : individus de 15 ans ou plus
- Source : Insee, enquête TIC ménages 2019, RP 2016.
graphiqueFigure 3 – Les plus âgés et les non-diplômés plus concernés par le manque de compétencesEstimation de la répartition par niveaux de compétences numériques selon leurs caractéristiques
Les seniors davantage en situation d’illectronisme
Même s’il existe des situations d’illectronisme parmi les jeunes et des seniors ayant une maîtrise élevée, les usages d’internet révèlent d’abord une fracture générationnelle importante. Dans les Hauts-de-France, 7 personnes en situation d’illectronisme sur 10 ont 60 ans ou plus, alors qu’elles représentent moins de 3 habitants sur 10 parmi les 15 ans ou plus.
Les personnes âgées de 15 à 44 ans, très nombreuses dans la région, sont rarement en situation d’illectronisme (4 %). Ce phénomène augmente avec l’âge : 12 % des 45-59 ans sont touchés par l’illectronisme, 28 % des 60-74 ans et 67 % des personnes âgées de 75 ans ou plus.
Les moins favorisés sont les plus touchés
Les fragilités numériques se cumulent fréquemment avec des fragilités sociales et économiques, nombreuses dans la région.
Les personnes touchées par l’illectronisme sont souvent peu ou pas diplômées. Ainsi, 34 % des pas ou peu diplômés sont concernés, contre seulement 2 % des diplômés du supérieur. Une part importante des non-diplômés est âgée, mais même parmi les moins de 60 ans, les pas ou peu diplômés sont plus souvent en situation d’illectronisme (15 % des pas ou peu diplômés de moins de 60 ans contre 1 % des diplômés du supérieur).
Parmi les actifs, les cadres sont le moins souvent touchés par l’illectronisme (2 %), suivi par les professions intermédiaires (2 %), les employés (5 %), les artisans (7 %), les ouvriers (11 %) et enfin les agriculteurs (23 %). Deux cadres actifs sur trois ont une maîtrise élevée du numérique, en lien avec leurs usages professionnels.
Les différences entre les hommes et les femmes sont faibles. Les femmes sont cependant un peu plus souvent en situation d’illectronisme que les hommes. Ceci s’explique notamment par leur surreprésentation parmi les 75 ans ou plus. En effet, toutes choses égales par ailleurs, elles sont moins souvent en situation d’illectronisme que les hommes. Elles ont en revanche moins souvent une maîtrise élevée.
Peu d’écarts entre les territoires ruraux et urbains
Dans les communes rurales, où la population est souvent plus éloignée des services publics et des commerces, le numérique permet parfois de compenser cet éloignement (dématérialisation des services publics, télétravail, télémédecine, commerce en ligne…). Leur usage peut être limité par la qualité du réseau, mais la couverture est de relativement bonne qualité dans la région (encadré 2).
De plus, les habitants des zones rurales ont des caractéristiques en moyenne proches de ceux des territoires plus denses. Ainsi, les taux d’illectronisme des zones rurales et urbaines sont relativement proches.
Encadré 2 - une couverture numérique fixe et mobile bien développée dans les Hauts-de-France
Dans les Hauts-de-France, la couverture numérique très haut débit est bien développée, du fait d’une forte urbanisation et d’un faible relief. C’est particulièrement le cas dans le sud de la région pour le réseau fixe et dans le nord pour la couverture mobile.
Le déploiement de la fibre optique a été très rapide dans la région : 63 % des locaux y sont éligibles début 2020 (figure 4), soit trois fois plus que fin 2017. L’Oise est le département le mieux couvert de la région, mais aussi de France de province (85 %). À l’inverse, la Somme l’est beaucoup moins (40 %). Son taux de couverture est toutefois proche de celui observé en France de province (42 %).
Concernant le réseau mobile, près de la moitié des communes de la région ont plus de 99 % de leur surface couverte par la 4G pour les 4 principaux opérateurs (figure 5). Les départements du Nord et du Pas-de-Calais sont les mieux couverts, du fait d’un tissu urbain dense. Une part importante des zones les moins couvertes se situe dans l’Aisne et la Somme.
La couverture fixe et mobile représente un fort enjeu d’égalité territoriale pour les citoyens, pour qui il est important de bénéficier d’une connexion de bonne qualité chez eux, mais aussi lors de leurs déplacements. C’est aussi un enjeu d’attractivité des territoires auprès des habitants et des entreprises.
tableauFigure 4 – Le déploiement de la fibre très développé dans l’OiseCouverture fixe : part des locaux couverts par la fibre optique
Code EPCI | Libellé EPCI | Taux |
---|---|---|
200018083 | CC de Desvres-Samer | 26,6 |
200030633 | CA du Caudrésis et du Catésis | 42,7 |
200033579 | CU d'Arras | 66,7 |
200035442 | CC du Sud-Artois | 57,9 |
200037059 | CC de la Haute-Somme | 0,0 |
200040426 | CC du Val de l'Oise | 97,9 |
200040947 | CC de Flandre Intérieure | 26,4 |
200040954 | CC des Hauts de Flandre | 34,3 |
200041960 | CC Pévèle-Carembault | 85,3 |
200042190 | CA de la Porte du Hainaut | 63,3 |
200043263 | CC Coeur de l'Avesnois | 47,8 |
200043321 | CC du Pays de Mormal | 45,3 |
200043396 | CA Maubeuge Val de Sambre | 77,3 |
200043404 | CC du Sud Avesnois | 19,0 |
200043495 | CA du Pays de Laon | 41,4 |
200044030 | CC des Sept Vallées | 48,1 |
200044048 | CC Osartis Marquion | 70,1 |
200044618 | CA du Douaisis (C.A.D.) | 65,8 |
200066975 | CC Senlis Sud Oise | 87,3 |
200067965 | CA de la Région de Compiègne et de la Basse Automne | 72,3 |
200067973 | CC Thelloise | 98,7 |
200067999 | CA du Beauvaisis | 75,4 |
200068005 | CC de l'Oise Picarde | 99,0 |
200068047 | CA Creil Sud Oise | 54,6 |
200068500 | CA de Cambrai | 49,2 |
200069029 | CA des Deux Baies en Montreuillois | 25,8 |
200069037 | CA du Pays de Saint-Omer | 67,3 |
200069235 | CC du Haut Pays du Montreuillois | 46,4 |
200069482 | CC des Campagnes de l'Artois | 70,8 |
200069672 | CC du Ternois | 42,3 |
200069722 | CC Interrégionale Aumale - Blangy-sur-Bresle (partie Hauts‑de‑France) | 0,0 |
200070928 | CC Terre de Picardie | 0,0 |
200070936 | CC Ponthieu-Marquenterre | 0,5 |
200070944 | CC du Vimeu | 75,7 |
200070951 | CC du Territoire Nord Picardie | 6,3 |
200070969 | CC Avre Luce Noye | 0,7 |
200070977 | CC du Grand Roye | 0,0 |
200070985 | CC de l'Est de la Somme | 0,0 |
200070993 | CA de la Baie de Somme | 32,7 |
200071181 | CC Somme Sud-Ouest | 0,0 |
200071223 | CC Nièvre et Somme | 60,3 |
200071769 | CC Picardie des Châteaux | 38,9 |
200071785 | CA Chauny-Tergnier-La Fère | 80,7 |
200071892 | CA du Saint-Quentinois | 71,8 |
200071983 | CC Thiérache Sambre et Oise | 43,5 |
200071991 | CC Retz-en-Valois | 66,8 |
200072031 | CA de la Région de Château-Thierry | 68,3 |
200072460 | CA de Béthune-Bruay, Artois-Lys Romane | 74,9 |
200072478 | CC Pays d'Opale | 48,0 |
240200444 | CC de la Thiérache du Centre | 58,3 |
240200469 | CC du Pays de la Serre | 82,4 |
240200477 | CA GrandSoissons Agglomération | 58,9 |
240200493 | CC du Pays du Vermandois | 75,8 |
240200501 | CC du Val de l'Aisne | 87,4 |
240200519 | CC du Canton d'Oulchy-le-Château | 55,8 |
240200576 | CC de la Champagne Picarde | 60,6 |
240200584 | CC du Canton de Charly-sur-Marne | 66,1 |
240200592 | CC du Chemin des Dames | 43,2 |
240200600 | CC des Trois Rivières | 63,3 |
240200634 | CC des Portes de la Thiérache | 37,6 |
245900410 | Métropole Européenne de Lille | 65,6 |
245900428 | CU de Dunkerque | 57,5 |
245900758 | CC Flandre Lys | 58,9 |
245901038 | CC du Pays Solesmois | 62,6 |
245901061 | CC de la Haute-Deûle | 60,2 |
245901152 | CC Coeur d'Ostrevent | 45,0 |
245901160 | CA Valenciennes Métropole | 64,5 |
246000129 | CC du Liancourtois | 93,1 |
246000376 | CC du Clermontois | 97,7 |
246000566 | CC du Plateau Picard | 99,0 |
246000582 | CC des Sablons | 89,6 |
246000707 | CC du Vexin-Thelle | 96,0 |
246000749 | CC des Lisières de l'Oise | 87,7 |
246000756 | CC du Pays Noyonnais | 79,2 |
246000764 | CC de l'Aire Cantilienne | 86,4 |
246000772 | CC des Deux Vallées | 87,5 |
246000848 | CC de la Picardie Verte | 98,7 |
246000855 | CC du Pays des Sources | 99,2 |
246000871 | CC du Pays de Valois | 80,8 |
246000897 | CC de la Plaine d'Estrées | 99,9 |
246000913 | CC du Pays de Bray | 99,2 |
246000921 | CC des Pays d'Oise et d'Halatte | 98,2 |
246200299 | CA d'Hénin-Carvin | 68,5 |
246200364 | CA de Lens - Liévin | 72,3 |
246200380 | CC de la Terre des Deux Caps | 17,0 |
246200729 | CA du Boulonnais | 69,0 |
246200844 | CC de la Région d'Audruicq | 45,3 |
246201016 | CC du Pays de Lumbres | 66,1 |
246201149 | CA du Calaisis | 89,0 |
247600588 | CC des Villes Soeurs (partie Hauts‑de‑France) | 56,9 |
248000499 | CC du Val de Somme | 88,5 |
248000531 | CA Amiens Métropole | 65,4 |
248000747 | CC du Pays du Coquelicot | 55,1 |
- Source : Arcep, observatoire des déploiements des réseaux et services fixes, réseaux en fibre optique jusqu’à l’abonné au T1 2020.
graphiqueFigure 4 – Le déploiement de la fibre très développé dans l’OiseCouverture fixe : part des locaux couverts par la fibre optique
graphiqueFigure 5 – La majorité des zones moins bien couvertes par la 4G dans l’Aisne et la SommeCouverture mobile 4G : part de la superficie couverte par les opérateurs selon le débit théorique
L’illectronisme plus fréquent dans la Thiérache, le Ternois, au sud du littoral et à l’est de la Somme
À l’échelle des Établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), les écarts sont cependant importants (figure 6), en lien avec les différences de structure par âge et de conditions socioéconomiques. Ainsi, le taux d’illectronisme varie de 13 % dans la Métropole européenne de Lille à 25 % pour la Communauté de communes des Portes de la Thiérache (Aisne).
Dans les grandes agglomérations (Lille, Amiens et Arras) et dans le sud de l’Oise, le taux d’illectronisme est faible. Ces territoires bénéficient en effet d’une population plus jeune, avec davantage d’étudiants, en lien avec la présence de pôles universitaires. La population y est aussi plus diplômée et occupe plus fréquemment des postes de cadres et de professions intermédiaires.
Autour des espaces métropolitains, le taux d’illectronisme reste contenu. C’est aussi le cas dans les EPCI situés au nord du littoral et dans le bassin minier. Une part plus élevée d’habitants a entre 30 et 44 ans, est titulaire du bac et employé ou de professions intermédiaires. De nombreux habitants sont des navetteurs qui se déplacent quotidiennement dans les grands pôles.
À l’inverse, dans les EPCI de la Thiérache, du Ternois, sur le littoral sud et à l’est de la Somme, le taux d’illectronisme est très élevé. Dans ces territoires peu denses, les habitants sont fréquemment âgés et pas ou peu diplômés. Ils sont plus souvent ouvriers, agriculteurs et au chômage.
Enfin, le taux d’illectronisme est à un niveau relativement élevé dans les territoires proches de ces zones en difficulté et éloignés des grandes villes. Les habitants de ces territoires ruraux sont touchés par le chômage, le vieillissement et par un faible niveau scolaire, mais dans une moindre mesure que ceux des EPCI précédents.
Ainsi, les taux d’illectronisme sont élevés dans les zones éloignées des grandes agglomérations. Néanmoins, le nombre de personnes concernées est important dans les grandes villes, même si le taux y est beaucoup plus faible. Cette répartition de l’illectronisme serait à mettre en regard avec la localisation des différents dispositifs de lutte contre ce phénomène (encadré 3).
tableauFigure 6 – De 13 % à 25 % d’illectronisme selon les EPCITaux et nombre de personnes en situation d’illectronisme par EPCI dans les Hauts-de-France
Code EPCI | Libellé EPCI | Taux (en %) | Nombre |
---|---|---|---|
200018083 | CC de Desvres-Samer | 18,7 | 3 346 |
200030633 | CA du Caudrésis et du Catésis | 19,7 | 10 171 |
200033579 | CU d'Arras | 15,8 | 13 846 |
200035442 | CC du Sud-Artois | 20,0 | 4 424 |
200037059 | CC de la Haute-Somme | 21,6 | 4 904 |
200040426 | CC du Val de l'Oise | 19,3 | 2 512 |
200040947 | CC de Flandre Intérieure | 17,4 | 14 386 |
200040954 | CC des Hauts de Flandre | 17,3 | 7 378 |
200041960 | CC Pévèle-Carembault | 13,9 | 10 537 |
200042190 | CA de la Porte du Hainaut | 17,5 | 21 889 |
200043263 | CC Coeur de l'Avesnois | 19,5 | 4 783 |
200043321 | CC du Pays de Mormal | 16,8 | 6 544 |
200043396 | CA Maubeuge Val de Sambre | 17,9 | 17 833 |
200043404 | CC du Sud Avesnois | 21,3 | 4 365 |
200043495 | CA du Pays de Laon | 18,0 | 6 371 |
200044030 | CC des Sept Vallées | 21,4 | 5 201 |
200044048 | CC Osartis Marquion | 16,3 | 5 470 |
200044618 | CA du Douaisis (C.A.D.) | 17,6 | 21 127 |
200066975 | CC Senlis Sud Oise | 13,9 | 2 724 |
200067965 | CA de la Région de Compiègne et de la Basse Automne | 14,8 | 9 916 |
200067973 | CC Thelloise | 14,1 | 6 703 |
200067999 | CA du Beauvaisis | 16,7 | 13 760 |
200068005 | CC de l'Oise Picarde | 18,6 | 3 175 |
200068047 | CA Creil Sud Oise | 15,3 | 9 937 |
200068500 | CA de Cambrai | 18,1 | 12 046 |
200069029 | CA des Deux Baies en Montreuillois | 19,1 | 10 636 |
200069037 | CA du Pays de Saint-Omer | 17,5 | 14 774 |
200069235 | CC du Haut Pays du Montreuillois | 20,1 | 2 495 |
200069482 | CC des Campagnes de l'Artois | 17,4 | 4 659 |
200069672 | CC du Ternois | 21,7 | 6 735 |
200069722 | CC Interrégionale Aumale - Blangy-sur-Bresle (partie Hauts‑de‑France) | 20,2 | 743 |
200070928 | CC Terre de Picardie | 19,7 | 2 865 |
200070936 | CC Ponthieu-Marquenterre | 22,0 | 5 980 |
200070944 | CC du Vimeu | 21,4 | 4 026 |
200070951 | CC du Territoire Nord Picardie | 18,5 | 4 719 |
200070969 | CC Avre Luce Noye | 16,8 | 2 904 |
200070977 | CC du Grand Roye | 20,0 | 4 223 |
200070985 | CC de l'Est de la Somme | 21,9 | 3 692 |
200070993 | CA de la Baie de Somme | 21,5 | 8 942 |
200071181 | CC Somme Sud-Ouest | 20,2 | 6 346 |
200071223 | CC Nièvre et Somme | 18,3 | 4 195 |
200071769 | CC Picardie des Châteaux | 19,3 | 2 678 |
200071785 | CA Chauny-Tergnier-La Fère | 19,9 | 8 991 |
200071892 | CA du Saint-Quentinois | 19,1 | 12 703 |
200071983 | CC Thiérache Sambre et Oise | 23,0 | 3 188 |
200071991 | CC Retz-en-Valois | 17,2 | 4 140 |
200072031 | CA de la Région de Château-Thierry | 19,1 | 8 342 |
200072460 | CA de Béthune-Bruay, Artois-Lys Romane | 17,3 | 38 584 |
200072478 | CC Pays d'Opale | 16,9 | 3 692 |
240200444 | CC de la Thiérache du Centre | 21,6 | 4 684 |
240200469 | CC du Pays de la Serre | 21,0 | 2 475 |
240200477 | CA GrandSoissons Agglomération | 20,1 | 8 554 |
240200493 | CC du Pays du Vermandois | 20,1 | 5 043 |
240200501 | CC du Val de l'Aisne | 17,7 | 2 843 |
240200519 | CC du Canton d'Oulchy-le-Château | 18,7 | 851 |
240200576 | CC de la Champagne Picarde | 17,6 | 2 974 |
240200584 | CC du Canton de Charly-sur-Marne | 18,5 | 2 303 |
240200592 | CC du Chemin des Dames | 19,6 | 857 |
240200600 | CC des Trois Rivières | 22,4 | 3 838 |
240200634 | CC des Portes de la Thiérache | 24,6 | 1 407 |
245900410 | Métropole Européenne de Lille | 13,4 | 122 323 |
245900428 | CU de Dunkerque | 17,3 | 28 013 |
245900758 | CC Flandre Lys | 16,1 | 5 042 |
245901038 | CC du Pays Solesmois | 18,3 | 2 221 |
245901061 | CC de la Haute-Deûle | 14,6 | 2 862 |
245901152 | CC Coeur d'Ostrevent | 17,5 | 9 916 |
245901160 | CA Valenciennes Métropole | 16,3 | 25 171 |
246000129 | CC du Liancourtois | 15,2 | 2 857 |
246000376 | CC du Clermontois | 15,6 | 4 696 |
246000566 | CC du Plateau Picard | 17,3 | 4 125 |
246000582 | CC des Sablons | 14,6 | 4 360 |
246000707 | CC du Vexin-Thelle | 16,0 | 2 607 |
246000749 | CC des Lisières de l'Oise | 17,0 | 2 217 |
246000756 | CC du Pays Noyonnais | 19,1 | 4 989 |
246000764 | CC de l'Aire Cantilienne | 15,1 | 5 570 |
246000772 | CC des Deux Vallées | 16,8 | 3 134 |
246000848 | CC de la Picardie Verte | 19,8 | 5 181 |
246000855 | CC du Pays des Sources | 16,5 | 2 861 |
246000871 | CC du Pays de Valois | 14,9 | 6 529 |
246000897 | CC de la Plaine d'Estrées | 16,2 | 2 257 |
246000913 | CC du Pays de Bray | 16,6 | 2 425 |
246000921 | CC des Pays d'Oise et d'Halatte | 14,7 | 4 036 |
246200299 | CA d'Hénin-Carvin | 17,3 | 17 022 |
246200364 | CA de Lens - Liévin | 18,1 | 34 944 |
246200380 | CC de la Terre des Deux Caps | 17,7 | 3 137 |
246200729 | CA du Boulonnais | 17,9 | 16 758 |
246200844 | CC de la Région d'Audruicq | 15,8 | 3 386 |
246201016 | CC du Pays de Lumbres | 17,6 | 3 314 |
246201149 | CA du Calaisis | 17,2 | 14 273 |
247600588 | CC des Villes Soeurs (partie Hauts‑de‑France) | 24,6 | 3 105 |
248000499 | CC du Val de Somme | 17,7 | 3 772 |
248000531 | CA Amiens Métropole | 13,9 | 20 736 |
248000747 | CC du Pays du Coquelicot | 19,7 | 4 572 |
- Champ : individus de 15 ans ou plus
- Source : Insee, enquête TIC ménages 2019, RP 2016.
graphiqueFigure 6 – De 13 % à 25 % d’illectronisme selon les EPCITaux et nombre de personnes en situation d’illectronisme par EPCI dans les Hauts-de-France
Encadré 3 - Les dispositifs de lutte contre l’illectronisme
Différents dispositifs existent pour lutter contre l’illectronisme dans les Hauts-de-France. Ils sont structurés autour de la plateforme pour un numérique inclusif « Les Assembleurs ». Ce projet collectif, porté conjointement par la Région, la DRJSCS (SIILAB) et le groupe POP, a pour objectif de faire converger toutes les organisations, publiques ou privées, qui œuvrent pour une transformation numérique inclusive et créative. Il accompagne les différents acteurs, forme les professionnels de l’inclusion numérique, anime les réseaux régionaux et locaux de médiation.
La région est maillée par des points d’accès et d’accompagnement au numérique, fixes ou itinérants : établissements publics numériques, tiers-lieux, Maisons de services au public (MSAP), Maisons France service (MFS)… Une cartographie interactive (pour en savoir plus) permet de repérer les lieux et les acteurs de la médiation numérique.
Le dispositif du pass numérique permet de proposer un parcours de montée en compétences pour les habitants qui sont le plus éloignés du numérique. Il est en cours d’expérimentation dans les arrondissements d’Avesnes-sur-Helpe (Nord) et de Vervins (Aisne).
Pour comprendre
Une méthode de scoring pour estimer les usages du numérique à un niveau régional et infrarégional
Une méthode de scoring a été mise en œuvre afin d’estimer les usages à un niveau régional et infrarégional. Elle consiste à expliquer à l’aide d’une régression logistique chaque variable d’intérêt par les caractéristiques (sexe, âge, diplôme, situation principale, catégorie sociale, situation personnelle et taille de l’unité urbaine) des répondants de France de province à l’enquête TIC 2019 auprès des ménages. Ces résultats permettent d’obtenir des résultats « toutes caractéristiques mesurées égales par ailleurs ».
Les probabilités pour chaque croisement de caractéristiques sont déduites de ces résultats. Ces probabilités sont ensuite appliquées aux populations des différents EPCI à partir de la population estimée par le RP 2016.
Les parts régionales d’usagers d’internet estimées avec cette méthode sont difficilement comparables aux résultats nationaux.
Sources
L’enquête sur les technologies de l’information et de la communication (TIC) auprès des ménages collecte des informations décrivant l’équipement et les usages des ménages dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (informatique, internet fixe et mobile).
Le recensement de la population (RP) fournit des statistiques sur le nombre d’habitants et sur leurs caractéristiques : répartition par sexe et âge, profession, logement…
Les données sur les couvertures fixe et mobile sont fournies par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep). Ce sont des données théoriques, dans la réalité, le débit peut être inférieur. La couverture fixe est une couverture potentielle et non effective : ce sont des parts de locaux raccordables.
Définitions
Les compétences numériques et l’illectronisme :
Quatre domaines de compétences sont définis selon Eurostat : la recherche d’information, la communication, la résolution de problèmes et l’usage de logiciels. Les compétences dans ces quatre domaines sont définies à partir des usages déclarés, et non de la capacité à réaliser les usages. Il en est déduit un indicateur global de capacité numérique, qui se décline en 4 niveaux de maîtrise des outils numériques :
- l’illectronisme pour ceux qui n’ont aucune capacité numérique : ils ne se sont pas servis d’internet au cours des 12 derniers mois ou ne possèdent pas les compétences numériques de base,
- la maîtrise élevée : usagers dont les compétences sont développées dans chaque domaine,
Il existe deux niveaux intermédiaires :
- la maîtrise faible : au moins une incapacité dans un domaine,
- la maîtrise : pas d’incapacité.
Dans d’autres études de l’Insee ou d’Eurostat, ces trois derniers niveaux sont respectivement désignés par compétences plus que basiques, compétences faibles et compétences basiques.
Usagers : personnes qui ont utilisé internet au cours des 12 derniers mois
Champ
Le champ de cette étude est celui de l’enquête TIC, qui interroge des personnes âgées de 15 ans ou plus.
Pour en savoir plus
« Une personne sur six n’utilise pas Internet, plus d’un usager sur trois manque de compétences numériques de base », Insee Première n° 1780, octobre 2019,
« L’usage des technologies de l’information et de la communication par les ménages entre 2009 et 2018 », Enquêtes sur les TIC auprès des ménages, Insee Résultats
Ouvrir dans un nouvel ongletCartographie interactive des lieux et acteurs de la médiation numérique (« Les Assembleurs »)