En Occitanie, trois habitants sur quatre vivent en milieu urbain
En Occitanie, les trois quarts des habitants vivent dans une unité urbaine, constituée d’une ville-centre et de communes de banlieue. Toulouse figure désormais parmi les cinq plus grandes agglomérations du pays, celles qui comptent au moins 1 million d’habitants. Montpellier, au 15ᵉ rang national, devance largement Perpignan et Nîmes. Au total, quelque 300 unités urbaines constituent l’armature urbaine de la région.
Un jeune du quartier de La Mosson à Montpellier, une mère de famille vivant en pavillon à Colomiers ou une personne âgée habitant le centre historique d’Uzès ont au moins un point commun : ces trois personnes « vivent en ville ». Elles résident dans une unité urbaine, autrement dit une agglomération : un ensemble de communes liées entre elles par une zone continûment bâtie d’au moins 2 000 habitants. Très souvent, ces unités urbaines englobent plusieurs communes : une ou plusieurs villes-centres, les autres communes constituant la banlieue. Parfois, elles ne sont constituées que d’une seule commune, comme à Narbonne.
L’Occitanie, 5ᵉ région la plus urbanisée de métropole
En Occitanie, 4,4 millions de personnes vivent dans les unités urbaines, soit 76 % de la population (79 % en France métropolitaine) (figure 1). L’Occitanie est la 5ᵉ région la plus urbanisée de métropole, loin derrière l’Île-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur, mais proche d’Auvergne-Rhône-Alpes ou des Pays de la Loire. Trois départements de la région figurent parmi les plus urbanisés de province : l’Hérault (avec 89 % de la population résidant dans une unité urbaine), les Pyrénées-Orientales (88 %) et la Haute-Garonne (87 %). Outre Montpellier, Béziers et Sète, l’Hérault compte de nombreuses petites unités urbaines. Dans les Pyrénées-Orientales et en Haute-Garonne, le poids démographique des unités urbaines de Perpignan et de Toulouse expliquent le caractère urbain de leur département. Seul le Gard ensuite (82 %) se situe au-dessus de la moyenne nationale. Et trois départements de la région se classent parmi les moins urbanisés de France : le Lot, la Lozère et le Gers où les unités urbaines peinent à rassembler 40 % de la population. Dans ces trois départements, il n’y a pas de ville très peuplée et le réseau urbain est constitué de petites villes (souvent de moins de 5 000 habitants). Les unités urbaines de Cahors et Auch atteignent tout juste les 25 000 habitants, Figeac et Mende dépassent à peine les 12 000 habitants.
graphiqueFigure 1 – 4,4 millions d’habitants dans les unités urbaines d’Occitanie Population des unités urbaines d’Occitanie au 1ᵉʳ janvier 2017

- Source : Insee, recensement de la population 2017
Sur les 2 409 unités urbaines de métropole, l’Occitanie en compte 299 en 2020, hors les unités urbaines dont la ville-centre est située dans des régions limitrophes et qui débordent en Occitanie. Il y en avait 263 en 2010. La plupart des unités urbaines n’ont pas changé de périmètre. Certaines ont été modifiées : ainsi l’unité urbaine de Toulouse a perdu trois communes mais en a gagné onze autres en englobant les deux anciennes unités urbaines de Fonsorbes et de Castelnau-d’Estrétefonds. Ces modifications de périmètre traduisent l’urbanisation à l’œuvre, avec une augmentation de la surface bâtie. La progression de l’espace urbain se voit surtout dans l’apparition de nouvelles unités urbaines : c’est le cas en particulier autour de l’agglomération toulousaine et surtout dans l’Hérault, département de France où le nombre d’unités urbaines a le plus augmenté entre 2010 et 2020, passant de 57 à 70.
L’unité urbaine de Toulouse franchit le cap du million
Quatre unités urbaines comptent plus de 100 000 habitants en Occitanie (figure 2). Toulouse rejoint le club fermé des agglomérations françaises millionnaires, en englobant deux unités urbaines proches. L’agglomération toulousaine est la cinquième de France par sa population, derrière Lille, et devant Bordeaux et Nice. Sa banlieue comprend 80 communes, dont deux dans le Tarn-et-Garonne. La plus peuplée, Colomiers, compte autant d’habitants qu’Alès ou Tarbes. Avec 441 000 habitants, l’unité urbaine de Montpellier, au 15ᵉ rang national, talonne Grenoble et Avignon. Sa ville-centre concentre les deux tiers de la population de l’unité urbaine, une proportion élevée dans cette catégorie de grandes agglomérations. Sa banlieue compte 21 communes dont cinq de plus de 10 000 habitants. Perpignan est au centre de la troisième unité urbaine de la région, qui rassemble une quinzaine de communes et 201 000 habitants. Nîmes pointe à la quatrième place de ce palmarès, avec 185 000 habitants, ce qui la rend proche de Limoges ou de Saint-Nazaire. La ville-centre de Nîmes est prépondérante au sein de son unité urbaine dont la banlieue est restreinte à huit communes rassemblant moins de 35 000 habitants. Citons, enfin, l’emprise territoriale en Occitanie d’une autre grande unité urbaine voisine. L’agglomération d’Avignon a passé le pont depuis longtemps et deux communes du Gard font partie de sa banlieue : Villeneuve-lès-Avignon et Les Angles, qui regroupent plus de 20 000 habitants.
tableauFigure 2 – Quatre unités urbaines de plus de 100 000 habitantsPrincipales unités urbaines d’Occitanie
Unité urbaine (définition 2020) | Nombre de communes | Population 2017 | Rang national (métropole) | Unités urbaines de taille voisine (précédant et succédant dans le classement) |
---|---|---|---|---|
Toulouse | 81 | 1 004 747 | 5 | Lille* (59) / Bordeaux (33) |
Montpellier | 22 | 440 997 | 15 | Grenoble (38) / Saint-Etienne (42) |
Perpignan | 15 | 201 061 | 34 | Brest (29) / Pau (64) |
Nîmes | 9 | 185 059 | 38 | Limoges (87) / Genève-Annemasse* (74) |
Alès | 22 | 95 704 | 57 | Fréjus (83) / Saint-Brieuc (22) |
Béziers | 5 | 92 375 | 61 | Colmar (68) / Sète (34) |
Sète | 7 | 90 720 | 62 | Béziers (34) / Cluses (74) |
Montauban | 9 | 79 300 | 77 | Chalon-s/Saône (71) / Armentières (59) |
Tarbes | 15 | 77 416 | 79 | Armentières (59) / Thonon-les-Bains (74) |
Albi | 9 | 73 005 | 84 | St-Omer (62) / Niort (79) |
Saint-Cyprien | 14 | 60 792 | 102 | Bourg-en-Bresse (01) / Châteauroux (36) |
Castres | 8 | 56 755 | 114 | Montélimar (26) / Montargis (45) |
Narbonne | 1 | 54 700 | 117 | Arles (13) / La Roche-s/Yon (85) |
Lunel | 9 | 51 540 | 122 | Bailly-Romainvilliers (77) / Dax (40) |
Rodez | 5 | 47 593 | 127 | Villeneuve-s/Lot (47) / Carcassonne (11) |
Carcassonne | 2 | 46 985 | 128 | Rodez (12) / Cambrai (59) |
- * Partie française seulement.
- Source : Insee, recensement de la population 2017
Un réseau de villes moyennes et de petites villes
L’Occitanie compte en outre plus d’une cinquantaine d’unités urbaines d’au moins 10 000 habitants qui constituent autant de villes moyennes et de petites villes structurant l’armature urbaine. Les unités urbaines d’Alès, Béziers et Sète ne sont pas très loin du seuil des 100 000 habitants, suivies par Montauban, Tarbes et Albi qui dépassent toutes les 70 000 habitants. Viennent ensuite une demi-douzaine d’unités urbaines, entre les 47 000 habitants de Carcassonne et les 60 000 de Saint-Cyprien. La plupart sont constituées de villes moyennes, au centre d’une banlieue souvent réduite à peu de communes, à quelques exceptions près : l’unité urbaine de Tarbes compte 15 communes, celle d’Alès 22, autant que Montpellier. Le nombre de communes est bien sûr lié au maillage territorial, plus ou moins dense d’un lieu à l’autre : les communes autour de Tarbes ou Alès sont de superficie réduite et le bâti, à surface égale, s’étend sur plusieurs communes. Alors qu’autour de Béziers par exemple, les superficies communales sont plus grandes. Certaines unités urbaines de la région sont constituées de communes liées par une tâche urbaine assez peu dense, qui suit généralement les axes routiers ou le littoral. C’est le cas de Saint-Cyprien, dans les Pyrénées-Orientales, dont l’unité urbaine s’apparente à une « connurbation » réunissant de nombreuses communes sous l’influence de Perpignan, entre la Côte Vermeille et le piémont des Albères. Par leur population (9 000 à 10 000 habitants), les trois communes de Saint-Cyprien, Argelès-sur-Mer et Elne ressortent à peine de cet ensemble ténu, sans véritablement constituer un noyau densément peuplé.
Les petites unités urbaines de moins de 10 000 habitants sont de loin les plus nombreuses, notamment en Haute-Garonne et dans l’Hérault, où se situent une centaine d’entre elles sur les 240 que compte la région. Certaines atteignent tout juste les 2 000 habitants, comme Le Fauga (Haute-Garonne) ou Estagel (Pyrénées-Orientales). Nombreuses, ces petites unités urbaines rassemblent autant d’habitants que la seule unité urbaine de Toulouse.
Sources
Les données de population figurant dans cette publication sont issues du recensement de la population (millésime 2017).
Définitions
L’unité urbaine correspond à la notion d’agglomération, au sens commun du terme, à ne pas confondre avec la catégorie d’intercommunalité qu’est la communauté d’agglomération. Elle repose sur la continuité du bâti et le nombre d’habitants. C’est une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (200 mètres au maximum entre deux constructions) d’au moins 2 000 habitants. Ces seuils résultent de recommandations internationales. Si l’unité urbaine se situe sur une seule commune, elle est dénommée ville isolée. Sinon on parle d’agglomération multicommunale. La commune la plus peuplée est dénommée ville-centre (dans certains cas où le poids démographique de celle-ci n’est pas suffisant, il y a plusieurs villes-centres). Les autres communes constituent la banlieue. Ce zonage est redéfini périodiquement : la dernière mise à jour datait de 2010, celle de 2020 est présentée ici.
Pour en savoir plus
« Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », Insee Focus n° 210, octobre 2020
« Nouvelles unités urbaines – Deux Midi-Pyrénéens sur trois vivent en ville », 6 pages Midi-Pyrénées n° 137, octobre 2011
« L'essentiel des zonages en Occitanie », à paraître sous insee.fr début novembre 2020