Insee Conjoncture GuadeloupeAu deuxième trimestre 2020, la reprise économique en Guadeloupe reste confinée Note de conjoncture régionale – 2ᵉ trimestre 2020

Nora Eliot, Marion Lauvaux (Insee)

Au deuxième trimestre 2020, les effets de la pandémie de Covid-19 sur l’économie guadeloupéenne se poursuivent. En effet, du fait du confinement et de la fermeture des commerces non essentiels, les effectifs salariés chutent à nouveau de 1,7 % et retrouvent ainsi un niveau comparable à celui de fin septembre 2018. Cette baisse concerne l’ensemble des secteurs de l’économie, à l’exception de l’emploi intérimaire, dont la hausse ne rattrape toutefois pas la baisse vertigineuse du premier trimestre.

Le marché de la construction est mal orienté, avec un nombre de logements autorisés à la construction sur un an en baisse de 22 % par rapport au deuxième trimestre 2019 et avec un ralentissement de la création d’entreprises. Le secteur de l’hôtellerie, malgré la réouverture des établissements après le confinement, continue de souffrir de la baisse d’affluence touristique.

Insee Conjoncture Guadeloupe
No 11
Paru le :Paru le13/10/2020
Nora Eliot, Marion Lauvaux (Insee)
Insee Conjoncture Guadeloupe No 11- Octobre 2020

Le ralentissement de la création d’’emploi, entamé au premier trimestre 2020 avec la crise de la Covid-19, s’est poursuivi au second. L’emploi salarié est en net recul en Guadeloupe (– 1,7 %) (figure 1). Le nombre de salariés s’établit ainsi à 116 000. Au total, 2000 emplois ont été détruits à la fin juin.

La baisse de l’emploi salarié dans la région est imputable principalement au secteur privé (– 2,0 % après – 3,2 % au trimestre précédent). Le secteur public est aussi impacté dans une moindre mesure (– 1,1 %). À la fin du deuxième trimestre 2020, 1 540 emplois ont été détruits dans le secteur privé et 460 dans le secteur public. Sur un an, l’emploi recule de 2,0 %, soit 2 400 emplois en moins.

En France (hors Mayotte), l’emploi salarié est en baisse de 0,9 % au deuxième trimestre, après – 2,0 % au trimestre précédent. Cette baisse est de 2,3 % sur un an.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Emploi salarié total - Guadeloupe Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Guadeloupe Emploi salarié privé - France hors Mayotte
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 100,08 100,2 99,58 100,27
T2 2011 100,36 100,31 100,16 100,4
T3 2011 100,78 100,25 100,73 100,4
T4 2011 99,76 100,3 99,54 100,42
T1 2012 99,43 100,32 98,86 100,4
T2 2012 100,42 100,29 100,26 100,33
T3 2012 98,64 100,14 97,64 100,07
T4 2012 98,99 100,03 97,79 99,95
T1 2013 100,05 100,04 99,28 99,91
T2 2013 100,04 99,92 98,93 99,66
T3 2013 97,74 100,09 95,65 99,81
T4 2013 98,1 100,37 95,37 99,95
T1 2014 98,71 100,41 95,57 99,9
T2 2014 98,05 100,44 94,97 99,93
T3 2014 97,24 100,33 93,89 99,77
T4 2014 97,78 100,43 94,3 99,83
T1 2015 97,65 100,38 94,55 99,78
T2 2015 97,3 100,61 93,72 99,99
T3 2015 98,27 100,7 94,84 100,12
T4 2015 98,66 100,88 94,85 100,34
T1 2016 99,48 101,06 96,21 100,54
T2 2016 98,75 101,32 95,44 100,84
T3 2016 98,27 101,6 94,91 101,15
T4 2016 98 101,7 94,67 101,29
T1 2017 97,55 102,09 93,76 101,79
T2 2017 97,91 102,43 94,35 102,21
T3 2017 96,57 102,7 92,59 102,63
T4 2017 96,73 103,08 93,43 103,18
T1 2018 98,01 103,25 94,7 103,39
T2 2018 98,01 103,31 94,82 103,54
T3 2018 98,27 103,44 95,74 103,7
T4 2018 99,26 103,73 96,9 104,05
T1 2019 100,02 104,1 97,5 104,51
T2 2019 100,47 104,35 98,09 104,76
T3 2019 101,13 104,55 99,64 104,99
T4 2019 102,24 104,93 100,93 105,49
T1 2020 100,12 102,88 97,72 102,86
T2 2020 98,43 101,99 95,73 102,01
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Hors intérim, des secteurs plus touchés que d’autres

Hors intérim, les plus forts reculs de l'emploi au deuxième trimestre se retrouvent dans les services marchands avec – 3,1 % (après – 2,4 % au trimestre précédent) soit 1 500 destructions nettes d’emploi (figure 2). Les effectifs salariés de ce secteur se contractent sur un an (– 2,4 % soit – 1 130 emplois). L’emploi salarié se replie essentiellement dans l’hébergement-restauration (– 10,1 % soit – 500 emplois), dans les activités liées au commerce et à la réparation d’automobiles et de motocycles (– 2,7 % soit – 410 emplois) et dans les autres services aux entreprises (– 3,2 % soit – 200 emplois).

L’emploi salarié dans les services non marchands diminue de 1,2 % (après – 0,6 % au premier trimestre) soit 610 emplois en moins. Cette baisse provient principalement de l’emploi public, qui est en repli de 1,1 % (– 460 emplois) après une quasi-stabilité au premier trimestre.

L’emploi industriel hors intérim recule de 0,4 % (– 40 emplois) après – 0,7 % au trimestre précédent (soit – 60 emplois). Sur un an, l’emploi progresse de 1,6 % dans ce secteur, ce qui représente 140 créations d’emplois.

Avec un recul de ses effectifs salariés de 2,5 % (– 150 emplois) après – 0,3 % au trimestre précédent, le secteur de la construction retrouve son niveau du premier trimestre 2019.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié par secteur en Guadeloupe

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié par secteur en Guadeloupe (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 101,56 103 99,61 100,64
T2 2011 99,19 102,87 99,84 100,19
T3 2011 100,61 101,85 100,41 101
T4 2011 99,38 100,51 98,72 100,36
T1 2012 100,05 102,5 98,3 100,35
T2 2012 99,06 104,7 99,7 100,47
T3 2012 95,61 99,79 97,51 99,78
T4 2012 95,35 100,37 97,54 100,7
T1 2013 98,2 106,42 98,29 100,41
T2 2013 100,66 104,12 98,18 101,01
T3 2013 90,66 98,94 94,89 100,68
T4 2013 90,37 98,05 94,61 102,1
T1 2014 91,02 99,59 95,04 102,75
T2 2014 88,62 99,85 94,66 102,21
T3 2014 85,29 97,84 93,61 101,82
T4 2014 83,97 97,62 93,94 103,03
T1 2015 83,97 101,44 94,01 102,16
T2 2015 83,5 101,11 92,85 102,37
T3 2015 83,76 97,87 94,66 103,33
T4 2015 83,06 98,04 94,58 104
T1 2016 83,01 102,37 95,32 103,99
T2 2016 83,9 100,52 94,47 103,77
T3 2016 80,92 96,98 93,99 103,72
T4 2016 79,61 96,03 94,19 103,31
T1 2017 75,35 93,99 93,87 103,52
T2 2017 76,57 94,98 94,26 103,44
T3 2017 76,03 93,36 92,64 102,62
T4 2017 79,39 94,67 92,83 101,54
T1 2018 83,43 96,8 93,94 102,49
T2 2018 85,09 97,39 93,98 102,46
T3 2018 85,67 99,69 94,18 101,79
T4 2018 86,2 102,47 95,43 102,45
T1 2019 88,95 104,46 96,58 102,71
T2 2019 90,79 105,26 96,78 102,67
T3 2019 92,86 106,92 98,72 102,14
T4 2019 92,13 108,11 99,91 102,95
T1 2020 91,83 107,38 97,5 102,32
T2 2020 89,49 106,91 94,49 101,13
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié par secteur en Guadeloupe

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Rebond de l’emploi intérimaire

L’emploi intérimaire rebondit ce trimestre (figure 3) : + 21,1 % soit 280 créations, après une baisse historique au trimestre précédent (– 39,6 % soit 880 destructions d’emplois). Le nombre d’intérimaires s’établit à 1 630 mais reste à un niveau inférieur à celui d’avant la pandémie (2 230). Sur un an, l’emploi intérimaire baisse de 28,8 %, soit 660 emplois en moins.

Mesuré en équivalent temps plein, le volume de l'emploi intérimaire décroît fortement (– 42,0 %, soit – 867 ETP, après – 3,5 % soit – 75 ETP au premier trimestre).

Le rebond du recours à l’intérim s’observe également au niveau national. L’emploi intérimaire enregistre une hausse de 23,0 % en France hors Mayotte au deuxième trimestre (après – 40,4 % au trimestre précédent) et une baisse de 27,1 % sur un an (après – 6,6 % sur la même période un an auparavant). Il retrouve un niveau comparable à celui du deuxième trimestre 2015.

Figure 3Évolution de l'emploi intérimaire

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi intérimaire (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Guadeloupe France hors Mayotte
T4 2010 100 100
T1 2011 69,08 101,1
T2 2011 114,05 101,55
T3 2011 92,66 100,12
T4 2011 103,9 99,38
T1 2012 70,44 94,99
T2 2012 96,19 91,98
T3 2012 98,55 88,02
T4 2012 86,04 85,4
T1 2013 110,97 88,18
T2 2013 97,1 87,16
T3 2013 115,23 89,79
T4 2013 100,18 90,3
T1 2014 103,17 89,35
T2 2014 86,67 91,19
T3 2014 104,71 88,9
T4 2014 104,99 90,14
T1 2015 102,27 89,76
T2 2015 104,26 93,42
T3 2015 109,43 96,99
T4 2015 124,39 99,63
T1 2016 147,51 99,28
T2 2016 126,93 102,21
T3 2016 140,62 105,52
T4 2016 136,45 110,85
T1 2017 135 115,42
T2 2017 146,51 120,29
T3 2017 139,71 124,32
T4 2017 176,79 130,87
T1 2018 174,07 129,57
T2 2018 164,64 127,85
T3 2018 195,92 127,77
T4 2018 191,39 126,6
T1 2019 178,51 127,36
T2 2019 207,8 126,93
T3 2019 189,48 126,5
T4 2019 202,45 126,17
T1 2020 122,21 75,18
T2 2020 147,96 92,48
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolution de l'emploi intérimaire

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

La baisse des effectifs salariés se poursuit aussi en Martinique

En Martinique, la baisse de l’emploi salarié (figure 4) se prolonge (– 1,5 %,soit 1 880 emplois en moins). Le secteur tertiaire marchand (hors intérim) est celui qui perd le plus d’emplois : 1 920 salariés en moins, soit une diminution de 3,6 % par rapport à fin mars 2020. L’emploi recule dans les services non marchands (– 0,6 %) et dans l’industrie martiniquaise (– 0,9 %), qui perdent respectivement 320 et 70 emplois en un trimestre. L’intérim crée 410 emplois soit une augmentation de 30,9 % ce trimestre. L’emploi résiste dans la construction avec des effectifs en hausse (+ 2,1 %).

Sur un an, la Martinique a perdu 2 230 emplois, soit une baisse de 1,8 %. Fin juin 2020, 121 500 salariés travaillent dans la région contre 123 700 un an plus tôt.

Figure 4Évolution de l'emploi salarié total par département

en % par rapport au trimestre précédent
Évolution de l'emploi salarié total par département (en % par rapport au trimestre précédent)
2020T1 2020T2
Guadeloupe -2,07 -1,69
Martinique -1,47 -1,53
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 4Évolution de l'emploi salarié total par département

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Une baisse du chômage en trompe-l’œil

Au deuxième trimestre 2020, le taux de chômage baisse de 5,1 points par rapport au trimestre précédent. Il s’établit à 13,1 % de la population active (figure 5). En France (hors Mayotte), il est de 7,1 % (– 0,7 point). La Guadeloupe affiche toujours un des plus forts taux des régions françaises.

Cette baisse ne reflète pas la tendance d’une réelle amélioration du marché du travail, puisque les estimations d’emplois salariés continuent de baisser, mais plutôt de l’impossibilité pour certaines personnes de chercher du travail (voir avertissement).

Ce paradoxe apparent s’explique par le fait que, pendant le confinement de la population, les personnes sans emploi étaient moins disponibles pour travailler (en raison de garde d’enfants par exemple) ouet n’ont pas pu rechercher activement de travail suite à l’arrêt de l’économie. Ces deux critères, retenus dans la définition du chômage au sens du BIT, expliquent que des personnes sans emploi ne soient plus considérées comme chômeuses, mais comme « inactives ».

Figure 5Taux de chômage

en %
Taux de chômage (en %)
Guadeloupe France hors Mayotte
T1 2014 23,9 10,2
T2 2014 23,8 10,2
T3 2014 23,9 10,3
T4 2014 23,8 10,4
T1 2015 23,5 10,3
T2 2015 23,5 10,5
T3 2015 24,2 10,4
T4 2015 24,2 10,2
T1 2016 25,3 10,2
T2 2016 24,5 10
T3 2016 23 9,9
T4 2016 22,1 10
T1 2017 22 9,6
T2 2017 23,1 9,5
T3 2017 21,8 9,5
T4 2017 22,1 9
T1 2018 23,3 9,2
T2 2018 21,4 9,1
T3 2018 23,7 9
T4 2018 22 8,7
T1 2019 21,3 8,7
T2 2019 20,2 8,4
T3 2019 20,5 8,4
T4 2019 19,7 8,1
T1 2020 18,2 7,8
T2 2020 13,1 7,1
  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 5Taux de chômage

  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

On observe en parallèle une hausse du nombre de demandeurs d’emplois tenus de rechercher un emploi, ayant ou non exercé une activité (catégories A,B,C), qui s’accroît de 3,5 % (soit + 2 080 personnes) entre avril et juin 2020 (figure 6). On dénombre ainsi 62 010 demandeurs d’emplois de catégories A, B et C.

Le nombre de demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi et sans activité (catégorie A) s’établit en moyenne sur le trimestre à 54 270. Ce nombre augmente de 8,0 % sur ce trimestre (soit + 4 010 personnes) et de 1,0 % sur un an. Pour les demandeurs les plus jeunes (les moins de 25 ans), il progresse de 8,1 %, tandis que pour les demandeurs les plus âgés (50 ans et plus), la hausse est de 2,9 %.

Figure 6Demandeurs d'emploi (A, B, C) inscrits à Pôle emploi

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Demandeurs d'emploi (A, B, C) inscrits à Pôle emploi (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Guadeloupe France entière
T4 2010 100 100
T1 2011 102,92 101,13
T2 2011 104,99 102,11
T3 2011 106,34 103,58
T4 2011 107,47 105,3
T1 2012 108,3 107,09
T2 2012 109,65 108,83
T3 2012 111,31 111,79
T4 2012 112,9 114,77
T1 2013 112,55 117,57
T2 2013 114,82 119,46
T3 2013 113,76 120,18
T4 2013 114,77 121,78
T1 2014 116,08 123,2
T2 2014 115,79 124,87
T3 2014 116,59 126,48
T4 2014 117,47 128,82
T1 2015 118,59 130,96
T2 2015 119,92 133,7
T3 2015 118,95 134,15
T4 2015 118,97 135,26
T1 2016 117,73 135,55
T2 2016 116,7 134,68
T3 2016 117,31 135,45
T4 2016 117,21 135,64
T1 2017 118,02 136,64
T2 2017 119,02 137,65
T3 2017 119,54 138,88
T4 2017 120,3 139,41
T1 2018 120,05 139,54
T2 2018 119,7 139,7
T3 2018 119,23 139,77
T4 2018 118,73 139,18
T1 2019 117,96 139,03
T2 2019 116,52 138,34
T3 2019 114,75 137
T4 2019 111,18 135,05
T1 2020 109,52 135
T2 2020 113,32 143,73
  • Notes : données CVS-CJO.
  • Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi du trimestre est une moyenne des données mensuelles afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : Pôle emploi-Dares, STMT.

Figure 6Demandeurs d'emploi (A, B, C) inscrits à Pôle emploi

  • Notes : données CVS-CJO.
  • Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi du trimestre est une moyenne des données mensuelles afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : Pôle emploi-Dares, STMT.
Avertissement sur le marché du travail

Le taux de chômage au sens du BIT a diminué sur les deux premiers trimestres de 2020, mais il s’agit d’une baisse « en trompe-l’œil ». En effet, pour être considéré comme chômeur, il faut être sans emploi, disponible pour travailler et avoir fait des démarches actives de recherche d’emploi. Au cours des deux premiers trimestres de l’année 2020, la période de confinement a fortement affecté les comportements de recherche active d’emploi (en particulier pour les personnes sans emploi dont le secteur d’activité était à l’arrêt), ainsi que la disponibilité des personnes (contrainte de garde d’enfant par exemple). Au total, la nette baisse du chômage au sens du BIT début 2020 ne traduit pas une amélioration du marché du travail mais un effet de confinement des personnes sans emploi.

Le champ des taux de chômage localisés couvre à présent les DOM (hors Mayotte) sur une période débutant au premier trimestre 2014.

Enfin, l'introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut entraîner des révisions accrues sur les données, durant la phase de montée en charge de la DSN.

La baisse de l’activité se poursuit dans la construction

Au deuxième trimestre 2020, le nombre de sur un an en Guadeloupe continue de baisser : il s’établit à 2 400. Cela représente un recul de 11,6 % par rapport au trimestre précédent, similaire à celui observé en France hors Mayotte (– 9,9 %). Par rapport au deuxième trimestre 2019, le nombre de logements autorisés à la construction sur un an diminue de 22,1 % en Guadeloupe, de 9,5 % au niveau national et atteint ainsi son niveau le plus bas depuis janvier 2012 (figure 7).

Les baisses antérieures des permis de construire se répercutent sur le nombre de logements commencés sur un an qui décroît encore de 12,0 % par rapport au trimestre précédent, et de 21,2 % par rapport à l’année précédente.

Les surfaces de plancher autorisées pour les locaux non résidentiels diminuent à nouveau ce trimestre. Elles atteignent 49 000 m² sur un an, chutant de 43,2 % par rapport au cumul annuel mesuré au deuxième trimestre 2019.

Figure 7Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

indice base 100 en décembre 2010
Évolution du nombre de logements autorisés à la construction (indice base 100 en décembre 2010)
Guadeloupe France hors Mayotte
déc. 2010 100 100
janv. 2011 106,67 101,57
févr. 2011 108,89 101,78
mars 2011 106,67 101,19
avril 2011 106,67 100,98
mai 2011 104,44 102,58
juin 2011 104,44 102,87
juil. 2011 97,78 103,08
août 2011 95,56 104,27
sept. 2011 95,56 105,82
oct. 2011 100 106,51
nov. 2011 93,33 107,5
déc. 2011 86,67 108,57
janv. 2012 80 108,36
févr. 2012 82,22 108,54
mars 2012 95,56 108,52
avril 2012 95,56 109,05
mai 2012 95,56 107,69
juin 2012 91,11 107,16
juil. 2012 91,11 106,39
août 2012 88,89 106,66
sept. 2012 91,11 104,44
oct. 2012 88,89 103,94
nov. 2012 91,11 102,87
déc. 2012 93,33 101,07
janv. 2013 93,33 101,24
févr. 2013 91,11 102,74
mars 2013 77,78 103,04
avril 2013 77,78 101,34
mai 2013 77,78 99,33
juin 2013 77,78 97,63
juil. 2013 84,44 95,64
août 2013 86,67 92,46
sept. 2013 86,67 90,99
oct. 2013 84,44 90,39
nov. 2013 80 89,59
déc. 2013 80 88,67
janv. 2014 82,22 86,58
févr. 2014 84,44 83,52
mars 2014 86,67 82,6
avril 2014 84,44 81,38
mai 2014 84,44 81,38
juin 2014 88,89 81,38
juil. 2014 93,33 81,76
août 2014 97,78 81,53
sept. 2014 91,11 81,68
oct. 2014 88,89 80,77
nov. 2014 88,89 79,85
déc. 2014 88,89 79,75
janv. 2015 82,22 79,5
févr. 2015 77,78 78,95
mars 2015 75,56 78,05
avril 2015 75,56 78,99
mai 2015 77,78 78,47
juin 2015 71,11 79,37
juil. 2015 62,22 79,2
août 2015 55,56 80,17
sept. 2015 53,33 81,03
oct. 2015 55,56 81,65
nov. 2015 55,56 83,6
déc. 2015 60 84,84
janv. 2016 62,22 85,17
févr. 2016 62,22 86,62
mars 2016 62,22 86,93
avril 2016 62,22 87,92
mai 2016 64,44 89,91
juin 2016 68,89 90,3
juil. 2016 71,11 91,29
août 2016 75,56 92,36
sept. 2016 75,56 94,49
oct. 2016 73,33 95,18
nov. 2016 77,78 96,06
déc. 2016 75,56 97,19
janv. 2017 80 97,93
févr. 2017 80 98,09
mars 2017 82,22 100,23
avril 2017 82,22 100,1
mai 2017 82,22 100,9
juin 2017 84,44 101,99
juil. 2017 82,22 103,33
août 2017 82,22 103,73
sept. 2017 80 103,98
oct. 2017 80 104,46
nov. 2017 77,78 103,54
déc. 2017 75,56 103,16
janv. 2018 75,56 103,33
févr. 2018 75,56 103,87
mars 2018 75,56 102,51
avril 2018 77,78 102,53
mai 2018 75,56 102,22
juin 2018 71,11 100,77
juil. 2018 75,56 99,48
août 2018 71,11 99,04
sept. 2018 75,56 98,07
oct. 2018 73,33 97,91
nov. 2018 73,33 97,68
déc. 2018 73,33 96,4
janv. 2019 71,11 96,1
févr. 2019 75,56 94,66
mars 2019 73,33 94,07
avril 2019 71,11 94,39
mai 2019 68,89 93,8
juin 2019 68,89 93,57
juil. 2019 64,44 93,82
août 2019 64,44 92,73
sept. 2019 60 91,43
oct. 2019 64,44 92,02
nov. 2019 62,22 91,81
déc. 2019 68,89 93,17
janv. 2020 66,67 93,74
févr. 2020 62,22 94,37
mars 2020 60 93,91
avril 2020 55,56 89,17
mai 2020 53,33 85,74
juin 2020 53,33 84,65
juil. 2020 53,33 82,51
août 2020 53,33 81,86
  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 7Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

La reprise d’activité du secteur touristique est difficile

Durant le confinement, la plupart des hôtels sont restés fermés : en avril 2020, seul un hôtel de Guadeloupe sur cinq était ouvert, un taux semblable à celui de l’ensemble du pays. Avec la moitié des établissements ouverts au mois de juin, la reprise est plus timide qu’en Martinique (70 % d’hôtels ouverts) et qu’en France entière (80 %).

Le nombre de nuitées au deuxième trimestre 2020 chute de 92 % par rapport à la même période de l’année précédente. La baisse d’activité est du même ordre de grandeur en Martinique.

Le chiffre d’affaires du mois d’avril est en baisse de 92 % par rapport à l’année précédente. Celui du mois de juin reste inférieur de 85 % à celui de juin 2019, ce qui confirme une reprise difficile après le déconfinement. La baisse d’activité dans la restauration est semblable pour la période du confinement (– 92 % entre avril 2019 et avril 2020) mais la reprise d’activité est mieux orientée, avec une baisse de chiffre d’affaires limitée à 24 % au mois de juin.

Le confinement impacte fortement la création d’entreprises

Au deuxième trimestre, 920 entreprises ont été créées en Guadeloupe. C’est la première fois depuis 2016 que la création d’entreprises passe en dessous de la barre des 1 000. Les immatriculations sont en net recul (– 24 %) et décroissent pour le troisième trimestre consécutif (figure 8). La fermeture des centres de formalités des entreprises durant le confinement a limité la création d’entreprises entre mars et mai. Ainsi 79 % des créations du trimestre se concentrent sur le mois de juin. Hors micro-entrepreneurs, la baisse est de 22 %. Le micro-entrepreneuriat est à l’origine d’une création d’entreprise sur quatre.

Tous les secteurs d’activités sont touchés par ce net ralentissement. Les créations dans le secteur de l’industrie accusent une baisse de 28 %, celles de la construction diminuent de 38 %. Le tertiaire est également touché : le secteur des services, qui représente à lui seul plus de la moitié des immatriculations, accuse une chute de 23 % alors que les créations se replient de 18 % dans celui du commerce, transports et hébergement-restauration.

Sur un an, le nombre de créations d’entreprises recule de 32 %. Hors micro-entrepreneurs, la chute est encore plus forte (– 35 %). Cette baisse est visible dans tous les secteurs et particulièrement dans l’industrie (– 47 %) et dans la construction (– 42 %). Dans le secteur du commerce, transports et restauration-hébergement, la création diminue de 32 %. Dans celui des services, elle ralentit de 27 %. En Guyane et en Martinique la création sur un an est également très touchée (– 31 % et – 37 %). Au niveau national, la création annuelle diminue de 19 %.

Figure 8Créations d'entreprises

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Créations d'entreprises (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Guadeloupe y compris micro-entrepreneurs France entière y compris micro-entrepreneurs
T4 2010 100 100
T1 2011 103,07 91,74
T2 2011 120,93 92,46
T3 2011 114,79 92,78
T4 2011 104,25 92,88
T1 2012 108,1 94,94
T2 2012 96,54 92,64
T3 2012 94,89 92,7
T4 2012 93,86 90,43
T1 2013 85,92 90,79
T2 2013 91,97 91,03
T3 2013 90,95 90,42
T4 2013 77,97 91,92
T1 2014 81,2 92,46
T2 2014 76,48 92,52
T3 2014 78,91 93,76
T4 2014 87,73 93,78
T1 2015 79,46 87,81
T2 2015 75,3 87,93
T3 2015 81,67 88,71
T4 2015 83,56 89,91
T1 2016 81,12 91,2
T2 2016 85,92 96,11
T3 2016 83,71 93,04
T4 2016 71,68 92,44
T1 2017 80,96 95,2
T2 2017 87,49 95,9
T3 2017 84,89 100,49
T4 2017 92,21 107,45
T1 2018 90,95 111,28
T2 2018 101,42 117,15
T3 2018 96,62 117,24
T4 2018 99,69 122,05
T1 2019 101,81 131,47
T2 2019 105,66 135,46
T3 2019 106,61 139,9
T4 2019 104,01 145,3
T1 2020 94,89 127,42
T2 2020 72,38 110,25
  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 8Créations d'entreprises

  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Contexte international – Une reprise progressive dans un contexte d’incertitudes

Dans les économies touchées au printemps par l’épidémie, l’activité se relève progressivement de sa chute du deuxième trimestre, liée à l’instauration des mesures de restrictions sanitaires. Ce rebond prend des configurations qui peuvent varier selon les pays. Dans les pays occidentaux, la demande intérieure s’est redressée avec l’allègement des restrictions et les mesures de soutien aux ménages. De son côté, l’activité chinoise est portée par le dynamisme de sa production et de ses exportations, mais la consommation intérieure reste en retrait. La reprise dans le monde pourrait toutefois ralentir à l’automne, dans un contexte d’incertitudes autour d’une résurgence de l’épidémie qui entraînerait de nouvelles mesures sanitaires, et de la tenue des élections américaines.

Contexte national – La reprise entamée à la levée du confinement pourrait marquer le pas d’ici la fin de l’année

Depuis la levée des mesures de restrictions, l’activité a entamé une reprise graduelle. Au troisième trimestre, la plupart des secteurs ont progressivement retrouvé un niveau d’activité proche de celui d’avant-crise, mais certains restent pénalisés par les effets de la crise sanitaire (transport aérien de voyageurs, hébergement et restauration, activités culturelles, …). La consommation des ménages, en net rebond dès la fin du confinement, se serait globalement maintenue durant l’été à un niveau proche de celui d’avant-crise.

Au quatrième trimestre, les incertitudes quant à la résurgence de l’épidémie conduiraient à un essoufflement de la reprise. Les secteurs les plus touchés par la crise pourraient voir leur activité se dégrader du fait des mesures de restrictions, et la consommation pourrait fléchir. En fin d’année, après un vif rebond au troisième trimestre (+16 % par rapport au deuxième), le PIB français resterait stable, 5 % environ en dessous de son niveau d’avant-crise. Sur l’année 2020, il se contracterait d’environ 9 %.

Pour comprendre

Les emplois intérimaires sont comptabilisés du point de vue de l’établissement de travail temporaire dont dépend le salarié, et non du point de vue de l’établissement utilisateur. Par conséquent, l’intérim est comptabilisé dans le secteur tertiaire marchand, quel que soit le secteur d’activité de l’établissement utilisateur.

Définitions

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Le régime du micro-entrepreneur (anciennement auto-entrepreneur) s'applique aux personnes physiques qui créent, ou possèdent déjà, une entreprise individuelle pour exercer une activité commerciale, artisanale ou libérale (hormis certaines activités exclues), à titre principal ou complémentaire.

Résidents : les personnes, quelle que soit leur nationalité, dont le domicile principal est en France.

Non résidents : les personnes, quelle que soit leur nationalité, dont le domicile principal est à l’étranger.