Insee Flash Nouvelle-AquitaineDes logements plus vastes qu'ailleurs, moins onéreux pour un taux d'effort proche du national

Hervé Huart (Insee)

Élément primordial des conditions de vie, le logement mobilise une part importante du revenu des ménages, davantage pour les locataires que pour les propriétaires. En Nouvelle-Aquitaine, les surfaces habitables offertes sont plus grandes. Le taux d'effort financier consenti pour se loger ne cesse de croître depuis une quinzaine d'années, jusqu'à 18 % en 2013. Il est plus marqué chez les locataires, notamment ceux du secteur libre. Néanmoins, les aides au logement ont un effet compensateur, en particulier dans le parc social.

Insee Flash Nouvelle-Aquitaine
No 56
Paru le :Paru le15/09/2020
Hervé Huart (Insee)
Insee Flash Nouvelle-Aquitaine No 56- Septembre 2020

Fin 2013, 2,7 millions de résidences principales néo-aquitaines représentent 4 logements sur 5. Le parc régional se distingue par des proportions de logements vacants et surtout de résidences secondaires supérieures à la moyenne nationale. Au sein des résidences principales, la répartition selon le statut d'occupation est proche de celle observée à l'échelon national ; les locataires du secteur social y sont cependant moins nombreux (respectivement 11 % et 16 %). D'ailleurs, l'offre de logement social dans la région est l'une des plus faibles de France : moins de 500 logements pour 10 000 habitants contre 745 au niveau France métropolitaine. En revanche, en Nouvelle-Aquitaine, plus d'un résident sur deux est propriétaire de son logement.

Une surface habitable moyenne supérieure à 46 m² par personne

La Nouvelle-Aquitaine est la seule région où la surface moyenne des logements dépasse 100 m². C'est la conséquence d'une prépondérance des logements individuels, traditionnellement plus vastes que les logements collectifs. Par ailleurs, la taille des ménages néo-aquitains est l'une des plus faibles de France (pour en savoir plus). Ainsi, chaque personne dispose d'une surface habitable supérieure à la moyenne, quels que soient le statut d’occupation ou la tranche d’âge (figure 1).

Comme au niveau national, la surface moyenne par personne augmente avec l’âge : les ménages néo-aquitains dont la personne de référence est âgée de plus de 64 ans bénéficient de 65 m² par personne contre 46 m² en moyenne. En effet, les personnes âgées habitent plus souvent seules dans des logements plus grands, suite aux départ des enfants ou au veuvage.

Figure 1Les ménages néo-aquitains davantage au largeSurface moyenne par personne selon l'âge de la personne de référence et le statut d'occupation

(en m²)
Les ménages néo-aquitains davantage au large ((en m²))
France métropolitaine Nouvelle-Aquitaine
Locataires du secteur social 30,0 32,9
Locataires du secteur libre 32,4 36,7
Accédants à la propriété 35,7 40,6
Propriétaires non accédants 54,5 59,9
Ensemble 40,3 46,5
Moins de 40 ans 29,4 33,1
40-64 ans 38,5 44,6
65 ans ou plus 60,0 65,0
  • Champ : résidences principales, hors communautés et habitations mobiles.
  • Source : Insee, enquête logement 2013

Figure 1Les ménages néo-aquitains davantage au largeSurface moyenne par personne selon l'âge de la personne de référence et le statut d'occupation

  • Champ : résidences principales, hors communautés et habitations mobiles.
  • Source : Insee, enquête logement 2013

Les propriétaires accédants néo-aquitains, et encore plus les propriétaires non accédants disposent d'une surface moyenne par personne bien supérieure à celle des autres statuts d'occupation.

Un budget grevé par les dépenses de logement surtout pour les locataires du privé

Le des ménages néo-aquitains dépasse 31 000 €, loin des 39 000 € perçus par les ménages franciliens et même en retrait de la moyenne France métropolitaine (33 000 €). En dépit d'une taille des ménages limitée, il ne rattrape pas totalement, par unité de consommation, l'écart entre les capacités budgétaires néo-aquitaines et celle des ménages de France métropolitaine.

Les ménages néo-aquitains consacrent en moyenne 17,9 % de leurs revenus à leur résidence principale : le est plus marqué pour les locataires, dans le secteur libre comme dans le secteur social (figure 2). Celui des accédants à la propriété est inférieur à celui des locataires du privé mais supérieur à celui des locataires du social.

En charge financière brute, les sommes dépensées par les propriétaires sont moins importantes, en particulier pour les non-accédants qui ont déjà remboursé leur(s) prêt(s) ou acheté au comptant.

Figure 2Les dépenses de logement pèsent plus fortement sur les ménages locataires du secteur libreTaux d'effort net des ménages selon le statut d'occupation en 2013

Les dépenses de logement pèsent plus fortement sur les ménages locataires du secteur libre
Nouvelle-Aquitaine France métropolitaine
Taux d’effort net (en %) Répartition des ménages par statut d’occupation Charge financière brute (en euros) Taux d’effort net (en %) Répartition des ménages par statut d’occupation Charge financière brute (en euros)
Ensemble 17,9 100,0 6 600 18,3 100,0 7 600
dont : Locataires du secteur libre 28,7 21,1 8 400 28,4 20,5 9 100
Locataires du secteur social 24,5 10,7 6 400 24,1 16,3 7 100
Accédants à la propriété 26,1 20,9 11 800 26,6 20,6 13 900
Propriétaires non accédants 9,2 43,0 3 600 8,9 38,6 4 100
  • Note : les ménages logés en meublé ou logés gratuitement sont inclus dans l’ensemble du champ mais pas dans les ventilations par statut d’occupation.
  • Champ : résidences principales hors communautés et habitations mobiles, hors ménages dont la personne de référence est étudiante, hors ménages déclarant des revenus négatifs.
  • Source : Insee, enquête Logement 2013

Un taux d'effort des locataires variable selon les situations géographique et personnelle

Pour les locataires, la localisation, la composition familiale et le revenu influent sur le taux d'effort.

Comme au niveau France métropolitaine, les familles monoparentales, deux fois plus souvent locataires que l’ensemble des ménages, sont très impactées par les dépenses de logement. Sans l'effet compensateur des aides au logement, leur taux d’effort net avoisinerait 27,4 %. Les familles plus modestes se concentrent dans le secteur social, plus restreint en Nouvelle-Aquitaine. Ainsi, l’effet des aides dans le secteur social y est plus fort.

Les nombreuses personnes vivant seules – plus d’un ménage sur trois – pâtissent aussi d’un taux d’effort net (22,9 %) supérieur à la moyenne, en lien avec les coûts fixes du logement (figure 3).

Les accédants à la propriété dépensent davantage en moyenne que les locataires, mais leurs revenus sont plus conséquents. Leurs charges sont moindres, même s'ils doivent s'acquitter de plus de taxes.

Figure 3Pour les locataires, les aides personnelles au logement contribuent à la réduction du taux d'effortDécomposition du taux d'effort brut des ménages selon le statut d'occupation en 2013

(en %)
Pour les locataires, les aides personnelles au logement contribuent à la réduction du taux d'effort ((en %)) - Lecture : en 2013, les locataires du secteur social résidant en Nouvelle-Aquitaine, consacrent 32,1 % de leurs revenus aux dépenses de logement, dont 21,7 % au loyer, 9,2 % au paiement des charges et des dépenses en eau et en énergie, 1,2 % au paiement des taxes. Une fois les aides personnelles au logement prises en compte, (7,6 % de leurs revenus), le taux d’effort net s’établit à 24,5 %.
Aides personnelles au logement Loyer ou remboursement d’emprunt Charges et dépenses en eau et en énergie Taxe d’habitation et taxe foncière
Propriétaires non accédants France métropolitaine 0,0 0,0 5,5 3,5
Nouvelle-Aquitaine 0,0 0,0 5,6 3,6
Accédants à la propriété France métropolitaine -0,2 19,6 4,6 2,6
Nouvelle-Aquitaine -0,2 19,0 4,6 2,7
Locataires du secteur social France métropolitaine -5,7 19,0 9,4 1,4
Nouvelle-Aquitaine -7,6 21,7 9,2 1,2
Locataires du secteur libre France métropolitaine -3,0 24,0 6,3 1,1
Nouvelle-Aquitaine -3,8 24,5 6,8 1,2
  • Lecture : en 2013, les locataires du secteur social résidant en Nouvelle-Aquitaine, consacrent 32,1 % de leurs revenus aux dépenses de logement, dont 21,7 % au loyer, 9,2 % au paiement des charges et des dépenses en eau et en énergie, 1,2 % au paiement des taxes. Une fois les aides personnelles au logement prises en compte, (7,6 % de leurs revenus), le taux d’effort net s’établit à 24,5 %.
  • Champ : résidences principales hors communautés et habitations mobiles, hors ménages dont la personne de référence est étudiante, hors ménages déclarant des revenus négatifs.
  • Source : Insee, enquête Logement 2013

Figure 3Pour les locataires, les aides personnelles au logement contribuent à la réduction du taux d'effortDécomposition du taux d'effort brut des ménages selon le statut d'occupation en 2013

  • Lecture : en 2013, les locataires du secteur social résidant en Nouvelle-Aquitaine, consacrent 32,1 % de leurs revenus aux dépenses de logement, dont 21,7 % au loyer, 9,2 % au paiement des charges et des dépenses en eau et en énergie, 1,2 % au paiement des taxes. Une fois les aides personnelles au logement prises en compte, (7,6 % de leurs revenus), le taux d’effort net s’établit à 24,5 %.
  • Champ : résidences principales hors communautés et habitations mobiles, hors ménages dont la personne de référence est étudiante, hors ménages déclarant des revenus négatifs.
  • Source : Insee, enquête Logement 2013

Définitions

Revenu moyen : revenu déclaré avant impôts auquel les aides au logement, les indemnités de chômage, les pensions et les prestations sociales et familiales ont été ajoutées.

Taux d’effort en logement : il s’agit ici d’un taux moyen, calculé comme le rapport entre les dépenses moyennes liées à l’habitation principale et les revenus moyens des ménages. Les dépenses comprennent, pour les propriétaires, les remboursements d’emprunt(s) pour l’achat du logement, la taxe foncière et les charges de copropriété. Pour les locataires, les dépenses comprennent les loyers et les charges locatives. Pour tous les ménages, elles incluent la taxe d’habitation, les dépenses en eau et en énergie associées au logement. L'ensemble de ces débours forme la charge financière brute. Le taux d’effort calculé ici est net : les aides au logement sont déduites du montant des dépenses.

L’enquête Logement est une des principales enquêtes de l’Insee par son ancienneté (1955) et la taille de son échantillon (plus de 36 000 logements répondants en 2013). C’est la source statistique majeure pour décrire le parc de logements et les conditions d’occupation par les ménages de leur résidence principale. Elle permet également de mesurer le coût du logement. Le champ de l’enquête est constitué des résidences principales, à l’exclusion des communautés et des habitations mobiles.

Accédants à la propriété : propriétaires qui ont un ou plusieurs prêts immobiliers en cours pour l’achat de leur résidence principale.

Les autres statuts d’occupation regroupent les ménages locataires logés en meublé, en hôtel ou en garni, les sous-locataires ou en location-accession en meublé, ainsi que les ménages logés gratuitement.

Pour en savoir plus

« Les conditions de logement en France – édition 2017 », Insee Références, février 2017

Béoutis A., Joubert M., « Parc locatif : un rôle majeur dans les trajectoires résidentielles », Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine n° 68, décembre 2018

Dalla-Longa M., « Deux fois plus de ménages propriétaires qu’en 1968 », Insee Flash Nouvelle-Aquitaine n° 41, novembre 2018