Insee Conjoncture NormandieUne chute de l’emploi sensible dès le 1er trimestre Note de conjoncture régionale - 1ᵉʳ trimestre 2020

Laura Le Mains, Bruno Mura, Jean-Louis Reboul, Étienne Silvestre (Insee)

Dès le mois de mars, la baisse de l’activité consécutive à la crise sanitaire a entraîné un repli de l’emploi en Normandie. Il concerne d’abord l’intérim, qui chute de 41 % au 1er trimestre, mais l’emploi salarié hors intérim est également impacté, avec une diminution de 2,1 %, presque deux fois plus nette que celle observée en France. Après une période de confinement ayant entraîné un fort reflux de notre économie, qui se situerait 31 % en-dessous de son niveau d’avant crise, le déconfinement a permis une reprise progressive de l’activité. Un peu plus d’un mois après cette reprise, on estime ainsi que la perte d’activité en Normandie a été ramenée à 13 %.

Insee Conjoncture Normandie
No 23
Paru le :Paru le17/07/2020
Laura Le Mains, Bruno Mura, Jean-Louis Reboul, Étienne Silvestre (Insee)
Insee Conjoncture Normandie No 23- Juillet 2020
Préambule

Le contexte particulier lié à la crise sanitaire et économique actuelle amène plusieurs modifications dans cette note de conjoncture régionale. D’une part, un certain nombre de données habituellement présentes ne le sont pas ce trimestre ; c’est par exemple le cas des indicateurs sur la fréquentation des structures d’hébergement touristiques, qui n’ont pu être mobilisés. D’autre part, il a paru nécessaire de dépasser la seule période du 1er trimestre pour évoquer les conséquences de la crise sur l’économie normande pendant et à l’issue du confinement ; c’est l’objet de la deuxième partie de la note.

La conjoncture du 1er trimestre 2020

Baisse nette et généralisée de l’emploi

Alors que depuis plus de 3 ans, l’emploi salarié progressait, avec la crise liée à la Covid-19, il subit un net recul dès le 1er trimestre 2020 : - 2,4 % en Normandie et - 2,0 % en France hors Mayotte (figure 1). Il s’agit d’une baisse historique, la plus importante depuis le début du troisième millénaire. Le secteur privé est le plus touché (- 3,0 %).

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Emploi salarié total - Normandie Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Normandie Emploi salarié privé - France hors Mayotte
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 100,11 100,2 100,25 100,27
T2 2011 100,03 100,3 100,15 100,4
T3 2011 99,92 100,25 100,07 100,41
T4 2011 99,99 100,3 100,15 100,43
T1 2012 99,86 100,32 99,89 100,4
T2 2012 99,68 100,29 99,55 100,33
T3 2012 99,5 100,14 99,36 100,07
T4 2012 99,23 100,03 98,92 99,95
T1 2013 99,24 100,04 98,92 99,91
T2 2013 98,75 99,92 98,28 99,66
T3 2013 98,86 100,09 98,34 99,81
T4 2013 98,78 100,37 98,18 99,95
T1 2014 98,73 100,41 98,05 99,9
T2 2014 98,87 100,44 98,23 99,93
T3 2014 98,67 100,34 97,89 99,77
T4 2014 98,58 100,43 97,66 99,83
T1 2015 98,43 100,38 97,46 99,78
T2 2015 98,37 100,61 97,29 99,99
T3 2015 98,25 100,7 97,21 100,12
T4 2015 98,31 100,89 97,3 100,35
T1 2016 98,29 101,06 97,2 100,54
T2 2016 98,25 101,32 97,18 100,84
T3 2016 98,48 101,6 97,38 101,15
T4 2016 98,48 101,7 97,39 101,29
T1 2017 98,59 102,1 97,57 101,79
T2 2017 98,87 102,44 97,91 102,22
T3 2017 99,01 102,7 98,13 102,63
T4 2017 99,17 103,08 98,45 103,18
T1 2018 99,21 103,27 98,48 103,41
T2 2018 99,2 103,32 98,57 103,56
T3 2018 99,06 103,43 98,44 103,7
T4 2018 99,29 103,73 98,68 104,05
T1 2019 99,51 104,1 98,98 104,51
T2 2019 99,6 104,33 99,04 104,75
T3 2019 99,48 104,52 99,06 104,96
T4 2019 99,85 104,91 99,49 105,48
T1 2020 97,46 102,85 96,46 102,82
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Effondrement de l’intérim

Comme souvent, c’est l’intérim qui subit en premier et fortement les effets de la crise. En Normandie comme au niveau national, il chute nettement (respectivement - 41,2 % et - 40,4 % ; figure 2). Bien que le confinement n’ait démarré qu’à la mi-mars, l’impact sur l’emploi salarié hors intérim est déjà sensible sur tous les secteurs d’activité (figure 3) : légèrement sur le tertiaire non marchand (- 0,4 %), un peu plus nettement dans la construction et l’industrie (- 0,5 %), le tertiaire marchand étant le plus touché (- 1,6 %). Au sein de ce dernier secteur, l’hébergement-restauration affiche la plus forte baisse (- 4,2 %). Sur un an, l’emploi salarié ralentit presque deux fois plus en Normandie (- 2,1 %) qu’au niveau national (- 1,2 %).

Figure 2Évolution de l'emploi intérimaire

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi intérimaire (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Normandie France hors Mayotte
T4 2010 100 100
T1 2011 101,57 101,1
T2 2011 103,27 101,55
T3 2011 100,13 100,12
T4 2011 99,53 99,38
T1 2012 93,03 94,98
T2 2012 91,04 91,98
T3 2012 86,83 88,02
T4 2012 86,32 85,4
T1 2013 88,56 88,18
T2 2013 86,63 87,16
T3 2013 91,11 89,79
T4 2013 90,79 90,3
T1 2014 89,99 89,35
T2 2014 94,38 91,19
T3 2014 92,36 88,91
T4 2014 93,47 90,14
T1 2015 93,6 89,76
T2 2015 94,36 93,42
T3 2015 96,62 96,99
T4 2015 98,24 99,62
T1 2016 98,68 99,28
T2 2016 101,19 102,22
T3 2016 105,97 105,53
T4 2016 108,31 110,82
T1 2017 110,18 115,41
T2 2017 115 120,31
T3 2017 116,43 124,34
T4 2017 120,54 130,81
T1 2018 119,85 129,56
T2 2018 118,94 127,87
T3 2018 118,48 127,8
T4 2018 118,98 126,52
T1 2019 120,23 127,35
T2 2019 116,95 126,92
T3 2019 114,7 126,54
T4 2019 114,6 126,07
T1 2020 67,42 75,17
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi intérimaire

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolution de l'emploi salarié par secteur en Normandie

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié par secteur en Normandie (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 100 100,03 100,35 99,71
T2 2011 99,22 99,76 100,14 99,73
T3 2011 98,92 99,92 100,13 99,73
T4 2011 99,09 99,73 100,54 99,62
T1 2012 98,4 99,69 100,53 99,92
T2 2012 98,07 99,29 100,28 100,2
T3 2012 98,07 99,26 100,16 100,39
T4 2012 96,89 98,73 99,83 100,31
T1 2013 95,76 98,56 99,8 100,45
T2 2013 94,96 97,89 99,3 100,25
T3 2013 94,31 97,59 99,18 100,66
T4 2013 93,35 97,52 99,01 100,72
T1 2014 92,75 97,11 99,09 100,85
T2 2014 91,9 96,79 99,28 100,93
T3 2014 90,7 96,13 99,23 101,23
T4 2014 89,86 95,89 99,1 101,28
T1 2015 88,53 95,63 98,95 101,37
T2 2015 87,51 95,27 98,9 101,53
T3 2015 86,72 94,9 99,06 101,18
T4 2015 86,11 94,72 99,22 101,24
T1 2016 85,58 94,21 99,33 101,37
T2 2016 85,39 93,92 99,28 101,28
T3 2016 84,59 93,99 99,5 101,49
T4 2016 84,35 93,75 99,42 101,39
T1 2017 84,51 93,7 99,55 101,31
T2 2017 84,56 93,87 99,84 101,24
T3 2017 84,28 94,4 99,96 101,17
T4 2017 84,65 94,69 100,08 100,83
T1 2018 84,56 94,78 100,32 100,79
T2 2018 84,91 94,98 100,56 100,34
T3 2018 84,94 94,85 100,61 100,08
T4 2018 85,37 95,09 100,93 100,17
T1 2019 86,04 95,33 101,27 100,04
T2 2019 86,21 95,48 101,52 100,17
T3 2019 86,71 95,53 101,76 99,67
T4 2019 87,05 95,65 102,39 99,87
T1 2020 86,65 95,17 100,76 99,44
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolution de l'emploi salarié par secteur en Normandie

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Tous les départements normands touchés

Ce trimestre, l’emploi salarié diminue dans tous les départements de la région (entre - 2,7 % dans l’Eure et - 2,0 % dans l’Orne) et en particulier l’intérim (entre - 37,0 % dans la Manche et - 43,0 % en Seine-Maritime). Hors intérim, l’emploi salarié est aussi en recul dans les secteurs tertiaires marchand et non marchand de tous les départements normands, sauf dans l’Orne où le secteur non marchand stagne ( + 0,1 %). Seul le secteur de la construction dans le Calvados résiste encore un peu (+ 0,3 %). Sur un an, l’emploi salarié diminue dans tous les départements (entre - 1,6 % dans la Manche et - 2,4 % en Seine-Maritime).

Avertissement sur le marché du travail

Au 1er trimestre 2020, le taux de chômage au sens du BIT diminue de 0,3 point en France (hors Mayotte), une baisse « en trompe-l’œil » (voir).

Cette baisse du taux de chômage résulte d'un fort recul du nombre de personnes sans emploi se déclarant disponibles ou en recherche active d'emploi pendant la période de confinement. La période de confinement a en effet fortement affecté les comportements de recherche active d'emploi (pour les personnes sans emploi dont le secteur d'activité privilégié est à l'arrêt par exemple), ainsi que la disponibilité des personnes (contrainte de garde d'enfant par exemple). Au total, le chômage au sens du BIT est donc plus faible pendant cette période de confinement, sans que cela ne traduise une amélioration du marché du travail. Pour en savoir plus, cf. la note d’éclairage associée à la publication nationale sur la période de confinement.

Par ailleurs, sont compris dans l'emploi les salariés qui, avec la crise sanitaire, se sont trouvés en situation de chômage partiel ou d'arrêt-maladie (y compris pour garde d'enfant).

Enfin, l'introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut entraîner des révisions accrues sur les données de l’emploi, durant la phase de montée en charge de la DSN.

Un repli du taux de chômage en trompe-l’œil

Au 1er trimestre 2020, le taux de chômage s’établit à 7,7 % en Normandie et à 7,8 % en France hors Mayotte (figure 4). Dans la région, le taux de chômage diminue de 0,3 point, tout comme au niveau national. Le recul est du même ordre dans tous les départements normands.

Sur un an, le taux de chômage est en repli de 0,8 point en Normandie, presque comme en France hors Mayotte (- 0,9 point), et baisse dans tous les départements de la région (de - 0,6 à - 0,8 point).

Figure 4Taux de chômage

en %
Taux de chômage (en %)
Normandie France hors Mayotte
T4 2010 9,2 9,2
T1 2011 9,2 9,1
T2 2011 9,1 9,1
T3 2011 9,2 9,2
T4 2011 9,3 9,4
T1 2012 9,5 9,5
T2 2012 9,7 9,7
T3 2012 9,8 9,8
T4 2012 10,2 10,1
T1 2013 10,4 10,3
T2 2013 10,5 10,5
T3 2013 10,3 10,3
T4 2013 10,1 10,1
T1 2014 10,1 10,2
T2 2014 10,2 10,2
T3 2014 10,2 10,3
T4 2014 10,3 10,4
T1 2015 10,2 10,3
T2 2015 10,4 10,5
T3 2015 10,3 10,4
T4 2015 10,2 10,2
T1 2016 10,3 10,2
T2 2016 10,1 10
T3 2016 9,9 9,9
T4 2016 10 10
T1 2017 9,6 9,6
T2 2017 9,5 9,5
T3 2017 9,5 9,5
T4 2017 8,9 9
T1 2018 9,2 9,2
T2 2018 9 9,1
T3 2018 8,9 9
T4 2018 8,6 8,7
T1 2019 8,5 8,7
T2 2019 8,3 8,4
T3 2019 8,2 8,4
T4 2019 8 8,1
T1 2020 7,7 7,8
  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 4Taux de chômage

  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Mais une hausse des demandeurs d’emploi

Cette baisse du chômage au 1er trimestre 2020 ne traduit cependant pas une amélioration du marché du travail. Au contraire, à la baisse de l’emploi évoquée ci-dessus, s’ajoute une hausse de la demande d’emploi. En effet, après deux ans de baisse continue, le nombre de DEFM de catégorie A (demandeurs d’emploi sans activité) s’établit fin mars à 167 000, près de 10 000 personnes de plus que fin décembre 2019, soit une croissance de + 0,6 %, identique à celle observée au niveau national. Cette hausse est concentrée sur le seul mois de mars. En janvier et février le stock de DEFM de catégorie A a continué à baisser, mais au cours du seul mois de mars, il a crû de 13 000 personnes. En fait, la chute de l’intérim, observée dès la fin du 1er trimestre, s’est accompagnée d’un transfert des DEFM de catégories B et C (demandeurs d’emploi ayant exercé une activité réduite) vers la catégorie A.

Les mises en chantier reculent de nouveau

Au 1er trimestre 2020, le cumul sur 12 mois des logements commencés est à nouveau à la baisse (- 5 %), une diminution plus importante qu’au niveau national (- 3 % ; figure 5). Les mises en chantier reculent dans tous les départements normands de - 1 % dans l’Orne jusqu’à - 16 % dans l’Eure. Cependant, le nombre de logements autorisés à la construction augmente en Normandie (+ 9 %), beaucoup plus qu’au niveau national (+ 1 %). Les autorisations ne ralentissent que dans le Calvados (- 8 %) et dans la Manche (- 4 %) alors qu’elles accélèrent en Seine-Maritime (+ 26 %) et dans l’Orne (+ 20 %).

La surface des locaux commencés sur un an se contracte à nouveau en Normandie (- 9 %) et recule en France après plusieurs trimestres de hausse (- 4 %). En dehors de la Seine-Maritime (+ 15 %), les autres départements normands sont tous touchés par cette diminution. Elle est forte dans l’Eure (- 38 %) et dans une moindre mesure le Calvados (- 15 %) mais plus modérée dans la Manche (- 9 %) et l’Orne (- 7 %). Dans la région, le cumul des surfaces des locaux autorisés est aussi en repli (- 9 %), plus qu’au niveau national (- 6 %). L’Eure est le seul département normand où il progresse (+ 13 %). Il diminue de - 5 % dans la Manche jusqu’à -15 % en Seine-Maritime.

Figure 5Évolution du nombre de logements commencés

indice base 100 en décembre 2010
Évolution du nombre de logements commencés (indice base 100 en décembre 2010)
Normandie France hors Mayotte
déc. 2010 100 100
janv. 2011 103,66 101,4
févr. 2011 102,62 102,35
mars 2011 104,19 103,46
avril 2011 105,24 103,8
mai 2011 105,24 104,96
juin 2011 102,09 103,75
juil. 2011 102,62 103,32
août 2011 102,09 102,81
sept. 2011 103,14 102,25
oct. 2011 103,14 101,21
nov. 2011 104,71 102,78
déc. 2011 106,28 104,11
janv. 2012 104,19 103,61
févr. 2012 103,14 103,44
mars 2012 102,09 103,73
avril 2012 100 102,2
mai 2012 98,95 99,78
juin 2012 100 99,95
juil. 2012 100 99,39
août 2012 100,52 98,74
sept. 2012 97,38 96,73
oct. 2012 96,86 96,1
nov. 2012 93,19 92,59
déc. 2012 87,96 92,52
janv. 2013 87,43 92,21
févr. 2013 88,48 92,45
mars 2013 88,48 91,38
avril 2013 88,48 92,38
mai 2013 88,48 92,69
juin 2013 87,96 92,57
juil. 2013 88,48 92,28
août 2013 87,43 91,87
sept. 2013 86,39 91,89
oct. 2013 83,77 90,46
nov. 2013 83,77 89,33
déc. 2013 86,39 86,54
janv. 2014 86,39 86,21
févr. 2014 85,86 84,61
mars 2014 83,77 83,35
avril 2014 82,2 83,06
mai 2014 81,15 82,41
juin 2014 80,1 81,58
juil. 2014 79,06 81,66
août 2014 80,1 81,29
sept. 2014 81,68 81,39
oct. 2014 80,63 81,24
nov. 2014 79,06 81,32
déc. 2014 76,44 81,44
janv. 2015 75,39 80,78
févr. 2015 75,92 80,91
mars 2015 76,44 80,86
avril 2015 75,39 80,06
mai 2015 74,87 79,48
juin 2015 72,77 80,13
juil. 2015 72,25 79,65
août 2015 71,2 80,13
sept. 2015 69,11 80,49
oct. 2015 71,2 80,66
nov. 2015 72,77 81,75
déc. 2015 75,92 83,01
janv. 2016 75,39 83,35
févr. 2016 76,44 84,58
mars 2016 73,3 84,08
avril 2016 74,35 85,12
mai 2016 74,87 87,34
juin 2016 75,39 87,68
juil. 2016 74,87 88,02
août 2016 74,35 88,24
sept. 2016 74,87 88,58
oct. 2016 73,82 89,74
nov. 2016 73,82 90,63
déc. 2016 71,73 91,43
janv. 2017 71,73 92,98
févr. 2017 71,2 93,39
mars 2017 74,87 95,67
avril 2017 74,35 96,37
mai 2017 74,35 96,37
juin 2017 75,39 97,22
juil. 2017 77,49 98,84
août 2017 77,49 99,35
sept. 2017 82,2 99,9
oct. 2017 82,2 100,34
nov. 2017 81,15 101,38
déc. 2017 83,77 103,73
janv. 2018 83,77 103,65
févr. 2018 84,82 103,61
mars 2018 84,29 103,07
avril 2018 87,43 102,95
mai 2018 88,48 102,86
juin 2018 89,01 103,05
juil. 2018 86,91 102,42
août 2018 87,96 102,06
sept. 2018 83,25 101,72
oct. 2018 84,29 102,11
nov. 2018 84,82 101,45
déc. 2018 81,15 99,9
janv. 2019 81,15 99,85
févr. 2019 80,63 99,81
mars 2019 80,1 99,52
avril 2019 76,96 99,56
mai 2019 78,53 99,35
juin 2019 77,49 98,72
juil. 2019 77,49 99,08
août 2019 78,01 98,98
sept. 2019 82,72 99,42
oct. 2019 82,2 99,13
nov. 2019 80,63 99,37
déc. 2019 81,15 99,37
janv. 2020 81,15 99,59
févr. 2020 80,63 99,59
mars 2020 76,96 96,61
avril 2020 74,35 92,01
mai 2020 70,68 89,25
  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 5Évolution du nombre de logements commencés

  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Baisse sensible des créations d’entreprises

La crise sanitaire, et notamment le début du confinement à la mi-mars, se répercute également sur les créations d’entreprises qui reculent de 8,4 % en Normandie au 1er trimestre 2020 (- 10,8 % en France ; figure 6). Comme au niveau national, la baisse est sensiblement plus marquée pour les micro-entreprises (- 10,8 %) que pour les entreprises classiques (- 6,5 %). Dynamiques lors des précédents trimestres, les créations dans leur ensemble ne reculent cependant que de 0,4 % sur un an en Normandie alors que la baisse est plus marquée au niveau national (- 2,7 %). Les créations hors micro-entreprises restent même excédentaires sur la période en Normandie (+ 5,0 %) comme en France (+ 2,0 %).

Les créations reculent dans tous les secteurs au cours du 1er trimestre 2020 dans notre région. La baisse est particulièrement marquée dans celui regroupant le commerce, le transport et l’hébergement-restauration (- 15,5 %). Ce secteur est de loin celui qui contribue le plus au recul global. La baisse est également importante dans la construction (- 10,4 %) et l’industrie (- 8,4 %). Les services, qui drainent un peu plus de la moitié des créations, résistent mieux (- 2,8 %).

Figure 6Créations d'entreprises

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Créations d'entreprises (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Normandie hors micro-entrepreneurs France entière hors micro-entrepreneurs Normandie y compris micro-entrepreneurs France entière y compris micro-entrepreneurs
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 102,26 99,15 92,73 91,9
T2 2011 103,17 98,35 92,14 92,64
T3 2011 100,43 99,01 92,77 92,89
T4 2011 104,08 99,04 91,93 92,91
T1 2012 96,35 94,96 93,07 94,92
T2 2012 88,96 91,68 93,59 92,68
T3 2012 92,08 92,21 91,3 92,66
T4 2012 94,82 93,21 89,43 90,41
T1 2013 105,14 100,15 86,58 90,9
T2 2013 107,68 101,22 90,4 90,97
T3 2013 113,11 101,66 88,59 90,42
T4 2013 107,54 104,03 87,63 92,03
T1 2014 111,23 103,69 90,92 92,48
T2 2014 113,63 103,21 91,35 92,58
T3 2014 113,87 101,79 93,09 93,88
T4 2014 111,57 103,51 92,63 93,99
T1 2015 122,66 110,96 84,16 87,86
T2 2015 126,69 115,48 82,54 87,97
T3 2015 131,25 118,16 83,74 88,79
T4 2015 125,3 120,39 79,52 90,06
T1 2016 133,61 122,91 83,91 91,26
T2 2016 141,43 128,19 89,08 96,13
T3 2016 140,66 129,86 86,72 93,12
T4 2016 139,75 126,73 84,94 92,56
T1 2017 144,02 130,2 89,47 95,39
T2 2017 138,84 130,88 85,13 95,78
T3 2017 145,61 135,3 89,41 100,63
T4 2017 157,18 141,59 95,23 107,41
T1 2018 160,92 144,01 100,78 111,7
T2 2018 165,05 149,38 106,6 116,82
T3 2018 161,69 147,43 109,41 117,62
T4 2018 167,79 150,16 112,4 121,42
T1 2019 169,71 157,8 123,93 132,39
T2 2019 176,04 161,26 124,94 134,75
T3 2019 186,94 168,62 129,64 140,45
T4 2019 190,64 176,5 134,69 144,42
T1 2020 178,2 161 123,42 128,76
  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 6Créations d'entreprises

  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Les défaillances d’entreprises en diminution

Sur le 1er trimestre 2020, l’impact du confinement sur les défaillances d’entreprises ne se fait pas encore sentir. En effet, avec la fermeture des tribunaux de commerce à la mi-mars, le nombre de procédures s’est effondré dans la seconde partie de ce mois. Par ailleurs, les ordonnances adoptées pendant la crise permettent aussi aux entreprises en difficulté de reporter après le 24 juin leurs demandes d’ouverture de procédure collective.

Ainsi, au 1er trimestre, le nombre de défaillances d’entreprises cumulé sur 12 mois est en baisse de 17 % en Normandie (- 14 % en France). Il diminue dans tous les secteurs sauf dans l’information et la communication (+ 30 %) et de façon plus prononcée dans les activités immobilières (- 40 %), l’enseignement (- 25 %) et l’hébergement-restauration (- 25 %).

L’impact de la crise au-delà du 1er trimestre 2020

Une forte chute de l’activité pendant le confinement

Au-delà du mois de mars, l’impact de la crise sanitaire sur l’économie s’est déroulé en deux temps : une chute violente de l’activité au moment du confinement suivie d’une reprise progressive à l’issue de celui-ci. On estime ainsi qu’en avril, mois complet de confinement et de fermeture des établissements recevant du public et des commerces non essentiels, la perte d’activité, par rapport au niveau d’avant crise, était de l’ordre de 31 % en Normandie, très proche de celle observée en France (30 %).

La construction est l’un des secteurs les plus impactés, comme le confirme les chiffres de logements commencés ou autorisés. Au début de 2trimestre (avril et mai), le cumul de logements commencés sur un an a encore nettement reculé par rapport à la fin du 1er trimestre, en Normandie comme en France (- 8 %) ; celui des logements autorisés est aussi à la baisse, en lien avec la suspension des délais d’instruction des permis liée à l’état d’urgence sanitaire.

Autre illustration de ce repli de l’activité, le trafic routier, pour l’ensemble des véhicules, a chuté de 90 % les week-ends et d’environ 65 % en semaine en début de confinement et jusqu’à 50 % en fin de confinement, grâce principalement à l’intensification du trafic de poids lourds. En effet, pour ces derniers, si le trafic a reculé d’environ 80 % le week-end et de moitié en semaine en début de confinement, il s’est progressivement rapproché de la normale en fin de confinement.

Un recours élevé au chômage partiel

Afin de limiter les cessations d'activités d'entreprises et les licenciements liés à la chute de l’activité économique, des mesures ont été prises pour favoriser le recours au chômage partiel et permettre le versement d'indemnités journalières aux parents devant assurer la garde d'enfants de moins de seize ans, suite à la fermeture de l'ensemble des structures d'accueil de jeunes enfants et des établissements scolaires. Pendant la période du 17 mars au 30 avril, en Normandie, le nombre moyen de salariés à temps partiel s’est ainsi élevé à 209 000, soit 24 % de l’ensemble des salariés alors que ce pourcentage n’était que de 0,3 % avant le confinement (figure 7). De même le nombre de salariés en arrêt de travail pour maladie ou garde d’enfant a atteint 68 000 en moyenne, soit 8 % de l’ensemble des salariés (contre 3 % avant). Au total, comme sur l’ensemble du territoire national, ce sont donc continûment près d’un tiers des salariés normands qui ont pu bénéficier de ces différentes mesures, qui ont grandement contribué à atténuer, au moins dans un premier temps, l’impact sur le chômage de la crise économique.

Malgré cela, la hausse des demandeurs d’emploi enregistrés en mars s’est poursuivie au cours des deux mois suivants. Entre fin février et fin mai, le stock de DEFM de catégorie A a donc crû de 30 %, essentiellement du fait de la chute massive de l’intérim pendant cette période.

Figure 7Évolution de la part de salariés en activité partielle (AP) ou en arrêt de travail pour maladie ou garde d’enfant(s) (AT M-G)

Évolution de la part de salariés en activité partielle (AP) ou en arrêt de travail pour maladie ou garde d’enfant(s) (AT M-G)
AP en Normandie AT M-G en Normandie AP en France métropolitaine AT M-G en France métropolitaine
20-03-01 0,28 2,29 0,25 2,16
0,29 2,35 0,28 2,25
0,29 2,52 0,28 2,42
0,29 2,64 0,28 2,53
0,31 2,70 0,29 2,60
0,30 2,79 0,31 2,69
0,29 2,81 0,28 2,71
0,30 2,82 0,28 2,71
0,36 2,66 0,37 2,65
0,37 2,82 0,38 2,82
0,37 2,95 0,39 2,95
0,38 3,02 0,41 3,04
0,46 3,19 0,50 3,21
0,54 3,59 0,59 3,62
1,81 3,71 2,16 3,72
8,04 5,71 9,37 5,76
20-03-17 14,74 7,05 15,82 6,99
19,57 7,92 20,16 7,73
21,15 8,49 21,51 8,17
21,72 8,84 22,10 8,46
18,97 9,00 20,13 8,57
18,61 9,03 19,82 8,59
24,31 9,35 24,73 8,87
24,83 9,58 25,25 9,07
25,21 9,69 25,64 9,19
25,50 9,81 25,91 9,29
25,67 9,94 26,08 9,39
21,53 9,97 22,96 9,40
21,04 9,97 22,54 9,39
25,79 9,51 26,41 8,98
25,97 9,46 26,63 8,93
20-04-01 27,12 7,92 28,38 7,44
27,56 7,97 28,71 7,48
27,11 8,01 28,81 7,51
22,71 7,90 24,76 7,37
22,15 7,89 24,27 7,34
26,98 7,47 28,33 6,95
27,13 7,47 28,51 6,93
27,07 7,45 28,64 6,92
27,36 7,45 28,81 6,91
26,49 7,46 28,31 6,91
21,63 7,36 23,72 6,82
20,99 7,34 23,17 6,80
18,80 7,06 21,04 6,59
25,96 6,70 27,87 6,35
20-04-15 26,04 6,68 28,02 6,33
26,17 6,53 28,16 6,19
25,56 6,56 28,23 6,20
21,26 6,54 23,81 6,18
20,75 6,54 23,33 6,17
25,25 6,27 27,46 5,94
25,32 6,27 27,55 5,94
25,35 6,27 27,57 5,93
25,40 6,28 27,60 5,94
24,78 6,31 27,49 5,95
20,65 6,32 23,20 5,93
20,18 6,33 22,77 5,93
24,79 6,21 26,73 5,78
24,71 6,23 26,73 5,79
24,55 6,22 26,70 5,78
20-04-30 24,17 6,21 26,65 5,76
  • Sources : Dares, DGEFP, Pôle emploi

Figure 7Évolution de la part de salariés en activité partielle (AP) ou en arrêt de travail pour maladie ou garde d’enfant(s) (AT M-G)

  • Sources : Dares, DGEFP, Pôle emploi

Une reprise progressive à l’issue du confinement

À partir de la sortie du confinement, on a assisté à une reprise de l’activité qui s’est intensifiée au fil du temps. On estime ainsi qu’en mai, soit après une vingtaine de jours de déconfinement, la perte d’activité serait passée en Normandie à 22 %, puis, en juin, mois complet de déconfinement, à 13 % (deux chiffres identiques à ceux observés en France). Toutefois, la contribution de l’industrie à cette baisse (figure 8) est plus importante en Normandie qu’en France (- 3 % contre - 2 % pour les estimations les plus récentes), du fait de la forte représentation de ce secteur dans notre région. Une dynamique inverse est à l’œuvre pour le secteur tertiaire marchand, dont la contribution est plus faible (- 6 % contre - 7 %). Les contributions des autres grands secteurs à la baisse de l’activité normande, de - 2 % dans la construction ainsi que dans les services non marchands et quasi nulle dans l’agriculture, sont les mêmes que celles observées en France. Les écarts entre les départements normands sont très réduits : en juin, les pertes d’activité se situeraient toutes entre 12 % et 13 %.

Figure 8Pertes d’activité en Normandie et contributions sectorielles (en %)

Pertes d’activité en Normandie et contributions sectorielles (en %)
Normandie
Mars Avril Mai Juin
Agriculture -0,1 -0,3 -0,2 -0,1
Industrie -3,2 -6,6 -4,0 -2,8
Construction -2,9 -3,8 -2,9 -1,9
Services marchands -7,5 -13,7 -10,2 -6,1
Services non marchands -3,0 -6,5 -5,0 -1,7
Ensemble -16,8 -30,9 -22,3 -12,6
  • Source : Insee, estimations au 8 juillet 2020 à partir de sources diverses

Figure 8Pertes d’activité en Normandie et contributions sectorielles (en %)

  • Source : Insee, estimations au 8 juillet 2020 à partir de sources diverses

Encadré 1 - Contexte international – Une récession mondiale soudaine et de grande ampleur

La crise sanitaire a touché la majorité des pays du monde et la quasi-totalité des économies avancées, paralysant l’activité du fait des mesures d’endiguement mises en place. Dans les économies avancées, la chute de l’activité a débuté globalement à la mi-mars pour se prolonger au mois d’avril. Depuis lors, l’activité se rétablit graduellement dans les pays où l’épidémie a pu être maîtrisée, au rythme des calendriers d’allègement des mesures de restriction. L’environnement international reste toutefois très incertain, et ce durablement, d’autant que la menace d’une deuxième vague épidémique continue de planer dans certains pays.

Encadré 2 - Contexte national – Après avoir chuté lourdement pendant la période de confinement, l’activité se rétablit progressivement

Les mesures prises pour endiguer la propagation de la Covid-19, notamment le confinement de la population entre le 16 mars et le 11 mai, ont entraîné une brusque chute de l’activité économique : pendant la période de confinement, elle se serait située à environ un tiers en deçà de la normale. La consommation des ménages a chuté dans des proportions similaires.

La sortie graduelle du confinement a permis le rebond de la consommation et le redémarrage plus progressif de l’activité. En juin, la consommation serait « seulement » de 3,0 % en deçà de son niveau d’avant crise. L’activité resterait plus dégradée, de 12,0 % inférieure à la normale en juin. La production industrielle, notamment, pâtirait d’une demande internationale en berne et d’importants stocks à écouler. Certains services en revanche auraient vu leur activité se redresser nettement en juin (hébergement-restauration). Au deuxième trimestre, le PIB aurait ainsi diminué de 17,0 %, après - 5,3 % au premier. La dynamique de reprise amorcée en mai puis juin anticiperait une baisse du PIB d’environ 9,0 % sur l’année 2020.

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