Revenu et épargne des ménages Comptes nationaux annuels - base 2014

Chiffres détaillés
Insee Résultats
Paru le :Paru le10/08/2020
Insee Résultats- Août 2020

En 2019, le revenu disponible brut des ménages progresse de 3,1 % en valeur, après + 3,0 % l’année précédente. Parallèlement, le prix de la dépense de consommation finale décélère (+ 0,9 % contre + 1,7 % en 2018), du fait notamment de la baisse des prix des biens d'équipement, même si les prix des produits agroalimentaires (dont le tabac) augmentent. Le pouvoir d’achat du revenu disponible accélère ainsi de 0,8 point : + 2,1 %, après + 1,3 % en 2018. Cette évolution, mesurée sur l’ensemble des ménages, prend en compte la croissance de la population et l’évolution de la taille des ménages. Ramené au niveau individuel, le pouvoir d’achat par unité de consommation augmente en moyenne de 1,5 %, après + 0,7 % en 2018.

Si, le revenu disponible brut s’accroît à un rythme proche de celui de 2018, les contributions de ses différentes composantes évoluent de façon marquée (figure 1). Les revenus nets d’activité ralentissent nettement (contribution de + 1,9 point, après + 2,9 points en 2018), en raison du contrecoup de la baisse des cotisations salariales initiée en 2018, liée à la bascule entre la contribution sociale généralisée (CSG) et les cotisations. En revanche, les prestations en espèces accélèrent (contribution de + 1,1 point, après + 0,7 point en 2018), portées par la revalorisation et l’élargissement de la prime d’activité mis en place dans le cadre des mesures d’urgence économiques et sociales. La contribution des impôts courants est presque nulle en 2019 (- 0,1 point), alors qu’elle était fortement négative en 2018 (- 1,6 point) du fait de la hausse de la CSG. Enfin, la contribution positive des revenus du patrimoine est plus modérée qu’en 2018 (+ 0,2 point après + 1,0 point), car la hausse des dividendes liée à la réforme du prélèvement forfaitaire unique est moins forte qu’en 2018.

Figure 1 - Contributions à l’évolution du pouvoir d’achat des ménages

contributions en points
Figure 1 - Contributions à l’évolution du pouvoir d’achat des ménages (contributions en points)
2014 2015 2016 2017 2018 2019
Pouvoir d'achat du RDB (en %) 1,2 0,8 1,6 1,7 1,3 2,1
Revenus nets d'activité 0,6 0,9 1,2 2,0 2,8 1,9
Revenus du patrimoine 0,2 0,2 0,1 0,2 1,0 0,2
Impôts courants – 0,3 – 0,3 – 0,1 – 0,4 – 1,6 – 0,1
Prestations en espèces 0,9 0,6 0,6 0,6 0,7 1,1
Déflateur de la consommation – 0,1 – 0,3 – 0,2 – 0,8 – 1,7 – 0,9
  • Champ : France.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Figure 1 - Contributions à l’évolution du pouvoir d’achat des ménages

  • Champ : France.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Les salaires nets reçus par les ménages décélèrent, mais restent dynamiques (+ 3,3 % après + 4,8 % en 2018) : la baisse des cotisations salariales se poursuit, mais elle est moins marquée qu’en 2018. Ainsi, le salaire moyen net par tête ralentit (+ 2,3 % après + 3,8 %), alors que l’emploi salarié progresse au même rythme (+ 1,0 %). Le revenu mixte net des entrepreneurs individuels décroît (- 1,0 % en 2019 après + 2,7 % en 2018), en raison de la forte hausse de leurs cotisations sociales.

En 2019, les revenus financiers nets perçus par les ménages ralentissent (+ 3,9 % après + 12,8 % en 2018) : les dividendes reçus par les ménages ont moins augmenté, dans un contexte de fiscalité encore incitative avec la mise en place en 2018 du prélèvement forfaitaire unique. Par ailleurs, le taux moyen sur les crédits immobiliers souscrits par les ménages continue de baisser, mais plus lentement qu’en 2018 : l’excédent brut d’exploitation dégagé par les ménages propriétaires d’un logement ralentit.

Les impôts courants sur le revenu et le patrimoine payés par les ménages décélèrent fortement (+ 0,3 % après + 9,6 %), après une année 2018 particulièrement dynamique du fait de la bascule des cotisations salariales vers la CSG. La mise en place progressive du dégrèvement de la taxe d’habitation a joué également à la baisse sur les impôts courants, pour - 3,6 milliards d’euros, tandis que les recettes d’impôt sur le revenu augmentent de 1,7 milliard d’euros.

Les prestations sociales en espèces reçues par les ménages progressent plus rapidement qu’en 2018 (+ 3,1 % après + 2,0 %), en raison notamment de la revalorisation et de l’élargissement de la prime d’activité. L’évolution des autres prestations est modérée.

Le revenu disponible brut des ménages ne rend pas compte de l’ensemble des ressources dont ils disposent. En effet, au-delà de leurs dépenses de consommation, les ménages disposent également de biens et services dont le coût est pour l’essentiel pris en charge par la collectivité : éducation, santé, aides au logement versées aux locataires, notamment. En 2019, le , qui englobe ces dépenses, continue à augmenter (+ 2,8 % après + 2,5 %) (figure 2). Sa progression est toutefois légèrement inférieure à celle du revenu disponible brut des ménages, car les transferts sociaux en nature s’accroissent moins vite que le RDB. Ils sont cependant plus dynamiques qu’en 2018 (+ 1,8 % après + 1,0 %), année au cours de laquelle leur progression avait été contenue par la baisse des aides au logement.

Figure 2 - Revenu disponible brut des ménages

en %
Figure 2 - Revenu disponible brut des ménages (en %)
En milliards d'euros 2019 Évolutions
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Rémunération des salariés 1 264,3 1,6 1,6 1,5 1,9 3,1 2,7 0,9
Salaires et traitements bruts 946,6 1,3 1,2 1,7 2,2 3,3 2,8 2,9
Cotisations employeurs 317,7 2,3 2,7 0,9 1,1 2,6 2,4 – 4,6
Revenu mixte brut 124,4 – 2,9 1,2 – 0,4 – 0,2 1,8 1,0 0,8
Excédent brut d'exploitation 187,7 0,8 1,4 2,1 2,2 2,2 2,1 0,0
Revenus nets de la propriété 89,5 – 13,5 0,7 – 0,8 – 3,8 – 1,6 12,8 3,9
dont consommation finale de Sifim 5,3 – 14,2 – 12,6 25,4 – 4,7 – 10,0 2,5 – 5,1
Revenus primaires 1 665,9 0,2 1,5 1,3 1,5 2,7 3,0 1,0
Impôts courants sur le revenu et le patrimoine 249,2 4,9 1,7 1,7 0,9 2,5 9,6 0,3
Cotisations 465,2 3,0 2,8 1,2 1,4 2,7 – 1,1 – 2,8
dont cotisations salariales obligatoires 87,6 5,3 3,4 3,0 3,1 4,3 – 11,6 – 1,6
Prestations sociales en espèces 520,3 2,9 2,4 1,5 1,8 1,6 2,0 3,1
Transferts divers nets reçus 2,0 7,0 – 21,8 – 292,1 – 49,1 – 293,4 6,1 – 2,6
Revenu disponible brut 1 473,7 – 0,5 1,3 1,1 1,8 2,6 3,0 3,1
Transferts sociaux en nature 415,0 2,1 2,4 1,6 1,6 2,3 1,0 1,8
Revenu disponible brut ajusté 1 888,7 0,1 1,6 1,2 1,8 2,5 2,5 2,8
Consommation effective des ménages 1 668,3 1,4 1,2 1,7 1,9 2,3 2,2 2,3
Épargne brute 220,5 – 9,5 4,1 -2,5 0,4 4,2 5,3 6,8
Formation brute de capital fixe 140,1 – 1,0 – 1,0 – 1,0 3,0 7,6 3,4 3,8
Impôts en capital 15,2 5,8 8,1 18,7 1,4 14,8 0,4 5,9
Autres opérations 2,3 – 19,1 – 2,4 14,7 – 1,5 9,0 – 29,0 – 52,1
Capacité de financement 67,4 – 24,8 12,9 – 6,9 – 4,9 – 4,5 7,1 9,0
  • Champ : France.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

La dépense de consommation des ménages en volume croît (+ 1,5 % après + 0,9 %), mais moins rapidement que le pouvoir d’achat du RDB. Ainsi, le taux d’épargne des ménages progresse de 0,5 point pour s’établir à 15,0 %. Le taux d’épargne financière des ménages augmente de seulement 0,2 point, du fait de la progression de leurs dépenses d’investissement (+ 3,8 % en 2019 après + 3,4 % en 2018) ; il s’établit à 4,6 % (figure 3).

Figure 3 - Principaux ratios

en %
Figure 3 - Principaux ratios (en %)
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Rémunération nette / RDB - avant impôts 48,7 48,5 48,7 48,8 49,2 49,5 49,9
Excédent brut d'exploitation / RDB - avant impôts 11,3 11,3 11,4 11,4 11,4 11,2 10,9
Revenu mixte / RDB - avant impôts 7,9 7,9 7,8 7,6 7,6 7,4 7,2
Revenus de la propriété nets / RDB - avant impôts 5,3 5,3 5,2 4,9 4,7 5,1 5,2
Prestations sociales en espèces / RDB - avant impôts 30,4 30,7 30,9 30,9 30,6 30,1 30,2
Impôts sur le revenu / RDB avant impôts 14,0 14,1 14,2 14,0 14,0 14,8 14,5
Taux d'épargne (Épargne brute / RDB) 14,2 14,6 14,1 13,9 14,1 14,4 15,0
Taux d'épargne ajustée (Épargne brute / RDBA) 11,0 11,3 10,9 10,8 10,9 11,2 11,7
Taux d'épargne financière (Capacité de financement / RDB) 4,7 5,2 4,8 4,5 4,2 4,3 4,6
  • Champ : France.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Définitions

Revenu disponible ajusté des ménages : il est égal au revenu disponible augmenté des transferts sociaux en nature, contreparties des consommations individualisables incluses dans les dépenses des administrations publiques et des institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM).