L’arrondissement de Senlis : le territoire des Hauts-de-France le plus lié à l’Île-de-France Territoires des Hauts-de-France

L’arrondissement de Senlis est le plus peuplé du département de l’Oise. Au 1^er janvier 2016, 282 000 personnes y résident, soit un isarien sur trois (figure 1). Parmi les 132 communes qui le composent, quatre concentrent 30 % de la population (Creil, Nogent-sur-Oise, Crépy-en-Valois et Senlis). Le sud du territoire se trouvant dans la zone de périurbanisation de l’agglomération parisienne, l’arrondissement est très urbain. Avec 210 habitants au km², ce territoire est plus dense que la région (189 hab/km²). L’arrondissement entretient de forts liens avec l’Île-de-France proche géographiquement (encadré). L’A1 et la bonne desserte ferroviaire facilitent l’accès des habitants aux pôles d’emplois de Roissy et de Paris.

Entre 2011 et 2016, l’arrondissement de Senlis gagne 6 000 habitants, soit + 0,4 % par an en moyenne, une croissance deux fois supérieure à celle observée en région. Sur la période, le fort excédent naturel compense un solde migratoire négatif depuis les années 1990. Depuis 1962, la population augmente de 82 %, plus que dans les autres arrondissements isariens, profitant du desserrement de l’habitat francilien.

Conséquence du dynamisme naturel, la population y est plus jeune (figure 2). Les moins de 20 ans représentent 27 % de la population, soit un point de plus que dans la moyenne départementale et régionale, malgré de nombreux départs parmi les étudiants.

Entre 2011 et 2016 , les communes de Creil, Nogent-sur-Oise et Crépy-en-Valois gagnent des habitants sous l’effet conjugué des excédents naturels et migratoires. À l’opposé, sur la même période, Senlis perd des habitants (- 8 %), pénalisée par un départ massif de militaires.

À l’horizon 2050, l’arrondissement compterait 308 000 habitants, soit une hausse moyenne de 0,3 % par an, un rythme trois fois plus soutenu qu’en région. Cette croissance serait portée par un fort excédent naturel, entraînant un vieillissement de la population moins prononcé que dans les autres territoires de l’Oise. Ainsi, un habitant sur quatre aurait 65 ans ou plus, dans la moyenne régionale.

En 2016, l’arrondissement compte près de 90 800 emplois, soit un tiers des emplois isariens. Entre 2011 et 2016, le nombre d’emplois offert y a diminué deux fois plus rapidement que dans la région (- 3,4 % contre - 1,8 %). Profitant des opportunités offertes par le marché du travail francilien (encadré), les habitants sont cependant plus fréquemment en activité et en emploi (figure 2) et moins souvent au chômage (13,9 % des actifs, soit 3 points de moins que dans les hauts-de-France), malgré de forts contrastes (25 % à Creil en lien avec la présence des quartiers prioritaires et 12 % à Senlis).

81 % des emplois dans l’arrondissement relèvent du secteur tertiaire, soit 3 points de plus que dans la région. Depuis 1975, le nombre d’emplois dans les services y a plus que doublé. Du fait de la proximité de l’aéroport de Roissy, les emplois tertiaires qualifiés y sont aussi plus nombreux qu’ailleurs. Les plus grands employeurs, que sont les hôpitaux de Creil et Senlis, les entreprises Office Dépôt et SANEF à Senlis, emploient plus de 4 000 salariés.

Portée par les secteurs du luxe et de la métallurgie (établissements Chanel à Verneuil-en-Halatte et Chamant, Arcelor-Mittal à Montataire, comptant chacun plus de 500 salariés), l’industrie conserve une place notable dans l’économie locale (13 % des emplois contre 14 % en région).

Grâce à un marché du travail ouvert sur l’Île-de-France offrant aux actifs les plus qualifiés d’occuper des emplois mieux rémunérés, les conditions de vie des habitants de l’arrondissement sont particulièrement favorables. Le revenu disponible médian des ménages atteint 21 400 € par an (contre 19 000 € à l’échelle régionale), soit le niveau de vie le plus élevé des arrondissements de l’Oise et de la région. Cependant, de forts contrastes subsistent. Le taux de pauvreté atteint 39 % à Creil, alors qu’il n’est que de 9 % à Senlis (14 % dans l’arrondissement). La population y est davantage diplômée (figure 2) et 15 % des actifs sont des cadres, contre 12 % en région.