L’emploi salarié s’essouffle Note de conjoncture régionale - 3ᵉ trimestre 2019

L’emploi salarié total (avertissement) recule de nouveau en Centre-Val de Loire au troisième trimestre 2019 (- 0,1 %), après deux trimestres de légère hausse. Le nombre de salariés s’établit ainsi à 908 500 dans la région. Le scénario reste favorable en France hors Mayotte, depuis le deuxième trimestre 2015, avec une nouvelle progression des effectifs (+ 0,2 %).

Ce trimestre, le fléchissement de l’emploi concerne aussi bien l’emploi public que privé dans la région (respectivement - 0,3 % et - 0,1 %) (figure 1).

Tous les secteurs accusent des pertes, exceptés la construction (+ 0,2 %) et l’intérim qui reste stable.

Sur un an, l’emploi salarié total est relativement constant dans la région (+ 0,1 %), tandis qu’il progresse significativement au niveau national (+ 1,0 %) (figure 2).

En baisse au deuxième trimestre 2019, l’intérim stabilise ses effectifs en Centre-Val de Loire au troisième trimestre 2019 (37 500).

Au niveau de la France hors Mayotte, le recul s’accentue par rapport au dernier trimestre (- 0,4 %) (figure 3).

Sur les douze derniers mois, la contraction de ces emplois est plus conséquente au niveau régional que national (respectivement - 2,9 % et - 1,0 %).

À l’inverse du trimestre dernier, seul le Cher gagne des effectifs salariés en Centre-Val de Loire au troisième trimestre 2019 (+ 0,1 %), notamment grâce à l’intérim et l’industrie (respectivement + 2,9 % et + 0,3 %).

Les départements de l’Eure-et-Loir, du Loir-et-Cher et du Loiret affichent, eux, une baisse équivalente à celle de la région (- 0,1 %). Cependant, la croissance de l’emploi intérimaire pour le Loir-et-Cher (+ 1,4 %) et celle de la construction pour le Loiret et l’Eure-et-Loir (respectivement + 0,7 % et + 0,9 %) permettent d’atténuer les pertes.

Le département de l’Indre-et-Loire subit sa première baisse depuis trois trimestres (- 0,2 %), freiné par un net repli de l’intérim (- 0,9 %) et un secteur de la construction en perte de vitesse (- 0,4 %).

Dans l’Indre, le département de la région le plus touché par la baisse (- 0,3 %), les quelques emplois créés dans l’industrie (+ 0,4 %) ne suffisent pas à compenser les pertes enregistrées dans les autres secteurs (figure 4).

Sur l’année, l’Indre-et-Loire se détache nettement des autres départements avec une croissance des emplois de 0,7 %. Le Loir-et-Cher et le Loiret comptabilisent eux aussi davantage d’emplois, mais dans une moindre mesure (respectivement + 0,2 % et + 0,1 %). Les autres départements subissent un repli allant de - 0,3 % à - 0,4 %.

À la fin du troisième trimestre 2019, le taux de chômage en Centre-Val de Loire augmente de 0,1 point par rapport au trimestre précédent, et s’établit à 8,2 %.

La variation est identique au niveau de la France hors Mayotte, avec un taux de 8,6 % qui reste supérieur à celui de la région (figure 5).

La hausse régionale concerne tous les départements, excepté le Loiret qui stabilise son taux.

Le Cher et l’Eure-et-Loir sont les plus touchés par la hausse (+ 0,2 point), tandis que l’Indre, l’Indre-et-Loire et le Loir-et-Cher ont une évolution identique à celle de la région (figure 6).

Sur les douze derniers mois, l’évolution reste orientée à la baisse : le taux de chômage recule de 0,3 point dans la région, légèrement moins qu’en France hors Mayotte (- 0,5 point).

Au troisième trimestre 2019, 216 700 demandeurs d’emploi de catégorie A, B et C sont inscrits à Pôle emploi en Centre-Val de Loire. La dynamique entamée au quatrième trimestre 2018 se poursuit avec une nouvelle baisse ce trimestre (- 0,3 %).

Au niveau de la France entière, la tendance est similaire avec un recul plus important (- 1,6 %) (figure 7).

Le nombre de sorties sur les listes de Pôle emploi dans la région augmente de façon moins soutenue ce trimestre (+ 0,4 %), tout en restant supérieur à celui des entrées, qui lui continue de baisser à un rythme plus important qu’au trimestre précédent (- 3,2 %).

Ce trimestre encore, l’embellie concerne les jeunes de moins de 25 ans (- 0,7 %) quand la situation des personnes âgées de 50 ans ou plus continue de se dégrader (+ 0,4 %).

Parallèlement, le nombre de chômeurs inscrits depuis plus d’un an diminue de nouveau (- 0,5 % ce trimestre et - 0,6 % sur un an).

Dans le prolongement de deux trimestres de rebond, les autorisations de construction de logements, mesurées en données cumulées sur douze mois, accélèrent leur croissance au troisième trimestre 2019, en Centre-Val de Loire (+ 5,9 %). En France hors Mayotte, le repli débuté au premier trimestre 2018 se poursuit (- 1,8 %).

Sur un an, la tendance est identique, avec une relance des autorisations de construction au niveau régional et une chute au niveau national (respectivement + 10,4 % et - 6,1 %).

Après un trimestre de maintien, les logements commencés repartent à la hausse au troisième trimestre 2019 dans la région (+ 2,7 %), tandis qu’ils se redressent au niveau national après six trimestres de chute (+ 0,4 %) (figure 8).

La dynamique régionale est imputable aux seuls logements individuels (+ 4,7 %), les logements collectifs marquant un arrêt.

Par rapport à la même période un an auparavant, le volume des mises en chantier progresse en Centre-Val de Loire (+ 0,4 %) et continue son repli en France hors Mayotte (- 2,9 %).

En progression depuis 9 trimestres, le nombre de créations d’entreprises en Centre-Val de Loire, y compris micro-entrepreneurs, s’élève à 5 350 au troisième trimestre 2019. Le dernier pic de créations datant du premier trimestre 2010 est ainsi dépassé (5 300).

Cependant, avec 2,5 % de hausse par rapport au deuxième trimestre 2019, la progression est inférieure à celle relevée au niveau de la France entière (+ 4,1 %) (figure 9).

En repli au trimestre dernier, les secteurs de la construction et de l’industrie sont les plus dynamiques ce trimestre (respectivement + 11,2 % et + 9,5 %). Celui des services ralentit sa croissance (+ 3,4 %), même s’il reste le plus gros créateur en volume (+ 94 créations), et celui du commerce interrompt son expansion (- 3,1 %).

Sur un an, la progression dans la région reste soutenue, et supérieure à celle observée au niveau national (respectivement + 22,2 % et + 19,8 %).

Pour le deuxième trimestre consécutif, le nombre de défaillances d’entreprises diminue au troisième trimestre 2019 (- 1,0 %), mais dans des proportions moindres qu’au trimestre précédent (- 3,7 %). Ainsi, 1 840 défaillances d’entreprises sont enregistrées en données cumulées sur un an. Au niveau national, leur nombre continue également de régresser, et de manière plus significative (- 2,1 %) (figure 10).

Cette baisse régionale cache des secteurs diversement touchés. Si certains parviennent à se stabiliser par rapport au deuxième trimestre 2019, d’autres comme l’industrie et les activités immobilières comptabilisent plus de défaillances. À l’inverse, des secteurs comme l’agriculture, sylviculture et pêche, hébergement et restauration et soutien aux entreprises compensent ces hausses grâce à une contraction de leurs défaillances.

Par rapport à la même période un an auparavant, le nombre de défaillances est toujours en augmentation en Centre-Val de Loire (+ 1,7 %), tandis qu’il continue de baisser au niveau de la France entière (- 2,0 %). Il reste cependant très inférieur aux niveaux observés lors de la première moitié des années 2010.

La fréquentation hôtelière en Centre-Val de Loire enregistre de nouveau une hausse au troisième trimestre 2019, au regard de la même période de l’année précédente (+ 1,5 %), et atteint les 2,1 millions de nuitées (avertissement).

Au niveau de la France entière, l’augmentation du nombre de nuitées est moindre (+ 0,3 %) (figure 11).

La progression régionale est à attribuer à une fréquentation de la clientèle résidant en France particulièrement dynamique (+ 5,4 %). Parallèlement, pour la première fois depuis le troisième trimestre 2016, la fréquentation de la clientèle venant de l’étranger recule (- 7,3 %).

La clientèle d’affaires représente deux nuitées sur cinq, soit une part supérieure à celle relevée un an auparavant (une nuitée sur trois).

Au troisième trimestre 2019, les exportations continuent de progresser (5,1 milliards d’euros), tandis que les importations chutent (4,9 milliards), permettant au solde commercial de redevenir excédentaire (252 millions) après un trimestre de déficit (- 116 millions).

Sur un an, les échanges commerciaux s’intensifient avec une hausse de 5 % des exportations et de 8,7 % des importations. Le solde commercial, bien que positif, est trois fois moins élevé que celui de la période précédente.